Essoufflement récent : quel bilan médical et quel traitement ?
Publié dans : Essoufflement récent
01 octobre 2024
Selon le degré d’urgence, l’examen médical d'une personne récemment essoufflée (dyspnée aiguë) a lieu au cabinet médical ou aux urgences en milieu hospitalier. Le traitement dépend de la cause.
Selon le degré d’urgence, l’examen médical de la personne récemment essoufflée a lieu au cabinet médical ou aux urgences en milieu hospitalier.
Après l'examen médical, des examens peuvent être utiles, tels que :
- la mesure des gaz du sang ;
- une radiographie pulmonaire et du thorax ;
- une prise de sang ;
- une électrocardiogramme ;
- une bronchopulmonaire ;
- une écho-doppler veineux des membres inférieurs ;
- un écho-doppler cardiaque ;
- un scanner ou une scintigraphie pulmonaire, etc.
En cas de symptômes de gravité de l'essoufflement, l’hospitalisation est nécessaire. Celle-ci permet une éventuelle aide respiratoire (apport d’oxygène par exemple) avec surveillance de l'oxygénation du sang.
Dans tous les cas, le traitement est celui de la maladie en cause dans l’essoufflement.
Obstruction des voies respiratoires
- En cas d’inhalation de corps étranger, une bronchique permet l’extraction du corps étranger ;
- en présence d’un enfant atteint de laryngite, le médecin prescrit des corticoïdes, par voie orale sur une très courte durée pour diminuer l'œdème du larynx. Un traitement contre la fièvre peut être associé et il est conseillé d'humidifier l'air ambiant de la chambre de l'enfant. La laryngite n'est pas traitée par antibiotiques car elle est virale ;
- l’épiglottite, d’origine bactérienne, nécessite un traitement urgent par antibiotiques ;
- l’œdème de Quincke nécessite une prise en charge hospitalière de la personne. En cas d’urgence vitale, le traitement repose d’abord sur l’injection d’adrénaline. Dans un deuxième temps, des corticoïdes et des sont éventuellement utilisés pour réduire les symptômes.
Infection pulmonaire
- La pneumonie bactérienne nécessite la prise d’antibiotiques ;
- en cas de pneumopathie virale (grippe, Covid-19), aucun antibiotique n’est prescrit et la prise en charge dépend de la gravité ;
- le pédiatre ou le médecin traitant prescrit un au nourrisson présentant une bronchiolite.
Maladie de la plèvre
- Un pneumothorax peut nécessiter selon son importance un drainage à l’hôpital ;
- en présence d’un épanchement pleural, un drainage peut être nécessaire et le traitement selon la cause de l’épanchement (infection, cancer, etc.).
Exacerbation d’une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)
Le traitement d’une exacerbation (aggravation brutale) d’une BPCO peut être administré au domicile mais lorsque l'exacerbation est grave et responsable d'une détresse respiratoire, une hospitalisation est indispensable. Le traitement repose essentiellement sur l’utilisation de bronchodilatateurs à dose élevée, sur une antibiothérapie et une oxygénothérapie si elles sont nécessaires. La kinésithérapie de désencombrement bronchique est utile.
Décompensation d’une insuffisance respiratoire chronique
Elle nécessite une hospitalisation pour administration d’oxygène et prise en charge de la maladie.
Asthme
- Une crise d’asthme plus importante qu’habituellement peut conduire le médecin traitement en cours ;
- une exacerbation de l’asthme : selon sa gravité, elles est traitée à domicile ou en hospitalisation. Le traitement repose sur l’utilisation répétée de bronchodilatateurs inhalés de courte durée d’action à doses plus importantes que celles utilisées lors d’une crise d’asthme. Ils permettent la dilatation des bronches. Une hospitalisation est souvent nécessaire ;
- un asthme aigu grave nécessite une hospitalisation car c’est une urgence vitale.
Embolie pulmonaire
Dès que l’embolie pulmonaire est diagnostiquée, un traitement anticoagulant est indispensable et une (destruction) du caillot parfois nécessaire.
Décompensation d’une insuffisance cardiaque appelée œdème aigu du poumon
Quelle que soit la cause (péricardite, trouble du rythme cardiaque, infarctus du avec défaillance du cœur), une hospitalisation en urgence est nécessaire de façon à adapter le traitement.
Attaque de panique
Généralement, le médecin conseille des mesures simples pour diminuer l’intensité de la crise de panique, puis la stopper très rapidement :
- l'éloignement des facteurs qui ont créé l’anxiété ;
- la mise en présence d'un médecin, qui est rassurante ;
- l’explication donnée sur l’origine psychologique des troubles physiques, et sur l’absence de danger vital.
La prescription de médicaments est limitée autant que possible, pour éviter de « médicaliser » la crise d'angoisse.
Les benzodiazépines sont les principales substances utilisées pour traiter l’anxiété aiguë (effet dit anxiolytique, voire sédatif). Le médicament agit après une seule prise, en 5 à 15 minutes environ, selon la dose absorbée et la sensibilité du patient.
Causes rares prises en charge en milieu hospitalier
- Anémie aiguë par saignement : une transfusion sanguine peut être nécessaire ;
- intoxication au monoxyde de carbone : elle peut nécessiter l'apport d'oxygène à forte concentration.
- Pradeau C, Sanchez O, Tentillier E, Thicoïpé M. Quels moyens pour quelle dyspnée en régulation ? Urgences 2013. SAMU 33, Hôpital Pellegrin. Place Amélie Raba Léon. 33079 Bordeaux cedex
- Société française de pédiatrie. Société Pédiatrique de Pneumologie et Allergologie. Dyspnée du nourrisson. Masson A. Site internet : Pas à Pas en pédiatrie. Paris ; 2019 [consulté le 5 juillet 2022]
- Collège des enseignants de pneumologie. Dyspnée aiguë et chronique. ECN 2022 . 7 e édition Elsevier Masson
- National Health service. Shortness of breath. Site internet : NHS. Londres ; 2020 [consulté le 5 juillet 2022]