Reconnaître un érysipèle

Publié dans : Érysipèle

Un érysipèle est une infection bactérienne caractérisée par une inflammation de la peau. Une plaque rouge douloureuse apparaît le plus souvent au niveau des jambes et parfois dans le visage, accompagnée de fièvre. Les facteurs favorisants sont locaux ou en lien avec une autre maladie, un traitement immunosuppresseur, l’alcoolisme ou le tabagisme. La récidive est la principale complication.

L'érysipèle est une infection de la peau, du et de l’hypoderme, due à une bactérie. Cette dermo-hypodermite bactérienne aiguë se manifeste par une inflammation aiguë des tissus cutanés et sous-cutanés mais ne provoque pas leur dégradation ou leur destruction.

La bactérie en cause d’un érysipèle est :

  • le plus souvent, le bêta-hémolytique du groupe A, voire B, C ou G. La bactérie pénètre à travers une brèche cutanée puis se multiplie localement dans les tissus ;
  • plus rarement, un doré lorsque la porte d’entrée du germe est une plaie purulente, un point d’injection chez un toxicomane ou les boutons de varicelle chez l’enfant ;
  • très rarement, d’autres germes pouvant se développer après une morsure ou griffure animale (chat, chien) ou en cas d’ (diminution ou même suppression des réactions immunitaires).

L'érysipèle touche principalement les personnes de plus de 40 ans, avec un risque qui augmente avec l’âge.

Les facteurs de risque de l’érysipèle peuvent être locaux ou généraux.

Des troubles de la circulation veineuse ou lymphatique

Deux situations favorisent la survenue d'un érysipèle :

  • Une insuffisance veineuse, c’est-à-dire une mauvaise circulation du sang dans les veines des membres inférieurs (varices, jambes lourdes).
  • Des anomalies de circulation de la lymphe dans le système lymphatique, situation pouvant se se produire, par exemple, après irradiation ou ablation des ganglions lymphatiques lors du traitement d’un cancer et notamment en cas d'ablation des ganglions axillaires lors de la chirurgie d’un cancer du sein.

Une anomalie de la peau

Les maladies de peau responsables d’une rupture de la barrière cutanée créent une porte d’entrée au germe tels qu’un psoriasis, un eczéma, un intertrigo (ou inflammation des plis de la peau) dû à un champignon (mycose de la peau).

L’entrée d’un germe peut aussi faire suite à une plaie, un ulcère de jambe pouvant notamment être une complication de varices, une piqûre d’insecte ou des démangeaisons provoquées par les boutons de la varicelle.

L'état de santé et les habitudes de vie

Les facteurs de risque peuvent aussi être liés à l’état de santé général de la personne, à ses habitudes de consommation ou à la prise de certains traitements médicamenteux. L’érysipèle peut donc affecter les personnes :

  • en surpoids ou obèses ;
  • diabétiques ;
  • ayant le VIH, maladie qui affaiblit le  ;
  • victimes d’alcoolisme ;
  • consommatrices de tabac ;
  • qui prennent certains médicaments de façon prolongée comme les corticoïdes par voie orale ou à usage local, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ;
  • sous traitement (qui limitent l’action du ).

Dans 90 % des cas, l’érysipèle se manifeste au niveau d’un des membres inférieurs et plus particulièrement de la jambe. Le visage est atteint dans 5 à 10 % des cas. La manifestation d’un érysipèle à d’autres localisations (bras, thorax, etc.) est rare.

La survenue d’un érysipèle est souvent brutale. Elle se traduit par une sensation de malaise et de fièvre (entre 38 et 39 °C), accompagnée ou non de frissons, tandis qu’un placard inflammatoire cutané apparaît et s’étend rapidement.

Quand l’érysipèle affecte un membre inférieur, il est identifié par une « grosse jambe rouge ». Ce placard cutané, dont la limitation est franche par rapport à la peau non lésée, est très inflammatoire : il est chaud, rouge, œdémateux (gonflé) et douloureux.

Lorsque l’érysipèle est localisé au niveau du visage, une plaque rouge est fréquemment délimitée par un bourrelet périphérique, surélévation de la lésion qui est rarement présente en cas d’érysipèle localisé au niveau d’un membre inférieur.

Il est possible que la peau superficielle se décolle par endroit, formant des bulles remplies de liquide clair séreux.

Peuvent aussi apparaître :

  • un ganglion lymphatique volumineux qui est présent une fois sur deux, au voisinage de la plaque d’érysipèle. Une tuméfaction au niveau de l’aine peut, par exemple, être observée et palpée en cas d’érysipèle de la jambe ;
  • une traînée de présente dans un quart des cas d'érysipèle. C’est un tracé rouge qui remonte de la lésion en suivant le trajet des vaisseaux lymphatiques.
  • Belmin J, Chassagne P, Friocourt P, Gonthier R Jeandel C & al. Gériatrie - Chapitre 76 : Dermatologie. 3e éd. Paris: Elsevier. 2019. p 671-90.
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  • Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales. Infections cutanéomuqueuses et des phanères, bactériennes, mycosiques de l’adulte et de l’enfant. E PIlly 2023 Site internet : Société de pathologie infectieuse de langue française. Paris : 2024 [consulté le 29 mars 2024]
  • Haute autorité de santé (HAS). Prise en charge des infections cutanées bactériennes courantes – Synthèse de la recommandation de bonne pratique. Site internet : HAS. Saint-Denis la Plaine (France) ; 2019 [consulté le 29 mars 2024]
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