Le traitement de l’entorse du genou
Publié dans : Entorse du genou
18 octobre 2023
Le choix entre un traitement médical ou chirurgical (ligamentoplastie) de l'entorse du genou est décidé selon plusieurs critères : l'âge du patient, ses activités sportives, l'existence ou non d'une instabilité du genou, le type de lésion ligamentaire, les lésions associées, etc.
Le traitement médical est le seul envisagé pour les entorses bénignes et de moyenne gravité. Il peut également suffire à la prise en charge d’une entorse grave ou être une première étape avant un traitement chirurgical.
Entorse du genou : comment lutter contre la douleur ?
Si vous avez mal, vous pouvez prendre un médicament pour soulager la douleur : paracétamol ou anti-inflammatoire non stéroïdien.
Le paracétamol
Il peut être consommé même pendant la grossesse ou l’allaitement.
Sa sécurité d’emploi ne doit cependant pas faire oublier les cas où il est contre-indiqué : allergie au paracétamol et insuffisance hépatique. Vous devez être certain que la prise de cet antalgique n’aura pas de conséquences sur votre organisme. Le paracétamol doit être consommé à la plus petite dose et le moins longtemps possible.
Commencez par la dose la plus faible possible soit 500 mg, pour un adulte.
Respectez :
- la dose maximale par prise : 1 g par prise maximum ;
- l’intervalle entre les prises : au moins 4 à 6 h ;
- la dose maximale par jour : ne dépassez pas 3 g /jour, sauf avis contraire du médecin. Chez les adultes de moins de 50 kg, il est impératif de consulter la notice pour connaître la dose maximale recommandée en fonction de son poids ;
- l'absence de consommation d’alcool pendant le traitement.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens
La prise d’AINS n’est pas toujours sans risque. Les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens ont de nombreuses contre-indications d'utilisation et des effets secondaires fréquents. Ils sont à éviter en cas d'infection suspectée car ils favorisent la survenue de complications.
Dans tous les cas d'automédication, il faut vous reporter à la notice du médicament ou demander conseil à votre pharmacien.
S’il est nécessaire, le traitement doit respecter les règles suivantes :
- Utilisez un seul AINS à la dose minimale efficace. Ne prenez pas en même temps plusieurs médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens.
- Ne dépassez pas 5 jours de traitement contre la douleur.
- Arrêtez le traitement dès la disparition des symptômes.
Entorse du genou : faut-il immobiliser le genou ?
Si l'entorse du genou est bénigne ou de gravité moyenne, il est déconseillé d’immobiliser complètement le genou et l’appui sur la jambe blessée peut être conservé. Le traitement consiste donc en une mobilisation précoce avec appui autorisé, associée à un traitement médical (antalgiques, anti-inflammatoires et glaçage) et de la rééducation si nécessaire. Le port d’une contention (genouillère ou orthèse articulée), qui permet une diminution des douleurs, peut faciliter une reprise précoce des activités physiques en sécurité.
Si l'entorse est grave, une immobilisation peut être nécessaire par attelle. Cette immobilisation est de courte durée, de façon à éviter la raideur du genou et la perte de la force musculaire. La rééducation est rapidement débutée.
La pose d'un plâtre est généralement inutile.
La rééducation après une entorse du genou : pourquoi ?
L'objectif de la rééducation est de retrouver une mobilité normale du genou, restaurer la force musculaire et le fonctionnement global du genou (en position debout, lors des sauts, à la course) de façon à permettre une reprise des activités.
L’entorse bénigne du genou guérit grâce au traitement médical et ne nécessite pas, en général, de rééducation.
L’entorse de moyenne gravité et surtout l’entorse grave du genou nécessitent des séances de rééducation qui peuvent durer jusqu’à quatre mois. Le rééducateur explique à la personne blessée les gestes à ne pas faire et les exercices qu'elle peut réaliser chez elle, entre les séances de rééducation.
Où faire la rééducation du genou ?
En l'absence d'intervention chirurgicale, la rééducation est le plus souvent effectuée au cabinet du kinésithérapeute, sans hospitalisation.
Si la personne a subi une intervention chirurgicale, la rééducation débute dans le service de chirurgie avant d'être poursuivie au cabinet du kinésithérapeute ou dans un centre de rééducation.
Rééducation du genou opéré : un accord préalable parfois nécessaire
Au-delà de 40 séances de rééducation d’une entorse grave opérée (ligamentoplastie du ligament croisé antérieur), l’accord préalable du médecin conseil de l’Assurance Maladie est nécessaire avant de poursuivre la rééducation.
La ligamentoplastie du genou
La réparation chirurgicale des ligaments, ou ligamentoplastie, peut être nécessaire en cas d'entorse grave (rupture d'un ligament croisé par exemple).
La décision d'opérer dépend de divers critères : gravité des lésions ligamentaires et associées après bilan (IRM), profession, activités de loisir...
L'intervention peut être réalisée :
- peu de temps après l'accident quand la douleur et le gonflement du genou ont diminué. En effet, opérer en urgence un genou douloureux et inflammatoire expose à un certain nombre de complications (, raideur) qui peuvent retarder la guérison ;
- le plus souvent, à distance de l'accident.
Avant d'être opéré(e), une consultation est obligatoire auprès d'un médecin anesthésiste. Un bilan sanguin n'est pas toujours nécessaire avant l'intervention chirurgicale. Parlez-en à votre médecin.
L'intervention est, le plus souvent pratiquée, lors d'une arthroscopie, en structure de chirurgie ambulatoire (la personne entre et sort le même jour de l'établissement).
Après l'intervention, la reprise de l'appui est en général immédiate (sauf en cas de rupture du ligament croisé postérieur). Le port d'une attelle est le plus souvent inutile.
La chirurgie du genou peut être également nécessaire si d'autres lésions sont associées à l'entorse (lésions des ménisques, fractures osseuses, etc.)
Après la chirurgie du genou pour entorse
Dans les jours qui suivent l'intervention
Surélevez la jambe dans la journée et ne reprenez appui sur elle que lorsque le chirurgien vous y autorise.
Surveillez votre genou, votre mollet et votre température.
Consulter en cas de symptômes anormaux
- fièvre supérieure à 38 °C ;
- augmentation de la douleur du genou au repos ;
- chaleur ou rougeur locale au niveau du genou opéré ;
- problèmes de cicatrisation (cicatrice rouge ou écoulement) ;
- mollet douloureux ou gonflé (signes de phlébite).
Après traitement, l'entorse du genou ne laisse pas, habituellement, de séquelles importantes. La récupération de la mobilité est complète et le genou est stable.
Cependant, des complications sont possibles :
- complications précoces, liées à l'immobilisation (enraidissement temporaire de l'articulation et phlébite) ou à la chirurgie (infection du genou, phlébite et embolie pulmonaire, retard de cicatrisation) ;
- complications plus tardives. Quand la guérison de l'entorse est incomplète, une raideur modérée avec perte de quelques degrés de flexion ou d'extension du genou ou une instabilité peuvent persister.
À long terme, cette instabilité favorise l'usure et donc l'apparition d'une arthrose du genou.
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- Comment se déroule une IRM ?
- Comment se déroule une arthroscopie ?
- Comment bien prendre la température ?
- Comment bien lire une ordonnance de médicaments ?
- Bien utiliser les médicaments contre la douleur ou antalgiques
- Bien utiliser les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
- Pourquoi utiliser des médicaments génériques ?
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