Désir de grossesse et endométriose

L'endométriose entraîne, dans certains cas, une baisse de fertilité. Il est possible de bénéficier d’un bilan de fertilité complété, si besoin, par un programme de soins adapté, voire une assistance médicale à la procréation. Un suivi renforcé est prévu lors des grossesses.

Les principaux retentissements de l’ sur la vie d’une femme sont les douleurs et le risque d’infertilité.

Toutefois, même chez les femmes présentant une particulièrement douloureuse, une grossesse peut survenir spontanément. L’intensité des douleurs liées à cette maladie n’a en effet pas de lien direct avec les problèmes de fertilité qui dépendent plutôt de la localisation des lésions créées par l’.

Environ 30 % à 40 % des femmes touchées par l’ présente une infertilité, avec des taux de fécondité (chance de concevoir) évalués à entre 2 et 10 % par cycle, contre 25 à 30 % au sein des couples fertiles. Le taux de grossesse spontanée en cas d’infertilité liée à une est de 36 % à 3 ans, contre 55 % chez les couples qui présentent une infertilité inexpliquée. Cette difficulté est plus marquée si la femme est plus âgée dans la mesure où l’ est une maladie évolutive, qui progresse avec le temps.

Le lien entre et infertilité fait l’objet de travaux de recherche, et plusieurs hypothèses sont formulées :

  •  La présence d’amas de tissus endométriaux, et notamment celle de kystes ovariens (endométriomes) ou de lésions sur les , peut créer une barrière mécanique à la fécondation.
  • L’utérus des patientes présente des caractéristiques défavorables à l’implantation d’un .
  • Le capital ovocytaire (nombre d’ présents dans les ) est altéré (faible réserve ovocytaire)
  • L’inflammation intrapéritonéale peut être en cause en raison de sa toxicité sur les gamètes.
     

 

La consultation préconceptionnelle

Si vous avez une et un projet de grossesse, prévoyez une consultation préconceptionnelle. N’hésitez pas à aborder toutes vos difficultés et appréhensions liées à votre maladie et à votre désir de grossesse. Votre médecin ou votre sage-femme est là pour vous répondre et vous informer.

Pour aider chaque femme atteinte d' dans son projet d’enfant, un bilan est recommandé. Il est suivi, en concertation avec elle, d’un projet de soins adaptés aux résultats de ce bilan.

Chez les femmes qui n'ont pas eu d'enfants à l'âge de 30 ans, une évaluation de la « réserve ovarienne » est demandée (dosage sanguin de l'hormone anti–mullérienne AMH qui est un marqueur de la réserve ovarienne en follicules) et une autoconservation des gamètes leur est proposée.

Une aide à la procréation médicalement assistée (ou assistance médicale à la procréation) peut être nécessaire pour obtenir une grossesse.

Après un bilan d’infertilité, en fonction des facteurs masculins, féminins (dont le stade de l’) plusieurs techniques d’aide médicale à procréation sont proposées. 

Cette prise en charge passe notamment par l’insémination artificielle en cas d’ légère à modérée ou, dans les cas plus compliqués par la fécondation in vitro soit classique (FIV) soit avec micro injection de spermatozoïdes directement dans l’ovocyte (ICSI).

Actuellement, dans le cas d’ sévère, ou en cas de présence de facteurs masculins d'infertilité orientant vers une fécondation in vitro, le choix du protocole se porte sur un protocole spécifique, long ou « ultra long ». Le blocage par agoniste de Gn-RH est débuté avant la stimulation. Il permet une augmentation des chances de grossesse. 

Lire l'article « Les techniques de l'AMP »

Les symptômes de l’endométriose peuvent être plus marqués au début de grossesse, puis ils s’estompent, en raison de l’imprégnation hormonale spécifique de la grossesse.

Certaines douleurs peuvent apparaître, en particulier dues à la pression de l'utérus gravide sur les lésions d' jusque-là silencieuses, ou sur des adhérences (cicatrices fibreuses) survenues après la chirurgie.

Chez les femmes présentant une , la grossesse fait l’objet d’une surveillance accrue.

En présence de lésions d' dans le muscle de l'utérus (adénomyose), le peut s'insérer de façon anormale ( praevia).

Après l’accouchement, les symptômes peuvent reprendre leur rythme cyclique lié aux .

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