Après les écrans de cinéma et de télévision, ont été mis à la disposition de la population les écrans d’ordinateur et de console de jeux puis de téléphone, smartphone, tablettes et ceux des casques de réalité virtuelle. 

Ces écrans offrent un accès à un immense contenu numérique et notamment à des réseaux sociaux, des jeux (notamment de simulation de vie), des applications (« appli ») informatiques, des photographies, des films, à internet. 

Les écrans sont désormais un point d’entrée omniprésent vers le monde numérique. 

Les écrans sont des outils indispensables et c’est leur usage excessif ou leur mésusage (usage inapproprié) qui, en raison de leurs conséquences sur la santé (sédentarité croissante, surpoids, perturbations psychiques, troubles des apprentissages, etc.), nécessitent une vigilance particulière.

Hormis le temps passé devant les écrans et la nature des contenus consultés, d’autres facteurs influencent l’impact des écrans sur la santé :

• le type de l'interaction : consultation passive devant un écran (visionnage d’un film, d’une série, d’un dessin animé, etc.), usage interactif des jeux vidéo, consultation des réseaux sociaux, utilisation de la réalité virtuelle ;
• le motif d’utilisation des écrans : loisirs, recherche documentaire, réflexe pour « passer le temps » ;
• l’âge de l’utilisateur et ses éventuels troubles psychiques : les personnes ayant des troubles de l’attention ou une hyperactivité par exemple, sont plus vulnérables face aux écrans ;
• l’entourage : comment l’apprentissage à l’utilisation des écrans a-t-il été dispensé, comment leur consultation est-elle accompagnée ?
   

Combien de temps les très jeunes enfants passent-ils devant un écran ? 

L’Étude longitudinale française depuis l’enfance (Elfe), lancée en 2011, recense le temps passé devant un écran chaque jour, par des enfants suivis à 2 ans, 3 ans et demi et 5 ans et demi :

• 56 minutes à 2 ans ;
• 1 h 20 à 3 ans et demi ;
• 1 h 34 à 5 ans et demi.

Si aucune différence entre garçons et filles n’était observée à 2 ans, les garçons utilisaient les écrans 10 minutes de plus que les filles à 5 ans et demi. 

Quelques chiffres-clés sur les usages des écrans et les problématiques d’encadrement associées 

L’édition 2024 du baromètre Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives )/Harris consacre un volet dédié à la place des écrans auprès des enfants et des adolescents et décrit l’attente des Français concernant l’encadrement des pratiques numériques des enfants et des adolescents, et leur exposition aux écrans.

Écrans et petite enfance

Une large majorité de Français (90 %) se déclare favorable à l’interdiction des écrans dans les structures dédiées à la petite enfance. Seuls 10 % partagent une opinion contraire. Dans la même lignée, ils souhaitent que cette interdiction soit prolongée dans les écoles maternelles (88 % favorables). 

L’arrêté du 27 juin 2025 paru au Journal officiel le 2 juillet modifie la Charte nationale pour l’accueil du jeune enfant, inscrite dans la loi depuis 2021. La ministre du Travail, de la santé, des solidarités et des familles, Christine Vautrin, a en effet modifié l’article 1. « Il n'est pas recommandé de laisser un enfant de moins de trois ans devant un écran » devient : « Il est interdit d'exposer un enfant de moins de trois ans devant un écran (smartphone, tablette, ordinateur, télévision) compte tenu des risques pour son développement. ».

Premier téléphone portable : à quel âge ?

Dans cette volonté de préserver les enfants des écrans, 84 % des Français seraient prêts à renoncer à l’achat d’un téléphone portable avec ou sans accès internet à un enfant avant l’âge de 11 ans. 
Si les Français se montrent plus partagés lorsque le seuil de l’âge du premier téléphone portable est relevé à 13 ans, ils restent néanmoins majoritaires (69 %) à déclarer qu’ils renonceraient à en acheter un à leur enfant avant cet âge-là. Un consensus partagé au-delà du fait d’avoir des enfants concernés ou non.

Établissements scolaire et usage des écrans

Sur la question des usages de l’écran, d’importants consensus se dégagent également en faveur d’une limitation : 

• 75 % des Français interrogés souhaitent que les usages soient fortement restreints dans les lycées ;
• 73 % sont favorables à l’interdiction des réseaux sociaux aux enfants avant l’âge de 15 ans.