Définition du don de sang et contre-indications au don

Publié dans : Don de sang

Le don du sang consiste à donner gratuitement un peu de son sang. Il s'agit de don de sang total ou du don d'un des composants du sang (plasma ou cellules). Des contre-indications temporaires ou définitives existent.

Si vous envisagez de donner votre sang, il est important que vous soyez informé sur le type de don que vous pouvez faire.
Deux types de dons de sang sont possibles :

  • un don de sang total ;
  • un don de certains composants du sang prélevés grâce à une technique spécifique appelée aphérèse. Pendant la phase de prélèvement, le sang du donneur circule dans un automate qui trie et extrait les composants à prélever (cellules ou plasma), et réinjecte au donneur ceux non utiles au don. 
    Les dons d’aphérèse sont pour leur quasi-totalité des prélèvements :
    • de plasma ;
    • combinés de plaquettes et de plasma.

En 2023, 2,6 millions de prélèvements ont été réalisés (-2,1 % par rapport à 2022) chez 1,5 million de donneurs (-2,9 %). Ces prélèvements sont constitués pour 84,8 % de dons de sang total et pour 15,2 % de dons d'aphérèse.

Donner son sang : une démarche éthique 

Le don du sang est un geste bénévole, altruiste et désintéressé. Il n'est pas rémunéré et il est anonyme. 

La sincérité du donneur lors de l'entretien avant le prélèvement est un atout majeur pour la sécurité transfusionnelle. 

Aucun profit ne peut être fait lors de la vente des produits sanguins aux établissements demandeurs et les tarifs sont fixés par arrêté ministériel.

Le sang est composé du plasma et des cellules sanguines. 

Le plasma 

Le plasma est le liquide dans lequel baignent notamment les cellules sanguines et les facteurs de coagulation, à savoir des protéines plasmatiques participant à la coagulation en cas de saignement.

Le plasma a plusieurs rôles :

  • le transport des éléments qu’il contient vers tous les tissus de l’organisme ;
  • le maintien de la pression artérielle ;
  • la régularisation de la teneur en eau des tissus.

Les cellules du sang 

Fabriquées par la moelle osseuse puis circulant dans le plasma, les cellules sanguines sont :

  • les globules rouges ou hématies, contenant l'hémoglobine qui sert au transport de l’oxygène ;
  • les globules blancs ou leucocytes, qui défendent le corps contre les infections ;
  • les plaquettes, qui participent à la coagulation du sang en cas de saignement. 

Les dons du sang permettent de transfuser aux patients qui en ont besoin soit des concentrés de globules rouges, soit des plaquettes, soit du plasma.

Tout savoir sur la transfusion sanguine

Vous souhaitez donner votre sang ? Avant de le faire, il est nécessaire de s'assurer que votre santé, votre mode de vie et votre condition physique le permettent. 

L'âge et le poids

L’âge et le poids peuvent être des critères d’exclusion au don. En effet, il n’est pas possible de faire un don de sang si l’on pèse :

  • moins de 50 kg pour le don de sang total ;
  • moins de 55 kg pour le plasma et les plaquettes.

Plusieurs tranches d’âge limitent également la possibilité de don. Vous ne pouvez pas faire un don de sang si :

  • vous êtes mineur (17 ans et moins) ;
  • vous êtes âgé de 71 ans et plus pour le don de sang total ;
  • vous êtes âgé de 66 ans et plus pour le don de plasma ou de plaquettes.

Les maladies et les situations de vie 

Afin de garantir une sécurité sanitaire aux receveurs de produits sanguins, la procédure médicale exclut temporairement ou définitivement certaines personnes du don. En effet, certaines maladies ou situations de vie sont contre-indiquent le don de sang.

Les contre-indications permanentes au don de sang 

Elles concernent les personnes :

  • ayant une infection active connue pour être transmissible par le sang. Il s’agit par exemple des hépatites virales chroniques (hépatite B ou hépatite C), de la syphilis, des infections par le VIH ou par le HTLV (rétrovirus humain oncogène), de la maladie de Chagas (maladie infectieuse parasitaire d’évolution prolongée et grave), du paludisme ;
  • ayant été dans une situation d’exposition à des agents transmissibles non détectables tels que le prion (séjours de plus d'une année cumulée au Royaume-Uni entre 1980 et 1996, traitement par hormone de croissance avant 1989, antécédent familial de maladie à prion, antécédent de greffe de ou de dure-mère, antécédent de chirurgie de l’encéphale ou de l’œil avant avril 2001) ;
  • ayant eu une transfusion sanguine ou ayant été greffées, ou ayant fait usage de drogues par voie intraveineuse ou intramusculaire (incluant des substances dopantes hors contexte médical), en raison d’un risque potentiel d’exposition à un agent émergent.

Les contre-indications temporaires au don 

Elles sont justifiées par un risque d’exposition récent à un agent infectieux, mais ne remettent pas en cause la possibilité de donner son sang un peu plus tard. Il s'agit, par exemple :

  • avoir eu un nouveau partenaire sexuel ou plusieurs partenaires sexuels au cours des 4 derniers mois ;
  • être dans une situation épidémique pour des agents transmissibles pas le sang (chikungunya, zika, dengue, etc) ;
  • avoir fait un tatouage ou un piercing (y compris boucles d’oreille) dans les 4 mois précédents ;
  • avoir eu de la fièvre (plus de 38° C) dans les deux dernières semaines ;
  • sortir de soins dentaires : le délai varie de 24 h (après le traitement d’une carie ou un détartrage) à 7 jours (pour une extraction dentaire ou un traitement de racine) ;
  • revenir d'un voyage à l’étranger dans certains pays. 

Vous avez voyagé ? Pour savoir si vous pouvez donner votre sang, remplissez le questionnaire mis en ligne par l'établissement français du don du sang.

Pratique : savoir en moins de 5 minutes si vous pouvez donner votre sang avec un test en ligne sur le site de l’Établissement français du sang.

Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes peuvent donner leur sang selon les critères habituels

Les critères de sélection des donneurs sont identiques quelle que soit leur orientation sexuelle. Ainsi, le critère de contre-indication « avoir eu des rapports sexuels avec plus d’un partenaire dans les quatre mois avant le don » s’applique aussi dorénavant aux hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes.

La sélection des donneurs de sang consiste dans un premier temps en un questionnaire et un entretien avec un médecin.

Dans un deuxième temps, des prélèvements sanguins du donneur permettent la réalisation de nombreux examens biologiques de détection d’agents infectieux ou d’anomalies.

Un questionnaire préalable au don et un entretien médical permettent d’exclure les donneurs susceptibles de présenter un risque d’infection transmissible par transfusion.
Lors de l'entretien, il est important que vous vous exprimiez sincèrement. Votre sincérité est un élément majeur pour assurer un haut niveau de sécurité du processus transfusionnel.

Au début de chaque don, des échantillons sanguins sont prélevés pour être acheminés vers un laboratoire qui réalise les examens assurant la sécurité transfusionnelle. Il s’agit d’analyses :

Ce prélèvement sanguin permet aussi de vérifier le taux d’hémoglobine et la réserve en fer du donneur, afin de s’assurer de l’absence d’anémie. En présence d’un taux d’hémoglobine bas ou d’une réserve en fer basse, la personne donneuse de sang total est informée, de façon à ce qu’elle espace ses dons et qu’elle soit traitée si nécessaire.

Les différents groupes sanguins

Le groupe sanguin d’une personne est déterminé par la présence ou l’absence d’antigènes à la surface de ses globules rouges ou érythrocytes. 
Il existe actuellement 40 systèmes de groupes sanguins érythrocytaires différents. 
Les plus connues sont les systèmes :

  • ABO ;
  • Rhésus ;
  • Kell. 

Les groupes sanguins ne sont pas représentés de la même façon partout dans le monde.

Il existe 4 groupes sanguins ABO en fonction des antigènes présents sur les globules rouges :

  • groupe A : présence de l’ A ;
  • groupe B : présence de l’ B ;
  • groupe AB : présence de l’ A et de l’ B ;
  • groupe O : absence des 2 antigènes A et B.

Le système ABO est le seul système à posséder naturellement dans le sang des anticorps dirigés contre les antigènes que nous ne possédons pas. Par exemple, une personne de groupe sanguin A possède naturellement des anticorps anti B. Si du sang de groupe B lui est transfusé, ses anticorps détruisent les globules rouges transfusés, même s’il s’agit d’une première transfusion.

En France, la répartition des groupes sanguins ABO dans la population générale est la suivante : 

  • groupe A : 44 % de la population ;
  • groupe O : 42 % ;
  • groupe B : 10 % ; 
  • groupe AB : 4 %.

Le système Rhésus est constitué de nombreux antigènes (5 principaux) dont l’ D (RH1). 

Le système Rhésus permet de classer les groupes sanguins selon la présence ou non de l' D à la surface des globules rouges. On distingue :

  • les individus Rh +, qui présentent l' D (D+), sur la surface de leurs globules rouges ;
  • les individus Rh- qui ne portent pas l' D (D-).

Contrairement au système de groupe sanguin ABO, le système Rh ne possède pas d’anticorps naturellement présents dans le sang. Ainsi, les personnes Rh- n'ont pas naturellement d'anticorps anti-D dans leur plasma. 

Cet anticorps n'apparaît :

  • qu'après une transfusion d'un sang D+ (Rh +) à une personne Rh- (D-) ;
  • qu’après la naissance d'un enfant Rh+ chez une femme Rh-. 

On dit alors qu'il s'agit d'un anticorps irrégulier. Dans ce cas, la transfusion d'un sang Rhésus positif D+ ou le passage du sang du fœtus dans le sang de la mère entraîne une réaction hémolytique (qui détruit les hématies) par incompatibilité Rhésus.

À noter : une prévention de l’immunisation anti D est faite chez les femmes Rh- après une fausse couche ou une IVG.

En France, la répartition de l’ Rhésus D est la suivante :

  • groupe Rhésus + (D+) : 75 % de la population ;
  • groupe Rhésus – (D-) : 25 %.

Le dernier système recherché lors d’une détermination de groupe sanguin est le système du groupe Kell. 

Le système Kell permet de classer les groupes sanguins selon la présence ou non de l' 2 antigènes principaux : K (ou KEL1) et k (ou KEL2).

Un signe + est placé derrière l’ lorsque l’on possède cet . Lorsque l’ est absent on place le signe – derrière l’.

En France :

  • 9 % de la population a l’ K (KEL1+) et 91 % ne l’a pas (KEL1-) ;
  • 99,2 % a l’ k (KEL2+) et 0,8 % ne l’a pas (KEL2-).


Au même titre que le système Rhésus, le système Kell ne possède pas d’anticorps naturellement présents dans le sang. Le système Kell est le plus immunogène après le système Rhésus. Ainsi, une personne k négatif (KEL2-) a donc le risque de s’immuniser en produisant un anti-k à l’occasion d’une transfusion de sang k positif ( KEL2+). Elle produit des anticorps irréguliers anti-k

 

Les donneurs de groupe O Rhésus négatif dits « donneurs universels », ont des globules rouges qui peuvent être transfusés à tout patient quel que soit son groupe. Leurs globules rouges peuvent être utilisés notamment en cas d’urgence vitale immédiate lorsque le groupe du receveur n’est pas connu.

En revanche, les patients O Rhésus négatif ne peuvent être transfusés qu’avec des concentrés globulaires de leur groupe sanguin.

 

Quand faut-il déterminer le groupe sanguin et rechercher des agglutinines irrégulières ?

Il existe plusieurs situations dans lesquelles il est important de connaître le groupe sanguin (détermination du groupe sanguin ABO, Rhésus, Kell, voire d’autres groupes sanguins dans des situations particulières) et de savoir si des anticorps irréguliers (test de recherche d’ ou RAI) sont présents dans le sang.

Cette recherche a toujours lieu avant un don du sang.

D'autres situations nécessite également cette recherche :

  • S’il existe un risque transfusionnel avéré (anémie mal tolérée, avant un acte chirurgical à risque de saignement, avant une transfusion, lors d'une hémorragie du post partum, etc.)
  • Chez la femme enceinte : lors de la grossesse, des examens de groupage sanguins et de recherche d’anticorps irréguliers (RAI) sont obligatoires. Dans le cas d’une femme rhésus D- (RH-1), une surveillance particulière sera instaurée pour surveiller que la maman ne fabrique pas des anticorps anti-rhésus D dans le cas où le bébé serait rhésus D+(RH-1). Il est également possible qu’une femme enceinte développe des anticorps contre un autre présent chez le fœtus et absent chez la maman (exemple : présence d’un anticorps irrégulier anti Kel (K1)).
     
  • Établissement français du sang. Don du sang. Site internet : EFS. La Plaine Saint-Denis (France) ; 2024 [consulté le 5 novembre 2024]
  • Cohen-Bacrie S., Bierling P. Transfusion sanguine Akos (Traité de médecine). Elsevier Masson. 2021;24(2):1-9
  • Thibert J-B., Gross S., Danic B. Don du sang, transfusion et anonymat Médecine et Droit. Elsevier Masson. 2020;2020(160):16-20
  • Santé publique France. Don du sang. Quelles sont les contre-indications au don de sang ? Site internet :  SPF. Saint Maurice (France) ;2023 [consulté le 5 novembre 2024]
  • Service public. Le site officiel de l'administration française. Don de sang. Site internet : Service public. Paris ; 2023 [consulté le 5 novembre 2024]
  • Ministère de la Santé et de l’accès aux soins. Produits sanguins. Site internet : Ministère de la Santé et de l’accès aux soins. Paris ; 2024 [consulté le 7 novembre 2024]
  • Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Rapport d'activité hémovigilance 2023. Site internet : Ansm. Saint-Denis La Plaine (France) [consulté le 14 novembre 2024]
  • Chiaroni J., Izard C., Pedini P. Laget L. Groupes sanguins érythrocytaires de nature protéique. Hématologie. Elsevier Masson. 2022;33(4):1-43
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