DMLA humide : traiter les néo-vaisseaux
Le traitement par anti-VEGF de la DMLA humide (ou exsudative)
Pour traiter la DMLA humide, on a recours à la biothérapie.
Les médicaments anti-VEGF (ranibizumab, aflibercet, et moins utilisé le bévacizumab) sont des traitements de la DMLA.
Mode d'action des anti-VEGF
Le VEGF (vascular endothelial growth factor) est un facteur de croissance qui permet la formation des néo-vaisseaux au niveau de l'œil. Les médicaments anti VEGF (anti-facteurs de croissance de l’endothélium vasculaire) empêchent donc le développement de ces néo-vaisseaux et ils diminuent la perméabilité des néo-vaisseaux faisant ainsi régresser l'œdème rétinien maculaire.
Pour être efficaces, ces biomédicaments doivent être utilisés à un stade le plus précoce possible de la DMLA. Il est recommandé que le traitement soit débuté dans un délai inférieur à une semaine après le diagnostic.
Les médicaments anti-VEGF stabilisent la maladie, mais ils ne la guérissent pas définitivement. La vision est stabilisée, voire améliorée.
Des contrôles ophtalmologiques rapprochés sont souvent nécessaires en début de traitement puis ils sont programmés en général chaque mois.
Comment les médicaments sont-ils administrés ?
Ces produits sont injectés à l'intérieur même de l'œil grâce à une aiguille très fine (injection dite intravitréenne).
L’intervention se fait en consultation, sous anesthésie locale, obtenue par l'administration d'un collyre.
Plusieurs injections sont nécessaires selon un rythme défini par l'ophtalmologiste. En général, le traitement comporte une injection par mois pendant trois mois (l’intervalle minimal entre deux injections est de 4 semaines). Il est suivi d'un bilan qui permet d'apprécier son efficacité 4 semaines après la troisième injection.
Puis une surveillance mensuelle est mise en place. En cas de réactivation de la maladie ou de persistance de signe d’activité, une nouvelle injection d’anti-VEGF est réalisée.
Se préparer à une injection intravitréenne d'anti-VEGF et surveiller son œil
Ces injections nécessitent des précautions d'asepsie particulières en raison du risque d’infection de l’œil (endophtalmie). D'autres complications très rares sont possibles : cataracte traumatique, décollement de la rétine....
Afin de limiter le risque oculaire infectieux, voici quelques conseils :
- ne vous maquillez pas les yeux et le visage le jour de l’injection intravitréenne ;
- avant chaque de collyre, lavez-vous les mains ou désinfectez-les avec un produit hydro-alcoolique.
Après chaque injection intravitréenne, contactez en urgence l'ophtalmologiste si vous ressentez des symptômes anormaux pouvant faire craindre une endophtalmie :
- douleur de l'œil et inconfort croissant ;
- rougeur de l'œil ;
- vision trouble ou diminuée et ;
- augmentation des corps flottants.
La photothérapie dynamique dans le traitement de la DMLA humide
Le traitement par photothérapie dynamique peut être utile dans certains cas de DMLA humide.
Lorsque les résultats par traitement anti-VEGF sont insuffisants, un traitement combinant la photothérapie dynamique et les injections intravitréennes d’anti-VEGF peut être proposé.
L’ophtalmologiste réalise une injection intraveineuse d’un colorant : la vertéporfine. Ce produit se fixe essentiellement dans les vaisseaux anormaux de la rétine.
Une dizaine de minutes après l'injection, l'œil est soumis à une lumière, dite à . En réagissant avec le colorant, elle provoque la formation de caillots sanguins : les néo-vaisseaux sont ainsi obstrués, ils ne peuvent plus proliférer et finissent par régresser. Plusieurs séances sont souvent nécessaires.
Après un traitement par photothérapie dynamique, la personne doit éviter l’exposition directe aux rayons du soleil pendant 48 heures, en raison du risque de photosensibilisation.
Vidéo : La photothérapie dynamique
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