« Vivre avec un diabète n’est pas une fatalité »
Comment avez-vous réagi lorsque vous avez découvert votre diabète ?
Mon diabète a été diagnostiqué en 2011, à l’âge de 57 ans. J’étais déjà pré-diabétique, donc j’ai accueilli la nouvelle en douceur, j’étais préparée. Je pensais à l’époque que ce n’était pas une maladie grave, car je ne connaissais pas les complications liées au diabète, j’ignorais totalement les conséquences. J’en ai pris conscience progressivement. Mais je ne suis pas malheureuse ! Jusqu’à présent, je n’ai pas présenté ces complications.
Depuis votre diagnostic, avez-vous mis en place des changements dans votre mode de vie ?
Tout ce qui peut être mis en place pour parer à ces mauvaises éventualités ! J’ai totalement changé mes habitudes de vie, mais cela n’a pas été un problème pour moi, au contraire, puisque je ne peux qu’apprécier les bienfaits ressentis. Je me suis sérieusement mise au sport en faisant de la marche nordique tous les jours, de la natation quand il fait beau, et auparavant du yoga. Je le conseille à tous ! Le sport est primordial pour réguler l’équilibre de son diabète. J’ai aussi fréquenté un groupement hospitalier intercommunal, où j’ai été traitée pour ma maladie. Grâce à leur suivi, et à mes efforts, j’ai réussi à perdre 20 kilos en deux ans et demi. De plus, j’ai réadapté toute mon alimentation. Comme je suis très gourmande, il était important pour moi de continuer à me faire plaisir, j’ai donc appris des recettes diététiques pour me régaler sans grossir, mais au contraire pour perdre du poids. J’aime manger des plats épicés, agrémentés, alors je les revisite en les adaptant à mon régime. À l’avenir, cela me plairait beaucoup d’organiser des cours de cuisine dédiés aux personnes atteintes de diabète.
Comment gérez-vous votre pathologie au quotidien ?
Jusqu’à maintenant, je n’ai eu aucune complication, puisque je mets tout en oeuvre pour les éviter. Je suis à jour sur mes examens de suivi, que je réalise chaque année. Mon astuce, c’est de les programmer sur une même période, en général, le mois de mon anniversaire, comme cela je n'oublie pas. Je prends mon traitement assidûment, et je mesure ma glycémie avant chaque repas. Le service sophia m’accompagne sur la surveillance glycémique, une infirmière-conseillère en santé m’appelle environ une fois tous les deux mois, pour faire le point ensemble.
Combien de temps avez-vous fumé ? Quel a été votre déclic pour arrêter de fumer ?
J’ai fumé une quinzaine d’années, environ 10 cigarettes par jour. Un soir en me couchant, je sens un gros sifflement lorsque je respire, j’ai eu peur d’avoir une grave maladie et d’en souffrir. C’est ce qui m’a définitivement décidée. Du jour au lendemain, la cigarette m’a écoeurée et la fumée m’incommodait. J’avais essayé une première fois, en diminuant de façon progressive, mais ça n’avait pas fonctionné. Ce qui a marché pour moi c’est l’arrêt total, d’un seul coup, sans avoir besoin de substituts nicotiniques. Bien sûr, cette idée était déjà dans ma tête, j’avais l’envie de stopper mais je ne l’appliquais pas. Il aura fallu attendre ce fameux sifflement. C’est important de respecter son corps, ses poumons, et de ne pas les abîmer davantage, surtout que le tabac aggrave les risques de complications liées au diabète.
Quels effets avez-vous ressentis lorsque vous avez arrêté de fumer ?
Des effets positifs ! J’ai retrouvé mes facultés olfactives, gustatives. On redécouvre les parfums, les saveurs,... Certes, au début on reprend du poids, donc il faut faire attention. J’ai retrouvé un bien meilleur souffle, je sens que mes poumons s’ouvrent, je sens également des effets sur l’épiderme avec une plus belle peau, un meilleur teint,… Et puis, je dors mieux et j’ai plus d’énergie la journée pour faire ce que j’aime : du jardinage, de la peinture,… Et pour le porte-monnaie, c’est bien mieux aussi !
Quels conseils donneriez-vous à des fumeurs pour arrêter de fumer ?
Prendre conscience que la cigarette est réellement nocive, d’autant plus lorsqu’on est diabétique. Si on ne se sent pas capable comme moi d’arrêter seul, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner par son médecin ou un tabacologue. Je sais également que pour certains, le geste de fumer peut manquer, ce qui amène à des rechutes. Aussi, j’avais une technique personnelle pour combler cette frustration : se munir d’une paille (coupée à la taille d’une cigarette) et faire semblant de fumer l’air. Comme cela, on a l’impression d’inhaler quelque chose, sans pour autant que ce soit nocif.