« Quand on est atteint de diabète, il faut être à 100 % acteur de sa santé »
Quand avez-vous appris que vous étiez atteint de diabète et quelles ont été les grandes étapes par lesquelles vous êtes passé dans la gestion de votre maladie ?
Je devais avoir 5 ou 6 ans. Ma mère s’était inquiétée parce que je buvais sans arrêt, j’avais tout le temps une bouteille d’eau à la main. Je me souviens quand le médecin a prononcé pour la première fois le mot « régime ». Aujourd’hui, je ne le prononce plus, parce que maintenant, on a l’ et j’ai appris comment équilibrer mon alimentation. À l’époque, il n’y avait qu’un régime très strict où il fallait tout peser. Je ne mangeais pas à ma faim
et j’étais très maigre. Je devais aussi conserver toutes mes urines, pendant des jours, pour mesurer le glucose avec des bandelettes. Ça n’avait aucun sens par rapport à la précision
et la facilité des mesures d’aujourd’hui. Je me souviens bien également du moment où, quand j’avais entre 10 et 12 ans, le docteur m’a dit « vous allez pouvoir manger ce que vous voulez », grâce aux analyses de sang et à l’insuline. J’ai sauté sur ma chaise ! Même si on était encore loin des traitements actuels : je n’avais qu’une insuline, à dose fixe, une fois par jour, et des analyses de sang tous les 3 à 8 jours.
Quel est votre traitement actuel et comment gérez-vous votre diabète ?
J’ai un capteur de glycémie depuis quatre ans environ. Je peux faire des contrôles tout le temps. Je prends deux insulines, une lente et une rapide, que je m’injecte avec un stylo à différentes doses matin, midi et soir. À 72 ans, j’apprends toujours et je fais encore des progrès.
Est-ce que vous pratiquez une activité physique ?
Je marche un peu mais c’est difficile car je porte une prothèse de jambe. Je vais prochainement retourner faire des exercices de vélo et de musculation avec mon kinésithérapeute. Mon médecin m’encourage à travailler le haut du corps pour être plus autonome.
Le programme Sophia vous aide-t-il dans votre quotidien ?
Le journal sophia & vous est très intéressant ! Je le lis et je garde tous les numéros. Cela permet de se rendre compte que chaque personne diabétique est différente. Et le journal m'aide également à me tenir au courant des dernières évolutions.
Tout change tellement vite... J’ai longtemps lu aussi le journal de l’AJD, l’association d’aide aux jeunes diabétiques, mais maintenant, il me faudrait un journal des vieux diabétiques ! Plus sérieusement, les appels des conseillers du programme sophia sont l’occasion de faire le point sur la maladie, de faire le tour à travers des questions précises, même si j’ai un suivi régulier par mes médecins. C’est très important : pour moi quand on est diabétique, il faut être à 100 % acteur de sa santé.
Faites-vous vos examens de suivi recommandés régulièrement ?
Oui. Je vois mon médecin traitant chaque mois et tous les spécialistes au moins une fois par an. C’est indispensable pour éviter tout problème de santé. C’est comme ça que j’ai pu être opéré de la cataracte il y a quelques années.
Faites-vous partie d’un groupe d’entraide et de conseils autour du diabète ?
Non, pas encore. Peut-être un jour ! Ma cousine et un ami sont aussi atteints de diabète. Je ne leur donne pas forcément de conseils, mais je donne mon avis, en leur expliquant comment moi je ferais dans telle ou telle situation. Ma femme est aussi
une partenaire dans la gestion de ma pathologie. Quand on va quelque part, je sais qu’elle a toujours du sucre, ou un petit biscuit pour moi au fond de son sac… même si j’en ai aussi dans mes poches en cas de besoin. Elle m’a beaucoup accompagné
dans les différentes étapes de ma maladie mais aujourd’hui, je préfère aller seul à mes rendez-vous médicaux, c’est quelque chose de personnel pour moi.