Un nouveau rapport à l’alimentation

Après un séjour dans une structure spécialisée dans les traitements de l’obésité, Gilles Marsoni, atteint de diabète, a redécouvert des aliments plaisir et une nouvelle façon de manger.

Quel est votre « rapport » avec votre diabète ?

Juste après ma retraite et mon retour en métropole après dix ans passés aux Antilles, une analyse de sang a révélé que j’avais 1,20 gr de glycémie à jeun.
Mon médecin m’a dit « il va falloir s’occuper de ce diabète », mais je n’ai d’abord pas voulu en tenir compte, je n’ai pas voulu prendre de médicaments. J’ai quand même changé un peu mes habitudes alimentaires. Au bout de trois mois, les chiffres étaient meilleurs mais j'ai  « rechuté » et six mois plus tard, j’ai dû me résoudre à un traitement médical.

J’ai rencontré un diabétologue et suis parvenu à maintenir un taux de glycémie
« intéressant ». J’ai néanmoins pris beaucoup de poids depuis ma retraite pour monter jusqu’à 117 kilos pour 1,83 m. Aussi, l’an dernier, pendant le deuxième confinement, j’ai commencé à me lasser de la redondance de mes menus, moi qui aime cuisiner. J’avais aussi moins d’allant, je ressentais une petite déprime. J’ai donc demandé à mon médecin traitant si je pouvais faire un séjour dans une structure spécialisée pour bénéficier d’un programme de diététique et d’activité physique.

Je comptais aussi sur « l'effet du groupe » pour échanger, partager nos expériences.

Quand et comment s’est passé ce séjour ?

Je suis rentré dans cet établissement situé en Haute-Garonne le 27 janvier et j’ai suivi un programme de trois semaines, jusqu’au 17 février. Avec le Covid, il y avait beaucoup de restrictions. Je n’avais pas le droit à des visites et certaines activités normalement prévues comme les ateliers culinaires ne pouvaient pas avoir lieu, ce qui nous privait en partie de l’effet d’entrainement du groupe. Mais nous nous retrouvions avec les autres personnes hospitalisées en même temps, pour des marches dans le parc où nous pouvions échanger. Nous avions aussi un programme individuel avec des cours, des visites médicales, un coach qui s’occupait de nous en fonction de nos capacités physiques et nous proposait des activités de vélo d’appartement, de rameur… et des exercices sur un appareil pour apprendre à mieux contrôler son équilibre. C’était intéressant pour quelqu’un de mon âge 
– j’ai 69 ans – et qui a déjà fait des chutes...

Qu’est-ce que ce séjour vous a apporté ?

Depuis la crise du Covid, chez moi, j’allais sans cesse du frigo à la télé et de la télé au frigo. J’avais le sentiment de manger beaucoup en quantité, mais je mangeais surtout souvent et trop de chocolat, trop de pain… Ce séjour m’a appris beaucoup de choses. D’abord que les féculents ne font pas grossir mais qu’ils permettent de tenir, sans faim, entre deux repas. Sur place, je n’avais pas la possibilité de grignoter mais je n’ai pas ressenti de frustration. Par contre, les repas sont devenus des moments un peu « sacrés » où j’ai retrouvé la sensation de saliver avant de passer à table. J’ai aussi beaucoup appris sur les méfaits des additifs présents dans les aliments industriels et transformés. J’ai redécouvert certaines recettes comme la purée de pois ou d'autres légumes comme les blettes ou les cardes que je cuisine désormais souvent et qui me font plaisir.

J’ai perdu du poids pendant le séjour et j’ai continué à en perdre depuis. Je suis passé de 34 unités d’ à 10 et j’ai une tension de jeune homme !

Quelles sont pour vous les suites de ce séjour ?

Je pensais qu’en rentrant chez moi, j’allais lâcher mes bonnes habitudes mais quelque chose s’est ancré en moi au niveau conscient. Désormais, je veux que ce que je mets dans ma bouche soit quelque chose de bon pour la santé. J’ai changé de boulangerie pour acheter du pain fait avec des farines anciennes, de châtaigne, … pour éviter ce qu’on appelle les « calories vides » des pains blancs et industriels. Au niveau de l’activité physique, je dois avouer que ce n’est pas terrible ! J’ai un tapis de marche mais n’ai pas poursuivi mes efforts. J’ai fait de l’activité physique adaptée lorsque j'étais hospitalisé et j’ai vu que ça me permettait d’aller un peu plus loin, un peu plus vite, un peu plus longtemps. C’est avec plaisir que je reprendrai. J'ai d'ailleurs pris rendez-vous à nouveau pour y faire un bilan. J’ai réappris à m’occuper de moi et c’est une bonne chose ! Mon prochain projet est de me mettre à la méditation...

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