Diabète : le suivi des yeux
Les complications au niveau des yeux quand on est diabétique
La rétinopoathie diabétique : une complication fréquente du diabète
La rétine est une fine membrane essentielle à la vue, qui recouvre la partie arrière de l’œil. Comme dans un appareil photographique, la rétine est sensible à la lumière et renvoie, grâce au nerf optique, des images jusqu’au cerveau.
La rétinopathie diabétique est la complication du diabète la plus fréquente au niveau des yeux. Au début, et dans la majorité des cas, cette affection s’installe progressivement, sans gêne ressentie (absence de symptôme) ; la vue n’est généralement pas modifiée.
Elle peut entrainer à terme une baisse de la vision (malvoyance), une impression de voile devant les yeux et parfois des douleurs. Dans les cas les plus graves, elle conduit à une perte progressive de la vision (cécité).
Œil en coupe
Le fond d’œil indispensable pour dépister la rétinopathie diabétique
Seul un dépistage régulier permet de poser un diagnostic précoce et de mettre en route un traitement préventif efficace de complications visuelles irréversibles. C’est l’examen de la rétine ou fond d’œil. Il permet aussi de suivre l’évolution des complications présentes. C’est un examen indolore qui permet de voir la rétine et notamment sa partie centrale, appelée macula, essentielle à la vision fine des objets, et les nombreux vaisseaux qui la parcourent.
Deux techniques peuvent être utilisées :
- le fond d’œil par ophtalmoscopie indirecte, examen réalisé par un ophtalmologiste ;
- la rétinographie ou photographie du fond d’œil, réalisée par un professionnel de santé spécialement formé.
Le fond d’œil
Après l’examen, et dans le cas où une dilatation pupillaire a été nécessaire, les pupilles restent dilatées pendant plusieurs heures, ce qui rend la conduite d’un véhicule difficile. Dans ces cas-là :
- il est préférable de se faire accompagner ou bien d’utiliser les transports en commun ou un taxi le jour du rendez-vous ;
- il est aussi conseillé de prévoir des lunettes de soleil car la dilatation des pupilles favorise l’éblouissement.
Les autres complications oculaires
Le glaucome
Le glaucome est dû à une augmentation de la pression à l’intérieur de l’œil qui endommage le nerf optique.
L’un des principaux facteurs d’apparition du glaucome est une augmentation importante de la pression intraoculaire, c’est-à-dire la pression à l’intérieur de l’œil. La pression prend sa source au centre de l’œil et affecte ensuite l’ensemble de l’organe. Cette pression provoque principalement des lésions du nerf optique, qui part du fond de la rétine, organe sensible de la vision, pour aller vers le cerveau.
La cataracte
La cataracte est d'une atteinte de la lentille de l’œil appelée cristallin, qui devient opaque.
Lorsqu’un œil est touché par la cataracte, son cristallin s’opacifie. Le cristallin est la lentille naturelle de l’œil, situé sur l’avant de l’œil, derrière l’. À cause de cette opacification, la lumière pénètre plus difficilement dans l’œil et la vision baisse.
L'importance du suivi oculaire quand on est diabétique
Faire surveiller ses yeux quand on est diabétique
Si vous êtes diabétique, n'oubliez pas vos rendez-vous programmés chez l'ophtalmologiste ou l' : ils permettent de diagnostiquer précocement d'éventuelles complications.
N'oubliez pas de continuer à être suivi après 65 ans, même si vous ne constatez pas de difficulté particulière lors de la lecture ni de troubles de la vue lorsque vous regardez au loin. Pour en savoir plus, consulter l'article Un suivi ophtalmologique est indispensable après 65 ans sur le Portail national d'information pour les personnes âgées et leurs proches.
Ophtalmologiste et orthoptiste : quels rôles dans le suivi du diabète ?
La rétinographie, le rôle de l’ et de l’ophtalmologiste : extrait du témoignage sur la rétinographie d’Armelle Mélusson, , et du docteur Xavier Zanlonghi, ophtalmologiste
« La rétinographie ? C’est juste une photo ! » explique le docteur Zanlonghi. « Cela prend seulement 15 minutes, au moins 1 fois tous les 2 ans ».
« Je transmets les photos sous format numérique à l’ophtalmologiste pour qu’il les analyse » précise Armelle Mélusson.
« Les images sont d’une qualité extraordinaire ! » s’enthousiasme le docteur Zanlonghi.
Puis l’ophtalmologiste adresse en retour les résultats au médecin traitant et au patient. « Le médecin traitant a un rôle essentiel » souligne Armelle Mélusson, en rappelant l’importance du suivi des yeux et en orientant ses patients vers un ou un ophtalmologiste.
L’ est un professionnel de la santé non médecin, spécialisé dans la rééducation des yeux. Il est habilité à réaliser, sur prescription médicale, un certain nombre d’examens dont les rétinographies.
Il transmet les clichés à l’ophtalmologiste qui interprète les résultats de votre fond d’œil et vous les explique.
Le médecin spécialiste peut vous prescrire des examens complémentaires pour faire un bilan plus approfondi. Avec l’ensemble des résultats, il envisage avec la personne diabétique la nécessité d’un traitement.
Enfin, il vous indique à quelle fréquence répéter le fond d’œil en fonction du stade d’évolution de votre diabète et de vos résultats d’examen.
Le fond d’œil, plus accessible chez l’ : extrait du témoignage sur la rétinographie de Armelle Mélusson, , et du docteur Xavier Zanlonghi, ophtalmologiste.
En prenant rendez-vous auprès d’un , l’examen du fond d’œil devient plus facile d’accès : « les délais d’attente des patients diminuent » indique Armelle Mélusson, « aussi bien pour le rendez-vous que pour l’analyse des clichés et la réception des résultats. C’est bien sûr pris en charge à 100 % pour les personnes avec un diabète en affection de longue durée (ALD) ».
Consulter un pour l’examen de suivi de vos yeux fait « évoluer dans le bon sens la pratique du métier, basée sur le dépistage et la rééducation oculaire » estime Armelle Mélusson. Pour le docteur Zanlonghi, « cela libère du temps à l’ophtalmologiste pour soigner ses patients et notamment ceux qui souffrent de complications sévères ».
Car l’objectif est bien de détecter une anomalie au plus tôt. « Le diabète est insidieux : il faut au moins 15 ans pour que la rétinopathie diabétique soit ressentie par la personne » rappelle le docteur Zanlonghi. « Quand il y a des troubles de la vision, il est déjà bien tard ».
- Haute Autorité de santé (HAS). Actes et prestations - Affection de longue durée - Diabète de type 1 et diabète de type 2. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2014 [consulté le 16 juillet 2024]
- Haute Autorité de santé (HAS). Recommandations en santé publique - Dépistage de la rétinopathie diabétique par lecture différée de photographies du fond d’œil. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2011 [consulté le 16 juillet 2024]