L’autosurveillance de la glycémie et l'auto-examen
Publié dans : Diabète : suivi médical et examens
04 octobre 2024
L’autosurveillance consiste à mesurer soi-même sa glycémie. Elle est réalisée le plus souvent à partir d’une goutte de sang prélevée à l’extrémité d’un doigt. Une mesure du glucose interstitiel est préconisée dans certains cas. L'auto-examen de son corps permet de détecter des complications.
Qu’est-ce que l’autosurveillance de la glycémie et du glucose interstitiel ?
L’autosurveillance de la glycémie est un élément clé pour le suivi du traitement par . Elle consiste à mesurer soi-même sa glycémie à un moment donné de la journée. Elle est réalisée :
- le plus souvent à partir d’une goutte de sang prélevée à l’extrémité d’un doigt grâce à un autopiqueur ;
- de façon plus récente, grâce à un appareil de mesure du glucose interstitiel. Après être passé dans le sang, le glucose diffuse dans le liquide interstitiel qui enveloppe les cellules.
Elle est systématique en cas de traitement par ; elle permet d’adapter la dose d’, et de confirmer des situations d’ ou d’hypoglycémie.
Elle est parfois prescrite par votre médecin, dans certaines situations, en cas de diabète de type 2 non traité par .
Dans tous les cas, votre médecin vous indique la fréquence des mesures à réaliser et ce que vous pouvez faire en fonction des résultats.
En l’absence de diabète, la glycémie varie naturellement au cours de la journée autour de 1 g/L, en fonction des repas ou de l’activité physique. Elle est d’environ 0,8 g/L avant les repas ou après une activité physique. Elle augmente avec la prise de nourriture, puis diminue progressivement ensuite.
L'autosurveillance de la glycémie peut être réalisée à domicile, sur son lieu de travail, en voyage, dans un établissement sportif, etc.
Pourquoi réaliser une autosurveillance de la glycémie ?
L’autosurveillance de la glycémie permet de suivre l’équilibre du diabète et d’adapter le traitement si nécessaire, en cas de variation de la glycémie : trop élevée, on parle d’hyperglycémie et trop basse, on parle d’hypoglycémie.
L’autosurveillance est systématique en cas de diabète de type 1. C’est un élément clé pour le suivi du traitement par .
L’ est une hormone fabriquée par le . Elle est présente en permanence dans le sang. Elle agit sur la glycémie en favorisant l’utilisation du sucre par les cellules de l’organisme, selon leur besoin.
En cas de diabète de type 1, le ne fabrique plus suffisamment voire plus du tout d’.
Le traitement repose sur l’apport de cette hormone. Comme la glycémie varie au cours de la journée (soit naturellement, soit suite à l’apport de glucides) la dose d’ doit être adaptée à ces variations. Pour cela, plusieurs injections d’ sont en général nécessaires.
Dans le cadre de l’autosurveillance du diabète de type 1, votre médecin définit avec vous la fréquence à laquelle vous devez réaliser vos mesures glycémiques. Il vous explique ce que vous pouvez faire en fonction des résultats et comment adapter votre traitement si nécessaire.
L’autosurveillance de la glycémie est proposée par votre médecin dans certaines situations en cas de diabète de type 2. Elle intervient en complément du dosage de l’hémoglobine glyquée, qui reste l’élément central pour apprécier l’équilibre du diabète.
L’autosurveillance de la glycémie permet de :
- mieux comprendre l’influence de l’alimentation, d’une activité physique, du stress, des maladies ou d’un nouveau médicament sur votre glycémie ;
- confirmer un épisode d’, pour agir rapidement en fonction de la conduite à tenir définie avec le médecin ;
- repérer des épisodes répétés d’hypoglycémie et d’hyperglycémie.
Si un traitement par est envisagé, l’autosurveillance permet de se préparer et de se familiariser avec cette pratique.
La fréquence des mesures à réaliser ainsi que la durée de l’autosurveillance sont définies avec votre médecin lors de la prescription.
Les étapes de mesure de la glycémie par prélèvement d'une goutte de sang
Pour mesurer votre glycémie, Il est nécessaire de procéder par étape et d’avoir à votre disposition :
- un autopiqueur équipé d’une lancette ;
- une bandelette de test ou une électrode ;
- votre ;
- votre carnet de surveillance ;
- un collecteur (boîte jaune).
Suivez ensuite les étapes suivantes :
- Piquez-vous l’extrémité du doigt à l’aide de l’autopiqueur.
- Une goutte de sang se forme. Déposez-la sur la bandelette de test ou sur une électrode.
- Insérez la bandelette ou électrode dans le .
- Patientez quelques secondes et le résultat de la mesure apparaît sur l’écran du lecteur.
- Notez le résultat, l’heure et les conditions dans lesquelles vous avez effectué cette mesure, dans le carnet d’autosurveillance. (exemples : après une activité physique, avant ou après un repas, mais aussi des conditions inhabituelles comme une forte chaleur, un rhume, fièvre, stress, etc.)
- Glissez votre lancette usagée dans le collecteur.
Il est aussi important de prêter une attention particulière aux recommandations suivantes :
- suivez les instructions du , elles peuvent être différentes selon les modèles ;
- la tenue de votre carnet de surveillance est primordiale. Vos annotations sont utiles à votre médecin ; il pourra alors faire le point sur l’équilibre de votre diabète, discuter avec vous d’une éventuelle adaptation de votre mode de vie, voire adapter votre traitement ;
- entretenez votre lecteur glycémique en fonction des instructions du fabricant ;
- faites contrôler votre lecteur 1 fois par an dans un laboratoire d’analyses médicales. Effectuez une mesure de la glycémie avec votre lecteur, en même temps que la prise de sang. Lors de la communication des résultats de l'examen de biologie médicale au patient dans le cadre de son autosurveillance, le biologiste médical indique à celui-ci si le résultat de la mesure du test et le résultat de l'examen sont cohérents et mentionne ses conclusions dans le compte rendu de l'examen de biologie médicale. Lorsque le biologiste médical relève une incohérence, il remet au patient, dans les meilleurs délais, un document, disjoint du compte rendu médical, qui indique cette incohérence et invite celui-ci à consulter son médecin traitant. Il en informe, avec l'accord du patient, le médecin prescripteur.
Enfin, voici quelques conseils pour ménager vos doigts :
- lavez et rincez vos mains à l’eau chaude, cela favorise le recueil d’une goutte de sang suffisante ;
- pour éviter que l’extrémité d’un doigt devienne douloureuse à la longue, vous pouvez piquer sur le côté plutôt que sur la pulpe et changer de doigt à chaque mesure.
Gouttelette de sang avant dépose sur une bandelette
Les facteurs faussant la mesure de la glycémie
Certains produits présents sur les doigts au moment de la piqûre peuvent fausser le résultat de la glycémie.
Pour y remédier, il suffit de se laver les mains avant la mesure, avec de l’eau chaude savonneuse, de bien les rincer et de les sécher avec une serviette propre. Attention aux gels désinfectants, qui pourraient fausser le résultat.
D’autres facteurs peuvent influencer la mesure de la glycémie :
- une bandelette ou électrode mouillée ou périmée (la date de validité est notée sur l’emballage) ;
- une goutte de sang trop petite ou trop grosse ;
- une pression excessive sur le doigt pour faire apparaître une goutte de sang.
Que faire des lancettes usagées ?
Les lancettes sont des « déchets d'activités de soins à risques infectieux » (DASRI) et ne doivent pas être mélangées aux déchets ménagers. Vous pouvez vous procurer une « boîte jaune » (collecteur) en pharmacie pour les stocker. Cette boîte est délivrée gratuitement avec une prescription de lancettes. Il est recommandé de ne pas la conserver trop longtemps et de l’échanger avant qu’elle soit pleine.
Pour savoir où la rapporter, vous pouvez vous adresser à votre pharmacien ou à votre laboratoire d’analyses médicales.
Quel remboursement du matériel ? Pour le savoir, consulter l'article : Bandelettes d'autosurveillance glycémique : indications et remboursements
Les glucides consommés lors d’un repas sont transformés en glucose qui circule dans l’organisme, en passant successivement du sang (mesure de la glycémie) au liquide interstitiel présent entre les cellules (mesure du glucose interstitiel), pour alimenter les cellules et les muscles. Cette circulation explique qu'il y ait un décalage dans le temps entre la glycémie et le taux de glucose interstitiel.
Le capteur de glucose mesure le taux de glucose interstitiel dans le tissu sous-cutané et permet une mesure en continu. Ce dispositif ne nécessite pas de prélèvement de sang.
Il existe différents types de systèmes de mesure du glucose interstitiel :
- des systèmes de mesure du glucose interstitiel (système flash et systèmes de mesure en continu) utilisés seuls ;
- des systèmes de mesure du glucose interstitiel couplés à une pompe à ;
- des systèmes de mesure en continu du glucose interstitiel couplés à une pompe à et permettant la gestion automatisée du diabète de type 1.
Le système, qui se substitue à l’auto surveillance de la glycémie capillaire, se compose :
- d’un capteur étanche fixé par un adhésif sur le corps (souvent à l’arrière du bras), et grâce à un filament souple introduit sous la peau, il mesure la concentration du glucose dans le liquide interstitiel ;
- d'un transmetteur ;
- d'un récepteur : il reçoit le signal via une liaison sans fil. Le capteur envoie les informations liées au taux de glucose à un petit boîtier connecté ou à une application mobile.
La prescription d'un système de mesure du glucose interstitiel n'est possible que chez les personnes traitées par et dans certaines circonstances.
L'utilisation des systèmes de mesure du glucose interstitiel nécessite une formation spécifique.
La toilette est un bon moment pour examiner chaque jour votre corps, et dépister un élément qui vous paraîtrait anormal. Il est recommandé de :
- prendre soin de ses pieds, à la recherche d’éventuelles lésions, de signes d’infection, de déformations des orteils ou encore d’une modification de l’aspect de la peau, comme l’apparition d’une sécheresse ou de rougeurs. Comme il est difficile d’examiner le dessous de ses pieds, il est possible d’utiliser un miroir, ou de se faire aider par un proche ;
- faire particulièrement attention à ses dents et gencives à chaque brossage, et vérifier l’absence de saignement et de rougeur. Le brossage des dents au quotidien prévient les complications (caries, abcès dentaire, gingivite...)
Si lors de cet auto-examen, vous détectez quelque chose d’anormal, il est recommandé d’en parler rapidement avec votre médecin.
- Haute Autorité de santé (HAS). Stratégie thérapeutique du patient vivant avec un diabète de type 2. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2024 [consulté le 15 juillet 2024]
- Haute Autorité de santé (HAS). Bon usage des technologies de santé - L'autosurveillance glycémique dans le diabète de type 2 : une utilisation très ciblée. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2011 [consulté le 15 juillet 2024]
- Agence nationale de sécurité du médicament et de produits de santé (ANSM). Points importants à prendre en compte pour une bonne utilisation des lecteurs de glycémie. Site internet : ANSM Saint-Denis La Plaine ; 2017 (France) [consulté le 15 juillet 2024]
- Haute Autorité de santé. Systèmes de mesure du glucose interstitiel, couplés ou non à une pompe à , et systèmes de boucle semi-fermée pour la gestion automatisée du diabète. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2024 [consulté le 15 juillet 2024]
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