Diabète : les analyses de sang et d'urines

Publié dans : Diabète : suivi médical et examens

Dans le cadre de la prise en charge et du suivi d’un diabète, des analyses de sang et d'urines sont nécessaires. Elles permettent de s’assurer que le diabète est équilibré (mesure de l’hémoglobine glyquée) et de prévenir d’éventuelles complications (bilans lipidique et rénal).

Afin d’assurer une bonne prise en charge et un suivi optimal de votre diabète, des analyses médicales de sang et d'urines régulières sont nécessaires :

  • le dosage de l’hémoglobine glyquée ;
  • le bilan lipidique ;
  • le bilan rénal.

Selon votre situation, votre médecin vous indique la fréquence à laquelle ces analyses doivent être réalisées.

Ces analyses sanguines (et d'urines), réalisées en laboratoire et validées par le biologiste médical, sont utiles à votre médecin traitant dans le cadre de votre suivi régulier. Elles contribuent à déceler précocement les symptômes silencieux des complications.

Si besoin, votre médecin vous aide alors à prévenir l’aggravation de ces complications grâce à une prise en charge rapide ; il vous indique comment agir au quotidien et adapter votre mode de vie pour contrôler votre glycémie (taux de sucre dans le sang) et réduire les autres facteurs de risque. Si nécessaire, il vous prescrit des médicaments adaptés.

Vous pouvez aussi préparer votre consultation chez le médecin en notant les questions que vous vous posez.

L'exonération du ticket modérateur

Le diabète de type 1 et le diabète de type 2 sont reconnus affections de longue durée (ALD).

Les examens et les soins en rapport avec ces pathologies sont pris en charge à 100 % (dans la limite des tarifs de remboursement de l’Assurance Maladie). Parlez-en à votre médecin traitant.

L’hémoglobine se trouve dans les globules rouges du sang. Elle a la particularité de capter une partie du sucre présent dans le sang. La part de l’hémoglobine qui capte le sucre est appelée « hémoglobine glyquée ».

Dans le langage courant, on emploie souvent indifféremment les termes « hémoglobine glyquée » et « hémoglobine A1c (HbA1c) ».

Le dosage de l’hémoglobine glyquée, ou HbA1c, donne la proportion d’hémoglobine du sang qui a fixé du sucre. Elle s’exprime en pourcentage. Le terme « glyquée » vient de « glucose », le sucre qui est capté par l’hémoglobine.

La mesure de l’hémoglobine glyquée est l’indicateur clé de l’équilibre du diabète.

La glycémie varie tout au long de la journée en fonction de l’apport alimentaire, de l’activité physique réalisée et de la prise de médicaments. L’hémoglobine glyquée, en revanche, n’est pas influencée par ces facteurs. Elle est le reflet du taux de sucre dans le sang (glycémie) sur les 3 derniers mois, ce qui correspond à la durée de vie moyenne d’un globule rouge.

Le dosage de HbA1c est recommandé au moins 2 fois par an pour assurer un suivi régulier de l’équilibre du diabète.

La prise de sang nécessaire à la mesure de l’hémoglobine glyquée est réalisée dans un laboratoire d’analyse médicale. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun ; la prise de sang peut être réalisée à n’importe quel moment de la journée, même après un repas.

Il est recommandé de toujours faire cet examen dans le même laboratoire pour pouvoir comparer les résultats. En effet, d’un laboratoire à un autre, il peut exister des méthodes différentes de dosage de l’hémoglobine glyquée.

Plus les glycémies ont été élevées sur les 3 mois précédents, plus le taux d’hémoglobine glyquée est élevé.

Par exemple, si votre taux d’HbA1c est de 7 %, c’est comme si l’ensemble de vos glycémies sur les 3 derniers mois était en moyenne de 1,54 gramme/litre (une glycémie moyenne à 1,26 g/litre correspond à une HbA1c à 6 %).

Les résultats du dosage de l’HbA1c peuvent être influencés par plusieurs facteurs :

  • une variation récente du volume sanguin liée à une hémorragie ou bien à une transfusion sanguine ;
  • certaines maladies qui affectent les globules rouges (comme la ) ;
  • certains traitements (comme la prise de corticoïdes) ;
  • la grossesse.

Le médecin tient compte de ces facteurs pour interpréter les résultats. Il peut ensuite vous recommander :

Correspondance entre les valeurs d’HbA1c et la moyenne des glycémies au cours des 3 derniers mois

Moyenne des glycémies
selon le taux d’HbA1c
HbA1c Moyenne des glycémies
7 % 1,54 g/l
9 % 2,12 g/l
12 % 2,98 g/l

Les valeurs de l’HbA1c obtenues chez des personnes non diabétiques sont comprises entre 4 % et 6 %.

Chez les personnes diabétiques, les objectifs recommandés sont définis avec le médecin car ils dépendent de la situation personnelle de chacun : âge, type de diabète, ancienneté du diabète, existence ou non de complications, etc.

Les lipides (ou graisses) sont fabriqués par l'organisme et également apportés par l’alimentation et fournissent de l’énergie à l’organisme.

Une anomalie lipidique, de même qu’un taux de sucre trop élevé dans le sang, favorise le développement de la plaque d’ sur la paroi des artères. Ce phénomène conduit à un risque de complications au niveau des artères coronaires, au niveau des artères cérébrales et des membres inférieurs.

Une augmentation des taux de lipides dans le sang ne provoque pas de symptômes. Elle peut donc passer inaperçue. C’est pour cette raison qu’un bilan lipidique (aussi appelé exploration d’une anomalie lipidique ou EAL) est régulièrement prescrit par votre médecin.

Même si sa répétition vous paraît contraignante, il lui permet :

  • de vérifier l’absence d’anomalie des graisses présentes dans le sang ;
  • dans le cas contraire, de définir avec vous les moyens d’améliorer ces résultats pour prévenir les complications.

Le bilan lipidique permet de mesurer dans le sang les quantités des 2 principaux types de lipides : le cholestérol et les triglycérides. Le dosage du cholestérol comprend le cholestérol total et le cholestérol sous forme de LDL-cholestérol et de HDL-cholestérol.

Le bilan lipidique se fait à partir d’une prise de sang à jeun. Cela suppose de ne rien manger ni boire (sauf de l’eau) pendant les 12 heures qui précèdent. Avant la prise de sang, il faut également :

  • éviter de fumer ;
  • ne pas avoir une activité physique intense ;
  • faire attention à la prise de médicaments. En effet, de nombreux médicaments peuvent affecter les résultats du bilan lipidique.

Il est possible d’avoir de petites variations dans les dosages, d’un laboratoire à un autre. Faire ses dosages dans le même laboratoire est préférable pour pouvoir comparer les résultats.

Les anomalies lipidiques recherchées concernent :

  • Le LDL-cholestérol
    Le cholestérol principalement fabriqué par le foie est aussi apporté par l’alimentation. Il est transporté vers les cellules de l’organisme sous la forme de LDL-cholestérol. Lorsque le cholestérol est en excès dans le sang, il se dépose sur la paroi des artères, ce qui peut entrainer une gêne à la circulation du sang. C’est pourquoi on appelle le LDL-cholestérol « mauvais cholestérol ».
  • Le HDL-cholestérol
    Le HDL-cholestérol collecte le cholestérol en excès dans le sang pour le transporter jusqu’au foie, où il est éliminé. Il exerce donc un effet protecteur et on l’appelle « bon cholestérol ».
  • Les triglycérides
    Les triglycérides sont apportés par l’alimentation. Ils sont stockés dans des cellules (cellules adipeuses) pour servir de réserve d’énergie à l’organisme.

Un taux élevé de LDL-cholestérol, de triglycérides et un taux bas de HDL-cholestérol sont les principales anomalies lipidiques rencontrées. Chacune d’elles augmente le risque de développer une maladie cardiovasculaire. En revanche, un taux élevé de HDL cholestérol pourrait avoir un effet protecteur.

Les objectifs recommandés pour le taux de LDL-cholestérol sont définis, pour chaque personne, en fonction :

  • du nombre de ses facteurs de risque cardiovasculaire. Plus les facteurs de risque sont nombreux, plus on cherche à faire baisser le taux de LDL-cholestérol. Votre médecin vous aidera à déterminer quels sont vos facteurs de risque et à définir les objectifs les plus adaptés à votre santé ;
  • de votre âge (plus de 50 ans pour les hommes, plus de 60 ans pour les femmes) ;
  • des antécédents de maladies cardiovasculaires (personnels ou survenus précocement parmi les ascendants proches) ;
  • d’une éventuelle hypertension artérielle ;
  • d’une éventuelle atteinte des reins ;
  • d’un taux de HDL-cholestérol trop bas ;
  • de votre statut de fumeur / non-fumeur. Les objectifs recommandés pour le LDL-cholestérol sont adaptés, que vous fumiez ou non.

Comme pour le LDL-cholestérol, le médecin définit avec vous les objectifs recommandés pour les taux de HDL-cholestérol et de triglycérides. Les taux optimaux sont :

  • un taux de HDL-cholestérol supérieur à 0,4 g/L (>1,0 mmol/L) ;
  • un taux de triglycérides inférieur à 1,5 gL/L (<1,7 mmol/L).

Les reins sont des organes qui filtrent le sang. Ils éliminent dans les urines les produits dont l’organisme n’a pas besoin et retiennent dans le sang les produits nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme, comme les protéines.

Les reins sont riches en petits vaisseaux (ou micro-vaisseaux). Si le taux de sucre dans le sang reste élevé (), cela endommage la paroi des petits vaisseaux des reins. On parle de néphropathie diabétique. Le rein joue alors moins bien son rôle de filtre. Certaines substances dont l’organisme a besoin sont éliminées dans les urines alors qu’elles ne le devraient pas.

À l’inverse, d’autres substances qui ne sont pas nécessaires à l’organisme ne sont pas correctement éliminées. Elles peuvent devenir toxiques pour l’organisme si elles se retrouvent en quantité trop importante.

Si l’atteinte rénale est détectée à un stade précoce, bien traitée et bien suivie, les risques d'évolution vers des formes plus sévères sont plus faibles.

Or avec le temps, les reins risquent d’assurer de moins en moins bien leur fonction de filtration et d’élimination. C’est le stade de l’insuffisance rénale chronique.

L’atteinte des reins évolue le plus souvent silencieusement et peut passer inaperçue. Le dépistage de cette complication repose principalement sur le bilan rénal ; il permet de prévenir le risque d’aggravation.

Le bilan rénal est réalisé dans un laboratoire d’analyses médicales, à partir d’un échantillon d’urines (ou sur des urines de 24 heures) et d’une prise de sang.

Les dosages pratiqués donnent des informations précises sur l’état des reins et sur leur fonctionnement.

Le débit de filtration glomérulaire (DFG)

Le débit de filtration glomérulaire (DFG) donne des renseignements sur la capacité de filtration des reins en une minute. Il est estimé sur la base du calcul de la quantité de présente dans le sang.

La provient de la transformation des aliments en énergie. Elle n’est pas utile à l’organisme et est éliminée en permanence par le rein (si celui-ci fonctionne normalement) pour éviter qu’elle ne soit stockée dans le sang.

Le dosage de la dans le sang renseigne sur le fonctionnement du rein ; un taux élevé de peut signifier que le rein ne l’élimine pas correctement.

Le dosage de l’ dans l’urine (albuminurie)

L’ est une petite protéine présente dans le sang, qui n’est pas éliminée dans les urines lorsque les reins fonctionnent normalement.

Le passage de l’ dans les urines (albuminurie), peut être lié à une perturbation de la fonction du rein. La quantité d’ est souvent minime au départ et on parle de microalbuminurie.

Cet examen se fait sur un échantillon d’urine ou sur les urines de 24 heures.

Les autres examens

Si nécessaire, votre médecin peut prescrire d’autres examens complémentaires (autres dosages dans le sang et les urines ou une échographie-doppler du rein ou de la vessie).

Le bilan rénal est recommandé au moins 1 fois par an.

En cas d’anomalie, il doit être répété pour confirmer le résultat et évaluer l'importance de l’atteinte des reins.

Il est ensuite renouvelé dans le cadre du suivi de cette complication, selon les indications de votre médecin. En cas d’atteinte des reins, votre médecin vous explique comment les protéger et adapter votre mode de vie au quotidien. Si nécessaire, il peut également vous prescrire un traitement médicamenteux.

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  • American Diabetes Association. Standards of Medical Care in Diabetes - 2012. Diabetes Care. 2012; 35(Supplement 1): S11-S63
  • Haute Autorité de santé (HAS). Guide du parcours de soins - Maladie rénale chronique de l’adulte. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2021 [consulté le 16 juillet 2024]
  • Société française d’endocrinologie (SFE). Facteurs de risque cardiovasculaire, prévention. Dyslipidémies. Site internet : SFE. Paris ; 2022 [consulté le 8 juillet 2024]
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