Le traitement de la dépression

Publié dans : Dépression (troubles dépressifs)

Le traitement de la dépression est le fruit d'une collaboration entre la personne dépressive et son médecin généraliste, son psychiatre et éventuellement d'autres professionnels de santé. La psychothérapie et, si nécessaire, le traitement médicamenteux sont adaptés à chaque cas. Une hospitalisation peut être nécessaire.

Une relation d'aide et de soutien de la personne dépressive par son médecin traitant, son psychiatre et, éventuellement, d'autres professionnels de santé est capitale pour assurer un prise en charge thérapeutique de qualité.

Comme pour toute maladie qui évolue dans la durée, l'information donnée au malade, et parfois à son entourage (avec l'accord du malade) permet à la personne dépressive de comprendre l'enjeu du traitement et à y adhérer.

Le médecin échange avec son patient sur le choix du traitement et son déroulement ainsi que sur la nécessité d'un suivi prolongé permettant d'ajuster, si besoin, la prise en charge.

La est recommandée, quel que soit le type de dépression. Elle fait régresser les symptômes dépressifs, diminue la fréquence des récidives ou conduit à la rémission durable.

Elle peut être la seule prise en charge dans les épisodes dépressifs caractérisés légers et être associée à un médicament antidépresseur dans les formes plus graves de dépression.

La peut être individuelle, familiale ou de groupe.

Un professionnel, spécialisé en santé mentale (psychiatre, psychologue) et formé à l'écoute et à la compréhension des problèmes psychologiques, propose à la personne d'aborder ses difficultés selon différentes techniques. En effet, il existe plusieurs types de . Le choix est fait selon les symptômes, la demande et les contraintes de la personne dépressive.

Parlez-en à votre psychiatre, il vous conseillera sur la thérapie la plus adaptée à votre cas.

La peut avoir lieu :

  • en cabinet libéral ;
  • en établissement de soins ;
  • dans un centre médico-psychologique (CMP). Un CMP est un établissement public qui regroupe des psychiatres, des psychologues, des infirmières, des assistantes sociales et d'autres professionnels de santé. C'est un lieu d'accueil, d'orientation et de prise en charge de personnes en souffrance et de leurs familles. Les consultations sont entièrement prises en charge par l’Assurance Maladie. Les centres médico-psychologiques (CMP) fonctionnent par zone géographique. Il en existe donc plusieurs par département.

Mon soutien psy : des séances chez le psychologue prises en charge

Si vous présentez un épisode dépressif léger ou modéré, vous pouvez bénéficier du dispositif de prise en charge de l’accompagnement psychologique.

Ce dispositif permet à toute personne (adolescents, adultes et également enfants dès 3 ans) angoissée, déprimée ou en souffrance psychique, de bénéficier de séances d’accompagnement psychologique avec une prise en charge par l’Assurance Maladie.

Depuis le 15 juin 2024, vous avez le choix entre prendre rendez-vous directement avec un psychologue conventionné et partenaire du dispositif ou consulter d’abord votre médecin pour faire le point sur votre état de santé.

L’accompagnement psychologique comprend :

  • une première séance qui est un entretien d’évaluation ;
  • entre 1 à 11 séances de suivi psychologique. Ce nombre est adapté à vos besoins par le psychologue.

Pour en savoir plus, consulter l'article : Remboursement de séances chez le psychologue : Mon soutien psy.

Les médicaments antidépresseurs sont prescrits pour réduire les symptômes de la dépression et leurs conséquences, en association à la .

Ils sont prescrits en cas d'épisode dépressif modéré à sévère

Le choix du médicament est adapté à chaque individu selon les caractéristiques de sa maladie et selon les recommandations d'utilisation.

En première intention, les antidépresseurs conseillés sont :

  • les ISRS ou inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (citalopram, escitalopram, fluoxétine, fluvoxamine, paroxétine, sertraline) ;
  • les IRSN ou inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (duloxétine, milnacipran, venlafaxine) ;
  • ou encore d'autres antidépresseurs : miansérine, mirtazapine.

En cas d'inefficacité, le médecin peut prescrire des antidépresseurs imipramiques (amitriptyline, amoxapine, clomipramine, dosulépine, doxépine, imipramine, maprotiline, trimipramine).

Plus rarement, il a recours à des médicament antidépresseurs dont les effets secondaires sont importants : la tianeptine qui présente un risque de dépendance ou l'agomélatine qui a une toxicité pour le foie ou, si besoin, les IMAO-A ou inhibiteurs sélectifs de la monoamine oxydase A.

Les antidépresseurs n'agissent pas immédiatement et il faut deux à quatre semaines pour qu'une régression des symptômes soit observée.

Des effets indésirables sont possibles, surtout en début de traitement ou lors de l'augmentation des doses (décidée par le médecin lorsqu'elle est nécessaire). Ils sont en général passagers. Selon les types de médicaments, ces effets indésirables peuvent être par exemple :

Lors d'un épisode dépressif, le traitement est poursuivi après l'amélioration des symptômes pour consolider les résultats positifs. La prise régulière du traitement est indispensable.

L'arrêt du traitement antidépresseur, s'il est justifié, doit se faire progressivement sur plusieurs semaines, après 6 à 12 mois de rémission de la dépression afin de prévenir la rechute. Un arrêt précoce du traitement est à l'origine de récidives de la dépression.

Dans les formes graves de dépression, le traitement est prolongé parfois plusieurs années pour éviter les récidives.

Une hospitalisation urgente peut être décidée si la personne souffre d'un épisode dépressif très sévère répondant mal au traitement ou si elle présente un risque suicidaire.

L'hospitalisation peut également être prescrite pour évaluer une situation complexe ou lors d'un changement de traitement.

L'hospitalisation est nécessaire également si le traitement prévoit l'utilisation d'électrochocs (administration d'un courant électrique trans-crânien de très faible intensité, sous anesthésie générale). Les électrochocs peuvent faire partie de la prise en charge des dépressions résistantes aux autres traitements ou en cas de risque suicidaire important. Les effets secondaires peuvent être des céphalées et des nausées survenant après l'électrochoc.

Dépression : à qui s'adresser ?

Pour en savoir plus sur les aides possibles : personnes-ressources, lignes d'écoute, professionnels de la santé mentale, lieux spécialisés dans les soins psychologiques, consulter l'article :

  • Haute Autorité de santé (HAS). Dépression de l’adolescent : repérage, diagnostic et prise en charge initiale. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2014 [consulté le 5 juin 2023]
  • Haute Autorité de Santé (HAS). Problèmes de repérage, mauvais usage des antidépresseurs : la dépression doit être mieux identifiée et traitée de façon personnalisée. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2017 [consulté le 5 juin 2023]
  • Institut national de la santé et de la recherche médicale. Dépression. Site internet : Inserm. Paris ; 2019 [consulté le 5 juin 2023]
  • Haute Autorité de santé. Troubles psychiatriques et aspects psychologiques associés aux symptômes prolongés à la suite d'une Covid-19 de l'adulte. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 5 juin 2023]
  • Haute Autorité de santé (HAS). Épisode dépressif caractérisé de l'adulte : prise en charge en soins de premier recours - diagnostic. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2017 [consulté le 5 juin 2023]
  • Référentiel de psychiatrie et addictologie. Troubles psychiatriques à tous les âges. ECN 2021. Presse universitaire François Rabelais
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