L’examen clinique de la peau et des muqueuses permet généralement de diagnostiquer les maladies de peau. Le médecin va ainsi identifier les différentes zones affectées et évaluer l'intensité du prurit puis se renseigner sur les causes potentielles et sur l'histoire personnelle, familiale et médicamenteuse du patient, autrement dit sur ses éléments de biographie.

La plupart des causes de démangeaisons peuvent être diagnostiquées sans analyse. Toutefois, en cas d'anomalie cutanée incertaine, une biopsie (prélèvement) de peau peut être demandée mais cet examen est rare.

En cas de suspicion d'allergie, un bilan allergologique peut être prescrit auprès d'un allergologue).

Enfin, si une maladie générale est suspectée, une prise de sang avec analyse biologique peut être nécessaire. Ce bilan permet de déceler les éventuels troubles de la vésicule biliaire ou du foie (lithiase biliaire, cirrhose, hépatite, cancer du foie, cancer du pancréas, etc.), une maladie rénale chronique, des troubles de la thyroïde (hyperthyroïdie ou hypothyroïdie) ou un diabète.

Le traitement du prurit est déterminé en fonction de la maladie qui en est à l'origine. Par conséquent, il est important d'assurer une prise en charge de la cause des démangeaisons et d'appliquer, si nécessaire, une thérapie symptomatique.

Le traitement de la cause des démangeaisons

La prise en charge thérapeutique est basée sur le traitement de la maladie en cause dans le prurit.

Ainsi, le traitement sera adapté en cas de :

• maladie de la peau (urticaire, eczéma de contact, dermatite atopique, psoriasis, mycose cutanée, dermatite séborrhéique) ;
• maladie virale ou parasitaire transmise suite à des piqûres de moustiques ;
• morsures de puces ou de punaises de lit ;
• présence de poux de tête et de corps ;
• gale ;
• herpès labial ;
• zona et de douleurs post-zostériennes ;
• infection parasitaire comme l'ascaridiose ou l'oxyurose ;
• infection virale par le VIH ou la varicelle ;
• maladie rénale chronique ;
• maladie du foie et des voies biliaires ;
• maladie psychologique comme le trouble obsessif-compulsif (TOC), la dépression, l'anxiété, la psychose, etc. ;
• anémie par carence en fer.

Le traitement symptomatique

Afin de calmer les démangeaisons, il est nécessaire d'utiliser des produits à appliquer sur la peau, tels que :

• les émollients (cérat de Galien ou cold cream) ;
• les dermocorticoïdes locaux, utilisables en l’absence d’infection de la peau.

Il est aussi possible d'avoir recours à des traitements per os (par la bouche) comme les antihistaminiques, efficaces lorsque le prurit est dû à une sécrétion accrue d’histamine comme dans l’urticaire. L’histamine étant un des principaux médiateurs du prurit, les antihistaminiques sont les médicaments les plus utilisés. Cependant, ils sont partiellement ou totalement inefficaces sur certains prurits.

En cas de prurit chronique, et après échec des traitements oraux et produits pour la peau, d'autres traitements médicamenteux peuvent être envisagés. Par exemple, le patient peut se voir prescrire des anxiolytiques qui ont une action antiprurigineuse.

Cet effet antiprurigineux se retrouve aussi dans la photothérapie (UVA ou UVB). Les ultraviolets sont donc utilisés pour le traitement de certains types de prurit (prurit du psoriasis par exemple). Des précautions sont tout de même à prendre :

• la puvathérapie ou l’UVB-thérapie assèchent la peau. L’application d’émollients à la fin de chaque séance est indispensable afin d'éviter la xérose, cause classique de prurit ;
• l'utilisation de la photothérapie doit être limitée dans le temps en raison de l'accélération du vieillissement de la peau et de l'augmentation du risque de cancer de la peau (mélanome).

Enfin, pour le traitement du prurit, il est parfois nécessaire de recourir à une prise en charge psychologique, à la relaxation, etc.