Quelles méthodes de contraception d'urgence ?

La contraception d’urgence, utilisée au plus tard dans les 3 à 5 jours après un rapport sexuel non ou mal protégé, fait appel à la contraception hormonale d'urgence (pilule du lendemain) ou à la pose d'un dispositif intra-utérin au cuivre.

Qu'est-ce que la contraception d'urgence ?

La contraception d’urgence désigne des méthodes contraceptives utilisables pour prévenir la survenue d’une grossesse après un rapport sexuel non protégé. Il est recommandé de mettre en œuvre ces méthodes dans les 5 jours qui suivent ce rapport, mais plus elles sont utilisées tôt, plus elles sont efficaces.

Deux méthodes sont possibles et ont un mécanisme d'action différent :

Les pilules hormonales contraceptives d’urgence ou « pilules du lendemain » qui permettent de bloquer ou de retarder l’. La contraception d'urgence hormonale est une méthode de rattrapage qui n'est pas destinée à être utilisée régulièrement.

Les dispositifs intra-utérins au cuivre (stérilets) empêchent :

  • la fécondation par effet toxique sur les spermatozoïdes et l' ;
  • et également l'implantation d'un ovule fécondé par un spermatozoïde en provoquant une inflammation de la utérine.

La contraception d’urgence ne provoque pas l’interruption d'une grossesse.

Elle est inefficace une fois que l’œuf fécondé s’est fixé dans l’utérus et que la a commencé. Dans ce cas, elle ne nuit pas à l' en développement.

C’est pourquoi l'utilisation de la contraception d'urgence n'est possible que jusqu'à 3 à 5 jours suivant un rapport à risque.

Date d'ovulation imprévisible au cours du cycle menstruel

L’apparition des règles chez la jeune fille montre que son système reproducteur est mature. Elle peut donc être enceinte dès les premières règles.

Le corps des femmes est réglé selon un cycle menstruel dont la durée est en moyenne de 28 jours mais peut varier de 23 à 35 jours. Ce cycle est composé de 2 phases séparées par l’ :

  • De la fin des règles (ou ) jusqu’à l'ovulation, l'utérus se prépare à accueillir un fécondé. Pour cela, sa paroi interne () s'épaissit. C'est la phase folliculaire.
  • Vers le 14ème jour du cycle, l'ovulation se produit libérant un ovule dans l'une des deux trompes utérines ().
  • De l’ovulation au moment des règles, la muqueuse utérine se renforce en vue de la . C’est la phase lutéale. En l’absence de fécondation, la nidation n’a pas lieu. La partie superficielle de la muqueuse de l’utérus est évacuée, ce qui provoque la survenue des règles qui signent le début du cycle suivant.

Ce cycle menstruel se répète jusqu’à la ménopause qui survient généralement vers 50 ans.

Même chez les femmes dont le cycle est régulier, la date d’ ne peut pas se calculer précisément. En effet, il existe des variations de la durée de la phase folliculaire et donc du moment de l'ovulation.

La durée de vie d'un est de 24 heures et celle des spermatozoïdes de 3 à 5 jours. Ainsi la période de fécondité se situe dans les quelques jours précédant l'ovulation et jusqu'à 24 heures après.

Si un rapport sexuel a lieu dans les heures ou les jours qui entourent l'ovulation, les risques de fécondation et donc de grossesse sont plus élevés.

Seule une contraception efficace permet d’éviter une éventuelle grossesse.

La fécondation

Schéma représentant les mécanismes de la fécondation dans l’appareil génital féminin (cf. description détaillée ci-après)

Lors d’une , l’un des 2 de la femme expulse un qui est entrainé à l’intérieur de la trompe de Fallope.

Lors de la fécondation, les spermatozoïdes entrent dans l’appareil génital féminin par le vagin, canal musculaire de quelques centimètres. Ils franchissent ensuite le col de l’utérus, couloir étroit qui relie le vagin et l’utérus. Ils traversent l’utérus, poche triangulaire à laquelle sont attachés les . Ils suivent alors l’une de ses trompes jusqu’à atteindre l’ovule.

La fécondation, c’est-à-dire la rencontre entre un spermatozoïde et l’ovule, se produit dans la trompe de Fallope. L’ovule fécondé, appelé , poursuit le trajet le long de la trompe, jusqu’à l’utérus.

Les méthodes de contraception d'urgence

La contraception d’urgence hormonale ou pilule du lendemain

La contraception hormonale d'urgence se présente sous la forme d’un seul comprimé à prendre à n'importe quel moment du cycle, si possible dans les douze heures après le rapport à risque et au plus tard :

  • dans les trois jours pour la contraception au lévonorgestrel (hormone progestative) ;
  • au plus tard, dans les cinq jours pour la contraception à l'ulipristal acétate (médicament empêchant l'action de la ).

Vous avez pris une contraception hormonale d'urgence et vous êtes enceinte, malgré tout

La grossesse peut être poursuivie, le risque de malformation du fœtus avec l’ulipristal et le lévonorgestrel n'a pas été mis en évidence.

Allaitement et contraception hormonale d'urgence

Lorsque l'allaitement n'est plus exclusif, une contraception est nécessaire car un risque de grossesse existe.

Si vous utilisez l'ulipristal ou le lévonorgestrel en contraception hormonale d'urgence, sachez que la quantité ingérée par votre bébé via le lait est très faible. Aucun événement particulier n’a été signalé chez des enfants allaités par des mères ayant pris une contraception d’urgence. Une suspension de l’allaitement n’est pas nécessaire après la prise de la contraception d’urgence.

La contraception hormonale d'urgence (pilule du lendemain) est prise en charge par l'Assurance Maladie.

Les effets indésirables de la contraception hormonale d'urgence

Quelques effets indésirables peuvent survenir après la prise du comprimé : nausées, maux de tête ou maux de ventre, petits saignements (spotting). Ils sont rares et disparaissent en général rapidement. Des troubles des règles qui peuvent être avancées ou retardées sont également observés.

En revanche, la contraception d’urgence hormonale n'augmente pas, pour l'avenir, le risque d'infertilité, de fausse-couche spontanée ou de grossesse extra-utérine.

Quelques conseils pour l'utilisation de la contraception hormonale d'urgence

L’utilisation de la contraception d’urgence nécessite quelques précautions :

  • il n'est pas recommandé d'utiliser la pilule du lendemain deux fois dans le même cycle, c'est-à-dire entre deux périodes de règles ;
  • en cas de vomissements dans les 3 heures après la prise du comprimé, il faut prendre un nouveau comprimé ;
  • dans certaines situations médicales (maladie grave du foie, asthme sévère, antécédents d'infections gynécologiques ou de grossesse extra-utérine...), un avis médical est nécessaire avant la prise d'une contraception hormonale d'urgence ;
  • la prise de certains médicaments, par exemple pour l'épilepsie, la tuberculose, le VIH... ou la prise de millepertuis peuvent diminuer son efficacité ;
  • jusqu’au retour des règles, une contraception locale (préservatifs...) doit être utilisée à chaque rapport car la contraception d’urgence n’agit que pour les rapports qui ont eu lieu AVANT la prise du comprimé.

L’utilisation de la contraception d’urgence hormonale doit rester exceptionnelle. En effet, elle n’est pas efficace à 100 %. Elle ne peut remplacer la prise d’une contraception régulière associée à un suivi médical.

Contraception hormonale d'urgence gratuite et sans prescription médicale

La contraception d'urgence hormonale est disponible en pharmacie sans prescription médicale et gratuitement. Pour les jeunes filles mineures, elle peut être délivrée de manière anonyme par une infirmière scolaire ou dans une pharmacie. Les services universitaires et interuniversitaires de médecine préventive et de promotion de la santé peuvent délivrer gratuitement la contraception d'urgence aux étudiantes..

La contraception d’urgence intra-utérine : le stérilet

Quel type de stérilet pour une contraception d'urgence ?

La contraception d'urgence intra-utérine est une méthode moins connue, car plus complexe à mettre en œuvre. Cependant, le dispositif intra-utérin (DIU) au cuivre (dispositif en forme de T) ou stérilet constitue la méthode de contraception d’urgence la plus efficace en cas de rapports sexuels non ou mal protégés. La pose d'un stérilet est possible chez la femme qui n'a jamais été enceinte.

Le DIU en cuivre a un effet spermicide et rend les spermatozoïdes inactifs. Il ne bloque pas l', mais en agissant également sur la utérine, il empêche qu'un fécondé ne se fixe dans l'utérus.

Ce stérilet en cuivre doit être posé dans les cinq jours maximum qui suivent le rapport sexuel à risque. La pose d'un stérilet nécessite une consultation préalable chez un médecin, un gynécologue ou une sage-femme afin de s'assurer de l'absence de contre-indications, en particulier malformations utérines, infection gynécologique (salpingite, infection à chlamydia par exemple) ou saignements inexpliqués. En l'absence de contre-indications, le professionnel de santé prescrit le stérilet.

Le dispositif intra-utérin (DIU) est inséré dans l'utérus par un médecin ou une sage-femme. Une fois posé, le stérilet peut rester en place et devenir une contraception régulière.

Le DIU au cuivre est disponible en pharmacie sur prescription médicale pour un coût d'environ 30 euros. Il est pris en charge à 65 % par l'Assurance Maladie.

La pose d'un stérilet au cuivre est possible si vous n’avez jamais été enceinte

La plupart des femmes peuvent utiliser un DIU au cuivre comme contraception d'urgence, puis en contraception régulière. Contrairement à l'idée reçue, il n'est pas nécessaire d'avoir déjà eu des enfants pour pouvoir se faire poser un stérilet.

Les effets indésirables du dispositif intra-utérin

La pose du DIU peut entrainer de légères pertes de sang et des douleurs du bas ventre pendant quelques jours qui seront calmées par des antalgiques habituels. Les complications infectieuses sont rares.

Le DIU au cuivre peut allonger ou augmenter les règles surtout les premiers mois.

La contraception d'urgence et les IST

La contraception d’urgence n’apporte aucune protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST), en particulier le VIH et l’hépatite B. Seuls les préservatifs protègent efficacement.

 

Des ressources en langage « facile à lire et à comprendre » (FALC)

Consultez les informations en langage « facile à lire et à comprendre » (FALC) sur le rôle de la contraception et le mode d’action des contraceptifs, en téléchargeant les bandes dessinées réalisées par l’association CoActis Santé dans le cadre de son projet SantéBD (mise en garde : ces bandes dessinées présentent des scènes de nudité à caractère sexuel et ne sont pas adaptées à de jeunes enfants) :

  • Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT). Ulipristal - Grossesse et allaitement. Site internet : CRAT. Paris ; 2021 [consulté le 4 janvier 2023]
  • Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT). Levonorgestrel - Grossesse et allaitement. Site internet : CRAT. Paris ; 2020 [consulté le 4 janvier 2023]
  • Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Contraception d'urgence. Site internet : OMS. Genève (Suisse) ; 2021 [consulté le 4 janvier 2023]
  • Haute Autorité de santé (HAS). Fiche Mémo : Contraception d'urgence. Site internet : HAS ; 2019 [consulté le 4 janvier 2023]
  • Collège national des gynécologues et obstétriciens français. Contraception. ECN 2018. 3ème édition Elsevier Masson
Cet article vous a-t-il été utile ?
Pourquoi cet article ne vous a pas été utile ?
* champ obligatoire