Consulter avant d’avoir un enfant : la consultation préconceptionnelle
L'essentiel

Avant de devenir parent : un moment d’échange
Consultation facultative : La consultation avant la conception
- Une consultation pour parler du projet d’enfant, des difficultés ou des craintes éventuelles, réaliser un bilan de santé, en toute confiance.
- Avec qui ? Avec le médecin traitant, le gynécologue ou la sage-femme.
- Pris en charge à 70 % par l’Assurance Maladie
Qui peut mener la consultation préconceptionnelle ?
Vous avez un projet d’enfant. Alors adressez-vous à un professionnel de santé qui fera avec vous le point.
Il peut s’agir :
- d’un médecin : médecin traitant, gynécologue médical ou gynécologue-obstétricien,
- d’une sage-femme.
Ce professionnel de santé n’est pas obligatoirement celui qui vous suivra pendant votre grossesse.
Consultez les informations en langage « facile à lire et à comprendre » (FALC) sur le déroulement d’une consultation de gynécologie, en téléchargeant la bande dessinée Gynéco - La consultation de gynécologie (PDF), réalisée par l’association CoActis Santé dans le cadre de son projet SantéBD. Mise en garde : cette bande dessinée présente des scènes de nudité à caractère sexuel et n'est pas adaptée à de jeunes enfants.
Que se passe-t-il pendant la consultation préconceptionnelle ?
Un échange en toute confiance
La consultation est un moment privilégié d'échanges. Venez à ce rendez-vous avec tous les documents médicaux que vous possédez (carnet de santé et de vaccinations, résultats de prises de sang, échographie, comptes rendus d’interventions chirurgicales, résultats de frottis du col de l’utérus…) et surtout avec toutes les questions que vous vous posez.
N’hésitez pas à aborder toutes vos difficultés et appréhensions liées à cette grossesse et la maternité. Votre médecin ou votre sage-femme est là pour vous répondre et vous informer.
La santé de la famille
Le médecin ou la sage-femme s’intéresse à votre famille et à celle de votre conjoint.
Existe-t-il des maladies dans vos familles :
- maladies génétiques comme la mucoviscidose, hémophilie (maladie empêchant la coagulation du sang en cas de traumatisme)... ;
- anomalies chromosomiques connues : par exemple ;
- malformations : malformations cardiaques par exemple ?
Existe-t-il des maladies chroniques chez vos parents, frères et sœurs : hypertension artérielle (HTA), diabète, anomalies de la coagulation du sang responsables de phlébites... ?
Si vous êtes originaires des Antilles, d’Afrique ou d’Asie, y a-t-il dans votre famille de maladies particulières comme la drépanocytose ou la thalassémie ?
La santé du couple
Avez-vous actuellement un moyen de contraception et l’avez-vous déjà arrêté ?
Avez-vous des inquiétudes concernant la fécondité de votre couple ?
La santé de la jeune femme
Avez-vous déjà eu des projets d’enfants qui n’ont pas abouti :
- difficultés à concevoir un enfant (infertilité) ;
- fausse couche ;
- grossesse extra-utérine ;
- interruption volontaire de grossesse (IVG) ;
- interruption médicale de grossesse (IMG) ?
Avez-vous eu des interventions chirurgicales, en particulier gynécologiques :
Avez-vous des habitudes de vie qui pourraient être modifiées en vue d’une grossesse :
- consommez-vous de l’alcool, des drogues ?
- fumez-vous du tabac ?
- êtes-vous en surpoids ou au contraire avec un poids insuffisant ?
- votre alimentation est-elle équilibrée ?
- avez-vous des troubles du comportement alimentaire : anorexie, boulimie ?
Avez-vous des problèmes de santé chronique : diabète (diabète de type 1 et diabète de type 2), hypertension artérielle (HTA), épilepsie, difficultés psychiques… ou des problèmes gynécologiques : endométriose, fibrome de l’utérus, kyste de l’ovaire…
La fertilité est la capacité biologique d’une femme, d’un homme ou d’un couple à concevoir un enfant.
Par ses questions, votre médecin recherche des facteurs en cause dans une éventuelle baisse de fertilité : âge de la mère et du père, consommation de tabac, de drogues, mode de vie, problèmes de santé…
Pour en savoir plus, consulter l’article : Baisse de la fécondité et de la fertilité : pourquoi ?
Les conditions de vie
Votre projet de grossesse est-il partagé par votre couple ? Vous crée-t-il des angoisses ? Souhaitez-vous être aidés dans votre projet d’avoir un enfant ?
Avez-vous des difficultés matérielles ou relationnelles ?
Votre travail est-il pénible ? Êtes-vous exposée à des produits tératogènes (une substance tératogène est susceptible de provoquer des malformations chez les enfants exposés in utero) ? Quelle est la distance entre le domicile et le travail ?
Si vous êtes isolée, si vous avez des difficultés matérielles, si vous vous sentez maltraitée par votre partenaire, parlez-en à votre médecin ou sage-femme.
Ces situations ne sont pas favorables à une grossesse en toute sérénité.
De l’aide peut vous être apportée.
De nombreuses informations sur la maltraitance sont disponibles sur www.stop-violences-femmes.gouv.fr. Il est facile d’effacer les traces de notre visite sur ce site. Il ne faut pas hésiter à le faire.
Votre examen par le médecin ou la sage femme
Il comporte :
- la mesure du poids, de la taille et de l’IMC ;
- la prise de la tension artérielle ;
- un examen général ;
- un examen gynécologique avec examen des seins et frottis de dépistage si nécessaire ;
- en cas de doute sur la présence d’une anomalie gynécologique (fibrome de l’utérus ou endométriose par ex), une échographie abdomino-pelvienne est nécessaire ;
- le point sur vos vaccinations et vos traitements en cours.
Calculer votre IMC - Indice de masse corporelle
Poids entre kilos et kilos
Votre bilan avant de débuter une grossesse
Avant d’envisager une grossesse, un bilan de santé permet de prévenir de nombreuses complications. Il permet de :
- déterminer votre groupe sanguin (A,B,O Rhésus et Kell) afin de prévenir les risques de l’incompatibilité rhésus (lire l’encadré « Incompatibilité rhésus : qu’est-ce que c’est ? ») Si vous êtes de rhésus négatif, un groupe sanguin du futur père est demandé ;
- d’évaluer le fonctionnement des organes et rechercher des anomalies de la glycémie, du bilan lipidique ;
- de savoir si vous êtes immunisée contre certaines maladies infectieuses (rubéole, hépatite B, toxoplasmose) ;
- de vérifier que vous êtes à jour de vos vaccinations et en particulier contre la coqueluche. Cette vaccination est particulièrement importante. En effet, les nourrissons, non encore vaccinés, présentent des formes graves de la coqueluche et en raison de leurs difficultés respiratoires, ils doivent être hospitalisés ;
- de vérifier que vous n'êtes pas porteuse de certaines maladies infectieuses : hépatite C, VIH, syphilis.
Incompatibilité rhésus : qu’est-ce que c’est ?
La mère est de groupe sanguin rhésus positif lorsqu'elle possède sur ses globules rouges l' Rh et de groupe sanguin rhésus négatif lorsqu'elle ne le possède pas.
Seules les femmes dont le groupe sanguin est rhésus négatif (A -, B -, AB -, O -) sont concernées par le problème d'incompatibilité, si l’enfant qu’elles portent est de rhésus positif (cela suppose que le père soit rhésus positif).
Comment s’explique l'incompatibilité rhésus?
Lors d’une première grossesse, le sang du bébé et celui de sa mère sont parfaitement séparés par le : il n’y a aucun risque pour le bébé.
Durant l'accouchement, lors d'une IVG, d'une IMG ou encore après une grossesse extra-utérine ou d'une fausse couche, des globules rouges du fœtus passent dans la circulation sanguine maternelle. Les globules blancs de la mère (rhésus négatif) identifient les globules rouges du bébé (rhésus positif) comme des cellules étrangères et fabriquent des anticorps dits "" contre ce facteur ou antigène rhésus.
Lors d’une grossesse suivante, si le fœtus est de rhésus positif, les anticorps dont la mère est porteuse depuis le premier accouchement traversent le placenta, passent dans la circulation sanguine du fœtus et détruisent ses globules rouges entraînant une anémie hémolytique. Les conséquences sont graves pour le fœtus ; c’est pourquoi, chez les mères de rhésus négatif, la recherche d’agglutinines irrégulières par une prise de sang est réalisée régulièrement, durant toute la grossesse.
Comment limiter les risques ?
Si vous êtes rhésus négatif :
- vous devez recevoir une injection de sérum anti-rhésus après chaque accouchement : ce sérum neutralisera les quelques globules rouges rhésus positif qui peuvent être présents dans votre sang, pour éviter la formation d’agglutinines irrégulières et protéger vos futurs bébés ;
- si la grossesse se termine par une fausse couche ou par une interruption de grossesse (IVG, IMG, grossesse extra-utérine), une injection de sérum anti-rhésus doit également être pratiquée.
- Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français. Examen prénuptial ECN 2018. 3ème édition Elsevier Masson
- Haute Autorité de santé. Consultation préconceptionnelle. Site internet : HAS Saint-Denis La Plaine (France) ; 2019 [consulté le 30 septembre 2021]
- Santé publique France. Perturbateurs endocriniens. Site internet : Santé publique France. Saint Maurice (France) ; 2019 [consulté le 30 septembre 2021]
- Centre de référence sur les agents tératogènes Hôpital Trousseau. Site internet : CRAT. Paris ; 2018 [consulté le 30 septembre 2021]