Le traitement du cancer de la vessie

Le patient atteint d’un cancer de la vessie est pris en charge par une équipe pluridisciplinaire. Dans certains cas, le traitement consiste à retirer les tissus atteints lors d'une cystoscopie et à injecter dans la vessie des produits pour détruire les cellules anormales. L'ablation de la vessie et la chimiothérapie peuvent être nécessaires.

Cancer de la vessie : l'équipe soignante et le choix du traitement

Le patient atteint d’un cancer de la vessie est soigné dans un service spécialisé en urologie ou en cancérologie, au sein d’une structure habilitée. Le médecin traitant collabore avec une équipe pluridisciplinaire. Celle-ci comprend :

  • un chirurgien ;
  • un  ;
  • un  ;
  • un psychologue ;
  • des infirmiers ;
  • une assistante sociale ;
  • un tabacologue (spécialiste de l’arrêt du tabac).

Les médecins proposent le traitement le mieux adapté à chaque situation (nature et étendue de la tumeur) au cours d’une consultation spécifique. Ils donnent au patient toutes les explications nécessaires sur les soins envisagés. Le choix définitif d’un traitement tient compte de l'avis du patient et nécessite son accord.

Une fois le traitement mis en œuvre, les professionnels de santé restent à l'écoute du patient pour l'accompagner.

Consultez la carte interactive des établissements traitant les cancers sur le site e-cancer.fr.

Comment se fait le choix d’un traitement ?

Il existe de multiples types de cancers, et pour chacun d’entre eux, le traitement est personnalisé. Pour chaque patient, de nombreux critères orientent le choix du traitement :

  • des facteurs médicaux (nature du cancer, organe atteint, stade d'évolution, éléments biologiques, etc.) ;
  • des facteurs individuels (âge du malade, état général et psychologique, statut socioprofessionnel, etc.)

Ainsi, le traitement recommandé dans votre cas n'est pas forcément le même que celui conseillé à une autre personne atteinte également d’un cancer de la vessie.

Les traitements du cancer de la vessie avec conservation de la vessie

Si le cancer n’a pas progressé trop profondément dans la paroi de la vessie et n'a pas infiltré le muscle vésical, l'équipe médicale peut décider de conserver la vessie.

Deux traitements, parfois associés, sont alors proposés.

La résection transurétrale de la vessie

Cette intervention chirurgicale est réalisée dans tous les cas, pour diagnostiquer le cancer de la vessie. Le chirurgien urologue introduit dans la vessie, par l’, un tube souple muni d’une caméra et du matériel chirurgical utile à la résection. Il retire l'ensemble de la tumeur en emportant le muscle sous-jacent.

La peut représenter l’essentiel du traitement, en particulier si le cancer est peu évolué.

Une seconde destinée à compléter la première peut être nécessaire dans certains cas, dans un délai de quelques semaines.

Les instillations vésicales

Elles consistent à injecter dans la vessie un liquide contenant de la mitomycine C, substance toxique pour les cellules cancéreuses ou du BCG (bacille de Calmette et Guérin), utilisé comme une immunothérapie.

Pour cela, on utilise une sonde urinaire qui reste en place seulement pendant l’injection du produit.

Les instillations vésicales complètent souvent la de la vessie, afin de réduire le risque de récidive. Elles sont réalisées après la de la vessie, puis répétées pendant plusieurs semaines. Ces injections ne nécessitent ni anesthésie, ni hospitalisation.

Elles peuvent être responsables d'effets secondaires, variables selon le produit utilisé : cystite, réaction allergique de la peau, envie fréquente d'uriner, difficulté à uriner... En cours de traitement, toute fièvre et toute réaction allergique (éruption par exemple) doivent être mentionnées à son médecin.

La mitomycine

La première a lieu au plus tard dans les 24 heures qui suivent l'opération. Le traitement comporte 8 instillations hebdomadaires suivies ou non d'un traitement d'entretien avec des instillations mensuelles pendant 1 an maximum.

L'immunothérapie par BCG

Le traitement par BCG est débuté après cicatrisation vésicale. Le traitement d’induction comporte 6 instillations intravésicales hebdomadaires. Le traitement d’entretien est recommandé dans tous les cas et comporte 3 instillations hebdomadaires à 3, 6 et 12 mois, poursuivies éventuellement tous les 6 mois jusqu’à 3 ans.

Ce traitement est contre-indiqué si la personne présente une allergie au BCG, une tuberculose active, un ou des séquelles d'irradiation au niveau de la vessie.

Pour en savoir plus sur les instillations vésicales, consulter les fiches infos patient de l'Association française d'urologie.

L'ablation de la vessie en cas de cancer de la vessie : la cystectomie

Cystectomie totale ou plus rarement partielle

Lorsque la tumeur a davantage infiltré la paroi, et en particulier le muscle vésical, une ablation complète de la vessie (ou cystectomie totale) est préconisée.

Le chirurgien peut utiliser deux voies d'abord pour atteindre la vessie :

  • inciser le ventre (laparotomie) ;
  • effectuer une cœlioscopie.

Cette intervention consiste à retirer entièrement la vessie et les ganglions lymphatiques voisins (c'est le curage ganglionnaire).

L'intervention est complétée par l’ablation d’autres organes :

  • chez la femme ménopausée, le chirurgien enlève aussi l’utérus, les trompes, les et une partie du vagin ;
  • chez l’homme, il ôte également la prostate et les .

Selon les cas, l’ est aussi retiré, ou laissé en place.

Dans de rares cas, l'ablation de la vessie n'est que partielle : c'est la cystectomie partielle.

Pour en savoir plus sur la chirurgie de la vessie pour cancer, consulter les fiches infos patient de l'Association française d'urologie.

Prado, le service de retour à domicile

En cas d’hospitalisation pour chirurgie, l'Assurance Maladie peut vous accompagner pour préparer au mieux votre retour à domicile. Avec Prado, un conseiller de l’Assurance Maladie vous rend visite pendant votre hospitalisation pour planifier les premiers rendez-vous, dont vous aurez besoin après votre sortie, auprès des professionnels de santé de ville.

Ce conseiller peut également faciliter vos démarches administratives.

Quelles sont les conséquences de l’ablation de la vessie ?

Après avoir enlevé la vessie, le chirurgien crée un nouveau moyen d’évacuation des urines. Celles-ci peuvent être :

  • dérivées dans une poche accolée à la peau, grâce à une petite ouverture de la paroi abdominale appelée stomie (le plus souvent un segment de tube digestif est interposé entre les uretères et la peau) ;
  • collectées dans une nouvelle vessie (ou « néovessie ») fabriquée par le chirurgien à partir d’un segment d’intestin, et qui jouera le même rôle que l’ancienne. Cette technique est applicable si l' a été laissé en place.

L’équipe médicale propose à chaque patient la méthode la plus appropriée à sa situation.

Cancer de la vessie : chimiothérapie et radiothérapie

La chimiothérapie pour cancer de vessie

Une chimiothérapie peut être associée à l’intervention chirurgicale (en particulier si le cancer a touché les ganglions lymphatiques proches de la vessie).

Elle est le plus souvent réalisée avant l'intervention chirurgicale pour réduire la taille de la tumeur avant l'opération ou éviter qu'elle produise des métastases. Dans ce cas, on parle de chimiothérapie néoadjuvante.

Si vous avez subi une cystectomie totale, mais que l'examen anatomopathologique montre que les ganglions, mes vaisseaux ou la graisse autour de la vessie ont été atteints par les cellules cancéreuses, une chimiothérapie peut vous être proposée. On parle de chimiothérapie adjuvante.

La chimiothérapie utilisée pour traiter les cancers de la vessie repose le plus souvent sur plusieurs médicaments, administrés en plusieurs cures espacées de quelques semaines : le cisplatine, associé à trois autres médicaments (, vinblastine, doxorubicine).

La chimiothérapie a souvent des effets secondaires : nausées, perte d'appétit, fatigue, perte des cheveux, engourdissements, fourmillements et picotements dus à une atteinte des nerfs, acouphènes, baisse de l'audition, etc. Parlez-en à votre médecin qui vous aidera à les atténuer. Le fonctionnement des reins, ainsi que le nombre de globules rouges, blancs et de plaquettes sont surveillés grâce à des prises de sang régulières.

Qu'est-ce qu'une chambre implantable ?

Pour l'administration de la chimiothérapie par voie veineuse, la mise en place d’une chambre implantable est nécessaire. Il s’agit d’un petit boîtier placé sous la peau (généralement au niveau du thorax), relié à un cathéter (tuyau souple et fin glissé dans une veine).

Ce dispositif reste en place en permanence, pendant toute la durée de la chimiothérapie, puis de la surveillance après traitement. Il permet d’injecter les médicaments à travers la peau tout en préservant les veines du patient. La chambre implantable offre aussi un meilleur confort de vie, car elle permet de poursuivre les activités quotidiennes.

La radiochimiothérapie concomittante

L’association d’une chimiothérapie et d’une radiothérapie peut remplacer la chirurgie totale de la vessie si celle-ci n'est pas possible ou pas désirée.

La séances d'administration des rayonnements dure 3 à 4 minutes. Le plus souvent, le programme comporte 5 séances par semaine sur plusieurs semaines.

La radiothérapie peut être responsable d'effets secondaires : rougeurs de la peau, irritation de la vessie  (se traduisant pas une envie fréquente d'uriner), du rectum, du côlon (diarrhée, faux-besoins, etc.)

  • Haute Autorité de Santé (HAS). Cancer de la vessie – Guide maladie chronique (ALD n° 30). Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2010 [consulté le 25 septembre 2023]
  • Institut national du cancer. Cancer de vessie. Site internet : Inca. Boulogne-Billancourt (France) ; 2022 [consulté le 25 septembre 2023]
  • Larré S, Leon P, El Bakri A. Cancer de la vessie : diagnostic et principes de traitement. EMC - Urologie 2016;9(3):1-17 [Article 18-243-A-10]
  • Haute Autorité de Santé (HAS). Cancer de la vessie – liste des actes et prestations. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2012 [consulté le 25 septembre 2023]
  • Rouprêt M,  Neuzillet Y, Pignot G, Compérat E, Audenet F, Houédé N« et al ». Recommandations françaises du Comité de Cancérologie de l’AFU – Actualisation 2018–2020 : tumeurs de la vessie. Prog Urol. 2018;supplément 1(28):R48
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