Le suivi médical et la vie quotidienne après un cancer de la vessie
Le suivi médical après un cancer de la vessie
Après le traitement d'un cancer de la vessie, un suivi médical régulier est mis en place.
Les consultations et les examens programmés servent à :
- identifier les possibles effets indésirables des traitements ou les complications liées à la chirurgie ;
- évaluer l’efficacité du traitement, et s’assurer que vous bénéficiez d’une prise en charge optimale ;
- vous apprendre à vivre avec votre maladie au quotidien ;
- confirmer votre guérison ou détecter une éventuelle récidive (apparition d’un nouveau cancer) ou rechute (réapparition du même cancer).
Les consultations de suivi
Ce suivi se poursuit pendant une période minimale de 5 ans. Le rythme des consultations dépend des caractéristiques de votre cancer et des types de traitements reçus. Les consultations sont complétées, selon les cas, par des examens :
- prise de sang ;
- cystoscopie ;
- analyse d’urine ;
- scanner du thorax, de l' et de la région pelvienne.
D'autres examens peuvent être nécessaires, selon l'évolution de votre maladie : scanner thoraco-abdominal et/ou cérébral, scintigraphie osseuse...
Pour chaque consultation :
- pensez à noter vos nouvelles questions entre deux rendez-vous et posez toutes les questions que vous souhaitez pendant les consultations ;
- n'oubliez pas vos rendez-vous de consultation et d'examens de contrôle indispensables pour la surveillance de la maladie ;
- en présence de tout symptôme qui vous paraîtrait anormal (sang dans les urines, fièvre), avancez votre rendez-vous si besoin et parlez-en rapidement à votre médecin.
Le traitement
Suivez bien les prescriptions médicales.
Ne prenez aucun nouveau médicament et n’arrêtez jamais d’en prendre un sans en parler à votre médecin traitant.
Discutez avec votre médecin des effets indésirables des traitements et cherchez avec lui comment les atténuer ou les prévenir.
Par ailleurs, si vous fumez encore après votre traitement, l’équipe médicale peut vous accompagner dans l''arrêt du tabac. N’hésitez pas à solliciter les professionnels pour qu’ils évaluent votre niveau de dépendance à la nicotine.
La vie au quotidien après un cancer de la vessie
Après un cancer de la vessie, il est souvent nécessaire de mettre en place de nouvelles habitudes de vie.
Vous avez des troubles urinaires : que faire ?
Vous êtes traité(e) par instillations vésicales
En cas d’instillations dans la vessie, vous pouvez avoir besoin d’uriner souvent (pollakiurie), présenter du sang dans vos urines (), souffrir de brûlures en urinant ou de fuites urinaires. Parlez-en à votre médecin.
Le chirurgien a créé une néo-vessie
La néo-vessie est formée d'un morceau d'intestin. Donc, elle ne peut pas se contracter pour se vidanger et vous ne ressentez plus le besoin d'uriner.
Vous rencontrez donc des difficultés à évacuer vos urines et souffrez de fuites urinaires, particulièrement la nuit.
Une rééducation des muscles du , réalisée chez un kinésithérapeute, est nécessaire pour que vous appreniez à uriner différemment et que vous retrouviez une urinaire. Progressivement, les fuites urinaires sont de moins en moins nombreuses.
Si vous souffrez de troubles urinaires, parlez-en aux professionnels de santé qui vous soignent ; ils vous donneront des conseils adaptés.
Vous avez subi une dérivation urinaire avec stomie
Pour faciliter l'apprentissage de l'utilisation des poches urinaires :
- échangez avec l’équipe soignante pour sélectionner l’appareillage répondant le mieux à vos besoins ;
- assurez-vous que vous comprenez bien le fonctionnement de l’appareil choisi ;
- interrogez sans attendre l’équipe médicale si vous avez des questions.
Quel que soit l’appareillage mis en place, il comprend plusieurs pièces principales :
- la poche proprement dite, reliée à votre stomie ;
- une plaque autocollante à changer régulièrement, qui fait adhérer l’appareil à votre peau ;
- un sac collecteur rattaché à la poche et fixé à l’une de vos jambes, pour plus d’autonomie (l’autonomie d’une poche ne dépassant pas deux à trois heures).
Votre poche urinaire n’empêche pas les activités au contact de l’eau
Si vous portez une poche, vous pouvez néanmoins vous laver à l’eau et au savon, prendre un bain et aller à la plage.
Par ailleurs, si votre peau est irritée suite au port de l’appareil, vous pouvez la tamponner avec de l’éosine aqueuse (désinfectant de couleur rouge).
Vous avez des difficultés sexuelles : pourquoi ?
Il est normal que vous rencontriez des problèmes dans votre sexualité après un traitement pour un cancer de la vessie. Deux facteurs peuvent engendrer ces difficultés.
Une altération de l’image du corps
Si vous portez une poche urinaire, vous pouvez avoir une mauvaise image de votre propre corps. Vous ressentez peut-être aussi de la gêne à l’idée que votre partenaire sexuel puisse voir l’appareil, ou une peur des incidents possibles (odeur, fuites, etc.). Cette souffrance psychologique cause parfois un manque de désir.
Parlez-en à l’équipe médicale pour rechercher des solutions (port d’une mini-poche, moyens de cacher l’appareil, positions sexuelles les plus adaptées dans votre situation, etc.)
Une vaginite chez la femme
Une radiothérapie du bassin peut être à l'origine d'une vaginite avec sécheresse vaginale, voire d'un rétrécissement du vagin. Ces troubles peuvent être prévenus par un traitement à base d'estrogènes en application locale et un dilatateur vaginal prescrits par votre médecin.
Des troubles sexuels chez l’homme
L’ablation de la vessie et de la prostate endommage des nerfs et des vaisseaux, entraînant des troubles de l’érection. Ces difficultés sont parfois transitoires, et la fonction sexuelle peut être rétablie au bout de quelques mois.
Si tel n’est pas le cas, des traitements existent (médicaments facilitateurs de l’érection, injections intra-caverneuses, etc.) Parlez-en à votre médecin traitant, à votre urologue ou à un sexologue.
Après un cancer de la vessie, le besoin d'être soutenu(e)
Dans les suites d'un cancer de la vessie, un soutien psychologique peut être nécessaire.
Si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à vous faire accompagner et à échanger avec les professionnels de santé. Exprimez vos peurs, votre ressenti, et sollicitez au besoin l’aide d’un psychothérapeute.
Enfin, au quotidien, vos proches et des associations de patients peuvent vous écouter. Les associations de patients favorisent aussi le partage d’expérience entre personnes atteintes d’un cancer.
Vous pouvez par exemple consulter les organismes suivants :
- Ligue contre le cancer (site externe) ;
- Cancer info Patients et proches sur le site e-cancer.fr.
Vidéo : Comment fonctionne une stomie urinaire ?
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- Haute Autorité de Santé (HAS). Cancer de la vessie – Guide maladie chronique (ALD n° 30). Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2010 [consulté le 25 septembre 2023]
- Institut national du cancer. Cancer de vessie. Site internet : Inca. Boulogne-Billancourt (France) ; 2022 [consulté le 25 septembre 2023]
- Larré S, Leon P, El Bakri A. Cancer de la vessie : diagnostic et principes de traitement. EMC - Urologie 2016;9(3):1-17 [Article 18-243-A-10]
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