Le diagnostic et l'évolution du cancer de la thyroïde

Publié dans : Cancer de la thyroïde

Le cancer thyroïdien ne provoque généralement aucun symptôme au début de son évolution. Cependant, il peut engendrer une grosseur au niveau du cou (nodule thyroïdien), des problèmes de voix, des difficultés à respirer ou à déglutir. Le diagnostic est confirmé par des examens d’imagerie et des analyses biologiques.

Très souvent, le cancer de la thyroïde ne provoque pas de symptômes et il est découvert :

  • lors d’un examen clinique, d'une échographie de la région du cou ou d’une intervention pour un autre motif ;
  • lors de la surveillance d’un goitre (augmentation du volume de la glande) ou d’un nodule de la thyroïde déjà connus.

La maladie peut néanmoins se manifester par certains symptômes, qui nécessitent une consultation chez le médecin traitant :

  • apparition d'un nodule au niveau de la thyroïde (sachant que 95 % d’entre eux ne sont pas cancéreux) ;
  • augmentation rapide du volume d'un goitre ou d'un nodule de la thyroïde ;
  • apparition d’un ganglion au niveau du cou ;
  • troubles de la voix, qui peut être enrouée ou bitonale (présence de deux tonalités différentes) ;
  • difficultés à avaler et/ou à respirer.

Le cancer médullaire de la thyroïde (caractérisé par une prédisposition familiale) engendre une augmentation importante du taux de calcitonine dans le sang. De ce fait, chez les personnes à risque, une surveillance systématique du dosage sanguin de cette hormone est proposée. Cela permet de détecter facilement et précocement ce type de cancer, pour une prise en charge plus rapide.

Lors de la consultation, le médecin pose des questions à son patient sur :

  • ses éventuels antécédents familiaux de maladies et de cancers de la thyroïde ;
  • ses antécédents personnels (exposition à des irradiations, carence en iode, autres affections, etc.) ;
  • ses symptômes (difficultés à parler, enrouement, difficultés à avaler, etc.)

Ensuite, le médecin procède à un examen clinique complet, il palpe la thyroïde pour identifier les caractéristiques de la glande et recherche des adénopathies (ganglions) au niveau du cou.

Un bilan complémentaire permet de poser le diagnostic.

Des analyses biologiques par prise de sang

La prise de sang permet d'analyser la production des hormones thyroïdiennes par la thyroïde. Pour cela, on effectue un dosage sanguin de la thyréostimuline (TSH), produite par l’ et qui a pour fonction de réguler la production d’hormones thyroïdiennes. Un taux de TSH anormalement bas indique ainsi une hyperthyroïdie et inversement, un taux élevé de TSH traduit une hypothyroïdie. En cas de cancer de la thyroïde, le taux de TSH est généralement normal.

Si le médecin suspecte un cancer médullaire de la thyroïde, il prescrit un dosage sanguin de la calcitonine (hormone intervenant dans le métabolisme du calcium et du phosphore) et un bilan phospho-calcique.

Les analyses sanguines servent aussi à évaluer un éventuel retentissement de la maladie sur l’organisme.

Une échographie de la thyroïde et du cou

L'échographie est systématiquement réalisée pour toute anomalie de la forme de la thyroïde (palpation d'un nodule ou d'un goitre).

Cet examen indolore permet, grâce aux , d'obtenir des images de la thyroïde : structure, taille de la glande, présence éventuelle d'un ou plusieurs nodules, etc.

En présence d'un nodule, le médecin recherche aussi un éventuel risque de cancer, à partir de plusieurs critères :

  • présence ou non de (petits dépôts de calcium) ;
  • limites régulières ou irrégulières ;
  • importance de la vascularisation, etc.

Ces caractéristiques échographiques sont résumées dans un score appelé EU-TIRADS qui permet d’identifier les nodules les plus à risque de malignité.

Les nodules observés pendant l’examen seront reportés sur un schéma qui servira de référence pour le suivi.

Les ganglions lymphatiques situés à proximité de la thyroïde sont également examinés.

Une cytoponction de la thyroïde et l'analyse anatomopathologique

La décision de réaliser une cytoponction (prélèvement de cellules du nodule à l’aide d’une aiguille très fine, afin de les analyser) est prise dans le cadre d’une réflexion partagée impliquant le médecin traitant, le médecin spécialiste et la personne concernée. Cet examen n'est effectué qu'en présence d'anomalies à l'échographie pouvant faire suspecter un cancer ou d'un contexte à risque de cancer.

Comment se passe une cytoponction de la thyroïde ?

Votre médecin vous a prescrit une cytoponction de la thyroïde. Le jour du rendez-vous, pensez à apporter le résultat de votre prise de sang, vos ordonnances avec votre traitement et les éventuelles échographies ou cytoponctions précédentes.

La cytoponction est un examen d'une durée de 20 minutes environ, peu ou pas douloureux, réalisé avec ou sans anesthésie locale. Sauf exception, la est couplée à une échographie de guidage, qui permet au médecin de mieux se repérer pour prélever l’échantillon.

La cytoponction consiste à prélever des cellules d'un nodule ou de plusieurs nodules à l’aide d’une aiguille très fine, afin de les analyser. Plusieurs ponctions peuvent être nécessaires pour recueillir suffisamment de cellules.

Les cellules obtenues sont ensuite examinées au microscope, dans un laboratoire spécialisé d'anatomopathologie. Les lésions sont classées selon leur probabilité de risque de cancer (classification Bethesda)

Si des cellules cancéreuses sont présentes, l'examen précise de quel type de cancer thyroïdien il s'agit.

Si les résultats ne sont pas concluants, il peut être nécessaire de répéter l’examen.

Après la cytoponction, vous pouvez reprendre immédiatement vos activités personnelles ou professionnelles.

Les principaux inconvénients de la cytoponction

Au cours de la cytoponction, un (sueurs, nausées) peut survenir.

Après l'examen, vous pouvez ressentir un inconfort ou d’une légère douleur au niveau du cou ou présenter une ecchymose (un « bleu », qui disparaît généralement spontanément en quelques jours).

Cytoponction et traitement anticoagulant

Si vous devez effectuer une cytoponction d'un nodule thyroïdien, il existe un risque d’hémorragie pendant l’examen, en cas de prise d’anticoagulants ou d’ (ex. : aspirine). Aussi, si vous suivez ce type de traitement, parlez-en à votre médecin traitant et à l’équipe médicale qui va réaliser l’acte.

D’autres examens d’imagerie médicale dans certains cas

Pour compléter le bilan, si l'échographie de la thyroïde n'est pas suffisante, il peut être nécessaire d’effectuer :

Pour préciser l'extension du cancer, il peut être nécessaire de faire :

  • une laryngoscopie pour visualiser la mobilité des cordes vocales ;
  • une scintigraphie du corps entier demandant l’injection d’iode radioactif pour visualiser les parties du corps sur lesquelles l'iode s'est fixée ;
  • un TEP-scanner associant une par émission de positons (TEP) à un scanner.

Le cancer de la thyroïde, une affection de longue durée

Si vous souffrez d’un cancer de la thyroïde, votre médecin traitant peut demander sa reconnaissance comme affection de longue durée (ALD). Les examens et les traitements en rapport avec votre cancer seront alors pris en charge à 100 %, sur la base des tarifs de remboursement de l’Assurance Maladie.

Les cancers thyroïdiens folliculaires différenciés et les cancers médullaires ont une évolution favorable le plus souvent avec guérison dans 80 à 90 % des cas. Dans tous les cas, une surveillance prolongée est nécessaire. Elle sert à dépister une éventuelle récidive locale ou beaucoup plus rarement l’apparition de métastases, qui peuvent le plus souvent être traitées.

Les cancers indifférenciés et plus particulièrement le cancer anaplasique de la thyroïde, dont le traitement est difficile, menacent encore actuellement la survie du patient.

Pour dépister un cancer de la thyroïde, le médecin peut prescrire des examens, comme une échographie de la thyroïde et du cou. Vous pouvez lire la bande dessinée L’échographie – Je fais une échographie sur la peau sur le site santebd.org. La BD décrit de manière simple ce qu’est une échographie et comment se déroule cet examen.

Ce document a été réalisé par l’association CoActis Santé avec des personnes en situation de handicap. Il contient des images et des mots simples. C’est pourquoi il est facile à lire et à comprendre (FALC).

  • Buffet C, Tissier F, Ménégaux F, Tresallet C, Ghander C, Lepoutre C et all. Cancers de la thyroïde. EMC Elsevier Masson. Endocrinologie - Nutrition, 2016-10-01;27(4):1-27
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  • Haute Autorité de santé. Nodule de la thyroïde Comment l’explorer ? Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2021 [consulté le 25 novembre 2022]
  • Haute Autorité de santé (HAS). Exploration des pathologies thyroïdiennes chez l’adulte : pertinence et critères de qualité de l’échographie, pertinence de la cytoponction échoguidée. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2021 [consulté le 25 novembre 2022]
  • Société française d'endocrinologie. Cancers thyroïdiens. Site internet : SFE. Paris ; 2020 [consulté le 25 novembre 2022]
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