Reprendre le travail après un cancer du sein

Publié dans : Cancer du sein

Le retour au travail fait partie du chemin vers le rétablissement après un cancer du sein. Reprendre ou maintenir son activité professionnelle peut être source de difficultés. En savoir plus sur les aides médicales, administratives et professionnelles existantes.

Le cancer du sein est fréquent et touche de nombreuses femmes en pleine activité professionnelle. Une étude de l’Assurance Maladie, réalisée en 2023, fait apparaître que l’âge médian des femmes en arrêt de travail pour cancer du sein est 50 ans.

Vous venez d'être traitée pour un cancer du sein et vous êtes désireuse de travailler. Vous vous vous posez la question de savoir comment vous y prendre. 

Maintenir ou reprendre son activité professionnelle n'est pourtant pas toujours facile.

Les difficultés sont diverses :

  • vous ressentez des effets secondaires liés au traitement (hormonothérapie, thérapie ciblée, etc.) ;
  • votre maladie a encore un impact psychologique (anxiété, symptômes dépressifs) ou physique (fatigue par exemple) ; 
  • vous ne connaissez pas les différents dispositifs facilitant la reprise du travail : possibilités d'adapter les conditions de travail ou le travail lui-même ;
  • vous ne savez pas à qui vous adresser dans votre entreprise et comment vous y prendre. 

C'est pourquoi, il est important de parler tôt à votre médecin de votre travail car avec lui vous prendrez le temps de définir le bon moment de votre reprise et les modalités pratiques de votre retour en activité. L’anticipation est le maitre mot car les processus sont longs.  

Parler avec son médecin de sa reprise de travail, c’est se préparer et anticiper les difficultés éventuelles.

Vous êtes fatiguée

Chacun des traitements du cancer du sein est responsable d'une asthénie.

Celle-ci est souvent durable et il est important d'adopter un mode de vie qui permet de lutter contre elle.

Garder un poids « normal » grâce à une alimentation équilibrée 

Il est important d'avoir une alimentation équilibrée et d'éviter d'être dénutrie. A l'opposé, il est important d'éviter un surpoids favorisé par un manque d'activité et une alimentation déséquilibrée. Vous pouvez vous faire aider par une diététicienne. Si le recours à une diététicienne n’est pas pris en charge par l’assurance maladie en ambulatoire, un accompagnement est possible au sein des établissements de soins, notamment dans les services de soins de support. 

Des conseils en diététiques sont également accessibles via le site de l’Inca.

Être active dès le début du traitement et après

Maintenir ou commencer une activité physique adaptée dès le début des traitements est possible. Une fois commencée, cette activité est poursuivie dans « l’après cancer ». 

Pendant la phase des traitements, l'activité physique peut se faire dans le cadre de l’activité physique adaptée. Pour en savoir plus, lire l'article La prescription d'activité physique.

Pour être aidée dans la pratique d'une activité physique, vous pouvez la pratiquer dans le cadre des associations de patientes. 

Pour plus d'information, consultez le site de l’INCA

Ne pas fumer, ni boire d'alcool

Si vous fumez, des aides vous sont proposées pour arrêter.

Faites-vous accompagner pour baisser, voire arrêter votre consommation d'alcool.

Lire l'article Bien vivre après un cancer du sein

Vous avez un lymphœdème

Si le du membre supérieur est moins fréquent du fait des nouvelles techniques d’exploration ganglionnaire, il existe encore. 

Pour le limiter, il existe différents axes d’intervention en complément de la physiothérapie décongestive complète et de la compression élastique. Pour en savoir plus, consulter le livret de l'Inca Le lymphœdème

Pour faciliter la prise en charge de votre :

  • contrôlez votre poids ;
  • préservez la mobilité de votre épaule : elle peut se travailler initialement avec un kinésithérapeute puis se poursuivre dans le cadre d’une activité physique adaptée

Vous avez encore des douleurs

Les douleurs qu’elles soient articulaires et neurologiques peuvent directement ou indirectement limiter votre maintien en emploi. 

Dès le début du traitement, votre douleur a été prise en charge par l'équipe de soins. L'activité physique est essentielle pour lutter contre cette douleur. Poursuivie bien après la fin des traitements, elle est un facteur de bien-être.

Vous ressentez des troubles de la concentration, de la mémoire et de la planification

Si vous trouvez que vous avez du mal à mémoriser ou à vous concentrer, adressez-vous : 

  • aux associations de patientes où sont, dans certains cas, mis en place des ateliers de stimulation cognitive ; 
  • à votre médecin qui vous orientera vers une prise en charge adaptée.

Vous avez des troubles de l'humeur ou vous êtes anxieuse

N'hésitez-pas à parler de vos difficultés psychologiques.
Vous trouverez de l'aide :

  • via des lieux d’écoute au sein des associations de patientes, comités locaux de la Ligue Nationale Contre le Cancer ;
  • via le dispositif Mon soutien psy ;
  • grâce à une prise en charge médicale si vos troubles sont plus sévères.

Mon soutien psy : des séances chez le psychologue prises en charge

Si vous présentez des troubles de l'humeur ou des troubles anxieux légers ou modérés, vous pouvez bénéficier du dispositif de prise en charge de l’accompagnement psychologique.

Ce dispositif permet à toute personne (adolescents, adultes et également enfants dès 3 ans) angoissée, déprimée ou en souffrance psychique, de bénéficier de séances d’accompagnement psychologique avec une prise en charge par l’Assurance Maladie.

Depuis le 15 juin 2024, vous avez le choix entre prendre rendez-vous directement avec un psychologue conventionné et partenaire du dispositif ou consulter d’abord votre médecin pour faire le point sur votre état de santé.

L’accompagnement psychologique comprend :

  • une première séance qui est un entretien d’évaluation ;
  • entre 1 à 11 séances de suivi psychologique. Ce nombre est adapté à vos besoins par le psychologue.

Pour en savoir plus, consulter l'article : Remboursement de séances chez le psychologue : Mon soutien psy.

 

Le retour au travail ou le maintien en activité participe à votre mieux-être et votre rétablissement.

Vous êtes accompagnée dans votre parcours de reprise ou maintien d'activité professionnelle par :

  • votre médecin traitant ;
  • votre  ;
  • le service de prévention et de santé au travail et l’employeur (si vous êtes salariée) ;
  • le médecin conseil de l’assurance maladie ;
  • la caisse primaire et le service social de l’assurance maladie ; 
  • la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ;
  • mais aussi les associations de patientes, les comités locaux de la Ligue Nationale Contre le Cancer, etc...

Différents dispositifs liés à l'entreprise sont mobilisables. 

Lorsque l’absence du salarié suite à un accident ou une maladie dépasse 30 jours, un rendez-vous de liaison peut être organisé, entre le salarié et l’employeur, en associant le service de prévention et de santé au travail, même en cas de suspension du contrat. Il ne s’agit pas d’un rendez-vous médical et aucune question d’ordre médical n’est traitée.

Ce rendez-vous a pour but d’informer le salarié des accompagnements dont il peut bénéficier : actions de prévention de la désinsertion professionnelle, examen de pré-reprise, mesures d’aménagement.

L’employeur ou le salarié peuvent prendre l’initiative de ce rendez-vous. L’employeur informe également le salarié qu’il peut demander ce rendez-vous. Le salarié peut refuser ce rendez-vous, sans entraîner de conséquence.

Si vous souhaitez reprendre votre activité, parlez à votre médecin de vos conditions de travail (transports, type d’activité, etc.) Il pourra vous orienter vers le service de prévention et de santé au travail pour une visite de pré-reprise. Cette consultation auprès du médecin du travail permet d'évaluer votre aptitude aux fonctions que vous exercez et de proposer si nécessaire :

  • des mesures spécifiques (aménagement du poste de travail par exemple) ;
  • une reprise à temps partiel pour motif thérapeutique, facilitant la reprise progressive du temps plein.

Si vous n'avez pas les coordonnées de votre médecin du travail et du service de santé au travail, vous pouvez les demander à votre employeur ou à des collègues.

Le temps partiel thérapeutique permet de poursuivre son activité professionnelle pendant les soins ou de reprendre progressivement le travail.

La ré-orientation professionnelle est possible pendant la période d’arrêt de travail : après un bilan de compétences ou un essai encadré. 

L’existence d’une RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) est facilitatrice.

La RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) vous ouvre des droits en terme d’adaptation du poste, de formation et de reconversion 

La demande se fait auprès de la MDPH et peut être initiée par la patiente avec l’aide possible de son médecin traitant.

Consulter l'annuaire des Maisons départementales des personnes handicapées

Si votre capacité de travail ne s’améliore plus, une invalidité peut être demandée auprès du service médical de l’assurance maladie. Le médecin conseil décidera si la capacité de travail résiduelle justifie son attribution. L’invalidité apporte un revenu de substitution pour compenser la perte de capacité de travail. Ce revenu est modulé selon que la personne travaille partiellement ou ne travaille pas.

Selon vos besoins, diverses structures sont là pour vous aider.

Le service social de l'Assurance Maladie

Vous pouvez bénéficier d’un accompagnement par le service social de l’Assurance Maladie, qui mobilisera, selon votre situation, ces dispositifs.
Pour contacter le service social :

  • connectez-vous à votre compte ameli et laissez-vous guider par le chatbot de l’Assurance Maladie après lui avoir demandé « contacter le service social » ;
  • appeler le 36 46 et de dire « service social » (service gratuit + coût de l’appel) ;
  • prenez rendez-vous à l'accueil de votre organisme d'assurance maladie (CPAM ou CGSS). 

Des associations d’anciens patients et de bénévoles apportent aussi un soutien par leur expérience et leurs contacts utiles et adaptés. Vous pouvez également participer à des groupes de soutien ou à des forums de discussion sur internet pour y partager votre expérience avec des personnes qui ont eu le même vécu.

La MDPH

Pour vous accompagner et vous informer (notamment sur les aides auxquelles vous avez droit), vous pouvez contacter la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), dont la liste est disponible dans un annuaire

Les associations et structures d'aide à la reprise du travail

Des ateliers de coaching emploi collectifs ou individuels ou des groupes de pairs 

Au sein des établissements de soins, des associations de patientes, des comités locaux de la Ligue Nationale Contre le Cancer, il existe des ateliers de coaching emploi collectifs ou individuels, des groupes de pairs pour que vous soyez accompagnée vers le maintien en emploi ou le retour au travail.

L'association La Niaque

L’association La Niaque intervient spécifiquement sur le sujet du travail et du maintien en emploi. Elle propose plusieurs prestations gratuites d’accompagnement au retour à l’emploi après une rupture professionnelle liée à un cancer.

La fédération CAIRE

Le réseau national d'associations CAIRE apporte gratuitement une aide administrative, juridique, sociale et psychologique à tous les travailleurs indépendants atteints de cancers et maladies chroniques évolutives. Sa couverture n’est pas encore nationale.

L'association Rose up

L’association Rose up a également rédigé avec l’ARC un document complet sur ce sujet. 

La plateforme Alex

La plateforme Alex  répond à vos questions sur le sujet du travail et de la maladie.

Pour vous aider :

  • Haute Autorité de santé (HAS). Cancers (sein, colorectal, prostate). Prescription d’activité physique. Recommandations. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2022 [consulté le 5 février 2024]
  • Institut national du cancer (INCa). Le cancer du sein. Site internet : INCa. Boulogne Billancourt (France) ; 2020 [consulté le 5 février 2024]
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