Bien vivre suite à un cancer de la prostate
Publié dans : Cancer de la prostate
15 janvier 2024
Après le traitement du cancer de la prostate, un suivi réalisé par l’équipe médicale est indispensable. Il comprend des consultations régulières et des examens. Ces rendez-vous sont l’occasion d’échanger avec votre médecin, en particulier sur les effets secondaires aux traitements.
Pourquoi être suivi après un cancer de la prostate ?
Lors d'un cancer de la prostate, un suivi médical vous est proposé pour :
- détecter et traiter d'éventuels effets indésirables tardifs du traitement ;
- détecter le plus tôt possible des signes d'une éventuelle récidive ;
- vous accompagner pour améliorer votre qualité de vie ;
- faciliter la réinsertion sociale et professionnelle.
Votre médecin traitant assure votre suivi en coordination avec une équipe pluridisciplinaire (urologue, cancérologue, kinésithérapeute...) Il est l'interlocuteur proche de vous.
Quelques conseils pour un meilleur suivi
N'oubliez pas les consultations de contrôle régulières chez votre médecin traitant et auprès de l'équipe pluridisciplinaire qui vous suit. Leur but est de surveiller l'évolution de la maladie...
Signalez tout symptôme nouveau qui vous inquiète.
Faites bien les examens demandés (échographie abdomino-pelvienne, IRM, scintigraphie osseuse, prises de sang...)
Accepter la maladie et adhérer au traitement proposé permettent également de renforcer l'efficacité des traitements. N’hésitez pas à demander des informations aux médecins qui vous soignent et à leur poser toutes les questions qui vous préoccupent.
Signalez à votre médecin les effets indésirables ; des solutions existent pour les atténuer.
Évitez l'automédication. Certains médicaments peuvent provoquer un blocage urinaire (par exemple, les médicaments contre le rhume, les somnifères, les anti-allergiques).
Après un cancer de la prostate, il est conseillé de mettre en place de nouvelles habitudes de vie.
Agir contre les effets secondaires des traitements du cancer de la prostate
Si vous avez subi une radiothérapie externe, des douleurs de la zone irradiée peuvent persister. Une rectite, c’est-à-dire une inflammation de la du rectum, est fréquente et se manifeste notamment par du sang dans les selles (rectorragies).
Parlez à votre médecin de vos troubles sexuels : les troubles de l'érection, parfois temporaires, sont fréquents chez les personnes ayant subi une prostatectomie, une radiothérapie ou sous hormonothérapie.
Par ailleurs, l'ablation des et la ligature des pratiquées lors d'une prostatectomie totale, suppriment l'éjaculation. L'absence d'éjaculation est cause d'infertilité.
N'hésitez pas à aborder vos problèmes sexuels avec le cancérologue et/ou le chirurgien urologue. Des traitements des troubles de l'érection sont disponibles (comprimés, injections intracaverneuses, prothèse pénienne).
Parlez de vos troubles urinaires : une incontinence urinaire est possible après l'intervention chirurgicale ou la radiothérapie. Si vous êtes confronté à des fuites urinaires, n'hésitez pas à utiliser des protège-slips. Parlez-en à votre médecin traitant et votre urologue. Des traitements sont possibles (médicaments, rééducation, pose de urinaire artificiel...)
Adopter une bonne hygiène de vie
Adoptez une alimentation diversifiée aux propriétés anti-inflammatoires (poissons, huiles de colza et de noix...) et riche en antioxydants. Si vous êtes traité par hormonothérapie, une supplémentation en vit D et calcium peut être utile pour prévenir l'ostéoporose.
Pratiquez une activité physique régulière (vélo, natation...) et pensez à occuper vos journées (marche, jardinage, activités domestiques...) Il est prouvé qu’une activité physique adaptée, régulière et modérée permet de lutter contre la fatigue après les traitements.
Se faire aider
Un soutien psychologique
Vous pouvez ressentir de l’angoisse à différents moments, suite à l’annonce de la maladie, au cours du traitement ou lorsque celui-ci est terminé. Dans tous les cas, il est important d’exprimer ses doutes et ses craintes et d’en parler avec vos proches et à l’équipe soignante. Vous pourrez ainsi être écouté et bénéficier, si nécessaire, d’un soutien psychologique. Selon vos besoins et vos souhaits, vous pouvez être orienté vers un professionnel (psychologue ou psychiatre), vers des groupes de parole ou vers des associations de patients. Le soutien psychologique peut également être proposé à vos proches.
Mon soutien psy : remboursement de séances chez le psychologue
Si vous présentez un mal-être psychique, de l'angoisse, vous pouvez bénéficier du dispositif de prise en charge de l’accompagnement psychologique.
Ce dispositif permet à toute personne (adolescents, adultes et également enfants dès 3 ans) angoissée, déprimée ou en souffrance psychique, de bénéficier de séances d’accompagnement psychologique avec une prise en charge par l’Assurance Maladie.
En fonction de votre état de santé, et avec votre accord, votre médecin peut vous proposer de suivre jusqu’à 8 séances avec un psychologue conventionné et partenaire du dispositif.
L’accompagnement psychologique comprend :
- une première séance qui est un entretien d’évaluation ;
- entre 1 à 7 séances de suivi psychologique. Ce nombre est adapté à vos besoins par le psychologue.
Pour en savoir plus, consulter l'article : Remboursement de séances chez le psychologue : Mon soutien psy.
Une aide à la vie
En cas de difficultés dans la vie quotidienne, vous pouvez solliciter une aide à domicile. Qu’il s’agisse d’une auxiliaire de vie ou d’une technicienne de l’intervention sociale et familiale, ces professionnels peuvent vous aider dans les gestes du quotidien comme le lever, la toilette ou l’alimentation, les activités domestiques, les démarches administratives, l’organisation de la vie familiale…
Si votre cancer de la prostate a été reconnu comme maladie professionnelle, adressez-vous au Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides.
Vous pouvez vous informer et vous faire conseiller pour toutes les démarches administratives auprès :
- des assistants sociaux ;
- de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Elle a pour mission d’informer et d’accompagner les malades avant 60 ans. La caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) publie la liste des MDPH ;
- de centre communal d’action sociale (CCAS) ou au Conseil général de votre lieu d’habitation.
Les personnes âgées et leurs proches peuvent trouver au point d'information local dédié aux personnes âgées tous les renseignements nécessaires pour faire face à leur perte d'autonomie. Pour trouver les coordonnées de ces points d'information, consultez sur l'annuaire des points d'information locaux sur le site pour-les-personnes-agees.gouv.fr.
Cancer de la prostate et une activité professionnelle
Avant de reprendre votre travail, certains éléments sont à savoir :
- Si vous exercez une activité professionnelle, un arrêt de travail vous est prescrit. Sa durée dépend du type de traitement que vous avez reçu et des éventuelles complications post-opératoires.
- Une adaptation de reprise du travail peut être envisagée : mi-temps thérapeutique sur une courte période, adaptation du poste de travail....
- Après un arrêt de plus de 30 jours, une visite de pré-reprise auprès du médecin du travail est obligatoire.
- Haute Autorité de santé (HAS). Guide médecin sur le cancer de la prostate. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2012 [consulté le 4 janvier 2020]
- Haute Autorité de santé (HAS). Détection précoce du cancer de la prostate. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2012 [consulté le 11 janvier 2024]
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- Haute Autorité de santé (HAS). Biopsies ciblées dans le cancer de la prostate. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 11 janvier 2024]
- Institut national du cancer. Cancer de la prostate. Site internet : INCa. Boulogne Billancourt (France) ; 2022 [consulté le 11 janvier 2024]
- Rozet F., Mongiat-Artus P., Hennequin C., Beauval J.B., Beuzeboc P. et al. Recommandations françaises du Comité de cancérologie de l’AFU – actualisation 2020–2022 : cancer de la prostate. Progrès en Urologie. 2020;30(12):S136-S251
- Ploussard G, Fiard G., Barret E, Brureau L, Créhange G. Dariane C.et al. Recommandations du comité de cancérologie de l’Association Française d’Urologie - actualisation 2022-2024 : cancer de la prostate - diagnostic et prise en charge de la maladie localisée. Progrès en urologie 2022;32:1275-1372