Le traitement du cancer colorectal
Publié dans : Cancer colorectal
16 octobre 2024
Le traitement du cancer colorectal repose essentiellement sur la chirurgie. Une chimiothérapie peut être nécessaire. La radiothérapie est souvent utilisée en cas de cancer du rectum. Le choix du traitement se fait en concertation entre les médecins et avec l'accord du malade.
Cancer colorectal : un traitement adapté à chaque cas
Il existe, pour chaque patient, de nombreux critères à prendre en compte afin d’orienter le choix du traitement. Ces critères sont médicaux :
- type de cancer et stade d’évolution ;
- éléments biologiques ;
- âge de la personne malade ;
- état général, psychologique, statut socioprofessionnel, etc.
Les stades d'évolution du cancer colorectal
Il existe cinq stades différents, numérotés de 0 à IV :
- les stades 0 (cancer in situ), I et II correspondent aux cancers limités au côlon ou à sa périphérie proche (organes à proximité) ;
- le stade III correspond aux cancers qui ont atteint un ou plusieurs ganglions proches du côlon ;
- le stade IV correspond aux cancers qui présentent des métastases à distance.
Traitement décidé en concertation pluridisciplinaire entre les médecins et avec l'accord du malade
Les modalités du traitement d’un cancer colorectal sont adaptées à chaque cas et décidées dans le cadre d’une concertation entre chirurgien, , et médecin traitant.
L’équipe soignante informe et discute avec le patient :
- des traitements envisagés et des effets indésirables éventuels de la chirurgie, de la radiothérapie, de la chimiothérapie et des thérapies ciblées ;
- de la programmation du traitement en milieu hospitalier et à domicile ;
- de la planification du suivi médical après traitement.
Le traitement fait appel, selon chaque cas, à une ou plusieurs techniques (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, thérapies ciblées). Il est expliqué au malade, lors d’une consultation spécifique.
Si le malade donne son accord pour le traitement proposé, celui-ci lui est remis sous la forme d’un document appelé « programme personnalisé de soins » (PPS).
La chirurgie est le principal traitement du cancer colorectal.
Le traitement chirurgical est précédé d'une consultation pré-anesthésie.
Une résection de la tumeur au cours d'une peut être envisagée pour les cancers débutants et très superficiels de stade I.
Dans les autres cas, l'ablation de la tumeur est chirurgicale.
La chirurgie est réalisée par laparotomie (ouverture de la paroi abdominale) ou par cœlioscopie. Elle consiste à enlever la totalité de la tumeur. Il est souvent nécessaire d’enlever une large partie du côlon (colectomie partielle) ou du rectum où se trouve la tumeur.
Le chirurgien retire aussi les ganglions lymphatiques voisins de la tumeur. C’est le curage ganglionnaire. Puis les ganglions, comme la tumeur retirée, sont analysés pour déterminer s’ils contiennent ou non des cellules cancéreuses.
Le chirurgien peut ensuite recoudre bout à bout les parties saines de l’intestin. Si cette dernière opération n’est pas possible, le côlon est alors rattaché à une ouverture dans la paroi de l’. Par cette ouverture, le contenu du côlon est évacué dans une poche qu’il faut changer régulièrement. Cette intervention, appelée , peut être permanente ou temporaire. La plupart des personnes réussissent à vivre le plus normalement possible avec leur .
La chirurgie peut également être proposée pour l'ablation de métastases hépatiques.
L'arrêt du tabac permet de diminuer le risque de complications post-opératoires.
Après l'intervention, une surveillance est nécessaire pour rechercher d'éventuelles complications :
- fistule par défaut de cicatrisation de la suture entre les deux parties restantes du côlon ;
- saignement intra-abdominal ;
- abcès de paroi :
- infection post-opératoire : infection urinaire, pneumonie ;
- phlébite pouvant être compliquée d'une embolie pulmonaire ;
- diarrhée...
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La

Une est une intervention chirurgicale courante en cas de cancer colorectal.
Après l’ablation de la zone tumorale dans le gros intestin, un segment du colon est raccordé à une stomie, ouverture réalisée sur la paroi abdominale. Cette ouverture permet l’évacuation des matières fécales, non par l’anus mais dans une poche de collée sur le ventre.
La chimiothérapie
Dans certains cas, la chimiothérapie est nécessaire pour traiter efficacement un cancer du côlon ou du rectum.
Lorsqu'elle est nécessaire, la chimiothérapie est pratiquée après la chirurgie pour éviter le risque de propagation des cellules cancéreuses.
Cependant, une chimiothérapie peut être nécessaire avant la chirurgie (dans les cancers métastatiques et dans le but de diminuer le volume de la tumeur).
Elle peut également être nécessaire au traitement de métastases.
La chimiothérapie est administrée, le plus souvent, par injection dans une veine (5-FU, oxaliplatine, irinotecan), mais aussi sous forme de comprimés (capécitabine).
Les médicaments peuvent être utilisés seuls ou en association selon un protocole thérapeutique bien établi.
La durée totale de la chimiothérapie est variable. Elle se déroule soit de façon continue, tous les jours pour les traitements oraux, soit par cures intermittentes, effectuées en hospitalisation de jour, séparées par des périodes de repos pour les traitements injectables.
En cas d'administration par voie veineuse, la mise en place d’une chambre implantable est nécessaire. Il s’agit d’un petit boîtier placé sous la peau (généralement au niveau du thorax), relié à un cathéter (tuyau souple et fin glissé dans une veine). Ce dispositif reste en place en permanence, pendant toute la durée de la chimiothérapie, puis de la surveillance après traitement. Il est placé sous anesthésie locale et enlevé de la même manière à la fin du traitement. Il permet d’injecter les médicaments à travers la peau tout en préservant les veines du patient.
Des patchs d'anesthésiants cutanés limitent la douleur lors du passage de l'aiguille à travers la peau. La chambre implantable offre aussi un meilleur confort de vie, car elle permet de poursuivre les activités quotidiennes.
Les effets secondaires de la chimiothérapie (nausées, inflammation de la bouche et aphtes, diarrhée ou constipation, fourmillements, perte des cheveux, fatigue, anomalies sanguines avec baisse des globules rouges, blancs et plaquettes) sont temporaires et non systématiques. D’importants progrès ont été réalisés pour les minimiser.
La thérapie ciblée
La recherche médicale a mis au point de nouveaux biomédicaments appelés thérapies ciblées.
Ces biothérapies ciblées utilisent des anticorps monoclonaux anti-cancer. Ce sont des anticorps produits en laboratoire, à partir d’un clone de cellule (d’où le terme monoclonal) qui ont la capacité de repérer et de bloquer certains mécanismes spécifiques de croissance et multiplication des cellules cancéreuses. Non dirigés vers les cellules saines, ces médicaments entraînent souvent moins d’effets secondaires que les chimiothérapies classiques.
Selon les caractéristiques de la tumeur (analyse du gène RAS) et en cas de cancer métastatique, un traitement par ces thérapies ciblées (bevacizumab, cetuximab, panitumumab) peut être proposé. Ces médicaments sont utilisés en complément de la chimiothérapie. Ils sont administrés en perfusion.
La radiothérapie est utilisée dans certains cas de cancer du rectum. Elle permet de détruire les cellules cancéreuses grâce à des rayons X de haute énergie.
Elle peut également être utilisée pour le traitement de métastases des cancers colorectaux.
La radiothérapie peut être responsable d'effets secondaires : rougeur de la peau, un peu comme après un coup de soleil, voire boursouflure, diarrhée et fatigue. Ces effets secondaires s’estompent habituellement une fois que le traitement est terminé et que les cellules se sont régénérées.
Vous pouvez lire la bande dessinée Le cancer colorectal – Le test de dépistage sur le site santebd.org. La BD décrit de manière simple ce qu’est un cancer colorectal et comment se déroule le test de dépistage.
Ce document a été réalisé par l’association CoActis Santé avec des personnes en situation de handicap. Il contient des images et des mots simples. C’est pourquoi il est facile à lire et à comprendre (FALC).
- Institut national du cancer (INCa). Le cancer du côlon. Site internet : INCa. Boulogne Billancourt (France) ; 2023 [consulté le 15 octobre 2024]
- Institut national du cancer (INCa). Le cancer du rectum. Site internet : INCa. Boulogne Billancourt (France) ; 2022 [consulté le 15 octobre 2024]
- Institut national du cancer (INCa). Panorama des cancers 2023. Site internet : INCa. Boulogne Billancourt (France) ; 2024 [consulté le 15 octobre 2024]
- Institut national du cancer (INCa). Prévenir les cancers. Site internet : INCa. Boulogne Billancourt (France) ; 2024 [consulté le 15 octobre 2024]
- Haute Autorité de santé (HAS). Cancer colorectal : modalités de dépistage et de prévention chez les sujets à risque élevé et très élevé. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2017 [consulté le 15 octobre 2024]
- Collégiale des universitaires en hépato-gastro-entérologie. Tumeurs du côlon et du rectum. ECN 2018. 3ème édition Elsecier Masson
- Haute Autorité de santé (HAS). Cancer colorectal. Actes et prestations. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2012 [consulté le 15 octobre 2024]
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