Cancer du côlon et du rectum : diagnostic après dépistage ou en présence de symptômes
Publié dans : Cancer colorectal
16 octobre 2024
En cas de suspicion de cancer du côlon et du rectum après un dépistage ou en présence de symptômes, une coloscopie est effectuée. Elle permet de visualiser les lésions et d'effectuer des biopsies. L'analyse anatomopathologique de ces prélèvements confirme le diagnostic. Un bilan est nécessaire avant de mettre en route le traitement.
Cancer colorectal : faire le diagnostic avant la survenue des symptômes
Le dépistage du cancer du côlon et du rectum
Le cancer colorectal peut être dépisté dans le cadre du dépistage organisé proposé entre 50 et 74 ans ou d'un dépistage individuel en raison d'un risque élevé de cancer colorectal.
Qu’est-ce que le dépistage ?
Le dépistage est une démarche qui permet de diagnostiquer tôt certains cancers. Il vise à détecter, en l’absence de symptômes, des lésions susceptibles d’être cancéreuses ou d’évoluer vers un cancer. On parle ainsi de dépistage lorsqu’on réalise des examens de surveillance alors qu’on se sent a priori en bonne santé.
(Source : INCa).
Cancer du côlon et cancer du rectum : des symptômes peu spécifiques
Des troubles du transit intestinal
Lorsque le cancer évolue, le transit est perturbé :
- une constipation d'apparition récente ou qui s’aggrave ;
- une diarrhée qui ne passe pas ;
- une alternance diarhhée-constipation ;
- des nausées et vomissements ;
- un besoin pressant d'aller à la selle ;
- une sensation d'évacuation incomplète du rectum et l'impression que le rectum est plein ;
- des selles plus étroites que d'habitude ;
- des efforts d'expulsion des selles douloureux et inefficaces et des douleurs rectales.
Du sang dans les selles
La présence de sang dans les selles est un signe d'alerte :
- présence de sang rouge (rectorragie) ou foncé ;
- selles anormalement noires car mêlées à du sang digéré.
Des symptômes généraux
En l'absence de symptômes digestifs, des manifestations générales peuvent apparaître :
- une perte de poids inexpliquée ;
- des douleurs abdominales ;
- la découverte d'une anémie au cours d'un bilan sanguin pour un autre motif, en raison des saignements digestifs prolongés et souvent invisibles ;
- une grande fatigue (asthénie) ;
- un amaigrissement rapide avec dénutrition ;
- une fièvre qui dure...
Comme d’autres maladies peuvent provoquer les mêmes symptômes, il est important d’en parler à son médecin traitant lors d’une consultation.
L'examen médical
Le médecin traitant effectue un examen clinique. Il adresse son patient à un médecin spécialisé en gastro-entérologie.
En cas de symptômes rectaux, le médecin gastro-entérologue effectue un toucher rectal : il introduit son index, protégé par un gant, dans le rectum. Ce geste médical non douloureux permet d'analyser les parois du rectum. Le médecin peut également effectuer une rectoscopie lors de la consultation. Cet examen, réalisé grâce à un endoscope rigide, permet de visualiser le rectum et ne nécessite pas de préparation ou éventuellement un simple lavement.
Le plus souvent, le médecin gastro-entérologue prévoit la réalisation d'une recto-coloscopie sous anesthésie générale.
La recto-coloscopie : un examen indispensable
La recto-coloscopie est l'examen indispensable pour poser le diagnostic de cancer du côlon ou du rectum. Elle est préconisée dans plusieurs circonstances :
- S'il existe des symptômes en faveur d'un cancer du colon ou du rectum.
- Si le test de dépistage du cancer colorectal est positif, cela signifie que du sang a été retrouvé dans les selles. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il s'agit d'un cancer. C’est pourquoi le médecin traitant prescrit une coloscopie afin de vérifier si des anomalies sont présentes ou non dans le côlon ou le rectum.
- Si le patient présente des facteurs de risque et bénéficie d'un dépistage individuel par recto-coloscopie dont la fréquence est adaptée à son risque de cancer du colon ou du rectum (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, antécédent personnel ou familial d' ou de cancer colorectal...)
La coloscopie est un examen réalisé par un gastro-entérologue sous une brève anesthésie générale. Elle consiste à introduire dans le rectum puis le côlon un tube souple muni d’une caméra vidéo afin de visualiser les parois internes du rectum et du côlon. Si des lésions sont détectées, une pince permet d’effectuer des prélèvements (biopsies) ou de les retirer pour pouvoir, ensuite, les analyser.
L'examen anatomopathologique des prélèvements permet de confirmer ou non le diagnostic de cancer du côlon ou du rectum et de préciser de quel type de lésion il s'agit.
Quelle est la place de la coloscopie virtuelle ou coloscanner dans le diagnostic du cancer colorectal ?
Un coloscanner est un examen d’imagerie qui permet de visualiser la totalité du côlon, sans entrer à l’intérieur. Les images produites par le scanner sont transmises à un ordinateur et une image en 3 dimensions du côlon est reconstituée.
Le coloscanner nécessite, comme la coloscopie, une préparation. Lors de l’examen, du (CO2) est insufflé dans le côlon.
Le coloscanner permet de détecter d’éventuelles anomalies (épaississements…) dans le côlon. Il donne aussi la possibilité de visualiser d’autres organes de l’, notamment le foie, pour y rechercher des signes en faveur de métastases.
À la différence de la coloscopie, le coloscanner ne permet pas de réaliser des biopsies (et donc une ). En cas d'images anormales, une coloscopie sera nécessaire pour réaliser des biopsies et poser le diagnostic de cancer.
Reconnaissance du cancer colorectal comme affection de longue durée (ALD)
Si vous souffrez d’un cancer du côlon ou du rectum, votre médecin traitant peut demander sa reconnaissance au titre d'affection de longue durée (ALD). Les examens et les soins en rapport avec votre cancer sont alors pris en charge à 100 %, sur la base des tarifs de remboursement de l’Assurance Maladie.
Bilan sanguin
Si un cancer du côlon ou du rectum est diagnostiqué, un bilan sanguin évalue l'état général de la personne, mesure le taux de concentration d'un appelé ACE ( carcino-embryonnaire) et, si besoin, procède à des analyses génétiques.
Bilan d'extension du cancer colorectal
Un bilan complémentaire mesure l'étendue du cancer et son éventuelle extension à d'autres organes. Certains examens sont systématiques et d'autres sont nécessaires dans certains cas :
- le scanner du thorax, de l' et de la région pelvienne ;
- une échographie endorectale et de la région pelvienne ;
- une IRM de l' et de la région pelvienne ;
- une par émission de positons (TEP-scanner ou TEP SCAN ou PET SCAN) : cette technique repose sur l’injection dans le sang de glucose faiblement radioactif. Les cellules cancéreuses, plus actives que les cellules normales, consomment et fixent davantage le glucose. Le TEP-scanner permet ainsi d’obtenir des images précises des zones de l’organisme riches en cellules cancéreuses...
Détermination du stade du cancer colorectal
Grâce à ce bilan, le stade du cancer est précisé, ce qui permet de définire le projet thérapeutique.
Le stade du cancer est déterminé par un système international de stadification prenant en compte la profondeur de la tumeur dans la paroi du côlon, ainsi que son extension éventuelle aux organes voisins, l’atteinte ou non de ganglions lymphatiques à proximité par des cellules cancéreuses et la présence ou non de métastases à distance.
Il existe cinq stades différents, numérotés de 0 à IV :
- les stades 0 (cancer in situ), I et II correspondent aux cancers limités au côlon ou à sa périphérie proche (organes à proximité) ;
- le stade III correspond aux cancers qui ont atteint un ou plusieurs ganglions proches du côlon ;
- le stade IV correspond aux cancers qui présentent des métastases à distance.
Vous pouvez lire la bande dessinée Le cancer colorectal – Le test de dépistage sur le site santebd.org. La BD décrit de manière simple ce qu’est un cancer colorectal et comment se déroule le test de dépistage.
Ce document a été réalisé par l’association CoActis Santé avec des personnes en situation de handicap. Il contient des images et des mots simples. C’est pourquoi il est facile à lire et à comprendre (FALC).
- Institut national du cancer (INCa). Le cancer du côlon. Site internet : INCa. Boulogne Billancourt (France) ; 2023 [consulté le 15 octobre 2024]
- Institut national du cancer (INCa). Le cancer du rectum. Site internet : INCa. Boulogne Billancourt (France) ; 2022 [consulté le 15 octobre 2024]
- Institut national du cancer (INCa). Panorama des cancers 2023. Site internet : INCa. Boulogne Billancourt (France) ; 2024 [consulté le 15 octobre 2024]
- Institut national du cancer (INCa). Prévenir les cancers. Site internet : INCa. Boulogne Billancourt (France) ; 2024 [consulté le 15 octobre 2024]
- Haute Autorité de santé (HAS). Cancer colorectal : modalités de dépistage et de prévention chez les sujets à risque élevé et très élevé. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2017 [consulté le 15 octobre 2024]
- Collégiale des universitaires en hépato-gastro-entérologie. Tumeurs du côlon et du rectum. ECN 2018. 3ème édition Elsecier Masson
- Haute Autorité de santé (HAS). Cancer colorectal. Actes et prestations. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2012 [consulté le 15 octobre 2024]