Sommaire : Bronchite

Bronchite : que faire et quand consulter ?

En cas de bronchite, il est important de savoir comment réagir (faut-il consulter ou non ? dans quels délais ?) et quels bons gestes adopter pour être soulagé(e).

Comment réagir en cas de bronchite ?

  • J’ai les symptômes de bronchite aiguë, je suis par ailleurs en bonne santé et je parviens à poursuivre mes activités quotidiennes.
  • Mon enfant tousse, mais sa fièvre est inférieure à 38 °C et son comportement ne change pas.

J'applique les conseils pratiques, je prends si besoin des médicaments contre la fièvre et je surveille mon état.

En cas de doute, je contacte mon médecin traitant.

  • J’ai les symptômes d’une bronchite aiguë, j’ai plus de 75 ans et je n’ai pas de maladie chronique grave.
  • Je n’ai plus de fièvre mais malgré les mesures que j’ai prises, je tousse toujours au bout de trois semaines.
  • Mon enfant a une bronchite et tousse depuis plus de 8 jours.

Je consulte mon médecin traitant dans les jours qui viennent.

  • Mon bébé de moins de 3 mois tousse.
  • Mon nourrisson de plus de 3 mois (et moins de 2 ans) tousse et présente d’autres symptômes : difficultés à s’alimenter, à respirer, fièvre
  • Mon enfant de plus de 2 ans tousse et a un comportement inhabituel (inconfort, douleur, fatigue, agitation…) ou une fièvre modérée depuis plus de 3 jours.
  • J’ai les symptômes de bronchite aiguë mais j’ai une fièvre de plus de 38 °C depuis plus de trois jours.
  • J’ai (ou mon enfant a) d’autres symptômes qui inquiètent : mal de tête, vomissements, sueurs, sang dans les crachats, difficultés à respirer, sifflement…
  • Je tousse et j’ai (ou mon enfant a) une maladie respiratoire chronique (asthme, BPCO…)
  • Je suis enceinte, je tousse et j’ai une température supérieure à 38 °C.
  • J’ai les symptômes de bronchite aiguë mais j’ai une autre maladie chronique grave (insuffisance cardiaque, maladie rénale chronique, cancer, , cirrhose du foie... Des complications à type de surinfection bactérienne peuvent apparaître.

Je consulte mon médecin traitant dans la journée.

Une bronchite ne relève pas d'un appel d'urgence.

Bronchite : des conseils pratiques pour être soulagé(e)

Bronchite : quelques gestes simples pour se sentir mieux

Si vous ou votre enfant avez une bronchite aiguë, appliquez les consignes suivantes :

  • arrêtez de fumer, éloignez-vous des endroits enfumés et n’exposez pas votre enfant au tabagisme passif : la fumée aggrave la bronchite aiguë et accroît votre risque de développer une broncho-pneumopathie chronique obstructive ou BPCO ;
  • reposez-vous le plus possible ;
  • si c’est votre enfant qui est malade, faites-lui des lavages de nez ou incitez le à se moucher ;
  • limitez vos activités physiques et sportives en cas de difficultés respiratoires ou de fièvre ;
  • aérez votre logement fréquemment et évitez les irritants qui peuvent déclencher ou prolonger la toux (parfums, aérosols) ;
  • buvez beaucoup pour vous hydrater surtout en cas de fièvre ; 
  • si vous toussez la nuit, surélevez votre tête avec des oreillers et prenez du miel avant le coucher pour son effet apaisant.

Bronchite : faut-il prendre des médicaments ?

Fièvre et brûlures lors de la toux

Pour vous soulager en cas de fièvre et de douleurs thoraciques, prenez un antipyrétique-antalgique : le paracétamol en première intention, ou un anti-inflammatoire non stéroïdien comme l’ibuprofène. Des complications infectieuses graves cutanées, pulmonaires, ORL neurologiques... ont été constatées après de courtes durées de traitement par anti-inflammatoire non stéroïdien. C'est pourquoi, l'utilisation des AINS, lorsqu'elle est nécessaire, doit être la plus courte possible et à dose minimale.

Que faire contre la toux ?

La toux est un réflexe naturel de défense de l’organisme qu’il convient de respecter.

En début de maladie, lorsque la toux est sèche et gênante (surtout la nuit), vous pouvez éventuellement avoir recours aux antitussifs. Mais les anti-tussifs doivent être arrêtés impérativement dès que la toux devient grasse car c’est elle qui permet d’éliminer les sécrétions.

L’utilisation des antitussifs est contre indiquée avant l’âge de 2 ans.

Certains médicaments sont contre-indiqués chez l’enfant plus grand, lisez bien la notice. Dans tous les cas, demandez conseil à votre pharmacien.

L'utilisation de médicaments antitussifs à base de codéine n'est pas recommandée chez les enfants de moins de 12 ans, chez les enfants et adolescents entre 12 et 18 ans présentant des troubles respiratoires, chez les femmes lorsqu'elles allaitent et chez les personnes connues pour être des « métabolisateurs ultra-rapides CYP2D6 » (ces personnes transforment très rapidement la codéine en morphine ; il en résulte un taux sanguin de morphine plus élevé augmentant le risque de toxicité et de dépression respiratoire).

Pholcodine : arrêt des ventes

Il existe un risque potentiel de réactions allergiques croisées entre la pholcodine, utilisée dans des sirops antitussifs, et les curares (agents bloquants neuromusculaires), utilisés dans les services de réanimation.

Cette allergie peut survenir même plusieurs semaines après la prise de pholcodine.

En conséquence, les autorisations de mise sur le marché de tous les médicaments à base de pholcodine sont suspendues à compter du 8 septembre 2022, à titre de précaution et dans l’attente d’une réévaluation européenne sur le risque de réaction allergique croisée avec les curares.

Votre médecin ne vous en prescrit plus.

Si vous prenez un médicaments contenant de la pholcodine (Dimetane®, Pholcodine®, Biocalyptol®), arrêtez votre traitement et rapportez votre médicament en pharmacie pour destruction.

Affiche sur le retraits des sirops contre la toux. Détail complet sur la page.

Les produits expectorants ou fluidifiants non conseillés

Ils n’ont pas fait l’objet de recommandations scientifiques. Ils sont contre-indiqués avant l'âge de 2 ans.

Idées fausses sur les médicaments contre la toux

En essayant de supprimer la toux, vous vous privez de son effet curatif. En effet, c'est la toux qui permet d'éliminer les sécrétions et les virus qu'elles contiennent.

Les antitussifs sont souvent peu efficaces et ont des effets secondaires dont la baisse de vigilance (vérifiez le logo sur l'emballage et lisez la notice d'utilisation).

Les médicaments contre la fièvre et la douleur chez l’enfant

Si votre enfant a une bronchite, adoptez quelques gestes simples pour soulager son inconfort dû à son état fébrile.

Si besoin, donnez-lui un médicament. Il est conseillé de n'utiliser qu'un seul médicament pour traiter la fiévre de votre enfant. Aucune étude ne prouve que l'alternance ou l'association de deux médicaments est plus efficace.

Le paracétamol est le médicament le plus couramment utilisé et c'est le seul utilisable avant l'âge de 3 mois.

Si votre enfant a moins de trois mois, donnez-lui uniquement du paracétamol : un maximum de 60 mg par kilo et par jour, à répartir en quatre ou six prises, soit environ 15 mg/kg toutes les six heures ou 10 mg/kg toutes les quatre heures.
Consultez rapidement votre médecin.

Si votre enfant a plus de trois mois, donnez-lui du paracétamol ou, en cas de contre-indication (allergie, maladie grave du foie, ) de l'ibuprofène (un anti-inflammatoire non stéroïdien ou AINS). La dose doit être adaptée à son poids :

  • pour le paracétamol, un maximum de 60 mg par kilo et par jour, à répartir en quatre ou six prises, soit environ 15 mg/kg toutes les six heures ou 10 mg/kg toutes les quatre heures ;
  • pour l'ibuprofène, un maximum de 20 à 30 mg par kilo et par jour, à répartir en trois ou quatre prises, soit un maximum de 10 mg/kg toutes les huit heures ou 7,5 mg/kg toutes les six heures.

Si votre enfant a plus de 6 mois, vous pouvez utiliser, à la place de l'ibuprofène, un autre anti-inflammatoire non stéroïdien : le kétoprofène. La dose doit être adaptée à son poids : un maximum de 2 mg par kilo et par jour à répartir en quatre prises, soit un maximum de 0,5 mg par kilo toutes les six heures.

N'utilisez qu'un seul type de médicament pour faire baisser la fièvre.
Soyez vigilant ! Si votre enfant a la varicelle (ou si celle-ci est suspectée), ne lui donnez pas d'ibuprofène ou de kétoprofène car les anti-inflammatoires non stéroïdiens augmentent le risque de complications infectieuses bactériennes de la varicelle. De la même façon, si votre enfant est déshydraté (diarrhées et vomissements importants) ou si l'on suspecte une infection bactérienne (comme une infection urinaire par exemple), les AINS peuvent aggraver son état de santé.

L'aspirine ne doit pas être administrée chez l'enfant sans avis médical, en raison du risque de survenue d'une mais grave, le .

  • National Health service (NHS). Bronchitis. Site internet : NHS. Londres ; 2019 [consulté le 16 mars 2021]
  • Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Prise en charge de la toux chez le nourrisson (enfant de moins de 2 ans). Site internet : ANSM. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2011 [consulté le 16 mars 2021]
  • Haute Autorité de santé (HAS). Traitement de la toux et de l’ dans les bronchites. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2006 [consulté le 16 mars 2021]
  • Société de pneumologie de langue française. Catherinot É, Bron C, Rivaud É, Couderc LJ. Infections respiratoires basses communautaires. Site internet : SPLF. Paris ; 2013 [consulté le 16 mars 2021]
  • Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales. ECN.PILLY 2020. Infections broncho-pulmonaires communautaires de l'adulte et de l'enfant. Éditions Alinéa Plus. Paris 
  • Haute Autorité de santé. Prise en charge de la fièvre chez l'enfant. Fiche mémo. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) : 2016 [consulté le 17 mars 2021]
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