Bronchite : que faire et quand consulter ?
Publié dans : Bronchite
19 janvier 2024
En cas de bronchite, il est important de savoir comment réagir (faut-il consulter ou non ? dans quels délais ?) et quels bons gestes adopter pour être soulagé(e).
- J’ai les symptômes de bronchite aiguë, je suis par ailleurs en bonne santé et je parviens à poursuivre mes activités quotidiennes.
- Mon enfant tousse, mais sa fièvre est inférieure à 38 °C et son comportement ne change pas.
J'applique les conseils pratiques, je prends si besoin des médicaments contre la fièvre et je surveille mon état.
En cas de doute, je contacte mon médecin traitant.
- J’ai les symptômes d’une bronchite aiguë, j’ai plus de 75 ans et je n’ai pas de maladie chronique grave.
- Je n’ai plus de fièvre mais malgré les mesures que j’ai prises, je tousse toujours au bout de trois semaines.
- Mon enfant a une bronchite et tousse depuis plus de 8 jours.
Je consulte mon médecin traitant dans les jours qui viennent.
- Mon bébé de moins de 3 mois tousse.
- Mon nourrisson de plus de 3 mois (et moins de 2 ans) tousse et présente d’autres symptômes : difficultés à s’alimenter, à respirer, fièvre…
- Mon enfant de plus de 2 ans tousse et a un comportement inhabituel (inconfort, douleur, fatigue, agitation…) ou une fièvre modérée depuis plus de 3 jours.
- J’ai les symptômes de bronchite aiguë mais j’ai une fièvre de plus de 38 °C.
- J’ai (ou mon enfant a) d’autres symptômes qui inquiètent : mal de tête, vomissements, sueurs, sang dans les crachats, difficultés à respirer, sifflement…
- Je tousse et j’ai (ou mon enfant a) une maladie respiratoire chronique (asthme, BPCO…)
- Je suis enceinte, je tousse et j’ai une température supérieure à 38 °C.
- J’ai les symptômes de bronchite aiguë mais j’ai une autre maladie chronique grave (insuffisance cardiaque, maladie rénale chronique, cancer, , cirrhose du foie... Des complications à type de surinfection bactérienne peuvent apparaître.
Je consulte mon médecin traitant dans la journée.
Une bronchite ne relève pas d'un appel d'urgence.
Bronchite : quelques gestes simples pour se sentir mieux
Si vous ou votre enfant avez une bronchite aiguë, appliquez les conseils suivants :
- si vous fumez, c'est le bon moment pour vous arrêter. Éloignez-vous également des endroits enfumés et n’exposez pas votre enfant au tabagisme passif : la fumée aggrave la bronchite aiguë, sans compter qu'elle accroît votre risque de développer une broncho-pneumopathie chronique obstructive ou BPCO ;
- reposez-vous ;
- si c’est votre enfant qui est malade, faites-lui des lavages de nez ou incitez le à se moucher ;
- limitez vos activités physiques et sportives en cas de difficultés respiratoires ou de fièvre ;
- aérez votre logement fréquemment et évitez les irritants qui peuvent déclencher ou prolonger la toux (parfums, aérosols) ;
- buvez beaucoup pour vous hydrater surtout en cas de fièvre ;
- si vous toussez la nuit, surélevez votre tête avec des oreillers et prenez du miel avant le coucher pour son effet apaisant.
Bronchite et gestes barrières
Dès que j'ai les premiers symptômes de bronchite, j'applique les gestes barrières (port du masque, lavage des mains, etc.) pour protéger les autres.
Bronchite : faut-il prendre des médicaments ?
Fièvre et douleurs lors de la toux
Pour vous soulager en cas de fièvre et de douleurs thoraciques, prenez un antipyrétique-antalgique : le paracétamol en première intention. Cet -antalgique peut être consommé même pendant la grossesse ou l’allaitement.
Sa sécurité d’emploi ne doit cependant pas faire oublier les cas où il est contre-indiqué : allergie au paracétamol et insuffisance hépatique. En cas de surdosage, il peut entraîner des lésions graves du foie, parfois irréversibles. Il y a risque de surdosage si vous ne respectez pas les règles de bon usage et la prescription de votre médecin.
Le paracétamol doit être consommé à la plus petite dose et le moins longtemps possible.
Lors de la prise de paracétamol chez l’adulte, il convient de :
- commencer par la dose la plus faible possible (500 mg) ;
- respecter :
- la dose maximale par prise : 1 g par prise maximum,
- l’intervalle entre les prises : au moins 4 à 6 h,
- la dose maximale par jour : ne pas dépasser 3 g /jour, sauf avis contraire du médecin. Chez les adultes de moins de 50 kg, il est impératif de consulter la notice pour connaître la dose maximale recommandée en fonction de son poids,
- ne pas consommer d’alcool pendant le traitement ;
- ne pas dépasser 3 jours de traitement en cas de fièvre et 5 jours en cas de douleur. Au delà, consultez votre médecin.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS (ibuprofène, kétoprofène) doivent être évités en raison du risque de survenue de complications infectieuses graves. S’il est nécessaire, le traitement doit être pris sur avis médical et sur une courte durée (3 jours en cas de fièvre).
Les produits expectorants ou fluidifiants non conseillés
Ces produits, vendus sous forme de sirops, n’ont pas fait l’objet de recommandations scientifiques. Ils sont contre-indiqués avant l'âge de 2 ans.
Que faire contre la toux ?
La toux est un réflexe naturel de défense de l’organisme qu’il convient de respecter.
En début de maladie, lorsque la toux est sèche et gênante (surtout la nuit), vous pouvez éventuellement avoir recours aux antitussifs. Mais les antitussifs doivent être arrêtés impérativement dès que la toux devient grasse car c’est elle qui permet d’éliminer les sécrétions.
L’utilisation des antitussifs est contre indiquée avant l’âge de 2 ans.
Certains médicaments sont contre-indiqués chez l’enfant plus grand, lisez bien la notice. Dans tous les cas, demandez conseil à votre pharmacien.
L'utilisation de médicaments antitussifs à base de codéine n'est pas recommandée chez les enfants de moins de 12 ans, chez les enfants et adolescents entre 12 et 18 ans présentant des troubles respiratoires, chez les femmes lorsqu'elles allaitent et chez les personnes connues pour être des « métabolisateurs ultra-rapides CYP2D6 » (ces personnes transforment très rapidement la codéine en morphine ; il en résulte un taux sanguin de morphine plus élevé augmentant le risque de toxicité et de dépression respiratoire).
Pholcodine : arrêt des ventes
Il existe un risque potentiel de réactions allergiques croisées entre la pholcodine, utilisée dans des sirops antitussifs, et les curares (agents bloquants neuromusculaires), utilisés dans les services de réanimation.
Cette allergie peut survenir même plusieurs semaines après la prise de pholcodine.
En conséquence, depuis le 5 avril 2023 les autorisations de mise sur le marché (AMM) des médicaments contenant de la pholcodine (sirops) sont retirées. Il n'est donc plus possible de se procurer de pholcodine depuis cette date.
Votre médecin ne vous en prescrit plus.
Si vous prenez un médicaments contenant de la pholcodine (Dimetane®, Pholcodine®, Biocalyptol®), arrêtez votre traitement et rapportez votre médicament en pharmacie pour destruction.
Idées fausses sur les médicaments contre la toux
En essayant de supprimer la toux, vous vous privez de son effet curatif. En effet, c'est la toux qui permet d'éliminer les sécrétions et les virus qu'elles contiennent.
Les antitussifs sont souvent peu efficaces et ont des effets secondaires dont la baisse de vigilance (vérifiez le logo sur l'emballage et lisez la notice d'utilisation).
Si votre enfant a une bronchite, adoptez quelques gestes simples pour soulager son inconfort dû à son état fébrile.
Si vous donnez un médicament contre la fièvre, sachez que l’objectif du traitement est la suppression de l'inconfort dû à la fièvre et non la normalisation de la température.
Il est conseillé de n'utiliser qu'un seul médicament pour traiter la fièvre de votre enfant. Aucune étude ne prouve que l'alternance ou l'association de deux médicaments est plus efficace. L'alternance ou l'association de deux médicaments n’apportent pas plus d’efficacité et risquent d’additionner les effets indésirables.
Privilégiez toujours l'utilisation du paracétamol (c'est aussi le seul médicament utilisable avant l'âge de 3 mois).
Donnez-lui, uniquement en cas de contre-indication au paracétamol (allergie, maladie grave du foie, ), un anti-inflammatoire non stéroïdien ou AINS (de l'ibuprofène ou, uniquement après l'âge de 6 mois, du kétoprofène).
Pourquoi l'utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens doit-elle être évitée ?
Des complications infectieuses graves cutanée, pulmonaires, ORL neurologiques... ont été constatées après de courtes durées de traitement par l'ibuprofène et le kétoprofène. C'est pourquoi, l'utilisation des AINS, lorsqu'elle est nécessaire, doit être la plus courte possible (moins de 3 jours en cas de fièvre) et à dose minimale.
De la même façon, si vous suspectez une varicelle chez votre enfant ou si votre enfant est déshydraté (diarrhées et vomissements importants), ne lui donnez pas d'ibuprofène ou de kétoprofène car les anti-inflammatoires non stéroïdiens augmentent le risque de complications.
L'aspirine ne doit pas être administrée chez l'enfant sans avis médical, en raison du risque de survenue d'une mais grave, le .
Pour en savoir plus sur les antipyrétiques, lire l'article : Fièvre de l'enfant : les médicaments
- National Health service (NHS). Bronchitis. Site internet : NHS. Londres ; 2022 [consulté le 19 janvier 2024]
- Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Prise en charge de la toux chez le nourrisson (enfant de moins de 2 ans). Site internet : ANSM. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2011 [consulté le 19 janvier 2024]
- Haute Autorité de santé (HAS). Traitement de la toux et de l’ dans les bronchites. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2006 [consulté le 19 janvier 2024]
- Société de pneumologie de langue française. Catherinot É., Bron C., Rivaud É., Couderc L-J. Infections respiratoires basses communautaires. Site internet : SPLF. Paris ; 2013 [consulté le 19 janvier 2024]
- Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales. ECN.PILLY 2023. Infections broncho-pulmonaires communautaires de l'adulte et de l'enfant. Éditions Alinéa Plus. Paris
- Haute Autorité de santé. Prise en charge de la fièvre chez l'enfant. Fiche mémo. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2016 [consulté le 19 janvier 2024]
- Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Risque d’allergie grave aux curares en cas d’utilisation des sirops contre la toux contenant de la pholcodine : suspension des AMM et retrait des lots. Site : Ansm. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 19 janvier 2024]