Prévenir la survenue de la bronchiolite

La bronchiolite est une maladie virale très contagieuse. Il est donc important que votre nourrisson ne soit pas contaminé par le virus ou, s'il est malade, qu'il ne le transmette pas à d’autres enfants.

La bronchiolite est une maladie respiratoire très contagieuse. Elle est due le plus souvent au Virus Respiratoire Syncytial (VRS) et elle touche surtout les enfants avant l’âge de 2 ans. L’épidémie débute vers l‘automne et se termine à la fin de l'hiver. Dans la majorité des cas, la bronchiolite guérit seule. Mais dans de rares cas, elle peut s’aggraver et entraîner une hospitalisation, la majorité des enfants hospitalisés étant des nourrissons de moins de 6 mois sans facteur de risque.

Il existe deux traitements préventifs visant à réduire le risque d’infection chez le nourrisson. Ils sont administrés soit chez la femme enceinte (Abrysvo®), soit chez le nouveau-né et le nourrisson (Beyfortus®).

Prévention de la bronchiolite par nirsévimab (Beyfortus®) pour le nourrisson

Le médicament préventif nirsevimab (Beyfortus®) est un anticorps monoclonal, disponible depuis l’automne 2023. Il empêche le virus respiratoire syncytial (VRS), à l’origine de 80 % des bronchiolites, d’infecter l’organisme des nouveau-nés et nourrissons.

Le nirsevimab est administré en une fois sous forme de piqûre. Il protège les nouveau-nés et les nourrissons en quelques jours après l’injection et pendant au moins 5 mois.

Qui est concerné ?

Lors de la première saison d'immunisation 2023-2024, près de 250 000 nourrissons ont reçu le traitement préventif nirsevimab (Beyfortus®), campagne marquée par une forte adhésion des parents, estimée autour de 80 à 90 %.

Pour la saison 2024-2025, l'immunisation par nirsevimab (Beyfortus®) est indiquée pour tous les nourrissons :

  • nés à partir du 1er janvier 2024 pour la métropole, la Guyane, la Martinique, Saint Martin et Saint Barthélémy ;
  • nés à partir du 1er février 2024 pour la Réunion et la Guadeloupe ;
  • et à partir du 15 mars 2024 pour Mayotte.

Les nouveau-nés peuvent bénéficier de l'immunisation par nirsevimab (Beyfortus®) avant leur sortie de la maternité. 

Á noter : un autre traitement préventif des infections à VRS est disponible, le palivizumab (SYNAGIS®). Cet est réservé à l'hôpital et son utilisation est restreinte à la prévention des formes graves d'infections à VRS chez les prématurés et les nourrissons à haut risque (bébé souffrant de maladie cardiaque ou pulmonaire par exemple).

Où trouver Beyfortus® ?

Beyfortus® est disponible en pharmacie depuis le 29 août 2024 et sera disponible dans les établissements de santé publics et privés courant septembre 2024.

Quelle prise en charge ?

En ville, Beyfortus® est remboursé par l’Assurance Maladie à hauteur de 30 %.

Nirsévimab et premières vaccinations en une même consultation

Même en période d’épidémie de bronchiolite, n'oubliez pas les de prévoir les premières vaccinations de votre enfant sans retard afin qu’il soit protégé au plus vite des infections sévères. L’injection intra-musculaire de nirsévimab peut être faite en même temps qu’une vaccination sur deux endroits différents d’injection.

Par ailleurs, n’oubliez pas que, vous, parents, êtes invités à jour des vaccinations contre la coqueluche.

Le nirsévimab a-t-il des effets indésirables ?

Comme tout médicament, le nirsévimab est susceptible d’entraîner des effets indésirables.

Bien que peu fréquents, les effets indésirables possibles sont :

  • une éruption cutanée ;
  • une  réaction au site d’injection (rougeur, gonflement et douleur) ;
  • de la fièvre.

Ces effets indésirables peuvent apparaître jusqu’à quelques jours après l’injection. Ils sont en général d’intensité légère ou modérée et de courte durée.

Très rarement, une réaction allergique peut survenir après l’injection de nirsévimab. Les symptômes évocateurs d’une allergie sont :

  • des démangeaisons sévères au niveau de la peau, accompagnées de rougeurs ou de petites bosses de type urticaire ;
  • un gonflement du visage, des lèvres, de la langue ou de la gorge avec éventuellement des difficultés à respirer ou à avaler (œdème de Quincke).

Si vous observez l’un de ces signes, prévenez immédiatement votre médecin ou appelez le 15.

Parents et enfants : les gestes barrières indispensables

L’administration de nirsévimab n’exclut pas la nécessité d’une prévention par les gestes barrières durant toute la saison épidémique.

Prévention de la bronchiolite par Abrysvo®, disponible depuis septembre 2024 pour les femmes enceintes

Depuis le 19 août 2024, le premier vaccin maternel (Abrysvo®) contre les infections respiratoires causées par le VRS (virus respiratoire syncytial) est remboursé par l’Assurance Maladie. Cette nouvelle prise en charge permet de protéger les nourrissons en vaccinant la mère pendant le 8e mois de grossesse.

La vaccination de la mère pendant la grossesse, exclusivement entre 32 et 36 semaines d’, conformément aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), permet de protéger le nourrisson de la naissance jusqu’à l’âge de 6 mois grâce au transfert d’anticorps maternels.

Qui est concerné ?

L’ensemble des femmes enceintes éligibles à la vaccination et enceintes entre 32 et 36 semaines d’ entre le mois de septembre 2024 et janvier 2025 sont concernées.

L’épidémie de bronchiolite débute vers l’automne et se termine à la fin de l'hiver.

Où trouver le vaccin ?

Le vaccin Abrysvo® est disponible dans les établissements de santé publics et privés, ainsi que dans les pharmacies.  

Quelle prise en charge ?

Abrysvo® est remboursé à 100 % dans le cadre de l’assurance maternité (pour les femmes enceintes uniquement entre 32 et 36 semaines d’ et selon les recommandations en vigueur de la HAS datant du 6 juin 2024. La HAS recommande que la campagne de vaccination soit concomitante avec la campagne d’immunisation par Beyfortus, soit en amont du début de la période épidémique et jusqu'à la fin de cette période, soit de septembre à janvier pour la métropole).

La bronchiolite est très contagieuse et le virus peut se transmettre :

  • directement de personne à personne, par les sécrétions bronchiques (éternuements, postillons, toux, mouchage...) ou par un contact entre personnes (baiser) ;
  • indirectement, par l'intermédiaire des mains ou d'objets souillés par la salive (jouets, linges de toilette, aliments ou boissons contaminés...)

Les adultes et les grands enfants qui sont porteurs du virus respiratoire syncytial n’ont habituellement aucun signe ou ont un simple rhume. Ainsi, beaucoup de personnes transportent le virus et sont contagieuses sans le savoir.

Pour prévenir et limiter la propagation du virus de la bronchiolite au sein de votre famille et de la collectivité, adoptez les gestes barrières. Plus vous les respectez, mieux c’est !

Pensez-y dès votre sortie de maternité et jusqu'aux deux ans de votre enfant de façon à réduire son risque de bronchiolite.

Contre la bronchiolite : un traitement préventif et des gestes simples (description complète ci-après)

Contre la bronchiolite : un traitement préventif et des gestes simples

Un traitement préventif pour les bébés de moins de 1 an existe, parlez-en à un professionnel de santé. Pour les enfants de moins de 2 ans, je respecte des gestes simples :

  • En se lavant les mains avant et après chaque change, tétée repas ou calin
  • Aérér régulièrement l'ensemble du logement
  • Porter un masque en cas de rhume, toux ou fièvre
  • Eviter d'emmener son enfant dans les endroits publics confinés
  • Ne pas partager ses biberons, sucettes ou couverts non lavés
  • Ne pas fumer à côté des bébés et des enfants.

En cas de symptômes, j'appelle d'abord mon médecin. S'il n'est pas disponible, je fais le 15 avant d'aller aux urgences.

Se laver les mains et laver celles de son enfant

Le lavage des mains doit devenir un réflexe : au minimum, avant de préparer le repas ou de manger, avant et après chaque contact avec votre enfant (change, tétée, biberon, repas, câlin...), après être passé aux toilettes, après s'être mouché, après avoir pris les transports en commun, après s’être occupé d’un animal et dès qu'on rentre chez soi.

Lavez-vous les mains, si possible avec du savon liquide, en les frottant pendant 30 secondes. Rincez-les ensuite sous l’eau courante et séchez-les avec une serviette propre ou à l’air libre.

Une solution hydroalcoolique peut être utilisée s'il n'est pas possible de se laver les mains.

Pensez aussi à laver les mains de votre enfant et apprenez à vos enfants plus grands à se laver les mains correctement.

Limiter les contacts entre personnes

À votre sortie de maternité, pensez à limiter les visites au cercle des adultes très proches et non malades. Évitez que votre nourrisson de moins de 3 mois entre en contact avec de jeunes enfants, passe de bras en bras et soit embrassé.

Évitez les bisous sur le visage et les mains car ils peuvent transmettre le virus. Dissuadez ses frères et sœurs, surtout s'ils fréquentent une collectivité (crèche, école...) en période d'épidémie, de l'embrasser.

Si les frères et sœurs ont des symptômes d'infection virales, maintenez-les à distance du nourrisson.

Éviter les contacts avec les surfaces contaminées

Biberons, sucettes et couverts : pas d'échange au sein de votre famille. Une fois utilisés, nettoyez-les et séchez-les tout de suite.

Nettoyez fréquemment les jouets et peluches de votre nourrisson.

Aérer son domicile et ne pas fumer en présence d'un enfant

L'aération du logement diminue la concentration en microbes : pensez à ouvrir les fenêtres de la chambre de votre enfant et de votre logement régulièrement.

Un environnement enfumé (tabagisme passif) aggrave la bronchiolite : ne fumez pas à côté de lui ou dans les pièces de vie.

Éviter les collectivités avant l'âge de 3 mois

Pour protéger votre bébé de moins de 3 mois, ne l'emmenez pas dans des lieux publics confinés (réunions de famille, transports en commun, centres commerciaux, restaurants,  hôpitaux...).

Dans la mesure du possible, évitez l'entrée en collectivité (crèche, halte-garderie...) avant l'âge de 3 mois.

Parents, frères et sœurs enrhumés : attention !

Si vous avez une rhinopharyngite ou si vous toussez, servez-vous d’un mouchoir jetable pour vous moucher, tousser, éternuer ou cracher, et jetez-le aussitôt. Puis, n'oubliez pas de vous laver les mains.

Toussez et éternuez dans votre coude.

Si vous êtes enrhumé(e), si vous toussez ou si vous avez de la fièvre, portez un masque jetable pour protéger votre nourrisson.

Soyez vigilants si d'autres de vos enfants ont le nez qui coule.

Garder son bébé atteint de bronchiolite à la maison

Tant que votre enfant est malade, gardez-le à la maison car la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë favorise la diffusion du virus.

Si vous avez pris rendez-vous avec votre médecin, prévenez-le avant de vous rendre dans la salle d'attente pour éviter de contaminer d'autres nourrissons.

Pour en savoir plus, lire :

  • Recommandations du 22 août 2023 du Conseil national professionnel de pédiatrie et Société française de néonatalologie. Stratégie de prévention des bronchiolites à VRS des nourrissons.
  • Ministère du travail, de la santé et de la prévention. Bronchiolite. Site internet : Ministère du travail, de la santé et de la prévention. Paris ; 2024  [consulté le 17 septembre 2024]
  • Haute Autorité de santé - Conseil national professionnel de pédiatrie. Prise en charge du premier épisode de bronchiolite aiguë chez le nourrisson de 12 mois. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2019 [consulté le 7 septembre 2023]
  • Haute Autorité de santé. BEYFORTUS (nirsévimab) - Virus respiratoire syncytial. Avis sur les médicaments. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 7 septembre 2023]
  • Haut Conseil de santé publique. Survenue de maladies infectieuses en collectivité. Conduites à tenir. Site internet : HCSP. Paris ; 2012 [consulté le 7 septembre 2023]
  • Haute Autorité de santé. BEYFORTUS (nirsévimab) - Virus respiratoire syncytial. Avis sur les médicaments. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 7 septembre 2023]
  • Haute Autorité de santé. ABRYSVO (vaccin du virus respiratoire syncytial (bivalent, recombinant)). Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2024 [consulté le 4 septembre 2024]
Cet article vous a-t-il été utile ?
Pourquoi cet article ne vous a pas été utile ?