Quels sont les symptômes de l'astigmatisme chez l'enfant ?

Les parents peuvent remarquer l’existence de certains signes chez leur enfant, signes qui diffèrent en fonction de l’âge de ce dernier :

• l’enfant ne suit pas du regard les personnes ou les objets qui bougent devant lui ;
• il plisse les yeux (pour essayer de mieux voir) ;
• il se rapproche des objets pour mieux les voir. Par exemple, il se rapproche de la télé ou il rapproche le livre de son visage quand il lit ;
• il a les yeux rouges ;
• il « louche ». Le strabisme est une déviation des yeux ; par exemple en cas de strabisme convergent, les yeux sont déviés vers l’intérieur ;
• il a un mouvement involontaire des yeux, qui se déplacent rapidement (nystagmus) ;
• il souffre de torticolis (contracture musculaire du cou) ;
• il présente d’autres signes, tels que, par exemple, un défaut d’attention.

Lorsqu’il est en âge de parler, l’enfant lui-même peut se plaindre :

• d’une baisse de la vision (en relation avec un flou visuel) ;
• de fatigue visuelle (par exemple, la vue se brouille après un temps de lecture) ;
• d’une vision double (diplopie) ;
• de maux de tête. 

Si l’un de ces signes apparaît, il est important de consulter le médecin de l’enfant.

Découverte de l'astigmatisme à l’école

Rôle du professeur des écoles

À l’école, l’enseignant peut remarquer un défaut d’attention de la part de l’enfant. Il peut remarquer que l’enfant présente des difficultés pour voir de loin (notamment le tableau) et/ou de près et vous le signaler. Ces difficultés peuvent être à l’origine de mauvais résultats scolaires. 

Dépistage des troubles de la vue en petite section de maternelle

Un dépistage des troubles de la vue en petite section de maternelle (de 2 ans 1/2 à 4 ans) est organisé par l’Assurance Maladie et l’Éducation nationale. Il est en effet important de dépister au plus tôt un trouble de la vue pour permettre à l’enfant de bien démarrer ses apprentissages à l’école. Cet examen de dépistage gratuit demande une simple autorisation de votre part.  

Pour en savoir plus sur le dépistage des troubles de la vue en petite section de maternelle

En vidéo, le dépistage scolaire des troubles de la vue

Si votre enfant présente un ou plusieurs signes ou si le dépistage a relevé des anomalies, un rendez-vous chez un médecin ophtalmologue est nécessaire. Comme le pédiatre ou le médecin traitant, le médecin ophtalmologue prend soin de mettre en confiance votre enfant.

Des questions pour les parents et le grand enfant

Le médecin pose des questions sur les symptômes présentés par l’enfant mais aussi sur les antécédents personnels de l’enfant (a-t-il eu des maladies ? a-t-il été opéré ? a-t-il des allergies ?), antécédents familiaux (existence d’une maladie héréditaire dans la famille à répercussion oculaire ?), la grossesse (maladie infectieuse pendant la grossesse ? Consommation d’alcool ou de tabac ?), l’accouchement (y-a-il eu des complications lors de l’accouchement ?).

L’échange avec les parents est complété par la consultation du carnet de santé de l’enfant (prématurité ou non ; poids de naissance ; périmètre crânien). Ces données peuvent faire évoquer certaines maladies. Lorsque l’enfant est en âge de parler et s’il peut s’exprimer à ce sujet, l’ophtalmologue l’amène à s’exprimer au sujet de sa vue et de ses difficultés visuelles.

L’examen ophtalmologique chez l'enfant

Le médecin ophtalmologiste procède à l’examen ophtalmologique, examen adapté à l’âge de l’enfant : l’examen est spécifique chez le nourrisson jusqu’à 2 ans et à partir de 2 ans, l’enfant peut participer à l’examen.

Observation des yeux de l’enfant et du regard 

Le médecin utilise le test de poursuite de la lumière à l’aide d’un stylo-lampe. Il recherche un éventuel strabisme (les deux yeux ne regardent pas dans le même axe).

Mesure de la réfraction posant le diagnostic d'astigmatisme

La mesure de la réfraction et de l’acuité visuelle permettant de détecter et de mesurer un trouble réfractif (myopie, hypermétropie, astigmatisme) est faite à l’aide d’un aide d’un appareil spécifique. L’astigmatisme étant souvent associé à la myopie ou à l’hypermétropie, l’ophtalmologue explore et recherche tous les troubles réfractifs.

Dans certains cas, pour mesurer la réfraction, le médecin peut mettre des gouttes dans l’œil de l’enfant (atropine par exemple). Ces gouttes permettent de mettre transitoirement au repos l’effort d’accommodation de l’œil (cycloplégie).

À partir d’environ deux ans et demi, l’utilisation de tests de mesure de l’acuité visuelle en vision de près et en vision de loin nécessitant la participation de l’enfant est possible. Il s’agit de tests avec des dessins puis de tests avec des lettres lorsque l’enfant connaît les lettres de l’alphabet.

Autres examens ophtalmologiques 

Divers examens tels que l’examen à la lampe à fente (analyse de la surface oculaire après instillation de fluorescéine, de la cornée, de la chambre antérieure, du cristallin…), la tonométrie (mesure de la pression intra-oculaire), le fond d’œil... permettent d’explorer différentes parties et caractéristiques de l’œil. 

En effet, l’examen oculaire ne porte pas seulement sur la détection et l’évaluation d’une baisse de l’acuité visuelle, car celle-ci peut être le symptôme de différentes maladies (lire encadré ci-dessous « La baisse de l’acuité visuelle : un symptôme de certaines maladies »).

Pourquoi l’examen ophtalmologique est important en cas de baisse de l’acuité visuelle ?

L’examen est important pour déterminer la cause des troubles de la vue et pour proposer le traitement le plus adapté. De même, les examens de dépistage des troubles visuels dès le plus jeune âge sont très importants. En effet, dans 75 % des cas, l’enfant ne se plaint pas et les troubles visuels n’entraînent pas de symptômes.

De manière fréquente, une baisse de la vision de l’enfant peut être liée à des amétropies : myopie, hypermétropie, astigmatisme.

Plus rarement, une baisse de l’acuité visuelle représente un symptôme d’une maladie pouvant porter sur les différentes parties qui composent l’œil (cornée, cristallin, vitrée, rétine), sur le nerf optique (reliant l’œil au cerveau, le nerf optique a le rôle de transmettre l’image perçue par la rétine au cerveau) ou sur le cerveau. Ces maladies nécessitent un traitement spécifique.

La baisse de l’acuité visuelle peut être aussi le signe d’un strabisme (les 2 yeux ne sont pas parallèles et ne regardent pas dans la même direction), qui nécessitent un traitement spécifique.

La baisse de l’acuité visuelle peut être aussi le signe d’une amblyopie (souvent associée à un strabisme). L’amblyopie est la conséquence d’une différence de vision entre l’œil droit et l’œil gauche, que cette différence de vision soit liée à une myopie, une hypermétropie ou un astigmatisme : l’enfant voit différemment ou moins bien d’un œil si bien que le cerveau s’adapte en « oubliant » l’image d’un œil. Un traitement adapté (correction optique totale par des verres correcteurs associée à une occlusion oculaire) et le plus précoce possible permet de guérir l’amblyopie qui, si elle n’est pas traitée, évolue vers la perte définitive de la vision d’un œil si elle est diagnostiquée tardivement (après l’âge de 6 ans). 
C’est pourquoi un examen ophtalmologique est indispensable.