Asthme et grossesse
Son évolution n’est en effet pas prévisible pendant la grossesse :
- dans un tiers des cas, il s’aggrave,
- dans un tiers des cas, il reste stable,
- dans un tiers des cas, il s’améliore.
Le risque d'aggravation est plus grand si :
- la femme fume,
- le est interrompu,
- l'asthme était initialement sévère
Le risque d'aggravation est également plus important pendant le troisième trimestre de la grossesse. Dans tous les cas, pour éviter tout risque pour soi-même et pour l’enfant à naître, il est nécessaire que l’asthme soit bien contrôlé.
Gestion de l’asthme pendant la grossesse : ne jamais arrêter son traitement !
Il est important de poursuivre le selon les recommandations de son médecin (médecin traitant, obstétricien ou pneumologue). Il pourra aussi établir un plan d’action personnalisé écrit pour permettre d’ajuster son traitement en fonction des symptômes, en cas de crise.
Les médicaments habituellement utilisés pour traiter l’asthme n'ont pas d'effets indésirables notables, ni chez la future mère, ni chez le fœtus, et sont autorisés pendant la grossesse. C’est le cas des corticoïdes inhalés et des bronchodilatateurs bêta-2 mimétiques. C’est pourquoi, il est important de garder son inhalateur sur soi. Pour les autres traitements, se référer à son médecin pour être conseillé.
Les facteurs favorisants et aggravants doivent être évités comme le tabac, les produits allergisants (pollen ou autres). La vaccination contre la grippe et la Covid-19 est également recommandée.
Surveillance
Un bon contrôle de l’asthme permet d’assurer une bonne oxygénation du fœtus. Il ne faut pas hésiter à s’aider du débitmètre de pointe pour vérifier que l’asthme est bien équilibré. C’est surtout vrai pendant le dernier trimestre de la grossesse, car le volume du bébé gêne la respiration de la mère : il peut alors être difficile de reconnaître un véritable trouble respiratoire dû à l’asthme. Une EFR peut aussi être préconisée en début de grossesse.
Conséquences pour le fœtus d’un asthme mal contrôlé
Si le traitement de l’asthme est bien respecté et si l’asthme est bien contrôlé, il n’y a pas d’impact sur le fœtus. En cas de crise, si la mère respire mal, le bébé ne reçoit plus assez d’oxygène. Cela peut nuire à son développement et augmente le risque de prématurité. Un traitement bien suivi permet d’éviter ces risques.
Asthme et accouchement
La meilleure préparation à l’accouchement est d’arriver à l’hôpital avec un asthme bien équilibré, ce qui implique un suivi régulier et une prise rigoureuse du pendant toute la grossesse.
L’accouchement lui-même en cas d’asthme de la mère fait l’objet d’une surveillance particulière de la mère et du bébé. Au préalable, pensez à informer l’anesthésiste de votre asthme et de vos allergies.
Asthme et allaitement
Si vous souhaitez allaiter votre bébé, il est préférable d’en parler à votre médecin pour vous assurer que votre traitement médicamenteux est compatible avec l’allaitement.
Que retenir ?
Asthme et grossesse sont tout à fait compatibles, mais cela justifie une surveillance attentive : un bon contrôle de l’asthme diminue les complications maternelles et fœtales.
Il est important de poursuivre le selon les recommandations de son médecin pendant la grossesse et ensuite l’allaitement. La prévention des facteurs déclenchants ou aggravants est également préconisée.
Après l’accouchement l’asthme peut se modifier à nouveau, il sera nécessaire de réadapter le traitement.
La Lettre du Pneumologue •Vol. XIV - n° 2 - mars-avril 2011