Pratiquer un sport en étant atteint d’asthme
Publié dans : Asthme de l'adulte au quotidien
02 décembre 2024
L’activité physique et sportive, en cas d’asthme, est tout à fait compatible, voire recommandée lorsque la maladie est bien contrôlée.
L’asthme n’est pas une contre-indication à la pratique sportive. Elle est même recommandée sous suivi médical lorsque l’asthme est bien contrôlé. Toutefois, avant de réaliser une activité physique, il faut pouvoir s’assurer des points suivants :
- gêne respiratoire au maximum deux fois par semaine ;
- recours au traitement de crise au maximum deux fois par semaine ;
- nuit complète sans réveil à cause de son asthme ;
- pratique de ses activités quotidiennes sans difficultés.
Qu’il s’agisse d’un loisir ou d’un sport de compétition, l’activité physique, si elle est pratiquée dans de bonnes conditions, a de nombreux effets positifs sur la santé : renforcement du cœur, de la tolérance à l’effort et du souffle. Elle apporte un bien-être physique et mental, contribuant ainsi à une meilleure qualité de vie.
L’activité physique peut aussi s’effectuer dans la vie de tous les jours : se déplacer à pied ou en vélo, monter les escaliers, jardiner, faire le ménage,…Toutes les occasions sont bonnes pour être en mouvement et améliorer sa condition physique.
En cas d’asthme, il est important de bien choisir son activité physique et de mettre en place quelques dispositions simples :
- consulter son médecin, avant de se (re)mettre au sport, qui vérifiera que l’asthme est bien contrôlé et pourra orienter vers une activité, en tenant compte de l’environnement, des facteurs de risque, des maladies associées (cardiaques notamment) ;
- choisir une activité qui plaît, qui correspond au budget que l’on s’est fixé, et à l’emploi du temps ;
- limiter les risques de crise en ayant toujours sur soi son traitement de crise ( d’action rapide), en prenant 1 ou 2 bouffées avant l’effort, en tenant compte des conditions climatiques et de la qualité
- de l’air (éviter l’air froid, le pollen) ;
- gérer son effort en s’échauffant progressivement (pour préparer ses bronches à l’activité physique) et en accélérant petit à petit son rythme respiratoire ;
- adapter l’intensité de son activité selon sa forme physique et récupérer progressivement après l’effort (afin que les bronches se réadaptent à une respiration de repos) ;
- s’hydrater régulièrement pendant l’activité, sans attendre d’avoir soif.
Certaines activités sont conseillées aux personnes asthmatiques telles que la natation ou l’aquagym, les arts martiaux qui favorisent le contrôle de la respiration, ou encore le vélo et la marche à pied qui améliorent la capacité respiratoire. Il est également possible de pratiquer du sport en compétition*, si l’on est bien encadré.
Cependant, des contre-indications et limitations à l’activité physique existent pour les personnes atteintes d’asthme :
- asthme non contrôlé ;
- comorbidités, notamment cardio-vasculaires non stabilisées ;
- allergie(s), selon le sport choisi (équitation, activité en pleine nature en saison pollinique, etc.) ;
- natation dans les piscines chlorées pouvant déclencher une « bronchoconstriction induite par l’exercice » (BIE) ;
- plongée sous-marine en scaphandre autonome (en bouteille), si plus de 6 crises par an ou si antécédent de crise grave. Cette activité nécessite une évaluation par un pneumologue, et des EFR avec test de réversibilité aux bêta-2-mimétiques.
* Attention, certains médicaments utilisés dans le traitement contre l’asthme figurent sur la liste des substances interdites en sport de compétition : ils doivent faire l’objet d’une procédure d’autorisation d’usage à des fins thérapeutiques (AUT).
D’autres traitements sont autorisés, selon un dosage thérapeutique respecté et doivent être justifiés en cas de contrôle antidopage.
L’asthme d’effort n’est pas une fatalité. Il existe des solutions pour pratiquer son activité physique sans gêne.
L’asthme provoqué par l’effort survient chez de nombreuses personnes asthmatiques, tout particulièrement lorsque l’asthme n’est pas bien contrôlé par le traitement.
Il se traduit par des symptômes d’une crise d’asthme qui débute par une toux sèche, une sensation d'oppression sur la poitrine ou une respiration sifflante, survenant au décours d’un effort ou, plus souvent, juste après son arrêt.
Cet asthme est déclenché par une hyperventilation prolongée liée à l’effort qui entraine une déshydratation et un refroidissement au niveau des bronches.
En cas d’asthme insuffisamment contrôlé, les bronches sont très inflammatoires et très réactives à ces modifications liées à l’effort et se contractent brutalement : c’est la crise d’asthme.
Certains facteurs favorisent l’asthme d’effort :
- l’intensité de l’effort : un effort intense augmente le débit ventilatoire, ce qui oblique à respirer la bouche ouverte. Cette respiration buccale ne permet plus à l’air d’être réchauffé et humidifié par le nez. De plus, les allergènes ou les particules irritantes présentes dans l’air ne sont plus filtrés par le nez et arrivent directement dans les bronches, pouvant déclencher une crise.
- La durée de l’effort.
- Un air froid et sec.
- Un pic de pollution ou un pic pollinique.
- Une exposition à des facteurs déclenchants, propres à chaque personne (poussière, chlore, foin, cheval…).
Quelques mesures permettent de limiter la survenue d’un asthme d’effort :
- Un échauffement de 15 minutes, pour habituer les bronches à l’activité et à la température ambiante.
- Le port d’une écharpe devant la bouche quand il fait froid.
- Un effort physique adapté.
- Une hydratation régulière.
- Un arrêt très progressif de l’effort.
Enfin, il est indispensable d’avoir toujours sur soi son inhalateur de crise, afin de soulager rapidement les symptômes en cas de crise survenant à l’effort.
En cas d’asthme d’effort, il est important d’en parler à votre médecin traitant ou à votre pneumologue.
L’asthme d’effort peut être confirmé par des tests : le médecin traitant pourra répondre aux questions et établir un diagnostic.
Enfin, il pourra, si vous le souhaitez, vous conseiller sur les activités physiques les mieux adaptées à votre asthme et… qui vous font plaisir.
Si votre asthme est insuffisamment contrôlé, il adaptera avec vous votre .
Il pourra aussi vous prescrire un traitement préventif de l’asthme d’effort, le plus souvent, en vous proposant de prendre votre médicament de crise 10 à 15 minutes avant de débuter l’exercice.
Cet article fait partie du dossier : Asthme de l'adulte au quotidien