Asthme allergique : réduire au quotidien l'exposition aux allergènes

Lorsque l'asthme est d'origine allergique, il est indispensable d'agir au quotidien pour diminuer son exposition aux allergènes. Des substances allergènes peuvent être présentes, tant en extérieur qu'à l’intérieur d’une pièce.

L’asthme peut être déclenché par une réaction de défense excessive de l’organisme à une substance étrangère () qui est normalement bien tolérée. On parle alors d’asthme allergique

Quand une personne asthmatique rencontre l’ auquel elle est sensibilisée, ses anticorps () le reconnaissent et déclenchent une réaction allergique au niveau des bronches. C’est la crise d'asthme.

Les allergènes les plus courants à l'intérieur sont :

  • les acariens (animaux microscopiques présents dans la poussière, la literie, la moquette, etc.) ;
  • les poils d’animaux ;
  • les cafards (ou blattes ou cancrelats) ;
  • les moisissures, dans les endroits humides et mal ventilés.

Les crises d’asthme peuvent aussi être provoquées par d’autres allergènes présents par exemple dans certaines plantes d’intérieur, dans le latex (gants de ménage, semelles, préservatifs) ou dans la farine (asthme professionnel du boulanger). 

Plus rarement, elles sont déclenchées par la consommation d’un allergène alimentaire.

Une règle pour diminuer la présence des allergènes : aérez tous les jours toutes les pièces de votre maison, même s’il fait froid. Laissez l’air circuler librement, ne bouchez pas les ouvertures d’aération et nettoyez-les régulièrement. Ne surchauffez pas les pièces de vie : une température inférieure à 20 °C est préférable.

Dans la cuisine et la salle de bains

Ce sont des pièces humides. Il s’agit donc de surveiller l’apparition de moisissures. Aérez après la douche, le bain, la cuisson des aliments… Si des tâches d’humidité apparaissent, nettoyez-les à l’eau de javel, et cherchez les causes. Faites la chasse aux fuites et aux infiltrations, en sollicitant des professionnels si nécessaires, pour vérifier les installations et l’isolation.

La cuisine peut également être le refuge idéal pour des petites bêtes indésirables, et parfois allergènes, telles que les cafards ! Pour s’en débarrasser et éviter qu’ils ne reviennent, jetez vos sacs poubelles et les cartons d’emballages alimentaires (souvent contamines par des œufs de cafards) dès que possible. Privilégiez les boîtes hermétiques pour stocker vos aliments.

Dans le séjour et la chambre à coucher

Ce sont des pièces sèches, qui ne demandent pas les mêmes attentions. Cependant, n'oubliez pas de les aérer tous les jours. Si vous y faites sécher votre linge, l'humidité devient importante. Pensez à aérer encore plus pour qu'elle s'évacue.

Attention aux animaux, plantes et acariens

Si vous avez des animaux domestiques, c’est souvent dans le salon et les chambres que l’on retrouvera le plus de poils, qui peuvent parfois rendre allergique. Interdisez-leur l’accès à la chambre à coucher, pour un sommeil serein. Lavez vos animaux régulièrement ou à défaut, passez un gant humide sur leur pelage, et brossez-les à l’extérieur.

D’autres animaux peuvent devenir gênants lorsqu’on y est allergique : les acariens. Ils sont présents dans la poussière mais aussi dans les draps, les rideaux ou le canapé. Pour limiter les sources de risque :

  • utilisez un chiffon humide pour dépoussiérer les meubles ;
  • évitez autant que possible la moquette et les tapis, ainsi que les tentures et autres doubles rideaux ;
  • préférez des couettes et oreillers synthétiques ;
  • lavez les draps et les couvertures (et les peluches) régulièrement à plus de 55 °C ;
  • évitez de faire sécher votre linge dans la chambre ou le séjour.

Enfin, les plantes d’intérieur ne sont pas toutes complètement inoffensives pour vos bronches. Certaines, comme le Ficus Benjamina, peuvent déclencher des allergies. Et les pots, ainsi que la terre, sont sujets aux moisissures. Vous pouvez ainsi supprimer les bacs à réserve d’eau. Les fleurs séchées et les pots-pourris peuvent aussi être irritants.

Du fait du grand nombre d’allergènes possibles, en intérieur, il est souvent nécessaire de rechercher avec précision dans quelles circonstances surviennent les crises : le lieu, l’horaire, l’activité en cours… Si nécessaire, votre médecin peut vous proposer de réaliser un bilan allergologique.

Faire appel à un conseiller en environnement

Le médecin traitant, le pneumologue ou l’allergologue prescrit un bilan afin de déterminer les allergènes auxquels le patient est sensible. Avec ce diagnostic, le conseiller en environnement intérieur saura ce qu’il faut rechercher dans le logement.

Dans ce cadre, la visite est gratuite lorsque le conseiller est rattaché à une structure officielle : association, service d’hygiène de la ville, hôpital.

Le site Conseillers médicaux en environnement intérieur (CMEI) recense tous les conseillers en environnement intérieur qui interviennent en France.

À la saison des pollens, ceux-ci sont transportés par le vent et présents en grande quantité dans l’air extérieur. Les crises d’asthme peuvent être déclenchées par des pollens de plusieurs origines :

  • arbres (noisetiers, bouleaux, frênes, cyprès, platanes…) ;
  • (foin, avoine, seigle…) ;
  • herbes (ambroisie, oseille, plantain…)

En cas d’allergie aux pollens, vous pouvez présenter également une  rhinite allergique saisonnière souvent appelée rhume des foins. Elle peut aussi persister toute l’année. Cette rhinite risque d’aggraver votre asthme et il est important de la traiter.

Pour vous prémunir des pollens :

  • renseignez-vous sur la quantité de pollens dans l’air et les conditions météorologiques (vent, orage, etc.) ;
  • gardez les fenêtres fermées si l’air est riche en pollens (ouvrez-les de préférence tôt le matin et tard le soir) ;
  • pensez aux lunettes de soleil pour limiter le contact des pollens avec vos yeux, ainsi qu’au chapeau pour éviter qu’ils ne se déposent sur vos cheveux ;
  • évitez si possible les pique-niques lors des pics polliniques annoncés ;
  • pratiquez vos activités favorites de plein air de préférence tôt le matin ou en fin de journée ;
  • lavez vos cheveux longs au retour d’une promenade si l’air est riche en pollens et secouez vos vêtements à l’extérieur ;
  • évitez de dormir la fenêtre ouverte ;
  • ne faites pas sécher votre linge à l’extérieur en période de pic pollinique ;
  • apprenez à reconnaître les plantes auxquelles vous êtes sensible.

Vous disposez d'un jardin ? Confiez la tonte de votre pelouse à un proche. Pensez alors à fermer les portes et les fenêtres de votre logement !

En voiture :

  • essayez de garder vos vitres fermées autant que possible ;
  • si votre véhicule dispose de filtres anti-pollens, pensez à les changer régulièrement (tous les 20 000 km environ).

Suivre le calendrier des pollens

Globalement, la saison des pollens débute avec le printemps et s’étend jusqu’à la fin de l’été. Mais chaque espèce végétale a son propre calendrier. Connaître les périodes auxquelles sont dispersés les pollens qui déclenchent chez vous une réaction allergique permet d’agir efficacement, au bon moment.

Par exemple :

  • de février à mai, les pollens d’arbres entrent en action ;
  • de mai à juillet, les prennent le relais ;
  • les herbes terminent la saison, de juillet à octobre.

L’asthme professionnel est défini comme un asthme déclenché ou aggravé par une substance inhalée sur les lieux du travail : farine pour un boulanger, peinture notamment pour un peintre carrossier, colorant pour un coiffeur, poussière de bois pour un menuisier… Cet asthme est reconnu comme une maladie professionnelle par l’Assurance Maladie.

Il est important de prévenir le médecin du travail. Il peut envisager des solutions, avec vous et votre employeur. En effet, il est parfois possible de remplacer la substance en cause par une autre substance que vous tolérez. Par exemple, il est possible de remplacer les gants en latex par des gants en nitrile.

Votre poste de travail peut aussi être aménagé pour réduire votre exposition au facteur déclenchant :

  • installer un système d’aspiration des vapeurs et des poussières ;
  • adapter les méthodes de travail (par exemple en boulangerie, fariner la pâte et le matériel en utilisant le minimum de farine possible et en évitant les courants d’air) ;
  • utiliser une protection personnelle (gants, masque).

Dans le cas où de tels aménagements sont impossibles ou inefficaces, une reconversion professionnelle est à envisager.

  • Global intiative for asthma (GINA). Global Strategy for Asthma Management and Prevention (2021). Site internet :  Ginasthma. Bethesda (États-Unis), Genève (Suisse) ; 2021 [consulté le 28 janvier 2025]
  • Collège des enseignants en pneumologie. Hypersensibilité et allergies respiratoires de l'adulte. Asthme, rhinite. ECN 2018. Éditions Elsevier Masson
  • Mise à jour des recommandations (2021) pour la prise en charge et le suivi des patients asthmatiques adultes sous l'égide de la Société de pneumologie de langue française et de la Société pédiatrique de pneumologie et allergologie. Site internet : Société de pneumologie de langue française. Paris ; 2021 [consulté le 28 janvier 2025]
  • Institut national de la santé et de la recherche médicale. Asthme. Site internet : Inserm. Paris ; 2023 [consulté le 28 janvier 2025]
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