Le traitement de fond de l’asthme
Publié dans : Asthme de l'adulte : traitement et suivi médical
02 octobre 2024
Le traitement de fond permet de contrôler l’asthme : il prévient la survenue des crises, rend l’asthme compatible avec une vie normale et permet de maintenir une bonne capacité respiratoire. Pourtant plus de 6 asthmatiques sur 10 ne prennent pas régulièrement leur traitement de fond prescrit.
Le soigne la cause de l’asthme (principalement l’inflammation chronique des bronches). Il agit sur le long terme et pour qu’il soit efficace, il doit être pris tous les jours. Il permet ainsi d’éviter ou de limiter la survenue des crises.
L'objectif du traitement de fond
L’objectif du est d’obtenir un contrôle de l’asthme et de retrouver une fonction pulmonaire optimale.
Le traitement de l'asthme est déterminé par la sévérité de la maladie. Celle-ci est évaluée sur des critères cliniques (observation et interrogatoire du malade par le médecin) et fonctionnels respiratoires (résultats des épreuves fonctionnelles respiratoires ou EFR).
Un traitement de fond : pour qui ?
Selon les dernières recommandations GINA 2021, en principe, seules les personnes ayant un asthme intermittent (palier 1), avec des crises très peu fréquentes, n’ont pas besoin d’un . Tous les autres asthmatiques devraient en revanche bénéficier d'un .
Il est essentiel de faire la différence entre les deux types de traitement de l’asthme.
Le traitement de la crise d'asthme soulage rapidement les symptômes : il dilate les bronches et améliore la respiration, mais a un effet à court terme,
Le évite la survenue des crises : il soigne l’inflammation des bronches et doit être pris chaque jour pour agir au long cours.
Le bon contrôle d’un asthme est défini par :
- des symptômes absents ou minimes,
- une activité physique normale, y compris à l’effort,
- un sommeil normal,
- un nombre minimum de crises, c’est à dire ne perturbant pas la vie quotidienne,
- aucune consultation en urgence ou hospitalisation,
- une consommation nulle ou minimale de bronchodilatateurs bêta-2 mimétiques d'action rapide,
- une fonction respiratoire optimale,
- des effets indésirables des médicaments minimes ou absents.
Il est donc important de toujours prendre le traitement tel qu’il est prescrit par son médecin.
Vous ne comprenez pas à quoi sert un médicament ? Vous avez des difficultés avec votre inhalateur ? Vous craignez un effet indésirable ? Parlez-en à votre médecin et à votre pharmacien.
Témoignage de pierre, conducteur d’engins
« J’ai eu de nombreux traitements différents quand j’étais enfant. À cause de mon asthme sévère, j’étais souvent absent à l’école et fatigué, j’avais des difficultés à rattraper tous les cours. Mais en prenant mon tous les jours, mon asthme n’est plus un handicap. »
Deux principaux types de médicaments sont utilisés dans le de l'asthme.
Dans les formes graves d’asthme allergique, de nouveaux biomédicaments peuvent aussi être proposés.
Les plus utilisés sont les corticoïdes inhalés. Ils réduisent aussi la sensibilité excessive des bronches aux facteurs qui déclenchent les crises et ainsi diminuent le risque de crise sévère (exacerbation).
Il faut de 7 à 14 jours pour ressentir les premiers bienfaits. Les corticoïdes inhalés aux doses habituelles n’entraînent pas d’effets indésirables sur l’organisme. En effet, la forme inhalée permet une bonne efficacité sur l’inflammation des bronches même à des doses faibles, car elle agit directement au niveau des bronches.
D’autres médicaments agissant sur l’inflammation des bronches sont utilisés dans le traitement de l’asthme :
- les antileucotriènes (montelukast), sous forme de comprimés
- les corticoïdes oraux (comprimés), en cas d’asthme sévère non contrôlé par le traitement habituel.
Demandez conseil à votre pharmacien
Votre pharmacien peut vous accompagner dans la mise en place et le suivi de votre traitement par corticoïdes inhalés. Que ce soit votre premier traitement ou que vous soyez sous corticoïdes inhalés depuis plus longtemps, vous pouvez bénéficier de l'accompagnement du pharmacien de votre choix.
À l'occasion d'entretiens dédiés, celui-ci :
- vous accompagne dans le suivi du traitement prescrit par votre médecin ;
- vous explique la manipulation du dispositif d'inhalation ;
- vous donne des conseils pour l'application de gestes simples qui vous aident à mieux vivre avec votre traitement et votre asthme.
Si vous souhaitez bénéficier de cet accompagnement personnalisé, confidentiel et gratuit, parlez-en à votre pharmacien.
Les bronchodilatateurs sont les bêtastimulants à action prolongée : formotérol et salmétérol. Ils agissent sur le long cours en dilatant les bronches et sont toujours associés aux corticoïdes inhalés. Ils sont utilisés en deuxième intention lorsque le à base de inhalé seul n’est plus suffisant.
Certains médicaments associent les deux molécules ( et inhalé) du traitement de l’asthme (vilanterol et fluticasone par exemple).
D’autres médicaments dilatant les bronches peuvent parfois être utilisés dans le traitement de l’asthme :
- la théophylline sous forme de comprimés ;
- les anticholinergiques de longue durée d’action (tiotropium) sous forme inhalée, en cas d’asthme difficile à contrôler.
La désensibilisation aux allergènes
Dans l’asthme allergique, l’ irrite les bronches et provoque une inflammation.
Dans certains cas, votre médecin peut vous proposer une désensibilisation aux allergènes, en plus du de l’asthme. Pour atténuer ou faire disparaître vos symptômes. Ce traitement consiste à habituer progressivement l’organisme à la présence de l’. Il s’agit de déposer régulièrement un extrait de l’ sous la langue (méthode sublinguale, désormais plus utilisée que les injections).
La désensibilisation n’est possible que si les allergènes en cause ne sont pas trop nombreux. Pour être efficace, elle doit se prolonger sur une longue période (environ trois ans). Votre médecin ou votre allergologue peuvent vous renseigner à ce sujet.
Dans le cas particulier d’un asthme allergique sévère, non contrôlé par le traitement habituel de l’asthme, le pneumologue peut parfois prescrire un traitement par anti-immunoglobines E (omalizumab) en injections sous-cutanées. Celui-ci permet de bloquer la réaction allergique et ainsi d'améliorer le contrôle de l'asthme.
Asthme allergique sévère persistant
Certains types d’asthme allergique sévère (classés comme éosinophiliques), ne sont pas contrôlés par les traitements habituels.
Dans ce cas, un traitement par des biomédicaments qui sont des anticorps spécifiques (olimazumab, mépolizumab ou benralizumab) peut être prescrit. Ce traitement permet de bloquer la réaction allergique ce qui améliore le contrôle de l'asthme. Ces médicaments sont injectés par voie sous cutanée, et le traitement doit être suivi par un médecin spécialiste hospitalier.
Vous êtes asthmatique : comment bien utiliser votre inhalateur ?
Les médicaments du sont inhalés pour la plupart, ce qui leur permet d’agir directement au niveau des bronches. Il est important de bien savoir utiliser son inhalateur pour qu’une dose suffisante de médicament soit délivrée dans les bronches. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou à votre pharmacien, ils pourront vous aider à bien utiliser vos inhalateurs.
Contrôler son asthme consiste à supprimer les crises et à maintenir une qualité de vie satisfaisante malgré la maladie. Parce que votre asthme peut varier avec le temps, il est nécessaire de faire le point régulièrement avec votre médecin.
Si votre asthme n’affecte pas du tout votre vie quotidienne, on considère qu’il est bien contrôlé et vous pouvez poursuivre le même traitement. Après plusieurs mois de sans crises, votre médecin peut éventuellement diminuer votre traitement, tout en s’assurant que votre asthme reste contrôlé. Dans tous les cas, n’arrêtez pas votre traitement de vous-même sans l’avis de votre médecin.
À l’inverse, si des symptômes apparaissent, il est conseillé de contacter votre médecin pour faire le point sur vos symptômes et ajuster votre traitement. C’est le cas si vous ressentez à nouveau des symptômes nocturnes, une gêne respiratoire dans la journée plus de deux fois par semaine, une gêne dans vos activités quotidiennes ou si vous avez recours à l’utilisation plus fréquente de votre (traitement de crise), votre asthme est à nouveau mal contrôlé.
Un traitement de fond gradué en fonction des symptômes
Le traitement débute habituellement par des corticoïdes inhalés à faibles doses. S’il se révèle insuffisant au bout d’environ 3 mois, le médecin augmente les doses ou lui associe un autre médicament, le plus souvent un de longue durée d’action. En cas d’asthme difficile à contrôler, un 3ème médicament peut être prescrit.
La corticothérapie orale prolongée : indications et suivi
Certaines formes d’asthme sévère sont traitées pendant plusieurs mois par de la () sous forme de comprimés qui agit sur tout l’organisme.
La prise prolongée de en comprimés nécessite certaines précautions pour éviter ou retarder l’apparition d’effets indésirables (comme l'ostéoporose par exemple) : réduire ses apports en sel et en sucre, choisir des aliments riches en potassium, en calcium, pratiquer une activité physique régulière…
Un suivi médical régulier est nécessaire pour surveiller la maladie et l’apparition des éventuels effets secondaires du traitement.
Asthme et grossesse : bien contrôler sa maladie
Le contrôle optimal de votre asthme pendant la grossesse est le meilleur moyen de vous protéger, et de protéger votre bébé en évitant les crises.
Si vous avez besoin d’un , il est important de continuer à le prendre quotidiennement pendant la grossesse.
Pendant cette période, il est également important de surveiller vos symptômes, de dialoguer régulièrement avec votre médecin et d’adapter avec lui si besoin votre traitement médicamenteux.
Pendant cette période de de la Covid-19, il est particulièrement important que vous mainteniez, avec l’aide de votre médecin et votre pneumologue, un bon contrôle de votre asthme. Cela vous permet de limiter votre risque d’exacerbation (crise grave).
C’est le , pris tous les jours, qui permet le maintien d’un bon contrôle de l’asthme. Passage en revue des médicaments de fond de l’asthme et réponses aux craintes par rapport au risque d’infection de la Covid-19.
Corticoïde inhalé seul ou en association (béclométasone, budésonide, fluticasone, ciclésonide, mométasone)
C’est le médicament de référence pour contrôler l’asthme. Il permet de réduire l’inflammation au niveau des bronches, les rendant moins sensibles aux facteurs déclenchant les crises d’asthme, comme les virus.
Ce n’est pas un « anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS, médicament soignant l’inflammation par un mécanisme d’action différent de celui des corticoïdes) » : il n’est donc pas associé à des formes graves de la Covid.
Bronchodilatateur de longue durée d’action inhalé (salmétérol, formétérol, vilantérol)
Ce médicament est parfois nécessaire pour contrôler un asthme modéré à sévère, en plus d’un traitement par inhalé. Il dilate de façon durable les bronches et permet de mieux respirer.
Pour autant, pas d’inquiétude, il ne favorise pas la pénétration des virus dans les bronches.
Antileucotriène en comprimés (montelukast)
Il a une action anti-inflammatoire au niveau des bronches, moins importante que celle des corticoïdes inhalés.
Il ne bloque pas les voies de défense de l’organisme contre les infections virales.
Anticholinergique de longue durée d’action (tiotropium bromure)
Ce médicament est réservé aux asthmes sévères. Il dilate durablement les bronches.
Pour autant, il ne favorise pas la pénétration des virus dans les bronches.
Biothérapie en injections (omalizumab, mepolizumab, benralizumab, reslizumab)
Ce traitement par biothérapie est réservé à certains asthmes sévères. Il diminue l’inflammation au niveau des bronches.
Pour autant, il ne diminue pas les défenses contre les infections virales.
En conclusion : tous les médicaments prescrits par votre médecin doivent être poursuivis sans crainte par rapport à la Covid-19. N’hésitez-pas à en discuter avec votre médecin ou votre pharmacien.
- Global intiative for asthma (GINA). Global Strategy for Asthma Management and Prevention. (2021). Site internet Ginasthma. Bethesda (Etats-Unis), Genève (Suisse) ; 2021 [consulté le 5 janvier 2022]
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Cet article fait partie du dossier : Asthme de l'adulte : traitement et suivi médical
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- Le diagnostic et la prise en charge de l’asthme
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