Le diagnostic de l’asthme de l'adulte

En cas de symptômes évoquant un asthme, le médecin traitant réalise un premier bilan médical. Il prescrit une mesure du souffle pour confirmer le diagnostic d’asthme.

Aujourd’hui encore, de nombreux asthmes ne sont pas diagnostiqués. Une consultation chez son médecin traitant est recommandée en cas de toux sèche persistante, d’essoufflement, de sifflements respiratoires, de sensation d’oppression dans la poitrine, de réveils nocturnes ou de limitation dans les activités liées à des gênes respiratoires.

Le médecin traitant effectue un premier bilan médical qui permet de faire le point sur :

Comment aider votre médecin à identifier les facteurs qui déclenchent vos crises d’asthme ?

Vous pouvez essayer d’identifier ceux auxquels vous êtes sensible en notant les circonstances dans lesquelles vos crises d'asthme se déclenchent :

  • l’activité que vous exerciez alors ;
  • le lieu où votre crise s’est déclenchée ;
  • les conditions météorologiques ;
  • la présence d'un allergène ;
  • le mois de l’année, etc.

Ces éléments aident votre médecin à poser son diagnostic.

Pour confirmer le diagnostic puis suivre l’asthme, des tests respiratoires sont réalisés : les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR). Ils fournissent une évaluation précise du souffle.

Plusieurs types d’explorations fonctionnelles respiratoires permettent de mesurer le souffle. Ils sont réalisés par un pneumologue ou un allergologue, à son cabinet ou dans un laboratoire spécialisé.

L’interprétation des résultats des EFR se base sur la comparaison des valeurs obtenues à des valeurs définies pour une personne sans maladie respiratoire au profil identique (même âge, sexe et taille).

La spirométrie

Examen de base pour évaluer la fonction respiratoire chez une personne asthmatique, il est le plus pratiqué.

La spirométrie est rapide et non douloureuse. Elle aide au diagnostic d’asthme en montrant qu’il existe une obstruction des bronches qui diminue sous traitement d’action rapide (traitement de la crise).

La spirométrie consiste à mesurer, pendant plusieurs respirations, la quantité d’air que peuvent contenir les poumons (volume) et celle que le patient est capable d’inspirer ou de souffler en un temps donné (débit). Le patient respire uniquement par la bouche (parfois aidé par le port d’un pince-nez) à travers l’embout d’un tuyau relié à l’appareil de mesure, le spiromètre.

Le test de réversibilité au cours de la spirométrie

La spirométrie est répétée après inhalation d’un d’action rapide, qui permet d’ouvrir les bronches et de faciliter le passage de l’air dans les poumons. Sous , les volumes respiratoires sont améliorés. C’est le test de réversibilité.

La pléthysmographie

Cet examen permet une évaluation plus complète des capacités respiratoires. Totalement indolore, la pléthysmographie se déroule dans une cabine vitrée où le patient est assis et souffle dans un embout comme dans un spiromètre.

Le test de provocation bronchique (ou hyperréactivité bronchique non spécifique)

Rarement, un test de provocation bronchique est réalisé, lorsqu’une personne présente des symptômes évoquant un asthme, mais que les résultats de la spirométrie (ou la pléthysmographie) sont normaux.

Ce test évalue le degré de réactivité des bronches. Le patient inhale des substances comme l' ou la méthacholine qui font réagir les bronches et provoquent une crise d’asthme.

Définir le phénotype de l’asthme permet de compléter le diagnostic et mieux orienter la prise en charge.

L’asthme peut être déclenché par de multiples facteurs liés à l’environnement (fumée de tabac, pollution, produits irritants...), ou à l’allergie. Chaque personne asthmatique est singulière selon son type d’inflammation bronchique. Mieux décrire son asthme permet d’identifier cer­tains points clés et de mieux orienter la prise en charge.

La recherche d'une allergie respiratoire

Le bilan allergologique est important car il permet d'éviter les allergènes identifiés, d'envisager une désensibilisation dans les formes d’asthme peu sévères ou une dans les formes sévères.

Déterminer l’âge de début de l’asthme 

Un asthme qui débute dans l’enfance est souvent lié à l’allergie respiratoire.

Faire des tests cutanés aux pneumallergènes : les prick-tests

Les tests cutanés aux pneumallergènes recherchent des allergies à de multiples allergènes :

  • pollens ;
  • et herbacées ;
  • phanères d'animaux ;
  • moisissures.

Si une allergie alimentaire est suspectée, des trophallergènes sont testés.

Prise de sang pour doser les spécifiques aux allergènes en cas de doute sur les résultats du prick-test.

La recherche d'un asthme éosinophilique

Une éosinophilie est recherchée dans la numération formule sanguine par prise de sang chez les asthmatiques présentant un asthme sévère.

La présence d’une éosinophilie sanguine permet d’identifier un phénotype d'asthme particulier dit « T2 » qui donne accès aux personnes à des traitements spécifiques par biothérapie.

Identifier des comorbidités 

Les personnes obèses ont un asthme plus difficile à contrôler, avec une consom­mation de traitements de crise et de corticoïdes plus importante. La perte de poids peut améliorer l’asthme et doit donc être intégrée à la stratégie thérapeutique, tout comme l’activité physique.

Le syndrome d’apnées obstruc­tives du sommeil (SAOS) est fré­quent en cas d’asthme non contrôlé. Il doit donc être recherché de façon systématique et traité selon les re­commandations habituelles.

Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est très fréquent chez les personnes asthmatiques, toutefois son traitement ne semble pas avoir un impact sur le contrôle de la maladie. Actuellement, il est admis de ne traiter que les formes de RGO symptomatiques et de ne pas faire de traitement d’épreuve systéma­tique en l’absence de symptômes, en cas d’asthme non contrôlé.

Comme dans nombre de maladies chroniques, les symptômes d’an­xiété et les troubles dépressifs peuvent être présents, et être associés à un moins bon contrôle de l’asthme. Ils doivent donc être dépistés et traités activement.

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  • Institut national de la santé et de la recherche médicale. Asthme. Site internet : Inserm. Paris ; 2023 [consulté le 28 janvier 2025]
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