Asthme de l'adulte : quel suivi médical ?
Publié dans : Asthme de l'adulte
29 janvier 2025
Un suivi médical régulier et des mesures du souffle permettent de mieux contrôler son asthme et de préserver sa qualité de vie. Médecin traitant, pneumologue, pharmacien… participent à ce suivi.
L’objectif du traitement de l’asthme est le contrôle de la maladie, c’est-à-dire l’absence de gêne respiratoire et de limitation des activités.
Le contrôle de l’asthme est évalué à l’aide des critères cliniques suivants.
- Avez-vous des symptômes dans la journée (essoufflement, toux sèche, respiration sifflante, sensation d’oppression dans la poitrine) et, si oui, quelle est leur fréquence (plus de deux fois par semaine) ?
- Avez-vous des réveils nocturnes en lien avec l’asthme ?
- Votre asthme retentit-il sur votre vie quotidienne (entrave dans les activités quotidiennes) ?
- Êtes-vous obligé de recourir aux traitements de la crise (plus de deux fois par semaine) ?
L’interprétation des résultats conduit à évaluer si votre asthme est :
- bien contrôlé, si aucun de ces critères n’est présent ;
- partiellement contrôlé, si un ou 2 critères sont présents ;
- non contrôlé, si 3 ou 4 de ces critères sont présents.
Compte tenu de l’évolution de la maladie variable dans le temps avec l’apparition de symptômes parfois imprévisibles, il est important de :
- dialoguer régulièrement avec son médecin ;
- surveiller soi-même les symptômes de son asthme entre deux consultations.
Pour ce faire, des questionnaires existent pour aider la personne asthmatique dans cette démarche. Ces outils évaluant le contrôle de l’asthme sur des périodes de 7 jours à 4 semaines, sont :
- le test de contrôle de l’asthme (ACT - Asthma control test) ;
- l’évaluation du contrôle de l’asthme (ACQ - Asthma control questionnaire) ;
- le questionnaire d’évaluation de la thérapeutique asthmatique (ATAQ - Asthma therapy assessment questionnaire).
Votre médecin peut vous aider à choisir votre questionnaire.
Les résultats de ce test de contrôle permettent d’ouvrir le dialogue avec son médecin. En présence d’un asthme partiellement ou non contrôlé, il recherchera l’exposition à un facteur favorisant ou une difficulté avec la prise de son traitement et pourra réajuster le traitement si besoin.
L'évaluation rapide du contrôle de l'asthme repose sur la fréquence des symptômes ressentis lors des 4 dernières semaines : toux, essoufflement, oppression thoracique, respiration sifflante. Or, certaines personnes asthmatiques ne ressentent pas de symptômes ou s’y sont habitués et ne les remarquent plus.
C'est pourquoi, il est important de surveiller son souffle, grâce à deux méthodes mises à disposition : les épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) et le débimètre de pointe.
Les épreuves fonctionnelles respiratoires
Les explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) fournissent une évaluation précise du souffle, en mesurant la capacité respiratoire. Cet examen indolore est réalisé le plus souvent par spirométrie. Il évalue le niveau d’obstruction des bronches et permet au médecin d’adapter, si besoin, le .
Pour la surveillance de l’asthme, il est recommandé de passer des EFR tous les ans, voire plus souvent si la maladie est sévère.
Dans le suivi de l’asthme, l’EFR permet de vérifier si le traitement médicamenteux est suffisant pour contrôler l’asthme. Il est donc important de ne pas arrêter son traitement avant de réaliser cet examen.
Les EFR permettent aussi de détecter tout signe d’aggravation. Elles sont utiles même si la personne asthmatique se sent bien.
Les EFR sont réalisées par un pneumologue ou un allergologue, en cabinet ou dans un laboratoire spécialisé. La spirométrie est l’examen le plus pratiqué mais peut être remplacée par la pléthysmographie, qui permet une évaluation plus complète des capacités respiratoires.
Pour un premier examen, votre médecin traitant doit rédiger un courrier à l’attention du spécialiste pour expliquer votre situation. Vous pourrez ensuite prendre les rendez-vous suivants directement.
Le résultat des EFR conduit le médecin à un éventuel ajustement du traitement.
Qu’est-ce qu’un débitmètre de pointe ?
Le débitmètre de pointe (ou peak flow) est un petit appareil portable que vous utilisez vous-même et qui mesure la vitesse maximale du souffle (débit expiratoire de pointe, exprimé en litre par minute) lors d’une expiration forcée et évalue ainsi le degré d’obstruction des bronches.
Il existe deux types d’appareil : manuel ou électronique.
Dans quelle situation utiliser le débitmètre de pointe (ou peak flow) ?
C’est le médecin traitant ou le pneumologue ou l’allergologue qui propose l’auto-surveillance du débit expiratoire de pointe chez certains patients ou dans certaines situations.
Les principales indications à l’utilisation d’un débitmètre de pointe sont :
- le suivi de l’évolution de la maladie, notamment en cas d’asthme sévère ou chez des personnes asthmatiques percevant mal leurs symptômes ;
- un changement de traitement ;
- le suivi après une crise grave (exacerbation) ;
- le suivi dans des périodes plus à risque de mauvais contrôle de l’asthme (période des pollens en cas d’allergie, grossesse…)
Comment l’utiliser ?
- Mettez-vous debout ou assis. En cas d’appareil manuel, mettez le curseur en bas de la graduation.
- Tenez le débitmètre horizontalement et videz vos poumons.
- Prenez une inspiration profonde et maximale, bouche ouverte.
- Serrez les lèvres autour de l’embout et soufflez le plus fort et le plus vite possible, en une fois.
Il est important de réaliser cette mesure 3 fois de suite et de noter la meilleure valeur.
Ces mesures sont réalisées le matin et le soir, avant la prise du traitement, pendant toute la période de surveillance demandée par le médecin.
N’hésitez-pas à demander à votre médecin ou votre pharmacien des conseils pour la bonne utilisation de votre débitmètre de pointe.
Comment interpréter ces mesures ?
Les mesures de suivi du débit expiratoire de pointe (DEP) sont comparées à une valeur de référence :
- soit une valeur théorique (sujet sain de même âge, sexe et taille) ;
- soit, de préférence, au DEP personnel qui est la mesure de son DEP pendant une période de bon contrôle de son asthme.
L’interprétation des résultats de DEP suivi/valeur de référence est la suivante :
- entre 80 et 100 % : la fonction respiratoire est normale et le traitement adapté ;
- entre 60 et 79 % : la fonction respiratoire est altérée et une consultation chez le médecin est nécessaire pour adapter la prise en charge ;
- <60 % : la fonction respiratoire est très altérée, nécessitant un avis médical rapide pour une prise en charge immédiate.
L’évaluation de votre souffle avec le Soufflotest
Initié par la Fondation du Souffle, ce test de 5 minutes vous permet de faire le point sur votre mode de vie et ses effets sur votre santé respiratoire. Vous pourrez répondre à des questions portant sur vous et votre environnement de vie (domicile, lieu de travail, moyen de transport, possession d’animaux,…), l’état de votre souffle, vos éventuelles allergies, votre rapport au tabac ou encore votre niveau d’activité physique. Rendez-vous sur le site dédié !
Un lien de confiance avec son médecin traitant et son pneumologue
Le lien avec son médecin traitant est important. Ces quelques conseils permettent de mieux suivre son asthme et son évolution.
Concernant les consultations et les examens :
- Respecter le rythme des consultations.
- Faire l’ensemble des examens demandés par son médecin.
- Préparer ses consultations en évaluant le contrôle de son asthme à l’aide d’un questionnaire et en listant les questions et les points à aborder (ex. : survenue d’une crise dans des circonstances non identifiées auparavant) avec le médecin.
Pour diverses raisons, la personne asthmatique peut être amenée à consulter d’autres professionnels de santé. Il est nécessaire de les informer de son asthme et du traitement inhérent.
Bien suivre son traitement contre l'asthme
Une bonne prise en charge de l’asthme passe aussi par le traitement qui demande plusieurs précautions :
- Utiliser correctement les différents inhalateurs utilisés pour son traitement.
- En cas de prescription d’un traitement de fond, le prendre quotidiennement, sans exception. C’est sa prise quotidienne qui soigne le mécanisme de l’asthme et permet d’éviter les crises.
- Ne pas avoir recours à l'automédication sans en parler à son pharmacien, en raison des interactions possibles avec votre traitement de l'asthme.
- Consulter son médecin en cas de doute sur un effet indésirable dû aux médicaments.
Qu'est-ce que l'observance ?
L’observance, c’est prendre régulièrement ses médicaments et connaitre le plan d’action pour savoir comment réagir quand l’asthme va moins bien. Pour cela il faut avoir une bonne compréhension de son asthme et de son traitement.
Adapter son mode de vie quand on est asthmatique
Vie professionnelle, sorties, loisirs… Toutes les affaires courantes sont facilitées si l’asthme est contrôlé. Sans symptôme, la vie est plus sereine, sans avoir à craindre la survenue d’une crise d’asthme. Les bénéfices sont nombreux et concrets : courir pour attraper le bus, accepter sans appréhension une balade à vélo, grimper des escaliers quatre à quatre, limiter ses absences au travail, profiter d’un sommeil réparateur, etc.
Pour une vie sereine, il est nécessaire de connaître son asthme et les facteurs déclenchants.
Pour connaître son asthme :
- Apprendre à reconnaître les signes annonciateurs de ses crises d’asthme, pour agir rapidement.
- Savoir identifier le niveau de contrôle de son asthme en utilisant l’un des questionnaires (ACT, ACQ ou AnTAQ). Les réponses aideront le médecin à adapter le traitement.
Et les facteurs favorisants :
- Identifier les facteurs qui favorisent la survenue des crises d’asthme (allergie, pollution, stress, etc.)
- Limiter si possible l’exposition aux facteurs favorisant les crises d'asthme.
Au quotidien, il est nécessaire d’adapter son mode de vie. Apprendre à gérer son stress et les situations riches en émotions qui peuvent déclencher des crises ; se décontracter en pratiquant une activité physique adaptée, se détendre en famille, avec des amis…
- Pour les fumeurs : essayer d'arrêter de fumer car cela aggrave l’asthme.
- Ne pas s’exposer au tabagisme passif.
- Pour les personnes en surpoids, l’asthme peut être plus difficile à contrôler. Adapter des conseils nutritionnels pour une alimentation équilibrée.
- Pratiquer une activité physique est possible et bénéfique pour toutes personnes asthmatiques. Le choix de l’activité peut se faire avec son médecin traitant.
- En cas de grossesse, la poursuite du traitement de l’asthme et un suivi attentif sont nécessaires.
- L’asthme peut perturber la vie professionnelle. Il est important alors de s’entretenir avec son médecin traitant ou le médecin du travail sur son activité professionnelle.
Des aides au quotidien
Pour vous aider dans la prise en charge quotidienne de votre asthme, différentes offres existent près de chez vous :