Le traitement de l’artérite (artériopathie oblitérante) des membres inférieurs
Les objectifs du traitement de l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs
Le traitement de l’ des membres inférieurs (ou artériopathie oblitérante des membres inférieurs) poursuit plusieurs objectifs :
- soulager la personne en diminuant ses douleurs ;
- améliorer sa possibilité de marche (augmenter la distance parcourue sans gêne et sans être obligé de s’arrêter) ;
- prévenir la survenue de complications ;
- améliorer la qualité de vie au quotidien ;
- freiner l'évolution de la maladie athéromateuse.
La prise en charge est coordonnée par le médecin traitant, qui collabore selon les cas avec un cardiologue, un chirurgien vasculaire, etc.
Le choix du traitement dépend du stade (ou sévérité) de la maladie, c’est-à-dire de son degré d’évolution :
- un traitement médical est indispensable, quelle que soit l’avancée de l’artérite ;
- la chirurgie est proposée d’emblée lorsque l'artériopathie est évoluée, et plus tôt dans l'évolution de la maladie si le traitement médical, bien conduit pendant 3 mois, est inefficace.
Le traitement médical de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs
Il comprend plusieurs aspects.
Agir sur les facteurs de risque cardiovasculaire
Modifier son mode de vie
Au quotidien, il est important de :
- respecter des règles hygiéno–diététiques en cas de surpoids ou d’obésité,
- pratiquer d'une activité physique adaptée et lutte contre la sédentarité,
- arrêter totalement et définitivement de fumer.
Prendre des médicaments
Le traitement comporte :
- des médicaments antidiabétiques, si besoin, de façon à bien équilibrer le diabète,
- une statine (même en l'absence d'anomalies du bilan lipidique et d'augmentation du cholestérol) pour prévenir le risque cardiovasculaire,
- un antagoniste de l'angiotensine II (telmisartan) pour maintenir une tension artérielle basse, que l' soit responsable de symptômes ou non.
Empêcher la formation de caillots sanguins dans les artères
Pour prévenir les complications dues à la formation d'un caillot sanguin au nioveau d'une plaque d', un traitement antiagrégant plaquettaire est prescrit :
- acide acétylsalicylique (aspirine) à petites doses,
- clopidogrel en cas de contre–indication à l’aspirine.
Se rééduquer à l'effort
Dans certaines situations, le médecin conseille aussi une rééducation dite "de reconditionnement à l’effort", avec prise en charge par une équipe pluridisciplinaire (médecin rééducateur, cardiologue, kinésithérapeute, nutritionniste, tabacologue, etc., soit en ambulatoire (hospitalisation de jour, sans hébergement de nuit), soit en hospitalisation de plusieurs jours.
Le traitement chirurgical de l’artérite des membres inférieurs
Le traitement chirurgical de l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs peut faire intervenir diverses techniques, dont le choix dépend de :
- l’endroit lésé au niveau artériel ;
- la sévérité des lésions artérielles ;
- l’état de santé général du patient.
La chirurgie de revascularisation comprend ainsi 3 types d’interventions.
L' : dilater l'artère et poser un si nécessaire
L’angioplastie est pratiquée sous anesthésie locale par un chirurgien vasculaire, un cardiologue ou un radiologue dit « interventionnel ». Elle consiste à dilater l’artère au niveau de la plaque d’ grâce à un ballonnet gonflable monté sur une sonde, que l’on fait passer par l’artère fémorale (au pli de l’aine) jusqu'au siège des lésions.
Souvent, au niveau de l'obstruction, on pose aussi une endoprothèse (ou stent) : ce petit ressort grillagé sert à maintenir l’artère suffisamment ouverte pour rétablir la circulation sanguine. Certains stents, dits « actifs », libèrent un produit visant à limiter les risques de récidive ou resténose (concernant 30 % des cas dans les 3 à 12 mois après l’opération).
L’endartériectomie
L’endartériectomie (ou thromboendartériectomie) permet d’enlever la plaque d’athérome. Pratiquée sous anesthésie générale par un chirurgien vasculaire, elle concerne uniquement les artères de moyen à gros calibre (iliaque, fémorale).
Le pontage artériel
Le pontage consiste à mettre en place une dérivation de l’artère pour court–circuiter la zone obstruée, afin de rétablir l’apport de sang aux tissus en aval. Pour cela, le chirurgien vasculaire utilise, selon les cas, une veine de la jambe (la veine saphène) ou une prothèse synthétique.
Prado, le service de retour à domicile
En cas d’hospitalisation pour chirurgie, l'Assurance Maladie peut vous accompagner pour préparer au mieux votre retour à domicile. Avec Prado, un conseiller de l’Assurance Maladie vous rend visite pendant votre hospitalisation pour planifier les premiers rendez-vous, dont vous aurez besoin après votre sortie, auprès des professionnels de santé de ville.
Ce conseiller peut également faciliter vos démarches administratives
La sympathectomie lombaire
Lorsqu’une chirurgie de revascularisation (destinée à rétablir la circulation sanguine) est contre-indiquée, on peut avoir recours à la sympathectomie lombaire.
Cette opération consiste à sectionner le nerf sympathique (qui agit sur le tonus des vaisseaux), ce qui permet de dilater les artères. Elle se déroule généralement par vidéoscopie : le chirurgien suit ses propres gestes sur un écran grâce à une mini–caméra introduite dans l’ à travers de petites incisions. Plus rarement, le nerf est détruit par une technique chimique (injection d’alcool ou de phénol).
- Collège national des enseignants de cardiologie. Société française de cardiologie. Artériopathie oblitérante de l'aorte, des artères viscérales et des membres inférieurs. ECN 2019. Éditions Elsevier Masson. Issy-les-Moulineaux (France)
- Haute Autorité de santé (HAS). Guide affection longue durée – Artériopathie oblitérante des membres inférieurs. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2007 [consulté le 8 juin 2021]
- Haute Autorité de santé (HAS). Actes et prestations – Affection de longue durée – Artériopathie oblitérante des membres inférieurs. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2018 [consulté le 8 juin 2021]
- Haute Autorité de santé (HAS) – ANSM. Recommandation : Bon usage des agents antiplaquettaires. Site internet : Ansm. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2012 [consulté le 8 juin 2021]