Le traitement de l’artérite (artériopathie oblitérante) des membres inférieurs
Publié dans : Artériopathie oblitérante (artérite) des membres inférieurs
26 août 2024
En cas d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, il est essentiel de limiter le risque cardiovasculaire (arrêt du tabac, traitement d’un éventuel diabète, etc.) Des médicaments sont prescrits pour éviter les complications. Une intervention chirurgicale de revascularisation peut être nécessaire.
Le traitement de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs poursuit plusieurs objectifs :
- soulager la personne en diminuant ses douleurs, améliorer sa possibilité de marche (augmenter la distance parcourue sans gêne) et sa qualité de vie au quotidien ;
- prévenir la survenue de complications et freiner l'évolution de la maladie athéromateuse.
La prise en charge est coordonnée par le médecin traitant, qui collabore selon les cas avec un cardiologue, un chirurgien vasculaire, etc.
Le choix du traitement dépend du stade (ou sévérité) de la maladie, c’est-à-dire de son degré d’évolution :
- un traitement médical est indispensable, quelle que soit l’avancée de l’ ;
- la chirurgie est proposée d’emblée lorsque l'artériopathie est évoluée, et plus tôt dans l'évolution de la maladie si le traitement médical, bien conduit pendant 3 mois, est inefficace.
Il comprend plusieurs aspects.
Agir sur les facteurs de risque cardiovasculaire
Modifier son mode de vie
Au quotidien, il est important de :
- adopter une alimentation saine et équilibrée selon les conseils de son médecin ;
- agir contre le surpoids ou d’obésité ;
- pratiquer d'une activité physique adaptée et lutter contre la sédentarité ;
- arrêter totalement et définitivement de fumer.
Activité physique
L'activité physique fait partie du traitement de l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs.
Votre médecin vous guide dans le choix et vous prescrit une activité physique adaptée à vos capacités et limites.
Prendre des médicaments
Le traitement comporte :
- une statine (atorvastatine, fluvastatine, etc.), même en l'absence d'anomalies du bilan lipidique et d'augmentation du cholestérol pour prévenir le risque cardiovasculaire. D'autres médicaments hypolipémiants peuvent être ajoutés si cas d'anomalies du cholestérol ou des triglycérides sanguins ;
- un inhibiteur de l'enzyme de conversion (captopril, énalapril, lisinopril, ramipril, etc.) ou un antagoniste de l'angiotensine II (telmisartan) pour maintenir une tension artérielle basse ;
- si la personne est diabétique, des médicaments antidiabétiques, de façon à bien équilibrer le diabète.
Empêcher la formation de caillots sanguins dans les artères
Pour prévenir les complications dues à la formation d'un caillot sanguin au niveau d'une plaque d', un traitement antiagrégant plaquettaire est prescrit :
- acide acétylsalicylique (aspirine) à petites doses ;
- ou clopidogrel.
Se rééduquer à l'effort
Dans certaines situations, le médecin conseille aussi une rééducation cardiovasculaire dite de reconditionnement à l’effort, avec prise en charge par une équipe pluridisciplinaire (médecin rééducateur, cardiologue, kinésithérapeute, nutritionniste, tabacologue, etc., soit en ambulatoire (hospitalisation de jour, sans hébergement de nuit), soit en hospitalisation de plusieurs jours.
Traiter les plaies cutanées et ulcères des jambes
En présence d'une plaie, des soins locaux infirmiers et pansements sont prescrits. Le traitement médical est adapté.
Le traitement chirurgical de l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs peut faire intervenir diverses techniques, dont le choix dépend de :
- l’endroit lésé au niveau artériel ;
- la sévérité des lésions artérielles ;
- l’état de santé général du patient.
La chirurgie de revascularisation comprend ainsi 3 types d’interventions.
L' : dilater l'artère et poser un si nécessaire
L’ est pratiquée sous anesthésie locale par un chirurgien vasculaire, un cardiologue ou un radiologue interventionnel. Elle consiste à dilater l’artère au niveau de la plaque d’ grâce à un ballonnet gonflable monté sur une sonde, que l’on fait passer par l’artère fémorale (au pli de l’aine) jusqu'au siège des lésions.
Souvent, au niveau de l'obstruction, on pose aussi une endoprothèse (ou ) : ce petit ressort grillagé sert à maintenir l’artère suffisamment ouverte pour rétablir la circulation sanguine. Certains stents, dits actifs, libèrent un produit visant à limiter les risques de récidive ou resténose. En effet, la récidive de concerne 30 % des cas dans les 3 à 12 mois après l’opération.
L’endartériectomie
L’endartériectomie (ou thromboendartériectomie) permet d’enlever la plaque d’. Pratiquée sous anesthésie générale par un chirurgien vasculaire, elle concerne uniquement les artères de moyen à gros calibre (iliaque, fémorale).
Le pontage artériel
Le pontage consiste à mettre en place une dérivation de l’artère pour court–circuiter la zone obstruée, afin de rétablir l’apport de sang aux tissus en aval. Pour cela, le chirurgien vasculaire utilise, selon les cas, une veine de la jambe (la veine saphène) ou une prothèse synthétique.
Prado, le service de retour à domicile
En cas d’hospitalisation pour chirurgie, l'Assurance Maladie peut vous accompagner pour préparer au mieux votre retour à domicile. Avec Prado, un conseiller de l’Assurance Maladie vous rend visite pendant votre hospitalisation pour planifier les premiers rendez-vous, dont vous aurez besoin après votre sortie, auprès des professionnels de santé de ville.
Ce conseiller peut également faciliter vos démarches administratives
La sympathectomie lombaire
Lorsqu’une chirurgie de revascularisation (destinée à rétablir la circulation sanguine) est contre-indiquée, on peut avoir recours à la sympathectomie lombaire.
Cette opération consiste à sectionner le nerf sympathique (qui agit sur le tonus des vaisseaux), ce qui permet de dilater les artères. Elle se déroule généralement par vidéoscopie : le chirurgien suit ses propres gestes sur un écran grâce à une mini–caméra introduite dans l’ à travers de petites incisions. Plus rarement, le nerf est détruit par une technique chimique (injection d’alcool ou de phénol).
- Collège national des enseignants de cardiologie. Société française de cardiologie. Artériopathie oblitérante de l'aorte, des artères viscérales et des membres inférieurs. ECN 2019. Éditions Elsevier Masson. Issy-les-Moulineaux (France)
- Fédération Française de Cardiologie. L'artériopathie oblitérante. Site internet : FFC. Paris ; 2021 [consulté le 23 août 2024]
- Haute Autorité de santé (HAS). Artériopathie oblitérante des membres inférieurs. L'activité physique pour votre santé. Site internet : HAS. Saint–Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 26 août 2024]
- Haute Autorité de santé (HAS) – ANSM. Recommandation : Bon usage des agents antiplaquettaires. Site internet : Ansm. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2012 [consulté le 26 août 2024]
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