Vivre avec une artérite des membres inférieurs
Publié dans : Artériopathie oblitérante (artérite) des membres inférieurs
26 août 2024
En cas d’artérite des membres inférieurs, des examens de suivi sont prévus régulièrement. Pour éviter une aggravation de la maladie, veillez à respecter les prescriptions médicales et conservez un mode de vie sain. Si vous devez être opéré, un arrêt de travail vous est prescrit.
Artériopathie oblitérante des membres inférieurs : les consultations et examens de surveillance
Pour suivre l’évolution de votre artériopathie oblitérante des membres inférieurs (ou des membres inférieurs) et contrôler l’efficacité du traitement prescrit, certains examens doivent être réalisés régulièrement :
- une consultation médicale avec palpation des pouls et mesure de l’index de pression systolique (IPS) ;
- un électrocardiogramme de repos (enregistrement de l’activité électrique du cœur au repos) ;
- une prise de sang pour évaluer la fonction rénale, une glycémie à jeun et un bilan lipidique ;
- un examen des urines à la recherche d’une protéinurie (présence de protéines dans les urines) afin de surveiller le fonctionnement des reins.
En fonction de l’évolution de l’ ou dans le cadre du suivi de l’athérosclérose, d’autres examens peuvent être recommandés :
- un écho-doppler artériel des membres inférieurs ou d'autres artères (cou...) ;
- un écho-doppler cardiaque.
Par ailleurs, après une opération chirurgicale de revascularisation, un suivi rapproché (examen clinique et écho- artériel des membres inférieurs) est programmé 1, 3, 6 et 12 mois après l’intervention et par la suite, tous les ans. Cela permet de détecter au plus tôt une éventuelle resténose (récidive de rétrécissement de l’artère).
Votre médecin met à jour vos vaccinations
Les troubles trophiques (plaies de la peau, ulcère, ...) liés à l’ischémie chronique des membres accentuent le risque d’infection. C’est pourquoi il est fortement recommandé de mettre à jour votre vaccination contre le tétanos. Parlez–en avec votre médecin.
Comment contribuer au bon déroulement de son suivi ?
Pour participer à votre surveillance médicale, essayez d’appliquer les conseils suivants.
Ne pas oublier ses bilans et consulter en cas de problème nouveau
Respectez le rythme préconisé des consultations et examens.
Posez toutes vos questions à votre médecin traitant, et n’hésitez pas à les noter entre deux consultations.
Apprenez à reconnaître les signes d'aggravation ou de complication de l’ des membres inférieurs. Devant tout symptôme inhabituel ou nouveau qui vous inquiète, avertissez sans délai votre médecin.
Être attentif à son traitement
Ne le modifiez pas et ne l'arrêtez pas sans avis médical.
Faites–vous expliquer les objectifs et bénéfices de vos traitements, et signalez à votre médecin tout effet secondaire. Il pourra chercher avec vous comment l’atténuer ou le prévenir.
Indiquez à chaque professionnel de santé que vous prenez un traitement contre l’.
Modifier son mode de vie
Suivez les recommandations de votre médecin sur :
- l'hygiène de vie à adopter,
- la suppression des facteurs de risque cardiovasculaire,
- l'adaptation de votre lieu de vie ou poste de travail, si nécessaire,
- les activités sportives qui vous sont autorisées.
Pour bien vivre au quotidien, adoptez de nouvelles habitudes.
Une bonne hygiène de vie pour diminuer le risque cardiovasculaire
Une bonne hygiène de vie permet de lutter contre les facteurs responsables de la survenue et de l’aggravation de l’ des membres inférieurs :
- Arrêtez totalement et définitivement le tabac, même si vous suivez un traitement médical ou après une opération chirurgicale.
- Adoptez une alimentation équilibrée.
- Perdez du poids si nécessaire.
- Prenez soin de vos pieds et surveillez-les. Signalez à votre médecin l'apparition de toute plaie.
Artériopathie des membres inférieurs et importance de l'activité physique
Une activité physique adaptée à vos capacités et à vos limites est bénéfique pour votre santé et elle fait partie du traitement : en effet, l'activité physique améliore l'état de vos artères (elle ralentit le développement des plaques d'), augmente l'irrigation sanguine des muscles et en conséquence, la force musculaire et l'endurance.
Par ailleurs, l'activité physique augmente le bien-être.
Avant de commencer une activité physique, parlez-en à votre médecin. Il demandera, si nécessaire, un bilan, vous expliquera quelles activités physiques pratiquer.
Si besoin, il vous orientera vers une structure d'activité physique adaptée dans laquelle des professionnels élaboreront pour vous un programme personnalisé d'activité physique.
Pour augmenter progressivement son activité physique, le plus simple est de modifier son quotidien :
- jardinez, faites du ménage, déplacez-vous à pied. Pratiquez la marche pour vous déplacer : 30 minutes par jour au minimum, sans atteindre le seuil de la douleur. Cela vous permettra de lutter contre la sédentarité et d’améliorer votre périmètre de marche ;
- après avis médical, faites du vélo, de la gymnastique, des séances de renforcement musculaire, 2 à 3 séances de 30 minutes par semaine.
Tout en étant actif, surveillez votre corps. Cessez votre activité physique et consultez si certains symptômes apparaissent :
- des plaies sur les jambes, qui cicatrisent pas ;
- des douleurs inhabituelles dans les jambes ;
- des douleurs dans la poitrine, un malaise, un essoufflement anormal ;
- des palpitations, etc.
Artériopathie oblitérante des membres inférieurs et travail
Vous n'avez pas été opéré(e)
Si vous n’avez pas été opéré, le suivi de votre maladie ne nécessite pas obligatoirement d’interruption de votre travail, surtout si celui–ci est sédentaire.
Vous avez subi une revascularisation par , endartériectomie ou pontage
Après toute intervention de revascularisation (visant au rétablissement de la circulation sanguine dans le membre touché), surélevez votre jambe au repos pour diminuer le gonflement (œdème) et reprenez la marche très progressivement.
Le médecin vous prescrit un arrêt de travail.
Sa durée dépend des conditions dans lesquelles vous exercez votre métier :
- profession sédentaire ou physique (port de charges lourdes ou non, tâches en station debout ou assise…) ;
- nécessité ou non de nombreux déplacements (trajet court ou long entre domicile et lieu travail, conduite d’un véhicule ou non).
La gravité de votre maladie et son évolution (complications éventuelles), votre état de santé général, ainsi que les actes thérapeutiques réalisés, sont aussi pris en compte.
La durée de l’arrêt de travail varie donc de :
- 1 à 4 semaines après une avec ou sans pose de (petit ressort grillagé qui maintient l’artère suffisamment ouverte pour rétablir la circulation sanguine) ;
- 2 à 6 semaines après une endartériectomie ;
- 8 à 12 semaines après un pontage aorto–ilio–fémoral.
Votre médecin traitant peut vous orienter vers votre médecin du travail pour une visite de pré–reprise. Celle–ci permet d'évaluer votre aptitude au poste que vous occupez, et de proposer des mesures adaptées, si nécessaire. Par exemple, une reprise à temps partiel pour motif thérapeutique peut être utile, pour une courte durée.
Dans tous les cas, si vous êtes arrêté plus d’un mois, une visite auprès du médecin du travail est obligatoire au plus tard 8 jours après votre retour.
Quant à la pratique d’activités sportives, elle doit avoir lieu avec l’autorisation de votre médecin qui vous précisera les activités possibles.
- Haute Autorité de santé (HAS). Avis n° 2014.0086/AC/SEESP du 23 juillet 2014 du collège de la Haute Autorité de santé relatif au référentiel concernant la durée d’arrêt de travail dans le cas de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs au stade de claudication intermittente (revascularisation artérielle). Site internet : HAS. Saint–Denis La Plaine (France) ; 2014 [consulté le 26 août 2024]
- Caisse Nationale de l'Assurance Maladie (CNAM). Arrêt de travail. Artériopathie oblitérante des membres inférieurs au stade de claudication intermittente : revascularisation artérielle après avis de la Haute Autorité de santé. Site internet : ameli.fr. Paris ; 2015 [consulté le 26 août 2024]
- Collège national des enseignants de cardiologie. Société française de cardiologie. Artériopathie oblitérante de l'aorte, des artères viscérales et des membres inférieurs. ECN 2019. Éditions Elsevier Masson. Issy-les-Moulineaux (France)
- Fédération Française de Cardiologie. L'artériopathie oblitérante. Site internet : FFC. Paris ; 2021 [consulté le 23 août 2024]
- Haute Autorité de santé (HAS). Artériopathie oblitérante des membres inférieurs. L'activité physique pour votre santé. Site internet : HAS. Saint–Denis La Plaine (France) ; 2023 [consulté le 26 août 2024]
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