Le traitement de l’apnée du sommeil
Publié dans : Apnée du sommeil
12 octobre 2023
Le choix du traitement de l’apnée du sommeil, ou syndrome d'apnées-hypopnées obstructives du sommeil, est défini par l'équipe médicale en fonction des symptômes ressentis par le patient et de la sévérité de la maladie. Les mesures hygiéno-diététiques sont toujours indispensables.
Le suivi de mesures hygiéno-diététiques constitue un premier traitement indispensable de l'apnée du sommeil. Dans les formes légères, cela peut suffire.
Ces mesures consistent à :
- perdre du poids en cas de surpoids ou d'obésité ;
- adopter une activité physique régulière ;
- arrêter la consommation de tabac ;
- réduire sa consommation d’alcool surtout le soir, car l'alcool diminue le tonus des muscles des voies aériennes supérieures ;
- adopter des horaires réguliers de sommeil et modifier sa position pour dormir. En cas d'apnée du sommeil modérée, le fait de dormir sur le côté, et non sur le dos, peut réduire de moitié le nombre d'obstructions pendant la nuit. Si vous n'y arrivez pas, il existe des dispositifs (comme des de mousse à placer dans le dos) pour vous aider ; parlez-en à votre médecin.
Lors de votre consultation médicale, le médecin envisage avec vous de diminuer, voire de supprimer, les médicaments aggravant le syndrome d'apnées du sommeil (anxiolytiques, médicaments relaxant les muscles comme les somnifères et les médicaments contenant de la morphine).
Les propulseurs mandibulaires (ou d'avancée mandibulaire) poussent la mâchoire inférieure en avant et empêchent la langue de se replier et de bloquer la voie aérienne. Ces appareils, constitué de deux gouttières, augmentent l'espace compris entre la base de la langue et le .
Pour assurer son bon maintien, l'orthèse doit être réalisée sur mesure et ajustée ou thermoformée adaptée directement sur les arcades dentaires. Elle doit être portée toutes les nuits. La denture doit être en bon état.
Ces appareils conviennent surtout pour les apnées du sommeil de moyenne gravité (indice apnées-hypopnées ou IAH compris entre 15 et 30) en l'absence de maladie cardiovasculaire. Ils peuvent aussi être utilisés en cas d'apnée du sommeil sévère, après échec ou intolérance d'un traitement par pression positive continue.
Ces appareils sont parfois responsables de douleurs des articulations temporo-maxillaires et de déplacements dentaires. Un contrôle tous les 6 mois est nécessaire.
La prise en charge est assurée après une entente préalable remplie par le médecin prescripteur, lors de la première prescription, et à chaque renouvellement. Le remboursement du renouvellement est accepté au bout de 2 ans, après l'appareillage précédent, à condition que :
- l'efficacité du traitement soit démontrée (amélioration des symptômes et diminution d'au moins 50 % de l'indice d'apnée/hypopnée) ;
- la prescription soit bien suivie.
La prise en charge d'une orthèse exclut la possibilité de la prise en charge d'un traitement par pression positive continue. En cas d'échec du traitement par orthèse, un traitement par pression positive continue peut être proposé.
Ce traitement des apnées du sommeil consiste en l’utilisation d’un appareil qui, pendant la nuit, envoie l'air dans les voies respiratoires avec une légère surpression. On parle de PPC (pression positive continue) ou de CPAP (pour l’anglais Continuous Positive Airway Pressure, de même signification).
L'application d'une PPC dans les voies aériennes supérieures évite le blocage de l'inspiration et prévient la survenue de l'apnée. Le débit d'air est fourni par une machine, reliée à un masque nasal par un tuyau souple. Le masque est appliqué sur le visage par un système de harnais.
Il existe divers appareils, masques (masques narinaires ou masques couvrant soit le nez, soit le nez et la bouche) et accessoires PPC. Le médecin et le fournisseur de matériel aident leur patient à trouver ceux qui lui conviennent le mieux et le matériel est installé à son domicile.
Ce traitement peut avoir des effets secondaires : irritation du visage par le masque, sécheresse du nez et de la bouche, au contraire rhinite, inconfort digestif.
Ce traitement est contraignant, mais il permet d'obtenir d'excellents résultats en cas d'apnées du sommeil sévères. Malgré la contrainte, il est important de ne pas se décourager. Avec l'aide du fournisseur de matériel, plusieurs ajustements peuvent être nécessaires pour trouver la solution la plus confortable.
Le bon suivi du traitement est indispensable pour minimiser les conséquences de l'apnée sur la qualité de vie et la santé. Il suffit d'une nuit sans PPC pour voir réapparaître la somnolence pendant la journée.
Ce traitement est recommandé si :
- l'indice d'apnées-hypopnées (IAH) est supérieur ou égal à 30 : plus de 30 apnées/hypopnées par heure d'enregistrement de sommeil (apnée sévère) ;
- l'indice d'apnées-hypopnées (IAH) est compris entre 15 et 30 (15 à 30 apnées/hypopnées par heure d'enregistrement de sommeil) avec au moins dix micro-éveils par heure de sommeil ou en présence d'une maladie cardiovasculaire grave associée (HTA résistante, fibrillation auriculaire récidivante, insuffisance cardiaque sévère, maladie coronarienne mal contrôlée ou antécédent d’AVC).
Le traitement est remboursable au même titre qu'un médicament par l'Assurance Maladie. Le médecin prescripteur doit en faire la demande et établir une entente préalable, lors de la première prescription et à chaque renouvellement.
La prise en charge doit être renouvelée chaque année. Elle est acceptée si les deux conditions suivantes sont respectées :
- L'appareil doit être utilisé 3 heures minimum chaque nuit, sur une période de 24 heures.
- Une efficacité du traitement par ventilation nocturne PPC doit être constatée.
Le traitement chirurgical n'est indiqué qu'en cas d'échec des autres traitements de l'apnée du sommeil et il est surtout réservé à des cas particuliers, liés à des anomalies anatomiques de la sphère ORL ou maxillofaciale. Son but est de lever un obstacle ORL qui gêne le passage de l'air.
L'intervention peut porter sur le voile du palais, les , les amygdales, le maxillaire inférieur (chirurgie d'avancée maxillo-mandibulaire) ou la structure du nez.
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