De 8 mois à 3 ans : des repas équilibrés et bien répartis

Publié dans : Alimentation de l'enfant de 0 à 3 ans

Dès l’âge de huit mois, votre enfant s’habitue progressivement aux aliments mixés, puis écrasés, et ensuite en petits morceaux. Conservez le lait infantile jusqu’à l’âge d’un an. Enfin, composez ses repas à partir des différentes familles d’aliments et limitez le sucre et les produits gras.

Jusqu'à ce que votre bébé atteigne sa première année, donnez-lui toujours au moins 500 ml de lait 2e âge par jour.

Passé un an, vous pouvez lui donner un lait pour enfant en bas âge, dit lait de croissance jusqu'à ses 3 ans.

Et n'oubliez pas les produits laitiers (yaourts, fromage blanc, petits suisses) et le fromage, mais choisissez-le pasteurisé pour éviter la survenue d'une infection (gastro-entérite).

À noter : les desserts lactés (crèmes, flans) ne font pas partie des produits laitiers mais des produits sucrés.

Vitamine D : la bonne dose et pas plus

Chez l’enfant la vitamine D est indispensable à la croissance des os. Pour assurer cette croissance, la vitamine D est prescrite en France dès les premiers jours de la vie.

Administrer à son enfant trop de vitamine D peut être aussi dangereux (perturbation de la fonction des reins) que de ne pas en administrer assez.

Il est donc nécessaire de :

  • bien contrôler les doses données à votre enfant et de ne pas multiplier les produits contenant de la vitamine D pour éviter des surdosages ;
  • privilégier l’utilisation du médicament contenant de la vitamine D prescrit par votre médecin, plutôt que celle d’un complément alimentaire enrichi en vitamine D, particulièrement chez le jeune enfant ;
  • ne pas donner quotidiennement à votre enfant un produit dont la provenance et la composition ne sont pas garantis et qui peut conduire à une intoxication irréversible par apport excessif en vitamine D. En tout état de cause, l’achat de compléments alimentaires sur Internet est déconseillé, car ils peuvent être non-conformes à la réglementation.

Alimentation mixée, moulinée et avec morceaux selon les capacités de mastication

Jusqu'à ses 8 mois, votre bébé a mangé des aliments mixés. Entre 8 et 10 mois, proposez-lui des aliments moulinés (préparation moins lisse), puis, dès qu'il a 10 mois, des aliments en petits morceaux (morceaux de taille croissante).

Votre nourrisson est prêt à manger des aliments moulinés, lorsque :

  • il tient sa tête et son dos droits dans sa chaise ;
  • il avale les purées lisses et épaisses sans aucun problème ;
  • il réalise des mouvements de mâchonnement quand il porte quelque chose à sa bouche ;
  • il est capable de tenir un aliment dans sa main et de le porter à sa bouche (il cherche à se nourrir seul) ;
  • il essaie de prendre des aliments dans l’assiette...

Aliments au menu de bébé

Donnez chaque jour à votre nourrisson :

  • des fruits et des légumes ;
  • des produits céréaliers et des légumes secs : riz, pâtes, pain, blé, semoule, lentilles, haricots secs, pois chiches... ;
  • du lait, des produits laitiers et du fromage ;
  • une portion d'environ 20 g de viande ou de poisson ou le tiers d'un œuf. 20 g de viande correspondent à quatre cuillères à café (Après un an, cette portion est d'environ 30 g, soit six cuillères à café).

Ajoutez un peu de matières grasses, en privilégiant celles d'origine végétale (huile d'olive, de colza ou de noix...)

Pensez à modérer la quantité de sel lors de la préparation des repas. Préférez les herbes aromatiques, qui développent le goût de votre enfant. N'ajoutez pas de sel dans son assiette ou dans les préparations alimentaires industrielles destinées au petit enfant. pour

Il est possible que votre enfant développe une aversion pour certains aliments et notamment les aliments de saveur amère (légumes). On parle de néophobie alimentaire, fréquente à partir de l'âge de 2 ans. Ne faites pas de « forcing », mais demandez à votre enfant de goûter l'aliment et représentez-lui ultérieurement à plusieurs reprises en modifiant le mode de préparation.

Vous avez des questions sur l'alimentation de votre enfant : posez-les à votre médecin-traitant ou à votre pédiatre lors de la consultation de suivi de votre enfant.

L'eau : la seule boisson

L'eau est la seule boisson nécessaire quand votre enfant a soif. S'il fait chaud ou s'il est fébrile, proposez-lui régulièrement de l'eau, pour éviter une déshydratation.

Les jus de fruits ne sont pas indispensables. Évitez de lui donner des sodas, des sirops très sucrés : il pourrait s'habituer au goût sucré et refuser l'eau ensuite. Ces boissons favorisent la survenue des caries parfois très précoces.

Ne donnez pas à votre enfant des tisanes sans avis médical. Certaines plantes peuvent être toxiques pour lui.

Certains aliments ne sont pas adaptés à l'alimentation de l'enfant jusqu'à 3 ans, pour diverses raisons :

  •  leur petite taille : lorsque votre nourrisson commence à manger des morceaux (arachide entière, grain de raisin, noisette, tomate cerise, morceaux de pomme crus, cubes de fromage...), prenez garde aux fausses routes et aux risques d'inhalation ! 
  • leur teneur en contaminants : limitez le chocolat qui contient du nickel 
  • leur mauvaise valeur nutritive : même si votre bébé en raffole, limitez le plus possible sa consommation d'aliments gras et sucrés. Cela permet de limiter les habitudes néfastes à sa santé et en particulier l'apparition d'un surpoids ;
  • leur teneur en caféine : le café, le thé, les sodas caféinés et les boissons dites énergisantes ;
  • la présence d'édulcorants, interdits dans l’alimentation des enfants de moins de trois ans ;
  • la présence de soja riche en génistéine (perturbateur endocrinien) ;
  • leur risque infectieux : miel pour les nourrissons de moins d’un an, viandes crues ou peu cuites (toxoplasmose), lait cru et les fromages au lait cru, à l’exception des fromages à pâte pressée cuite comme le gruyère ou le comté, œufs crus et produits à base d’œufs peu cuits (tels que les mousses au chocolat et mayonnaises faites maison), coquillages crus et poisson cru (risque de toxi-infection alimentaire)

Quatre repas par jour et pas de grignotage

Donnez à votre enfant quatre repas par jour : petit déjeuner, déjeuner, goûter et dîner.

Essayez de ne pas lui proposer à manger entre les repas, même s'il a peu mangé lors du repas précédent. Le grignotage entre les repas favorise la survenue d'un surpoids.

Ne forcez pas votre enfant s'il mange moins lors d'un repas   il sait se réguler, manger selon son appétit. 

L'équilibre de l'alimentation se fait globalement sur la journée.

Entre les repas, l'activité physique

Pensez aussi à favoriser son activité physique qui stimule l'appétit.

L'usage des écrans favorise l'inactivité physique et la sédentarité :

  • Pour les enfants d’un an, il n’est pas recommandé de passer du temps sédentaire devant un écran (regarder la télévision ou une vidéo, jouer sur l’ordinateur, p. ex.). 
  • Pour les enfants de 2 ans, le temps d’écran sédentaire ne devrait pas dépasser 1 heure.

Le soir, un sommeil de qualité

Réunissez toutes les conditions nécessaires pour un sommeil de qualité.

Lire l'article Comment coucher son bébé ?

Les dents de lait ont un rôle important : elles permettent le développement des dents définitives et sont indispensables à votre enfant pour manger et parler.

La première dent apparaît plus ou moins tôt et parfois dès l'âge de 3 mois. Puis les autres dents suivent progressivement et pour la plupart des enfants, elles seront toutes en place avant l’âge de 3 ans.

Leur apparition dans la bouche est souvent précédée d'une poussée dentaire douloureuse.

Peu de parents le savent, l'hygiène buccodentaire du bébé doit être commencée le plus tôt possible pour prévenir les caries. Il ne faut pas négliger les dents de lait et il est conseillé d’adopter très tôt de bonnes habitudes : la toilette buccale, puis le brossage des dents, doivent donc faire partie de la toilette quotidienne pour éliminer les bactéries et les restes d’aliments.

Il est également très important de ne pas donner de biberons d'eau sucrée aux bébés, quel que soit le moment de la journée et tout particulièrement avant de le coucher.

L’alimentation végétarienne élimine les produits carnés, le poisson et les fruits de mer. Ces aliments peuvent être remplacés par des œufs, des produits laitiers et des protéines végétales (présentes dans les céréales et les légumineuses).

Quant à l’alimentation végétalienne, elle supprime tous les produits d’origine animale (viande, poisson et œufs mais aussi produits laitiers). À long terme, ce régime peut engendrer des risques pour la santé, notamment chez les enfants. En effet, il peut entraîner des carences en vitamines (B12, D...), en fer, en calcium, en protéines, en zinc, en iode... La carence en vitamine B12 (vitamine exclusivement d'origine animale) est source d'anémie
Les jeunes enfants doivent bénéficier d’une attention médicale toute particulière compte tenu des difficultés que peut présenter un tel régime pour assurer la couverture des besoins nutritionnels. Des suppléments sous forme de médicaments ou de compléments alimentaires sont nécessaires.

  • Bouferrache K, Pop S, Abarca M, Madrid C. Le pédiatre et les dents des tous petits. Paediatrica. 2010;21(1):14-20
  • Comité de nutrition de la Société française de pédiatrie. Diversification alimentaire : évolution des concepts et recommandations. Archives de Pédiatrie 2015;22:457-460
  • Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail. Pas de miel pour les enfants de moins de un an. Site internet : Anses. Maisons-Alfort (France) ; 2016 [consulté le 8 novembre 2024]
  • Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail. Lait maternel : bénéfices nutritionnels et enjeux sanitaires. Site internet : Anses. Maisons-Alfort (France) ; 2024 [consulté le 8 novembre 2024]
  • Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail. Vitamine D chez l’enfant : recourir aux médicaments et non aux compléments alimentaires pour prévenir le risque de surdosage. Site internet : Anses. Maisons-Alfort (France) ; 2021 [consulté le 8 novembre 2024]
  • Collège national des pédiatres universitaires. Collège national hospitalier et universitaire de chirurgie pédiatrique. Alimentation et besoins nutritionnels. ECN 2021. 8ème édition Elsevier Masson
  • Collège national des pédiatres universitaires. Collège national hospitalier et universitaire de chirurgie pédiatrique. Prise en charge du nouveau-né. ECN 2021. 8ème édition Elsevier Masson
Cet article vous a-t-il été utile ?

Le champ avec astérisque (*) est obligatoire.

Pourquoi cet article ne vous a pas été utile ?