À l'adolescence, le sommeil doit être réparateur de façon à ce que les journées soient vécues sans fatigue.

Consultez votre médecin si :

• vous vous endormez spontanément dans la journée ;
• vous êtes angoissé ou déprimé ou très fatigué dans la journée ;
• vous avez des attaques de panique la nuit avec des réveils brusques accompagnés de sensation de malaise, de crainte, d’étouffement, des sueurs, des palpitations ;
• la nuit, vous faites de nombreux cauchemars et vous revivez des situations anciennes qui vous ont traumatisé ;
• vous percevez le sommeil comme un refuge face aux difficultés du quotidien ;
• vous êtes suivi depuis l'enfance pour un trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), souvent marqué par des difficultés d’endormissement ;
• vous êtes en surpoids, vous ronflez la nuit et vous êtes très fatigué dans la journée ;
• vous consommez des substances addictives (tabac, alcool, cannabis), et vous ne parvenez pas à arrêter ;
• vous suivez un traitement à base de médicaments psychotropes pour un problème psychique.

Votre médecin peut vous demander de tenir pendant 3 ou 4 semaines un agenda de vigilance et de sommeil (PDF), sur lequel doivent être notés les heures de coucher et de lever, le nombre de réveils, ainsi que la perception de chaque nuit (bonne ou peu réparatrice, etc.).

Si nécessaire, votre médecin vous prescrit un bilan du sommeil à la recherche d’une cause spécifique : apnée du sommeil, maladie du sommeil (narcolepsie, hypersomnie).

Une consultation auprès d’un spécialiste de la santé mentale (psychiatre, psychologue) est nécessaire pour faire le point en présence de symptômes psychiques : angoisse, ruminations, dépression, TDAH.

En cas de consommation de produits psychoactifs, une consultation jeunes consommateurs (CJC) avec un professionnel de l’addictologie est possible dans des structures adaptées.

Lire aussi :

• Angoisse, stress, idées noires : comment se sentir à nouveau bien dans sa tête ?
• Les maladies en cause dans les troubles du sommeil
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Le traitement de la cause des troubles du sommeil

Lorsqu’il existe une cause aux troubles du sommeil, le traitement de la cause améliore la qualité du sommeil.

Parmi les causes possibles :

• les apnées du sommeil ;
• le surpoids ;
• la narcolepsie avec ou sans catalepsie et l'hypersomnie ;
• une maladie psychique comme la dépression, les séquelles d’un traumatisme psychique, une angoisse importante ;
• un trouble déficit de l’attention.  

Une aide psychologique, éducative et comportementale pour retrouver un bon sommeil

Le médecin vous explique toutes les bonnes habitudes de veille et de sommeil à adopter progressivement pour mieux dormir et réduire votre retard de phase. Le plus souvent, vos parents sont impliqués dans la prise de ces mesures qui nécessitent un ajustement du mode de vie familial.

Un soutien psychologique peut être proposé pour vous aider à retrouver un sommeil de meilleure qualité.

Si les difficultés de sommeil sont importantes, une thérapie cognitive et comportementale peut vous être conseillée. Elle associe :

• une composante éducative : quelle hygiène de vie pour un meilleur sommeil ?
• une approche comportementale : comment organiser le temps passé à dormir au lit ?
• une approche cognitive : comment la personne interprète-t-elle ses troubles du sommeil et leurs conséquences ?
• l'enseignement de techniques de relaxation, si besoin.

La mélatonine : quelle place dans le traitement de l'insomnie de l’adolescent ?

Les médicaments à base de mélatonine : pas pour les adolescents

Ils ne bénéficient pas d’une autorisation de mise sur le marché pour les adolescents, hormis dans certaines situations médicales.

La mélatonine, hormone secrétée principalement par le cerveau, a pour fonction principale d'informer l'organisme de l'alternance jour-nuit (rythme veille-sommeil), permettant de favoriser l'endormissement.

La mélatonine est contenue dans des médicaments ou des préparations pharmaceutiques faites par le pharmacien.

De façon à éviter un mauvais usage, les médicaments à base de mélatonine ne sont indiqués que :

• chez l’adulte de plus de 55 ans, pour le traitement de courte durée de l’insomnie primaire caractérisée par un sommeil de mauvaise qualité ((Circadin® et génériques à libération prolongée) ;
• et dans le traitement des troubles du sommeil liés à des syndromes rares accompagnés d’importants troubles du sommeil ou liés à des troubles du spectre autistique chez l’enfant de 6 à 18 ans (Slenyto® à libération prolongée).

Compléments alimentaires contenant de la mélatonine : prudence pour les adolescents

La mélatonine peut également être présente dans des compléments alimentaires et de nombreux produits sont en vente libre et peuvent vous être proposés pour soigner vos troubles du sommeil.

Cependant, ces compléments alimentaires ne sont pas sans effets indésirables.

Entre 2009 et 2017, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) a recueilli 90 effets indésirables liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine.

Les effets indésirables rapportés étaient surtout :

• des troubles neuropsychiques (syncopes, somnolence diurne, maux de tête, convulsions, anxiété, troubles dépressifs) ;
• des troubles cutanés de type éruptions diverses ;
• des troubles digestifs (vomissements, constipation...) ;
• des troubles plus rares du rythme cardiaque, régressant à l'arrêt de la mélatonine.

Les risques d'interaction de la mélatonine avec de nombreux médicaments existent, avec risque de diminution de leur activité ou augmentation des effets indésirables.

 À la suite de cette étude, l’Anses a publié en 2018 un avis sur les risques que présente la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine, qui recommande :

• de déconseiller cette consommation aux personnes sensibles, notamment souffrant de maladies inflammatoires ou auto-immunes, aux femmes enceintes ou allaitantes, aux enfants et aux adolescents, aux personnes devant réaliser une activité nécessitant une vigilance soutenue et pouvant poser un problème de sécurité en cas de somnolence ;
• de soumettre cette consommation à un avis médical pour les personnes épileptiques, les personnes asthmatiques, les personnes souffrant de troubles des troubles psychologiques et les personnes sous traitement médicamenteux ;
• de limiter la prise de mélatonine à un usage ponctuel ;
• de privilégier les formulations simples n’associant pas la mélatonine à d’autres ingrédients ;
• de ne pas dépasser la dose de 2 mg par jour de mélatonine.

Il est conseillé de demander l'avis de son médecin avant de prendre des compléments alimentaires contenant de la mélatonine, surtout si un autre traitement autre est en cours. Parlez-en également à votre pharmacien.