Le traitement de l’adénome de la prostate

Publié dans : Adénome de la prostate

L’adénome de la prostate bien toléré peut faire l’objet d’une simple surveillance. Lorsque la gêne est modérée, un traitement médicamenteux est utile. Enfin, la chirurgie est proposée lorsque les troubles urinaires sont importants.

Le choix du traitement de l' de la prostate dépend :

  • de l'importance de la gêne ressentie ;
  • du volume de l' ;
  • de son retentissement dans la vie de tous les jours ;
  • et de l'état de santé général du patient.

La simple surveillance peut être proposée lorsque :

  • l' est de petite taille ;
  • la gêne est légère ou bien supportée ;
  • il n'existe pas de complications ;
  • la vessie se vide bien.

Le traitement médicamenteux est indiqué lorsque la gêne est modérée.

Si le traitement médical n'est pas suffisant ou s'il existe des complications de
l' de la prostate
, une intervention chirurgicale est proposée.

Si l' de la prostate est de petit volume et n'altère pas la qualité de vie, aucun traitement n'est nécessaire, mais une surveillance médicale est indispensable en raison du risque éventuel de survenue d'une complication.

Des règles hygiénodiététiques sont à suivre :

  • suppression des repas abondants et épicés et des boissons contenant de la caféine ;
  • diminution de la consommation d'alcool, y compris de la bière et des apports hydriques le soir ou avant d'aller dans des lieux publics (eau, soupes...) ;
  • limitation du temps passé assis et pratique d'une activité physique régulière ;
  • prévention de la constipation.

Le traitement médical est commencé lorsque les troubles urinaires deviennent gênants et altèrent la qualité de vie.

Le traitement médicamenteux est toujours associé aux règles hygiénodiététiques.

Il existe différentes classes de médicaments, utilisées seules ou en association, dont les principales sont :

  • les alpha-bloquants (alfuzosine, doxazosine, tamsulosine, térazosine...) qui luttent contre la contraction des voies urinaires et permettent d'uriner plus facilement. Ils n'ont pas d'effet sur le volume de la prostate. Les bénéfices se font sentir au bout de deux jours de traitement et les effets secondaires sont peu fréquents (vertiges, maux de tête, orthostatique, palpitations cardiaques, trouble de l'éjaculation) ;
  • les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase (dutastéride ou finastéride) qui bloquent la fabrication de la et ainsi diminuent le volume de la prostate de 25 à 30 % au bout d'un an. Il existe fréquemment des effets secondaires : baisse de la et problème d'érection ;
  • une association alpha-bloquant et inhibiteur de la 5-alpha-réductase (tamsulosine et dutastéride), en seconde intention.

Des médicaments contenant des extraits végétaux (Permixon®), dont le mécanisme d’action n’est pas connu exactement, auraient un rôle décongestionnant. Ces produits, souvent prescrits lorsque les troubles sont mineurs, ne font pas l’objet de recommandations officielles et ne peuvent dispenser d’une surveillance médicale régulière. L'association de la phytothérapie avec les autres traitements médicaux n'est pas recommandée.

Finastéride : attention aux effets indésirables

Pendant et après l'utilisation de finastéride, inhibiteur de la 5-alpha-réductase (Chibro-Proscar® et génériques), des effets indésirables ont été observés :

Si vous présentez des effets indésirables notamment psychiatriques, consultez rapidement votre médecin traitant.

 

La chirurgie de l' de la prostate peut être proposée lorsque :

Différentes techniques chirurgicales peuvent être utilisées.

La résection transurétrale de l'adénome de la prostate

Cette intervention est réalisée, lors d'une de l', sous anesthésie générale ou locorégionale (seule la partie inférieure est anesthésiée par une rachianesthésie).

L'endoscope introduit par l'orifice urinaire de l' comporte une caméra permettant de repérer la prostate.

Il est muni aussi d’une anse électrique pour retirer l' de la prostate par copeaux.

Les petits copeaux peuvent ensuite être analysés au microscope.

Une sonde vésicale, mise en place en fin d’intervention, est maintenue pendant un à plusieurs jours.

L'incision cervico-prostatique

Cet acte opératoire consiste à pratiquer une petite incision de la prostate par voie endoscopique pour élargir le col vésical. Un endoscope muni d'une anse électrique ou d’un permet de réaliser l’incision. Cet acte ne permet pas de retirer l' de la prostate.

En fin d’intervention, une sonde vésicale est mise en place temporairement.

L'adénomectomie ou ablation chirurgicale de l'adénome par voie haute abdominale

L’adénomectomie prostatique chirurgicale, nécessaire lorsque la prostate est très volumineuse, consiste à retirer la totalité de l’ de la prostate soit en passant au travers de la vessie, soit directement par incision de la capsule prostatique. Elle nécessite une incision cutanée de quelques centimètres au dessus du pubis.

Le tissu prostatique retiré est conservé pour être analysé au microscope.

En fin d’intervention, un drain aspiratif est placé au niveau de la zone opératoire. Une sonde vésicale, mise en place pendant l’intervention, est maintenue pendant plusieurs jours.

Chirurgie de la prostate et surveillance

Après l'acte chirurgical, une surveillance est nécessaire pour diagnostiquer rapidement une éventuelle complication :

La pose d'un stent (anneau) prostatique

Ce est placé dans le canal par lequel s'écoule l'urine (l'), au niveau de la prostate. Cette intervention peut être proposée pour faciliter l'écoulement de l'urine. Ce traitement est proposé aux personnes qui ne sont pas opérées.

Les complications peuvent être :

  • une infection urinaire ;
  • une obstruction progressive (le doit alors être changé).

Les nouvelles techniques de chirurgie de la prostate

L’énucléation endoscopique de la prostate est une alternative à la de la prostate. Elle est possible même pour des adénomes assez volumineux.

Le principe de l'intervention est de réaliser une énucléation endoscopique de l', grâce à une source d'énergie, comme par exemple divers lasers qui séparent l' du reste de la prostate.

Puis, l' isolé est morcelé. Les fragments sont évacués par l', récupérés et analysés pour confirmer leur caractère bénin, non cancéreux.

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  • Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Finastéride (Propecia, Chibro-Proscar, génériques) : rappel sur les risques de troubles de la fonction sexuelle et de troubles psychiatriques. Site internet : Ansm. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2021 [consulté le 9 octobre 2024]
  •  Patard P.M., Gamé X., Rischmann P. Traitement de l’hyperplasie bénigne de la prostate par énucléation endoscopique.Techniques chirurgicales - Urologie. 2024;41(4):1-10
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