Adénome de la prostate : symptômes, diagnostic et évolution
Publié dans : Adénome de la prostate
10 octobre 2024
L’adénome de la prostate se manifeste par des symptômes urinaires (besoins fréquents d’uriner, jet urinaire faible, etc.) évoluant progressivement. Le médecin établit le diagnostic grâce à au toucher rectal. S’il n’est pas traité, l'adénome peut entraîner des complications.
Les principaux symptômes d’un de la prostate sont urinaires et ils sont dus à la compression de l' par l'. En effet, la diminution du calibre de l' gêne la vidange de la vessie. Cependant, les troubles urinaires ne sont toujours proportionnels au volume de la prostate.
Les symptômes apparaissent progressivement et vont souvent en s'aggravant. Ils retentissent sur la qualité de vie.
Des mictions fréquentes
Un besoin fréquent d'uriner (pollakiurie), de jour comme de nuit, apparaît avec :
- des réveils nocturnes pour uriner jusqu'à cinq fois par nuit ;
- un besoin d'uriner moins de deux heures après avoir fini d'uriner dans la journée.
Ces mictions fréquentes s'accompagnent de besoins urgents d'uriner avec difficultés à se retenir.
Avec l'âge, j'urine plus souvent : est-ce normal ?
Après 60 ans, se lever une fois dans la nuit pour uriner ou uriner toutes les 4 heures dans la journée est considéré comme normal.
Des anomalies du jet d'urine
Le jet d'urine s'interrompt : cela se traduit par un démarrage retardé du jet, suivi d'un arrêt du jet puis d'un redémarrage.
La force ou la taille du jet d'urine diminue pouvant aboutir à une au goutte à goutte et une obligation de forcer sur la vessie pour uriner.
Après avoir uriné, la personne a la sensation de ne pas avoir entièrement vidé sa vessie. Des gouttes d'urine retardataires viennent mouillé les vêtements.
Des accidents entre deux mictions
La personne se plaint fréquemment de fuites urinaires.
Une impossibilité brutale d'uriner, ou rétention aiguë d'urine, avec la sensation douloureuse d'avoir la vessie pleine est une complication à traiter en urgence.
Des troubles sexuels
Des troubles sexuels avec un jet éjaculatoire moins important qu'auparavant peuvent être présents.
Si la personne ressent de tels symptômes, il est important qu'elle en parle à son médecin traitant. Ce dernier peut évaluer la sévérité de la gêne liée à l' de la prostate en remettant un auto-questionnaire au patient pour caractériser les symptômes urinaires.
Une fois qu'il a pris connaissance des symptômes décrits par le patient, de son mode de vie, de ses traitements passés et en cours, le médecin évalue l'impact des troubles sur la qualité de vie.
Il peut demander à son patient d'établir un calendrier mictionnel (consulter le calendrier mictionnel dans la rubrique « documents utiles ») sur une période de deux à trois jours (pas obligatoirement consécutifs), en précisant les apports de liquides par l'alimentation. L'objectif est d'estimer la fréquence des mictions et les difficultés ressenties. Le patient y mentionne :
- combien de fois il a uriné en 24 heures et à quels moments ;
- le volume d'urines émises ;
- les difficultés à se retenir, à uriner et à vider sa vessie ;
- le nombre de fuites urinaires et leur circonstances de survenue ;
- les circonstances qui ont déclenché l'envie d'uriner...
Le médecin fait le diagnostic de l' de la prostate par un examen médical : le toucher rectal, complété par un test urinaire.
Le toucher rectal pour examiner la prostate
Le médecin palpe la prostate en introduisant son index, protégé par un gant, dans le rectum. Ce geste médical non douloureux permet de vérifier le volume, la surface et la consistance de la prostate à travers la paroi antérieure du rectum.
En cas d', la prostate :
- est augmentée de volume ;
- a des bords réguliers, une surface uniforme et lisse, symétrique, sans nodule ;
- présente une consistance ferme sans être dure ou pierreuse.
Ces constats sont en faveur du caractère bénin de l' de la prostate.
Le test urinaire par bandelette
L'examen clinique est complété par un test urinaire, à l'aide d'une bandelette réactive, pour rechercher une éventuelle infection urinaire. Cet examen recherche la présence de leucocytes (globules blancs) et de produits lors d'une infection urinaire. Si le test est positif, un examen cytobactériologique des urines est nécessaire.
D'autres examens en cas d'adénome de la prostate avec complications ou avant chirurgie
Lorsque le médecin a toutes les raisons de penser qu'il s'agit d'un de la prostate, il n'est pas nécessaire de faire des examens complémentaires pour confirmer le diagnostic. L'examen clinique et le test urinaire suffisent.
En cas de suspicion de complications ou dans le cadre d'un bilan pré-opératoire, des examens sont nécessaires.
Une débitmétrie ou mesure du jet urinaire
Cet examen consiste à uriner dans des toilettes spécifiques qui calculent le débit mictionnel, à savoir :
- le volume des urines ;
- la puissance du jet urinaire ;
- la vitesse d’émission des urines.
Une échographie abdomino-pelvienne
L'échographie abdomino-pelvienne évalue le retentissement de l' de la prostate sur les reins (dilatation des uretères, amincissement des reins...) et sur la vessie. (anomalies de la paroi de la vessie, résidus d'urines en fin de ...)
L'échographie prostatique est réalisée par voie transrectale. Elle permet d'évaluer le volume de la prostate et d'analyser sa structure.
Un bilan sanguin
Le bilan sanguin analyse le fonctionnement des reins.
Le dosage sanguin de l' Prostatique Spécifique (PSA), substance produite par la prostate, n'est demandé que lorsque le toucher rectal fait craindre la présence d'un cancer de la prostate. Le médecin prescripteur informe son patient des modalités de l'examen, de la complexité de l'interprétation des résultats de ce dosage biologique. Il est le mieux placé pour en expliquer la signification.
La valeur seuil de normalité des PSA la plus souvent retenue est de 4 ng/ml (elle dépend de la technique du test utilisé).
De nombreuses situations, en dehors du cancer de la prostate, peuvent expliquer un taux élevé de PSA : un de la prostate, une éjaculation récente, un toucher rectal récent, une infection urinaire avec , une intervention chirurgicale récente de la prostate, une urinaire.
Vidéo : Le toucher rectal dans l'examen de la prostate
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Lorsqu'il entraine des symptômes, l' de la prostate bénéficie d'un traitement médical ou chirurgical. Le traitement choisi permet de diminuer le volume de la prostate.
En l'absence de prise en charge thérapeutique, l' de la prostate continue à augmenter de volume et peut entraîner certaines complications.
Une rétention chronique d'urine dans la vessie
Lorsqu'un résidu d'urine stagne dans la vessie, des complications surviennent :
- des infections urinaires à répétition ;
- des infections de la prostate () ;
- des calculs dans la vessie.
Par ailleurs, les efforts de poussée pour uriner favorisent l'apparition d'une hernie de la paroi abdominale.
Une insuffisance rénale
L'obstruction des voies urinaires a un retentissement sur le fonctionnement des reins avec apparition d’une insuffisance rénale chronique. Des examens complémentaires (ECBU, analyses de sang, échographie abdomino-pelvienne...) et un traitement adapté sont alors nécessaires.
Une rétention aiguë d'urine
La rétention aiguë d'urine se traduit par une impossibilité d'uriner, l’ faisant obstacle à l’évacuation de l’urine. Il s'agit, dans ce cas, d'une urgence. La rétention aiguë nécessite une hospitalisation pour réaliser un bilan et un sondage afin de vider la vessie et de prévenir la survenue d'une .
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