Addictions : à qui s’adresser ?
Publié dans : Addictions
07 décembre 2022
Plusieurs types de structures existent en France pour aider les personnes ayant une addiction à des substances psychoactives ou un comportement addictif (aux jeux, aux écrans, etc.). Les services proposés sont multiples. Ils peuvent être individuels ou collectifs.
Après les amis et la famille, l'infirmière de l'établissement scolaire, universitaire ou professionnel, le médecin traitant, le médecin du travail ou le pharmacien sont souvent les premiers interlocuteurs en cas d’addiction.
Les psychiatres et les psychologues en cabinet de ville ou présents dans les Centres médico-psychologique (CMP) ou dans les Centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) peuvent aussi être facilement consultés.
Tous ces professionnels peuvent intervenir dans le repérage, l’évaluation et le traitement d’un trouble de l’usage de produits psychoactifs ou de conduites addictives. Ils peuvent orienter le patient et collaborer avec les diverses structures existantes ou professionnels spécialisés dans la prise en charge des addictions.
La prise en charge psychologique est étendue à la famille en cas de besoin.
Un soutien social et par les associations de patients est souvent nécessaire.
Les lieux d’accueil et d’écoute ouverts aux jeunes sont multiples en France.
Les espaces santé jeunes (ESJ)
Les espaces santé jeunes sont des lieux de proximité anonymes et gratuits ouverts aux adolescents et aux jeunes de 11 à 25 ans.
Leur mission principale est la prévention de la santé globale : état de bien-être physique, mental et social.
Consultez la carte qui recense les lieux d'accueil, d'écoute et de consultations pour les jeunes.
Les maisons des adolescents (MDA)
Les maisons des adolescents ont pour mission d’informer, de conseiller, d’accompagner et d’orienter les adolescents en difficulté ainsi que leurs familles et les professionnels qui travaillent au contact des jeunes.
Quelles que soient leurs difficultés (troubles alimentaires, mal-être, problèmes avec l’alcool ou avec des substances psychoactives), les jeunes y sont accueillis gratuitement sur des plages horaires souples et adaptées (avec ou sans rendez-vous, seuls ou avec leurs parents).
Sur place, ils peuvent se confier à une personne de l’équipe soignante qui rassemble médecins, psychologues, éducateurs, infirmières, etc. Ils peuvent poser toutes les questions qu’ils souhaitent. Les professionnels écoutent, conseillent, peuvent proposer de revenir ou orienter vers un spécialiste pour un suivi.
Consultez le site maisons des adolescents.
Les missions locales
Les missions locales sont ouvertes aux jeunes de 16 à 25 ans. Leur mission est plutôt tournée vers l’insertion professionnelle et sociale, mais elles proposent également une aide médicale aux personnes qui n'ont aucune couverture sociale et qui ne peuvent prétendre à la CMU, et la possibilité d’effectuer un bilan de santé gratuit.
Chaque mission locale apporte des informations sur la santé, l’accès aux soins, recherche d’un hébergement et accès à un logement autonome.
Consultez le site des missions locales.
Les points accueil-écoute jeunes
Les points accueil-écoute jeunes sont des lieux qui permettent des échanges confidentiels. Ils accueillent de façon inconditionnelle, gratuite et confidentielle, sans rendez- vous, les jeunes, seuls ou en groupe, mais aussi les parents souhaitant recevoir un appui, un conseil, une orientation.
Une de leurs missions est la prévention des conduites à risques, dont l’usage de substances produits psychoactifs.
Dans ces lieux, le jeune peut formuler ses attentes, exprimer son mal-être, sa souffrance, ses échecs, ses conflits, ses difficultés scolaires ou relationnelles, ses conduites de rupture, etc. Ces structures n’offrent pas de soin, mais oriente le jeune.
Consultez les points accueil-écoute jeunes sur le site anpaej.fr.
Pour tout public : l’écoute téléphonique ou la communication par internet
Il est parfois plus facile d’avoir recours au téléphone ou à internet. Les forums sont utiles et peuvent aussi accompagner la personne et son entourage. Il existe des services d’écoute au téléphone.
Tabac info service : 39 89
Du lundi au samedi de 8h à 20h. Appel gratuit.
Alcool Info Service : 0 980 980 930
De 8h à 2h, 7 jours sur 7. Gratuit et anonyme.
Drogues info service : 0 800 23 13 13
De 8h à 2h, 7 jours sur 7. Appel est anonyme et gratuit depuis un poste fixe.
Appel depuis un portable au coût d'une communication ordinaire : 01 70 23 13 13
Écoute cannabis : 0 980 980 940
De 8h à 2h, 7 jours sur 7. De 8h à 2h, 7 jours sur 7. Appel anonyme et gratuit depuis un poste fixe.
Joueurs info service : 0 974 75 13 13
De 8h à 2h, 7 jours sur 7. Appel anonyme et non surtaxé
Fil santé jeunes : 0 800 235 236, 7j/7, de 9h à 23h (service anonyme et gratuit) ou depuis un portable au 01 44 93 30 74
Les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA)
Les CSAPA sont présents dans tous les départements français. Ils disposent d’équipes pluridisciplinaires composées de médecins, psychologues et de professionnels socio-éducatifs.
Ils accueillent, gratuitement et de façon anonyme, toute personne en difficulté avec ses consommations (alcool, tabac, cannabis, opiacés et autres) ou ayant une conduite addictive (jeux, internet, etc.) ainsi que ses proches.
Le personnel des CSAPA est à l’écoute de la personne. Il lui permet de faire le point sur les difficultés rencontrées. Il propose un accompagnement vers l’arrêt, la consommation modérée de drogues ou vers un traitement de substitution pour les personnes dépendantes aux opiacés.
La prise en charge de la personne est individuelle et/ou collective. Elle est à la fois psychologique, sociale, éducative, médicale et psychothérapeutique.
Les CSAPA accueillent les usagers en ambulatoire et peuvent leur proposer des services de soin résidentiel collectif ou individuel. Ils peuvent aussi orienter la personne vers une structure plus adaptée à ses besoins en ville, dans le domaine de la psychiatrie, à hôpital, dans un autre dispositif médico-social, etc.
Les CSAPA proposent également un accueil de l’entourage. Les proches peuvent être reçus de façon ponctuelle ou recevoir un suivi régulier. Celui-ci peut prendre la forme d’entretiens individuels avec un professionnel ou de rencontres collectives, lors de groupes de parole par exemple.
Le CSAPA et la prise en charge des addictions aux opiacés
L’accompagnement proposé par le CSAPA pour les personnes dépendantes aux opiacés peut se poursuivre durant toute la durée du , y compris hospitalier, et même au-delà, de façon à consolider l’arrêt définitif de la substance addictive.
Dans certains CSAPA, les usagers d’opiacés qui le souhaitent peuvent être accompagnés dans la mise en place d’un traitement de substitution.
Les consultations jeunes consommateurs (CJC)
Les CJC s’adressent aux personnes mineures ou jeunes majeurs présentant des difficultés en lien avec un comportement avec ou sans substance.
Toutes les problématiques d’addiction peuvent être abordées dans ces lieux : l’usage d’alcool, de tabac, de cannabis, drogues de synthèse, cocaïne, polyconsommation, etc. mais aussi la pratique de jeux vidéo ou de l’utilisation d’Internet.
Ces consultations, gratuites et confidentielles, sont présentes dans la quasi-totalité des départements. Elles se déroulent au sein des CSAPA ou dans des lieux spécialisés dans l’accueil des jeunes : Maisons des adolescents, Points accueil-écoute jeunes.
Les jeunes peuvent s’y rendre seuls ou accompagnés de leurs parents ou d’un proche. Les parents peuvent également être reçus sans leur enfant pour recevoir une aide dans les démarches pouvant inciter leur enfant à dialoguer ou à consulter.
Ces consultations permettent :
- d’effectuer un bilan des consommations ;
- d’apporter une information et un conseil personnalisé aux jeunes et à leur famille ;
- de proposer au jeune un accompagnement pour l’aider à arrêter ou à réduire sa consommation ;
- de proposer, lorsque la situation le justifie, un suivi à long terme ;
- d’orienter le jeune vers d’autres services ou professionnels spécialisés si nécessaire.
Les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD)
Anonymes et gratuits, les CAARUD sont ouverts à tout usager de substances psychoactives, sans condition préalable d’entrée dans une démarche de diminution de sa consommation et de soin.
Ils proposent notamment :
- un accueil collectif et individuel, de l’information, des conseils personnalisés ;
- un soutien aux usagers dans l’accès aux soins, aux droits, au logement, à l’insertion ou la réinsertion professionnelle ;
- la mise à disposition de matériel de prévention des infections (matériel stérile de consommation de drogues, préservatifs) ;
- le dépistage des infections transmissibles (VIH, hépatite C, hépatite B).
Les soins résidentiels proposés aux personnes ayant une addiction sont collectifs ou individuels.
Le soin résidentiel collectif
Trois types de centres résidentiels collectifs existent sur le territoire français.
Les CTR sont appelés également centre de postcure. La durée de séjour initiale est souvent quelques semaines mais elle peut varier et durer jusqu’à un an.
L’objectif de ces centres est de consolider le ou le traitement de substitution, voire l’abstinence d’une pratique addictive, afin de permettre à la personne de retrouver un équilibre dans un cadre protégé, et de construire un projet individuel de réinsertion sociale.
Les CT s’adressent à un public de consommateurs dépendants à une ou plusieurs substances psychoactives. L’objectif est l’abstinence, avec la spécificité de placer le groupe au cœur du projet thérapeutique et d’insertion sociale.
Les CT proposent un hébergement de 1 an, pouvant être prolongé jusqu’à 2 ans, ainsi qu’une prise en charge thérapeutique.
Leur programme thérapeutique est essentiellement basé sur :
- la vie communautaire ;
- les activités de groupe ;
- les interactions avec les résidents-pairs ;
- la reconnaissance et l’expression des émotions ;
- la reconstruction des relations sociales.
Les soins en milieu résidentiel sont bien adaptés aux adolescents et offrent une prise en charge multiple : psychiatres, psychologues, médecins, éducateurs, animateurs, enseignant, etc.
Les CAUT proposent des séjours de courte durée ayant pour but de consolider ou de mettre en place un projet de soin ou d’insertion. Il en existe 4 en France, dont 3 accueillent les personnes sortant de prison. Ces CAUT font ainsi la transition entre le milieu carcéral et une proposition de soin adaptée à la personne. Ils permettent une rupture avec le cadre habituel et une stabilisation de la démarche de soin.
Le soin résidentiel individuel
Trois types de structures résidentielles individuelles existent en France.
L’accueil en appartement thérapeutique vise à l’inscription sociale (fait d’appartenir à la société) du patient et au renforcement de son identité.
Durant son séjour dans ce type d’appartements, la personne bénéficie d’un accompagnement thérapeutique, médical, psychologique et éducatif. Ces appartements sont destinés à des personnes pouvant vivre seules et gérer leur quotidien.
Ce dispositif permet à des personnes en situation d’addiction d’être hébergées dans des familles et ainsi, de rompre avec leur quotidien, de retrouver un rythme de vie et de réapprendre les liens interpersonnels et sociaux.
Ce type d’appartement propose un hébergement à titre temporaire pour des personnes en situation de fragilité psychologique et sociale et nécessitant des soins et un suivi médical. Ces logements leur permettent d’assurer le suivi et la coordination de leurs soins, l’observance des traitements. Les personnes bénéficiaires reçoivent aussi un accompagnement psychologique et une aide à l’insertion.
La prise en charge hospitalière des addictions s’appuie sur différentes structures.
La personne peut être reçue en consultation d'addictologie. Ces consultations permettent de faire le point sur l'addiction et de proposer un traitement.
Une hospitalisation dans un service hospitalier de courte durée peut être proposée pour , puis la personne est adressée à un service de soins de suite et de réadaptation en addictologie.Ce séjour vise à consolider l’abstinence, à prévenir la rechute et les risques liés à la consommation. Ces structures de soins de suite assurent, en plus du suivi médical, une aide psychothérapeutique individuelle et collective et des programmes visant la réadaptation à une vie sociale.
Des équipes hospitalières de liaison et de soins en addictologie se déplacent à la demande des services auprès des malades hospitalisés ou dans les services d’urgence. Elles viennent voir le patient pour faire le point sur ses troubles, initier au besoin un traitement et l’orienter vers un suivi adapté à sa sortie de l’hôpital.
- Ministère de la Santé et de la prévention. Addictions. Site internet : Ministère de la Santé et de la prévention. Paris ; 2022 [consulté le 7 décembre 2022]
- Haute Autorité de santé. Prévention des addictions et réduction des risques et des dommages par les centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA). Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2020 [consulté le 7 décembre 2022]
- Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MIDELCA). Être aidé. Site internet : MIDELCA. Paris ; 2015 [consulté le 7 décembre 2022]
- Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Addictions – Du plaisir à la dépendance. Site internet : Inserm. Paris ; 2020 [consulté le 7 décembre 2022]
- Référentiel de psychiatrie et addictologie. ECN 2021. Addictions. Presses universitaires François Rabelais.
- National Health service (NHS). Addiction. Site internet : NHS. Londres ; 2021 [consulté le 7 décembre 2022]
Cet article fait partie du dossier : Addictions
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