Comprendre l'accident vasculaire cérébral et l'accident ischémique transitoire

Un accident vasculaire cérébral (AVC) est la perte brutale d'une fonction du cerveau. Il existe des AVC ischémiques et des AVC hémorragiques. Ils surviennent souvent chez des personnes présentant des facteurs de risque. Comme l'AVC, l'accident ischémique transitoire (AIT) est une urgence.

L'AVC ou « attaque cérébrale » à l'origine d'une perte de fonction du cerveau

Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d'une ou plusieurs fonctions du cerveau, due à une lésion vasculaire cérébrale localisée.

Il est provoqué :

  • par un arrêt brutal de la circulation sanguine à l'intérieur du cerveau. C'est l'accident vasculaire cérébral ischémique. L'arrêt de la circulation du sang dans une artère ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales, au niveau de la zone du cerveau touchée : c'est l'infarctus cérébral ;
  • ou par la survenue d'une hémorragie. C'est l'AVC hémorragique. Cette hémorragie peut survenir dans le tissu cérébral: c'est l'hémorragie intracérébrale. Elle peut également survenir dans l'espace entre la pie-mère et la membrane arachnoïde (feuillets des méninges) : c'est l'hémorragie sous-arachnoïdienne ou .

La gravité de l'accident vasculaire cérébral dépend de la localisation et de l'étendue des zones cérébrales touchées. Les séquelles sont souvent importantes : l’AVC est la première cause de handicap physique acquis de l’adulte, la deuxième cause de démence (après la maladie d’Alzheimer).
L'AVC est également la deuxième cause de mortalité avec 20 % des personnes qui décèdent dans l’année suivant l’AVC. C'est la première cause de mortalité chez la femme.

Le cerveau et les méninges

Schéma représentant la structure du cerveau, composé des méninges, du cortex, du cervelet et du tronc cérébral (cf. description détaillée ci-après)

Le cerveau humain est composé de nombreux éléments. Il se situe dans la boîte crânienne, qui compose l’os creux du crâne. Les méninges sont les membranes entourant l’ensemble du cerveau et de la moelle épinière.

Le cortex correspond à la majeure partie du cerveau. Il a la forme d’une noix.

Le cervelet est une petite partie du cerveau, marqué par des stries parallèles très proches. Il est situé sous le cortex, derrière le tronc cérébral.

Le tronc cérébral est une partie allongée et verticale du cerveau. Il se trouve sous le cerveau, en avant du cervelet et au-dessus de la moelle épinière.

La moelle épinière est la prolongation du tronc cérébral. Elle est contenue dans la colonne vertébrale.

Quelle différence entre un AVC et un AIT (accident ischémique transitoire) ?

Contrairement à l'AVC, l'accident ischémique transitoire ou AIT résulte d'une obstruction artérielle très transitoire, qui n'entraîne pas de lésion du cerveau.

Ses symptômes sont les mêmes que l’AVC, mais ils durent de quelques secondes à quelques minutes (moins d'une heure) avant le retour à la normale sans séquelles. L’AIT peut donc passer inaperçu et être confondu avec un simple malaise.

L'AIT est un signal d'alarme car le risque de survenue d’un AVC plus grave dans les jours suivants est grand ; c’est donc une urgence et un bilan est indispensable : il faut appeler le 15.

Vidéo : Le mécanisme de survenue d'un AVC

[Cette animation 3D explique les conséquences d'une obstruction ou d'une rupture d'un vaisseau sanguin dans le cerveau. Elle est réalisée par Blausen Medical.]

À l'instar de tous les organes du corps humain, le cerveau a besoin d'oxygène et de pour fonctionner correctement. Ces éléments indispensables au maintien de la vie sont acheminés au cerveau par le sang, qui circule dans tout l'appareil circulatoire.

Un accident vasculaire cérébral se produit lorsqu'une partie du cerveau cesse d'être irriguée, ce qui entraîne la mort des tissus et la perte de certaines fonctions cérébrales.

Il peut être provoqué par un , c'est-à-dire par la rupture d'un vaisseau sanguin, ou par une embolie résultant de la présence d'un petit caillot ou d'une petite particule flottant librement dans la circulation sanguine, avant de se loger dans l'une des artères cérébrales où elle interrompt le flux sanguin.

Selon la zone du cerveau qui est atteinte, un accident vasculaire cérébral peut entraîner des troubles de la parole, une paralysie, une inconscience ou même la mort.

© Blausen Medical

Les AVC ischémiques

Le plus souvent (80 % des cas), l’arrêt de la circulation du sang est dû à un caillot (ou embol) qui bouche une artère à destination du cerveau. On parle d’AVC ischémique ou encore d’infarctus cérébral.

La cause principale est l'athérosclérose : c'est une accumulation de dépôts de cholestérol sur les parois des artères. Ces dépôts durcissent progressivement et forment des plaques d' qui rétrécissent les artères et favorisent la formation du caillot. Dans certains cas, un fragment de plaque peut aussi se détacher et aller obstruer une des artères à l'intérieur du cerveau.

L'accident vasculaire cérébral peut être la conséquence d'une obstruction d'une artère par un caillot sanguin formé à distance du cerveau, par exemple dans le cœur. Ce caillot est ensuite véhiculé par le sang jusqu'au cerveau. Cela peut survenir notamment en cas de troubles du rythme cardiaque et notamment lorsque le cœur bat rapidement et de manière irrégulière (fibrillation auriculaire).

L'AVC peut être la conséquence d'une dissection des artères carotidiennes et vertébrales : certaines couches qui constituent leur paroi se rompent et le sang s’infiltre dans ces parois, réduisant partiellement ou totalement le calibre du vaisseau et le flux sanguin vers le cerveau. Ce phénomène est la première cause d’AVC ischémique chez les jeunes adultes.

D'autres maladies artérielles peuvent être en cause.

Plaque d' au niveau d'une artère du cœur

Schéma représentant une plaque d’athérome réduisant le débit sanguin au niveau de l’artère coronaire (cf. description détaillée ci-après)

Les sont des vaisseaux sanguins assurant la vascularisation du cœur.

Des dépôts de graisse, appelés plaques d’, peuvent se former sur la surface interne de la paroi d’une artère. Ces plaques sont de taille variable : de quelques millimètres à plusieurs centimètres de diamètre. Elles provoquent une réduction du débit de sang dans le cœur.

 

Une cause rare d'infarctus cérébral : la thrombose d'une veine du cerveau

Plus rarement, l’infarctus cérébral peut avoir une origine veineuse (et non artérielle). Cette veineuse cérébrale ne représente qu' 1 % des AVC et peut survenir à tout âge, avec un pic important chez les femmes jeunes, car elle est favorisée par la présence de facteurs hormonaux (contraceptifs estroprogestatifs, grossesse et accouchement) et d'un tabagisme.
Des infections peuvent également favoriser sa survenue : sinusite, furoncle de l'aile du nez, méningite...

Les AVC hémorragiques

Dans 20 % des cas, l’AVC est dû à la rupture d’une artère cérébrale, provoquant un saignement dans le cerveau. On parle alors d’AVC hémorragique.

La cause principale des AVC hémorragiques est une tension artérielle élevée (hypertension artérielle ou HTA).

Dans certains cas, la rupture peut survenir sur une anomalie préexistante de l'artère : un ou une existant depuis la naissance.

Une maladie des petites artères peut être en cause : par exemple l'angiopathie amyloïde cérébrale. Des dépôts amyloïdes se forment dans les vaisseaux superficiels et ils fragilisent les parois vasculaires qui se rompent. C'est une cause d'AVC fréquente chez les personnes âgées et source de séquelles cognitives.

Mécanisme de survenue d'un AVC

Schéma : avc, caillot et rupture d'anévrysme

Certains facteurs de risque d'accident vasculaire cérébral peuvent être prévenus, d’autres non.

Les facteurs de risque d'AVC sur lesquels vous ne pouvez pas agir

L'âge

Le risque d'AVC augmente avec l'âge, après 50 ans chez l'homme et après 60 ans chez la femme.

Les antécédents familiaux d'accident vasculaire cérébral ou de maladie cardiovasculaire

Le risque augmente si, dans votre famille :

  • un parent proche (père, mère, frère, sœur) a présenté un accident vasculaire cérébral (AVC) avant 45 ans ;
  • votre père ou votre frère a présenté une maladie cardiovasculaire (infarctus du myocarde ou mort subite) avant 55 ans ;
  • votre mère ou votre sœur a présenté une maladie cardiovasculaire (infarctus du ou mort subite) avant 65 ans.

Les facteurs de risque d'AVC sur lesquels vous pouvez agir

Apprenez à identifier les facteurs de risque cardiovasculaire en cause dans la survenue des AVC pour ne pas les sous-estimer.

Le diabète

On parle de diabète lorsque la glycémie (taux de sucre ou glucose) est supérieure à 1,26 g/l à jeun lors de deux mesures. Si vous souffrez d'un diabète mal contrôlé, l'excès de glucose dans votre sang peut endommager les parois de vos artères.

L'hypertension artérielle

On parle  d'hypertension artérielle (HTA) si :

  • la pression artérielle systolique est supérieure à 140 mmHg ou 14 cmHg ;
  • et/ou la pression artérielle diastolique est supérieure à 90 mmHg ou 9 cmHg.

La fibrillation auriculaire

La fibrillation atriale (ou auriculaire) (les du cœur battent très vite) est  trouble du rythme cardiaque qu'il est possible de traiter. 

En 2022, une fibrillation atriale était présente chez 27,4 % des personnes hospitalisées pour AVC ischémique.

Le tabagisme

Le tabac favorise le rétrécissement des artères, la formation de caillots et l'apparition de troubles du rythme cardiaque. Le tabagisme multiplie par 2 le risque d'AVC.

Un taux élevé de cholestérol

On distingue le mauvais cholestérol (LDL cholestérol) du bon cholestérol (HDL cholestérol). Si vous mangez trop gras, si vous souffrez d'obésité ou si vous ne pratiquez pas d'activité physique, le mauvais cholestérol augmente et s'accumule sur les parois de vos artères sous forme de dépôts graisseux. Avec le temps, ces dépôts peuvent ralentir et bloquer la circulation du sang : c'est l'athérosclérose.

L'obésité et le surpoids

On parle de surpoids si l'indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 25 et d'obésité s'il est supérieur à 30.

La présence de graisse au niveau abdominal est un facteur de risque. C'est le cas si le tour de taille dépasse 80 cm chez la femme et 94 cm chez l'homme.

Mesure du tour de taille

Schéma montrant deux adultes en surpoids et un adulte au tour de taille jugé normal

 

Calculer votre IMC - Indice de masse corporelle

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Poids entre kilos et kilos

La sédentarité et le manque d'activité physique

Être actif permet de se sentir mieux et préserve la santé. Au moins de 30 minutes d'exercice physique par jour sont nécessaires.

L'alcool

La consommation d'alcool, quel que soit son niveau accroît le risque d'AVC hémorragique. Une consommation de plus de 30 verres par mois et/ou la pratique du binge drinking augmentent le risque d'AVC ischémique.

Les facteurs de risque d'AVC chez la femme

L'hypertension artérielle, et la fibrillation auriculaire sont des facteurs de risque plus fréquents chez les femmes que chez les hommes.

Le risque lié à la contraception  hormonale ou l'hormothérapie substitutive de la ménopause est potentialisé par d'autres facteurs de risque cardiovasculaire comme le tabagisme.

L'éclampsie est la principale cause d'AVC pendant la grossesse et il a été montré que la survenue d’une hypertension au cours de la grossesse augmentait le risque d’AVC de nombreuses années après la grossesse.

Selon les données de l'Assurance Maladie, en France, en 2022, 120 400 personnes ont été prises en charge pour un AVC aigu (53 % étaient des hommes et 47 % des femmes).

L'âge moyen était de 73 ans pour les hommes et 76 ans pour les femmes.

Plus de 17 % des personnes prises en charge avaient moins de 55 ans.

Parmi les patients pris en charge pour un AVC aigu, certains présentaient une ou plusieurs autres maladies cardiaques ou facteurs du risque cardiovasculaire :

  • 52 % une maladie cardio-neurovasculaire ;
  • 24 % un diabète.

En 2022, 831 900 personnes étaient prises en charge pour séquelles d'AVC, dont 48  % de femmes. 

Parmi ces personnes, 50 % avaient plus de 75 ans (les femmes y étaient majoritaires et représentaient 55 % de l'effectif).

Source : Data Ameli 2024

Hospitalisations pour AVC en 2022 :

  • 122 422 personnes ont été hospitalisées (78 % pour AVC ischémique et 22 % pour AVC hémorragique).
  • L'âge moyen lors de l'hospitalisation était de 70,5 ans pour les hommes et 76,3 ans pour les femmes. 25,4 % des personnes avaient moins de 65 ans.
  • Les femmes représentaient 46,8 % des cas.

On estime que plus d'un million de personnes vivaient en France au 1er janvier 2023 en ayant eu un AVC dans leur passé.

Source : BEH Hors série du 4 mars 2025

  • Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Accident vasculaire cérébral. Site internet : Inserm. Paris ; 2025 [consulté le 3 avril 2025]
  • Ministère du Travail et de la santé. AVC. Site internet : Ministère du Travail et de la santé. Paris ; 2024 [consulté le 3 avril 2025]
  • Lamy C. Accidents vasculaires cérébraux chez la femme. EMC - Neurologie 2016;13(3):1-12 [Article 17-046-R-20]
  • Daubail B, Legris N, Serradj D, Honnart D, Tissier C, Freysz M, et al. Prise en charge des accidents vasculaires cérébraux en urgence. EMC - Urgences 2017;12(4):1-13 [Article 24-002-C-10]
  • Assurance Maladie. Data ameli. AVC et séquelles d'AVC. Données 2022. Site internet  ameli. Paris ; 2025 [consulté le 3 avril 2025]
  • Cohen A., Aboyans V., Iung B. Update on epidemiology of cardiovascular risk factors and diseases in France. Archives of Cardiovascular Diseases. Pages 655-784 (December 2024)
  • Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Épidémiologie des maladies cardiovasculaires en France. Hors série du 4 mars 2025. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2025 [consulté le 3 avril 2025]
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