Comprendre l'accident vasculaire cérébral et l'accident ischémique transitoire
Accident vasculaire cérébral et accident ischémique transitoire : définitions et causes
L'AVC à l'origine d'une perte de fonction du cerveau
Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d'une ou plusieurs fonctions du cerveau.
Il est provoqué :
- par un arrêt brutal de la circulation sanguine à l'intérieur du cerveau. C'est l'accident vasculaire cérébral ischémique. L'arrêt de la circulation du sang dans une artère ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales, au niveau de la zone du cerveau touchée : c'est l'infarctus cérébral ;
- ou par la survenue d'une hémorragie intracérébrale. C'est l'AVC hémorragique.
La gravité de l'accident vasculaire cérébral dépend de la localisation et de l'étendue des zones cérébrales touchées.
Quelle différence entre un AVC et un AIT ?
Contrairement à l'AVC, l'accident ischémique transitoire ou AIT résulte d'une obstruction artérielle très transitoire, qui n'entraîne pas de lésion du cerveau.
Ses symptômes sont les mêmes que l’AVC, mais ils durent de quelques secondes à quelques minutes (moins d'une heure) avant le retour à la normale sans séquelles. L’AIT peut donc passer inaperçu et être confondu avec un simple malaise.
L'AIT est un signal d'alarme car le risque de survenue d’un AVC plus grave dans les jours suivants est grand ; c’est donc une urgence : il faut appeler le 15.
Vidéo : Le mécanisme de survenue d'un AVC
[Cette animation 3D explique les conséquences d'une obstruction ou d'une rupture d'un vaisseau sanguin dans le cerveau. Elle est réalisée par Blausen Medical.]
À l'instar de tous les organes du corps humain, le cerveau a besoin d'oxygène et de pour fonctionner correctement. Ces éléments indispensables au maintien de la vie sont acheminés au cerveau par le sang, qui circule dans tout l'appareil circulatoire.
Un accident vasculaire cérébral se produit lorsqu'une partie du cerveau cesse d'être irriguée, ce qui entraîne la mort des tissus et la perte de certaines fonctions cérébrales.
Il peut être provoqué par un , c'est-à-dire par la rupture d'un vaisseau sanguin, ou par une embolie résultant de la présence d'un petit caillot ou d'une petite particule flottant librement dans la circulation sanguine, avant de se loger dans l'une des artères cérébrales où elle interrompt le flux sanguin.
Selon la zone du cerveau qui est atteinte, un accident vasculaire cérébral peut entraîner des troubles de la parole, une paralysie, une inconscience ou même la mort.
© Blausen Medical
Quelques chiffres concernant les accidents vasculaires cérébraux en France
- Chaque année, 140 000 AVC ou accident ischémique transitoire (AIT) et une personne sur 6 aura un AVC au cours de sa vie.
- 30 % des victimes meurent avant la fin du premier mois.
- L'AVC est la première cause de mortalité chez la femme avant le cancer du sein et la troisième chez l'homme.
- Il est la première cause de handicap acquis de l’adulte et la deuxième cause de démence après la maladie d'Alzheimer.
- L’âge moyen de survenue d’un AVC est de 74 ans. Cependant, 25% des personnes ont moins de 65 ans et 10% moins de 45 ans.
Les deux types d'accident vasculaire cérébral
Les AVC ischémiques
Le plus souvent (80 % des cas), l’arrêt de la circulation du sang est dû à un caillot (ou embol) qui bouche une artère à destination du cerveau. On parle d’AVC ischémique ou encore d’infarctus cérébral.
La cause principale est l'athérosclérose : c'est une accumulation de dépôts de cholestérol sur les parois des artères. Ces dépôts durcissent progressivement et forment des plaques d' qui rétrécissent les artères et favorisent la formation du caillot. Dans certains cas, un fragment de plaque peut aussi se détacher et aller obstruer une des artères à l'intérieur du cerveau.
Parfois, l'accident vasculaire cérébral est la conséquence d'une obstruction d'une artère par un caillot sanguin formé à distance du cerveau, par exemple dans le cœur. Ce caillot est ensuite véhiculé par le sang jusqu'au cerveau. Cela peut survenir notamment en cas de troubles du rythme cardiaque et notamment lorsque le cœur bat rapidement et de manière irrégulière (fibrillation auriculaire).
Une cause rare d'infarctus cérébral : la thrombose d'une veine du cerveau
Plus rarement, l’infarctus cérébral peut avoir une origine veineuse (et non artérielle). Cette veineuse cérébrale ne représente qu' 1% des AVC, peut survenir à tout âge, avec un pic important chez les femmes jeunes, car elle est favorisée par la présence de facteurs hormonaux (contraceptifs estroprogestatifs, grossesse et accouchement) et d'un tabagisme.
Des infections peuvent également favoriser sa survenue : sinusite, furoncle de l'aile du nez, méningite...
Les AVC hémorragiques
Dans 20 % des cas, l’AVC est dû à la rupture d’une artère cérébrale, provoquant un saignement dans le cerveau. On parle alors d’AVC hémorragique.
La cause principale des AVC hémorragiques est une tension artérielle élevée (hypertension artérielle ou HTA).
Dans certains cas, la rupture peut survenir sur une anomalie préexistante de l'artère : un ou une .
Les facteurs de risque d'AVC
Certains facteurs de risque d'accident vasculaire cérébral peuvent être prévenus, d’autres non.
Les facteurs de risque d'AVC sur lesquels vous ne pouvez pas agir
L'âge
Le risque d'AVC augmente avec l'âge, après 50 ans chez l'homme et après 60 ans chez la femme.
Les antécédents familiaux d'accident vasculaire cérébral ou de maladie cardiovasculaire
Le risque augmente si, dans votre famille :
- un parent proche (père, mère, frère, sœur) a présenté un accident vasculaire cérébral (AVC) avant 45 ans ;
- votre père ou votre frère a présenté une maladie cardiovasculaire (infarctus du myocarde ou mort subite) avant 55 ans ;
- votre mère ou votre sœur a présenté une maladie cardiovasculaire (infarctus du ou mort subite) avant 65 ans.
Les facteurs de risque d'AVC sur lesquels vous pouvez agir
Apprenez à identifier les facteurs de risque cardiovasculaire en cause dans la survenue des AVC pour ne pas les sous-estimer.
Le diabète
On parle de diabète lorsque la glycémie (taux de sucre ou glucose) est supérieure à 1,26 g/l à jeun lors de deux mesures. Si vous souffrez d'un diabète mal contrôlé, l'excès de glucose dans votre sang peut endommager les parois de vos artères.
L'hypertension artérielle
On parle d'hypertension artérielle (HTA) si :
- la pression artérielle systolique est supérieure à 140 mmHg ou 14 cmHg ;
- et/ou la pression artérielle diastolique est supérieure à 90 mmHg ou 9 cmHg.
La fibrillation auriculaire
La fibrillation auriculaire (les du cœur battent très vite) est trouble du rythme cardiaque qu'il est possible de traiter.
Le tabagisme
Le tabac favorise le rétrécissement des artères, la formation de caillots et l'apparition de troubles du rythme cardiaque. Le tabagisme multiplie par 2 le risque d'AVC.
Un taux élevé de cholestérol
On distingue le mauvais cholestérol (LDL cholestérol) du bon cholestérol (HDL cholestérol). Si vous mangez trop gras, si vous souffrez d'obésité ou si vous ne pratiquez pas d'activité physique, le mauvais cholestérol augmente et s'accumule sur les parois de vos artères sous forme de dépôts graisseux. Avec le temps, ces dépôts peuvent ralentir et bloquer la circulation du sang : c'est l'athérosclérose.
L'obésité et le surpoids
On parle de surpoids si l'indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 25 et d'obésité s'il est supérieur à 30.
La présence de graisse au niveau abdominal est un facteur de risque. C'est le cas si le tour de taille dépasse 80 cm chez la femme et 94 cm chez l'homme.
La sédentarité et le manque d'activité physique
Être actif permet de se sentir mieux et préserve la santé. Au moins de 30 minutes d'exercice physique par jour sont nécessaires.
L'alcool
La consommation d'alcool, quel que soit son niveau accroît le risque d'AVC hémorragique. Une consommation de plus de 30 verres par mois et/ou la pratique du binge drinking augmentent le risque d'AVC ischémique.
Les facteurs de risque d'AVC chez la femme
L'hypertension artérielle, et la fibrillation auriculaire sont des facteurs de risque plus fréquents chez les femmes que chez les hommes.
Le risque lié à la contraception hormonale ou l'hormothérapie substitutive de la ménopause est potentialisé par d'autres facteurs de risque cardiovasculaire comme le tabagisme.
L'éclampsie est la principale cause d'AVC pendant la grossesse et il a été montré que la survenue d’une hypertension au cours de la grossesse augmentait le risque d’AVC de nombreuses années après la grossesse.
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