La vie hormonale de la femme

La vie hormonale de la femme commence à la puberté. C’est une période de bouleversements hormonaux. Les cycles hormonaux se mettent en place. 

Pour éviter une grossesse non désirée, il est important d’aborder avec votre médecin la contraception, et informez-vous également sur la contraception d'urgence. Celle-ci, utilisée au plus tard dans les 3 à 5 jours après un rapport sexuel non ou mal protégé, fait appel à la contraception hormonale d'urgence (pilule du lendemain) ou à la pose d'un dispositif intra-utérin au cuivre.

Vous souhaitez avoir un enfant ? Consultez la rubrique « devenir parent » : cette rubrique fait le point sur la conception, la grossesse, l’accouchement et ses suites. 

Entre 45 et 55 ans, survient lorsque les ovaires arrêtent leur sécrétion hormonale (estrogènes et progestérone), la ménopause s’installe : c’est la période de la vie d'une femme où les règles s'arrêtent définitivement. La ménopause est un phénomène naturel. Elle fait souvent suite à une période charnière : la périménopause (ou préménopause) de 2 à 4 ans qui se traduit par des cycles irréguliers. 

Des symptômes qui vous inquiètent 

Vous saignez anormalement 

Entre la puberté et la ménopause, des saignements génitaux normaux surviennent de façon cyclique : ce sont les règles. Ils sont anormaux s’ils surviennent en dehors des règles (métrorragies) ou si les règles sont anormalement longues et/ou abondantes (ménorragies). 

Vous pouvez vous Informer sur les saignements gynécologiques anormaux en dehors de la grossesse. 

Vous n’avez pas vos règles 

Vous êtes en âge d’être réglée et vos règles sont absentes : vos règles ne sont pas apparues à l’adolescence (aménorrhée primaire) ou se sont interrompues plus de 3 mois (aménorrhée secondaire).
L’aménorrhée est normale en cas de grossesse, lors de l’allaitement et à la ménopause. 

Si vous n’êtes pas dans l’une de ces situations, adressez-vous à votre médecin, un bilan est nécessaire pour en rechercher la cause.

Vos règles sont douloureuses 

Les douleurs menstruelles peuvent apparaître dès les premières règles à l’adolescence (dysménorrhée primaire) et survenir plus tard, à l’âge adulte (dysménorrhée secondaire). 

Vous êtes gênée par des règles douloureuses : les douleurs intenses, la fatigue et les nausées ne sont pas une fatalité. Parlez-en à votre médecin. Il vous dira s’il est nécessaire de faire un bilan pour en chercher la cause et en particulier une endométriose.

Complexée ou non : vous trouvez que vous avez trop de poils 

Comment s’y retrouver entre un léger excès de pilosité naturelle (pilosité abondante) et un hirsutisme ou apparition de poils dans des zones dites masculines, normalement dépourvues de poils (visage, poitrine, dos, fesses, face antérieure des cuisses, etc.) ? Faut-il faire un bilan ?

Consultez l’article « Pilosité de la femme : ce qui est normal et ce qui l’est moins » qui vous donnera toutes les informations nécessaires. 

Modifications hormonales, processus tumoral bénin ou cancéreux, infections de l'appareil génito-urinaire féminin sont à l'origine de problèmes de santé qui peuvent survenir au cours de la vie d'une femme.

Syndrome des ovaires polykystiques 

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est dû à un dérèglement hormonal (sécrétion excessive d’androgènes), fréquent chez les femmes en âge d’avoir des enfants. Ce trouble est la 1re cause d’infertilité. 

Consultez votre médecin si vous présentez :

• des cycles irréguliers, une pilosité excessive ;
• une peau grasse ;
• une acné persistante ;
• une chute des cheveux ;
• un surpoids.

Endométriose 

L’endométriose est une maladie gynécologique inflammatoire et chronique qui touche près de 10 % des femmes. 

Elle se caractérise par la présence, hors de la cavité utérine, de tissu semblable à celui de la muqueuse de l’utérus (appelée endomètre). Elle évolue de la puberté à la ménopause. 

Vous avez des règles douloureuses ? Vos rapports sexuels sont sensibles ? Vous êtes fatiguée ? Vous avez un syndrome de l’intestin irritable ? Et si c’était une endométriose ? Au moindre doute, consultez votre médecin qui vous prescrira un bilan.

Tumeurs cancéreuses et bénignes

Cancers gynécologiques

Les cancers gynécologiques les plus fréquents sont les cancers du corps utérin ou cancer de l’endomètre. Les cancers du col de l’utérus et les cancers de l’ovaire sont moins fréquents. Les cancers de la vulve, du vagin et des trompes sont plus rares.

Le cancer du col de l'utérus est une tumeur maligne développée à partir des cellules superficielles du col utérin. Il y a peu de symptômes au début, mais ils doivent vous alerter : des petits saignements gynécologiques après les rapports sexuels ou entre les règles, des rapports sexuels douloureux.
Mais ce cancer est évitable grâce à la prévention par la vaccination HPV et par le dépistage par frottis des 1res anomalies avant le stade de cancer.

Cancer du sein 

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent des cancers de la femme. Près de 80 % des cancers du sein se développent après 50 ans.

Pour un diagnostic précoce, participez au dépistage organisé de 50 à 74 ans.

Entre 2 dépistages et avant l’âge de 50 ans, consultez rapidement votre médecin si vous constatez une anomalie lors de l’autopalpation (présence d’une grosseur) ou un écoulement par le mamelon.

Kyste de l’ovaire 

Les kystes ovariens sont de petites grosseurs anormales contenant du liquide, se développant parfois au niveau d’un ovaire. Ils sont soit fonctionnels et transitoires, influencés par les sécrétions hormonales du cycle menstruel, soit organiques développés à partir du tissu ovarien. Ces derniers ne changent pas de volume au cours du cycle menstruel et ne disparaissent pas spontanément. Les kystes de l'ovaire sont le plus souvent bénins.

Douleurs pelviennes d’un seul côté du corps, donnant l’impression d’une pesanteur, saignement génital survenant en dehors des règles), envie fréquente d’uriner, constipation : et si c’était un kyste de l’ovaire ?

Fibrome de l'utérus

Le fibrome utérin est une tumeur bénigne développée à partir du muscle de l’utérus. Cette affection fréquente chez la femme jeune est liée à des facteurs favorisants comme l’hérédité ou l’importance des sécrétions hormonales (œstrogènes). 

20 à 50 % des femmes qui présentent un fibrome de l’utérus ne souffrent d’aucun symptôme particulier et sa découverte a lieu au cours d’un bilan de santé.

Pour aller plus loin, lire les articles suivants : 

• « Qu’est-ce qu’un saignement gynécologique anormal en dehors de la grossesse ? »
• « Pollakiurie ou envie fréquente d'uriner : définition, symptômes et causes »
• « Constipation de l'adulte : définition, symptômes, facteurs favorisants »

Infections génito-urinaires de la femme

Les infections de l’appareil génital et urinaire sont fréquentes chez la femme.

L’infection du vagin ou vaginite est le plus souvent due à un champignon (mycose vaginale). Elle peut être due à d'autres germes : des parasites (Trichomonas vaginalis...), des bactéries (Mycoplasme, Gardnerella vaginalis, Chlamydia, Gonocoque...) ou des virus (herpès génital ...)

La salpingite ou infection d’une trompe est grave en raison des séquelles qu’elle peut entraîner (infertilité). Le germe en cause, transmis par voie sexuelle, est fréquemment une Chlamydia. 

La cystite ou infection urinaire de la vessie est très fréquente et souvent récidivante.

Douleurs du bas ventre, démangeaisons de la vulve, écoulements vaginaux anormaux, brûlures urinaires, besoin fréquent et pressant d’uriner : ce sont des symptômes d’alerte à ne pas négliger. Dans ce cas, consultez votre médecin. Si vous pensez avoir une cystite, vous pouvez aussi vous adresser à votre pharmacien. 

Pour éviter certains problèmes infectieux comme les infections urinaires ou les mycoses vaginales, il existe quelques gestes de prévention simples à adopter et notamment sur la toilette intime. Pour en savoir plus, lire l’article « Quelques conseils pour réaliser sa toilette intime »

Lipœdème 

Le lipœdème (accumulation importante de graisse) est une cumulation importante, anormale, bilatérale et symétrique de graisse, le plus souvent, localisée dans les membres inférieurs (jambes, cuisses et hanches) et épargnant les pieds. Les bras sont parfois atteints.

Culotte de cheval, jambes en poteaux très sensibles et sujettes aux bleus : souffrez-vous d’un lipœdème ?

Problèmes de santé à la ménopause 

Bouffées de chaleur, fatigue, irritabilité, troubles du sommeil... font partie des multiples symptômes qui apparaissent à la ménopause. 

À la ménopause, des soucis de santé peuvent s'installer progressivement : symptômes urinaires ou génitaux, prise de poids, ostéoporose, troubles cardiovasculaires… Tandis que d'autres problèmes s'améliorent : régression des symptômes de migraine par exemple. 

La chute hormonale (estrogènes et progestérone) est responsable de problèmes génito-urinaires plus fréquents :

• sécheresse de la vulve et du vagin responsable de brûlures, d'irritations, de douleurs, d'une vaginite atrophique non infectieuse ;
• douleurs lors de rapports sexuels (dyspareunie) et baisse de la libido (désir sexuel) ;
• besoin d'uriner la nuit, besoin d'uriner en urgence ou fréquemment ;
• fuites urinaires ;
• cystites aiguës à répétition ;
• et parfois prolapsus génito-urinaire.

Le risque cardiovasculaire augmente après la ménopause : en effet, la protection naturelle par les hormones disparaît et certains facteurs comme le tabagisme ou le surpoids accentuent ce risque.

Le risque d'ostéoporose augmente après la ménopause (une femme sur 4). La perte osseuse s’accélère. Il en découle une augmentation du risque de fracture du poignet, de fracture du col du fémur ou de tassement vertébral.

En plus des facteurs extérieurs (exposition au soleil, environnement, etc.), le vieillissement de la peau est accentué par la baisse de sécrétion des hormones sexuelles.

Même si une petite partie des femmes ont un poids stable, voire en diminution après la ménopause, beaucoup d'entre elles se plaignent d'une tendance au surpoids. Que son poids soit stable, en baisse ou en augmentation, la femme ménopausée voit sa silhouette se modifier, en raison de la redistribution des graisses.

Certains problèmes de santé sont plus fréquents chez la femme que chez l’homme. Le point sur quelques-unes de ces maladies.

Les anomalies de la thyroïde 

Les anomalies de sécrétion hormonale ainsi que les tumeurs de la thyroïde sont plus fréquentes chez la femme et plus particulièrement :

• l’hypothyroïdie ;
• l'hyperthyroïdie ;
• le nodule de la thyroïde ;
• le cancer de la thyroïde.

La fibromyalgie

La fibromyalgie, ou syndrome fibromyalgique, est une affection chronique caractérisée par des douleurs diffuses persistantes et une sensibilité à la pression. Le plus souvent, ces douleurs sont associées à d’autres signes évocateurs comme une fatigue intense, des troubles du sommeil, des troubles anxieux, un syndrome de l'intestin irritable, un syndrome des jambes sans repos, etc.

Les problèmes veinolymphatiques et la maladie veineuse chronique

Les problèmes de circulation veineuse sont plus fréquents et plus précoces chez les femmes. L’insuffisance veineuse chronique touche trois femmes pour un homme se traduisant par la sensation de jambes lourdes et la présence de varices aux jambes.

Le phénomène de Raynaud 

Le phénomène de Raynaud est un trouble réversible de la circulation sanguine au niveau des petits vaisseaux des extrémités, principalement des doigts, plus rarement des orteils et parfois du nez et des oreilles. C'est un trouble vasomoteur, dû à la contraction temporaire des vaisseaux sanguins (vasoconstriction) qui prive les extrémités de l'apport en sang et oxygène (on parle d'acrosyndrome). Dans 90 % des cas, le phénomène de Raynaud est de cause inconnue et il est caractérisé par la présence de symptômes gênants mais sans gravité. Il est présent chez 6 % des femmes entre 25 et 40 ans.

La médecine esthétique

Les femmes ont plus souvent que les hommes recours à la médecine esthétique. Celle-ci peut être la cause de désagréments, voire de problèmes de santé de différents ordres. C’est le cas des injections d’acide hyaluronique.

Les maladies auto-immunes

Les femmes sont plus concernées que les hommes par les maladies auto-immunes : 

• polyarthrite rhumatoïde ;
• lupus érythémateux ;
• sclérose en plaques, etc.

La migraine

Le travail sur écran, la prise excessive d’alcool, la surcharge de travail, la survenue des règles aggravent ou déclenchent les crises de migraine.

Les difficultés psychologiques

La santé mentale est un état de bien-être, indispensable pour se sentir en bonne santé. Chez la femme, certains troubles psychiques sont plus fréquents : 

• les troubles paniques ;
• les troubles du comportement alimentaire et particulièrement l’anorexie mentale qui touche majoritairement les filles à l’adolescence, mais dont les troubles persistent assez souvent chez la jeune femme.