Comment bien lire une ordonnance de médicaments ?

Structure d'une ordonnance

Rédigée par un professionnel de santé, l’ordonnance comporte tous les renseignements nécessaires au bon déroulement de votre traitement (nom des médicaments, conditions de délivrance et de renouvellement, périodes de prises, etc.)

Composants détaillés d'une ordonnance

Voici quelques clés de lecture pour mieux comprendre les informations données avec l'exemple d'une ordonnance :

Illustration représentant une ordonnance médicale et les douze éléments la composant (cf. description détaillée ci-après)

Une ordonnance médicale est composée de douze éléments :

  1. Des informations concernant le prescripteur, comme son nom, sa spécialité et son diplôme.
  2. De la date et du lieu d’établissement de l’ordonnance.
  3. Des informations concernant le patient, comme son nom, son âge ou son poids.
  4. De la liste des produits prescrits au patient par le médecin.
  5. De la description du traitement et de sa posologie.
  6. De la mention « Non Substituable (MTE) » ou « Non Substituable (CIF) » ou « Non Substituable (EFG) »
  7. Des modalités de renouvellement des médicaments.
  8. De la mention « Quantité Suffisante Pour », ou QSP.
  9. De la mention « Non Remboursable », ou NR.
  10. De divers conseils adressés au patient par son médecin.
  11. De la signature du médecin prescripteur.
  12. Du nombre total de médicaments prescrits par le médecin dans l’ordonnance.

L’ordonnance de médicaments peut être établie par :

  • un médecin généraliste ;
  • un médecin spécialiste (certains médicaments ne peuvent d’ailleurs être prescrits que par un médecin spécialiste) ;
  • un chirurgien-dentiste ;
  • une sage-femme ;
  • un pédicure-podologue.

Les chirurgiens-dentistes, sages-femmes et pédicures-podologues ont un droit restreint de prescription. Ils peuvent ainsi rédiger des ordonnances pour certains médicaments correspondant à leur exercice professionnel (ex: verrucides pour les pieds dans le cas d’un pédicure-podologue).

D’autres professionnels de santé (infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes) sont également autorisés à prescrire. Toutefois, cette autorisation est limitée à certains pansements ou dispositifs médicaux (par exemple, pour les infirmiers, le matériel pour le traitement de l’incontinence ou la perfusion à domicile).

Les coordonnées du prescripteur sont indiquées afin que le patient, un infirmier ou un pharmacien puissent le contacter si nécessaire.

Le numéro RPPS (Répertoire partagé des professionnels de santé) est l’identifiant personnel à 11 chiffres du prescripteur, attribué à ce jour aux médecins, sages-femmes et chirurgiens-dentistes.

Il est possible que l’ordonnance soit faite au nom d’un établissement de santé (hôpital, clinique, centre de santé). Dans ce cas, c’est le numéro FINESS (Fichier national des établissements sanitaires et sociaux) de cette structure, comptant 9 chiffres, qui est mentionné sur l’ordonnance.

Pour obtenir la première délivrance des médicaments en pharmacie, vous disposez de 3 mois maximum après la date de rédaction de l’ordonnance. Passé ce délai, la prescription n'est plus valable (en dehors d’un éventuel renouvellement) : le pharmacien ne peut plus vous remettre les produits. Dans le cas particulier des médicaments stupéfiants (ex. : morphine), cette durée de validité est réduite à 3 jours.

Vos nom et prénom permettent de s’assurer que le traitement prescrit est bien le vôtre. Une ordonnance ne peut être rédigée que pour une seule personne. Pensez d’ailleurs à en conserver l’original, qui vous appartient. Quand votre pharmacien, un infirmier ou le personnel du laboratoire d’analyses ont besoin de ce document, ils en font une copie et vous restituent l’original.

Si vous êtes traité pour une affection chronique, il est conseillé de conserver toujours sur vous l’ordonnance correspondante, avec vos papiers d’identité. En cas d’accident, les secours sauront que vous suivez un traitement régulier et pourront en tenir compte.

Une ordonnance peut être dupliquée ou tripliquée (en trois exemplaires). Dans ce cas, le ou les exemplaires à adresser à votre centre d'Assurance Maladie portent la mention « Duplicata ne permettant pas la délivrance de médicaments ». Parfois, le terme « Ordonnance » figure également sur le premier feuillet.

Par ailleurs, la mention éventuelle de votre poids et de votre âge peut être utile :

  • au pharmacien ou à l’infirmier, pour la délivrance ou le dosage de certains médicaments ;
  • au laboratoire d’analyses médicales.

De plus en plus souvent, le médicament est désigné par le nom scientifique de la qu’il contient, accolé :

  • soit à un nom commercial créé par le laboratoire ;
  • soit au nom du laboratoire qui vend le produit.

Cette façon de nommer les médicaments est très utile :

  • au pharmacien (elle lui permet de vous fournir un médicament identique si celui prescrit est indisponible, ou un médicament générique) ;
  • lors de séjours à l’étranger. effet, la désignation scientifique des molécules est identique pour tous les pays.

Attention : pour certains médicaments particuliers, le médecin précise sur l’ordonnance les coordonnées de la pharmacie dans laquelle vous pourrez vous procurer ces produits. Dans ce cas, il est impossible de se fournir ailleurs.

Pour chaque médicament, l'auteur de l'ordonnance doit préciser :

  • la dose à prendre ;
  • le moment des prises (ex.: matin et soir) ;
  • la durée du traitement.

Par ailleurs, si l’ordonnance comporte plus de cinq médicaments, votre pharmacien vous propose un plan de prise (tableau de suivi du traitement). Cela peut faciliter votre organisation.

Parfois, le médecin ajoute la mention « non substituable (MTE) », « non substituable (EFG) », ou « non substituable (CIF) » (1) à côté du nom d’un médicament. Cela signifie qu’il ne souhaite pas que ce produit soit remplacé par un médicament générique, pour une raison qui vous concerne. Cette mention :

  • est toujours exceptionnelle ;
  • concerne seulement le médicament pour lequel le médecin indique « non substituable (...) » ;
  • correspond spécifiquement à votre cas.

(1) MTE : prescription de médicaments à marge thérapeutique étroite pour assurer la stabilité de la dispensation, lorsque les patients sont effectivement stabilisés avec un médicament, et à l’exclusion des phases d’adaptation du traitement
EFG : prescription chez l’enfant de moins de 6 ans, lorsqu’aucun médicament générique n’a une forme galénique adaptée et que le médicament de référence disponible permet cette administration
CIF : prescription pour un patient présentant une contre-indication formelle et démontrée à un présent dans tous les médicaments génériques disponibles, lorsque le médicament de référence correspondant ne comporte pas cet excipient.

La mention « AR » signifie « à renouveler ». Elle peut s’appliquer à un ou plusieurs produits, voire à l’ensemble de l’ordonnance. Sachant qu’une ordonnance est valable 12 mois au maximum, plusieurs cas de figure peuvent se présenter.

Le médecin indique que le traitement est renouvelable un certain nombre de fois.

Pour obtenir de nouveau les médicaments, rendez-vous à la pharmacie à la fin de chaque période inscrite sur l’ordonnance (ex. tous les 3 mois). La durée maximale de renouvellement varie selon les produits.

Le médecin ne donne aucune précision sur le renouvellement et la maladie traitée n’est pas chronique.

Dans ce cas, le pharmacien peut vous redonner les médicaments, mais sans remboursement par l’Assurance Maladie et seulement aux conditions suivantes :

  • l’ordonnance date de moins de 12 mois ;
  • la délivrance des produits ne nécessite pas d’ordonnance, ou bien le renouvellement est toléré en l’absence d’avis médical contraire (médicament liste II dans une boîte portant un cadre vert).

À noter : si un cadre rouge figure sur la boîte de médicaments, aucun renouvellement n’est possible sans l’avis du médecin. Il est alors interdit au pharmacien de vous redonner les médicaments sans nouvelle prescription.

Le traitement, prescrit pour plus de 3 mois, concerne une maladie chronique. Mais les renouvellements prévus sont terminés, et vous n’avez pas pu revoir le médecin.

Dans l’attente d’une nouvelle ordonnance, le pharmacien peut vous avancer une boîte de chaque médicament, afin d’éviter une interruption de traitement. Cette boite avancée sera déduite lors de la délivrance de la prochaine ordonnance. Le pharmacien doit en informer le rédacteur de l'ordonnance.

Les médicaments renouvelés dans ce cadre sont remboursés par l’Assurance Maladie. Toutefois, ce type de renouvellement ne peut être pratiqué si le traitement a une durée maximale possible déjà dépassée. Ce peut être le cas par exemple pour une prescription de morphine, de médicaments contre l’insomnie ou l’anxiété.

Elle signifie « Quantité Suffisante Pour » et s’adresse au pharmacien. Elle lui indique qu’il doit vous donner la quantité de médicaments suffisante pour la durée du traitement prescrit.

Elle équivaut à « Non Remboursable ». Dans certains cas, le médecin peut être amené à l’inscrire après le nom d’un médicament, pour préciser que celui-ci ne sera pas remboursé par l'Assurance Maladie.

Une ordonnance peut comporter des informations autres que celles concernant les médicaments. Il s’agit par exemple de règles hygiéno-diététiques (ex.: régime sans sel ou pauvre en graisses). Ces consignes sont aussi importantes que les médicaments prescrits, et leur application fait partie intégrante du traitement.

Pour être valable, l’ordonnance doit être signée par le prescripteur.

Dans ce carré, le médecin précise combien de médicaments comporte sa prescription.

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