Comment préparer sa trousse de médicaments pour partir en voyage ?

Publié dans : Médicaments et situation de vie

Vous allez partir en voyage prochainement, et vous vous demandez quels médicaments, documents médicaux et matériel de soins vous devez emporter ? Voici quelques conseils pour ne rien oublier, en fonction de votre destination et de votre état de santé.

Un voyage commence par sa préparation et diverses démarches sont à prévoir, plusieurs semaines avant le départ.

Consultez votre chirurgien-dentiste, en particulier si vous présentez des problèmes dentaires chroniques (gingivite) ou récurrents (caries ou abcès dentaires).

Vérifiez que vous disposez d’une carte de groupe sanguin et d’un carnet de vaccinations international pour les destinations hors Union Européenne.

Assurez-vous que vous avez un compte-rendu médical (en anglais) si vous avez une maladie chronique.

Demandez une carte européenne d'assurance maladie si vous voyagez dans la zone concernée.

Souscrivez une assurance rapatriement sanitaire.

Informez-vous sur les conditions d'accès au pays choisi, en fonction de l'évolution de la de Covid-19. Consultez la page Conseils par pays sur le site diplomatie.gouv.fr.

Prévoyez toutes les affaires nécessaires pour pouvoir :

  • poursuivre vos traitements habituels loin de chez vous ;
  • traiter les blessures et affections bénignes ;
  • prévenir certaines maladies infectieuses ou parasitaires en particulier celles transmises par les moustiques (ex. : paludisme, dengue)...

Il n’existe pas de trousse de voyage type. La liste des affaires à emporter dépend:

  • de votre état de santé actuel et vos antécédents médicaux ;
  • de votre destination (ex. : zone rurale ou urbaine) et ses caractéristiques (présence permanente de certaines maladies infectieuses, conditions d’hygiène précaires, difficultés d’accès aux soins médicaux, etc.) ;
  • du moment de votre séjour (ex. : saison sèche ou humide) et sa durée ;
  • du type de voyage que vous entreprenez (professionnel ou touristique, individuel ou en groupe, organisé ou à l’aventure) et de vos conditions d’hébergement.

Quelles vaccinations avant un voyage à l’étranger ?

Avant un voyage, plusieurs vaccinations peuvent se révéler nécessaires (par exemple contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, l’hépatite A, l’hépatite B, le méningocoque C, la fièvre jaune ou la fièvre typhoïde). Leur réalisation dépend :

  • des obligations administratives de chaque pays ;
  • des risques réellement encourus, en fonction de la situation sanitaire sur place au moment où vous partez.

Pour mettre à jour ou réaliser les vaccinations requises, consultez votre médecin traitant ou rendez-vous dans un centre de médecine tropicale. La consultation doit avoir lieu au minimum 4 à 6 semaines avant le départ, pour assurer l’efficacité du ou des vaccin(s).

Prévoyez de quoi traiter les lésions bénignes et prévenir certains risques, c’est-à-dire :

  • un désinfectant hydro-alcoolique (à base d’eau et d’alcool) pour se désinfecter les mains à utiliser en l'absence d'eau et de savon ;
  • des compresses stériles et du sparadrap ou des pansements stériles, ainsi que des compresses hémostatiques pour faciliter l'arrêt des saignements en cas de coupure ;
  • une crème pour apaiser vos coups de soleil éventuels, en complément de votre crème solaire à indice de protection élevé (IP 50+) ;
  • des pansements gras (ou interface), pour les brûlures et les plaies cutanées suintantes. Suivant le climat et les conditions météorologiques de votre destination, faites attention aux conditions de conservation de ce type de pansements car elles peuvent comporter des restrictions vis-à-vis de la chaleur ou de l’humidité ;
  • des bandelettes adhésives (favorisant une bonne cicatrisation des coupures) ;
  • une bande de contention (pour traiter une entorse ou tenir un pansement), une paire de ciseaux et une épingle de sûreté (épingle à nourrice) pour l’attacher ;
  • une pince à épiler (pour enlever les échardes) et un tire-tiques (pour retirer les tiques) ; 
  • un thermomètre ;
  • si vous voyagez en avion et/ou si vous avez un terrain prédisposant au risque de phlébite, des bas ou chaussettes de contention ;
  • des préservatifs masculins ou féminins pour prévenir les infections sexuellement transmissibles ou IST).

Il est recommandé de prendre dans votre valise des médicaments « de base » dont vous connaissez l’usage (indications, posologies) et de les conserver dans leur emballage d’origine (et non en vrac), notamment pour pouvoir lire la notice si nécessaire.

Si vous devez voyager dans un pays dans lequel le décalage horaire est important, essayez d'adopter des astuces d'organisation pour diminuer le jet lag.

Si cela est insuffisant, il existe des traitements qui peuvent aider à réduire les effets du décalage horaire et atténuer ainsi le jet lag. Ils agissent au niveau de la désynchronisation des périodes de sommeil. Ces traitements sont toujours à prendre de façon ponctuelle, sur des durées très courtes (quelques jours maximum) à l'arrivée dans le pays de destination, et ne sont disponibles que sur prescription médicale. Il s'agit de la mélatonine et des hypnotiques.

Un médicament anti-nauséeux est utile en cas de nausées liées au mal des transports (en avion, voiture, en bateau, etc.) Il existe notamment sous forme de patch (scopolamine).

Il peut s’agir par exemple de chlorhexidine. Choisissez de préférence une forme en spray ou en lingettes, les flacons pouvant s’ouvrir pendant le trajet.

Chlorhexidine : attention au risque d'allergie grave immédiate

Les réactions allergiques sont rares mais peuvent être graves. Elle surviennent dans l'heure qui suit l'utilisation de la chlorhexidine et se traduisent par :

En présence de l'une de ces manifestations, appelez le 15.

Si vous avez déjà eu une réaction allergique à ce produit et pour éviter toute nouvelle exposition à la chlorhexidine, n'oubliez pas de le signaler à tout médecin (médecin traitant, spécialiste, anesthésiste et chirurgien), chirurgien-dentiste, sage-femme, infirmier et pharmacien.

Privilégiez comme antalgique le paracétamol, qui se conserve bien à la chaleur et évitez les suppositoires, qui fondent en cas de chaleur.

Lors d'un épisode de canicule ou de fortes chaleurs, pensez à vous hydrater. Attention en cas de coup de chaleur, il est déconseillé de prendre de l’aspirine ou du paracétamol pour traiter la fièvre ou les maux de tête. En effet, le paracétamol est inefficace en cas de coup de chaleur et l'aspirine peut gêner l'adaptation de l'organisme à la chaleur.

Certains médicaments anti histaminiques s’utilisent en cas d’allergie. Pour orienter votre choix, demandez conseil à votre pharmacien.

Si vous avez déjà présenté une réaction allergique générale (œdème de Quincke ou ) suite à une piqûre d’hyménoptère (guêpe, frelon, abeille, bourdon) ou après la prise d'un aliment, votre médecin peut vous prescrire un traitement d’urgence à base d’adrénaline à utiliser en cas de récidive.

En cas de diarrhée du voyageur ou « tourista », adoptez les règles hygiéno-diététiques indispensables pour calmer la diarrhée. Si cela est insuffisant, utilisez des médicaments.

Les ralentisseurs du transit

Ils réduisent les contractions de l'intestin et diminuent la fréquence des selles (lopéramide par exemple). Les anti-diarrhéiques moteurs ne doivent pas être utilisés :

  • en cas de diarrhée sévère contenant du sang ou accompagnée de fièvre,
  • ainsi qu'avant l'âge de 12 ans.

Attention, ils ralentissent également l'élimination du virus ou de la bactérie et entraînent une constipation avec ballonnement souvent plus gênante que la diarrhée elle-même. Ils sont réservés aux diarrhées très liquides, fréquentes et abondantes ou en cas de nécessité (déplacement en avion par ex.)

Les antisécrétoires intestinaux

Ils diminuent l’hypersécrétion d’eau et d’électrolytes (sels) dans l’intestin, sans modifier le temps de transit intestinal (racécadrotril par exemple). Ils sont contre-indiqués chez les enfants et adolescents de moins de 15 ans et chez les femmes enceintes ou qui allaitent.

Les absorbants et protecteurs intestinaux

ces médicaments tapissent la barrière intestinale ou absorbent les gaz (diosmectite par exemple). Attention, ils peuvent diminuer l'effet d'autres médicaments. Ils sont contre-indiqués avant l'âge de 2 ans.

Les intestinaux

Ils bloquent les spasmes de l’intestin et sont donc utiles en cas de douleurs ou de crampes (phloroglucinol, trimébutine ou mébévérine par exemple).

Certains probiotiques

Ils peuvent être pris à titre préventif pour renforcer la et éviter ou atténuer les diarrhées du voyageur. Demandez conseil à votre pharmacien.

Gastro-entérite ou diarrhée de l'enfant en voyage : attention !

Si votre enfant a la diarrhée, veillez à ce qu'il ne se déshydrate pas. La plupart des médicaments sont contre-indiqués. Demandez un avis médical.

C’est un traitement contre la constipation, fréquente en raison des changements d'habitude. Si les changements d'alimentation ne suffisent pas à régler votre problème de constipation, il est possible d'y recourir temporairement, en complément.

Il existe différents types de laxatifs avec des propriétés différentes. Par ailleurs, certains laxatifs possèdent des contre-indications et des recommandations particulières. Demandez conseil à votre pharmacien.

On distingue principalement en fonction de leur moyen d'action :

  • les laxatifs osmotiques qui ramollissent les selles en attirant de l'eau dans l'intestin ;
  • les laxatifs de lest qui augmentent de volume en présence d'eau et modifient la consistance des selles ; ils nécessitent de boire beaucoup pour être actifs ;
  • les laxatifs lubrifiants qui facilitent l'émission des selles en facilitant le glissement et en ramollissant le contenu de l'intestin. Ne les utilisez pas si vous avez des troubles de la déglutition (notamment si vous êtes âgé) car ils sont souvent la cause de fausses routes avec inhalation du produit.

Ces produits vous seront utiles en cas de conjonctivite.

Le sérum physiologique sert alors à nettoyer les yeux avant d’utiliser, selon l’origine de l’inflammation oculaire :

L'utilisation de collyres en dosettes à usage unique est préférable, afin d'éviter la contamination du produit par des microbes.

Selon la zone où vous allez séjourner, vous pouvez avoir besoin de produits particuliers.

Emportez ces produits si vous ne pouvez disposer de bouteilles d’eau capsulées là où vous allez. En effet, dans les pays où l’hygiène précaire, boire de l’eau purifiée contribue à la prévention des maladies infectieuses.

Ils peuvent servir en cas de voyage dans un pays chaud exposant au risque de déshydratation, en particulier pour un enfant en bas âge.

Pour les enfants plus grands et les adultes, vous pouvez aussi réaliser vous-même une solution de réhydratation. Il suffit de diluer 6 cuillères à café de sucre et une demi-cuillère à café de sel dans 1 litre d’eau potable.

Si vous partez dans un pays où le paludisme est présent en permanence, consultez votre médecin traitant. Il vous prescrira un médicament préventif du paludisme adapté à votre destination.

Par ailleurs, demandez conseil à votre pharmacien pour vous procurer l’équipement nécessaire à la prévention des maladies transmises par les moustiques :

  • une moustiquaire spécifique imbibée d’un répulsif ;
  • un répulsif cutané. Sa durée d’action varie selon les conditions d’utilisation (transpiration, humidité ambiante, etc.) Aussi, son application doit être renouvelée régulièrement (et au moins 20 minutes après avoir appliqué une crème solaire, le cas échéant). Les répulsifs diminuent aussi le risque de morsure par les araignées et les tiques.

L'imprégnation des vêtements par un répulsif vestimentaire contenant de la perméthrine (et des pyréthrinoïdes) n'est plus recommandée en raison du risque toxique pour la santé. L'usage des répulsifs vestimentaires reste cependant recommandé pour des groupes de population particuliers (réfugiés, militaires) en l'absence d'alternatives, notamment sans accès à des moustiquaires imprégnées.

Un site pour préparer son voyage selon sa destination

Vous pouvez consulter la page Conseils par pays sur le site diplomatie.gouv.fr.

Vous y trouverez également les informations utiles concernant les obligations en lien avec la Covid-19.

Si vous prenez régulièrement certains médicaments (ex. : pour traiter une HTA, un diabète...), consultez votre médecin avant votre départ. Cela vous permettra de bien préparer votre voyage et de vous informer sur plusieurs points.

Il faut prévoir assez de médicaments pour la durée du séjour, voire un peu plus (dans l’hypothèse d’un retour retardé).

Si votre traitement se prend à des moments précis de la journée, renseignez-vous sur un éventuel décalage horaire dans votre pays de destination.

Pour faciliter les contrôles douaniers, il est recommandé de conserver sur vous :

  • une ordonnance de votre médecin traitant précisant le nom des substances contenues dans votre traitement, en dénomination commune internationale (). Ce conseil est valable en particulier pour les molécules classées parmi les stupéfiants (ex. : dérivés de l’opium) ;
  • le cas échéant, une attestation médicale certifiant que vous devez utiliser des stylos injecteurs, des seringues et aiguilles (en français et si possible, selon votre destination, en anglais).

Lire l'article de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé « Vous résidez en France et vous vous apprêtez à voyager à l’étranger ?
Vos médicaments peuvent être soumis à contrôle, en fonction du pays de destination, en particulier les médicaments stupéfiants ou assimilés stupéfiants
 ».

Par ailleurs, si vous voyagez en avion, placez vos médicaments, ainsi que seringue, aiguilles ou stylos injecteurs dans votre sac à main en cabine (en cas de perte de vos bagages mis en soute pendant le trajet). Gardez-en également une réserve dans votre valise en soute (s'ils supportent les variations de températures), pour parer à toute éventualité.

Certains médicaments doivent être gardés à basse température et voyager en conditionnement isotherme, en cabine (cela concerne en particulier les biothérapies).

En cas de voyage dans un pays très chaud ou de canicule, des modalités de conservation particulières peuvent être requises pour vos médicaments lors du transport et du séjour.

Ceci est également en cas de séjour en zone de grand froid.

Conformément au Code de la santé publique, le pharmacien ne peut délivrer en une seule fois qu'une quantité de médicaments correspondant à une durée de traitement de 4 semaines à 30 jours, selon le conditionnement (à l'exception des médicaments pour lesquels des conditionnements trimestriels sont disponibles pour certaines maladies chroniques, comme l'hypertension artérielle par exemple).

Il existe cependant une procédure permettant d'accorder exceptionnellement une dérogation si vous êtes amenés à vous rendre à l'étranger pour une durée supérieure à 1 mois et inférieure à 6 mois. Vous pouvez ainsi obtenir votre traitement habituel en quantité suffisante.

Cette procédure ne doit être mise en œuvre que dans les situations où vous êtes susceptibles de rencontrer des difficultés pour accéder à votre traitement (indisponibilité dans le pays de destination, incertitude sur l’offre de soins). Par conséquent, les déplacements sur le territoire métropolitain ou dans les départements d'outre-mer sont exclus du cadre de cette dérogation. Celle-ci ne doit pas non plus permettre la prise en charge de traitement à visée préventive ou la constitution de trousse d’urgence.

Comment procéder ?

Votre médecin prescrit le traitement en dénomination commune internationale () afin qu’elle soit lisible à l’étranger. Il doit donner son accord de délivrance en portant la mention « à délivrer en une fois pour départ à l'étranger pour x mois » sur votre ordonnance. La durée du traitement prescrit ne doit pas excéder six mois. En cas de demande de médicaments pour une durée supérieure à six mois, votre pharmacien en limitera la délivrance à six mois. Si vous rencontrez cette situation, contactez votre caisse au 36 46.

Votre médecin doit s’assurer des conditions de conservation des médicaments, des produits et prestations et du bon usage de ceux-ci pendant votre séjour.

Votre pharmacien pourra délivrer en une seule fois un traitement de plus d'1 mois sur présentation de :

  • Votre prescription médicale comportant l'accord du médecin.
  • L'accord pour l'application de la dérogation de votre caisse d'assurance maladie. L'accord peut n'être que partiel et ne concerner, par exemple, qu'une partie du traitement prescrit.  Ainsi, tous les médicaments ne pourront pas vous être systématiquement délivrés.

La durée de traitement délivré en une seule fois dans le cadre d'un départ à l'étranger ne peut excéder 6 mois (dans la limite de la durée totale du traitement prescrit). La réglementation particulière relative à certains médicaments doit être respectée :

  • durée  maximale de prescription des anxiolytiques de 12 semaines, des hypnotiques de 4 semaines, des stupéfiants de 14 à 28 jours, du tramadol de 12 semaines) ;
  • surveillance particulière des médicaments dont la prescription est subordonnée à la réalisation d'examens périodiques (par exemple surveillance de l'INR lors d'un traitement par antivitamines K).

Comment obtenir l'accord de sa caisse d'assurance maladie ?

Vous devez faire une demande de prise en charge auprès du service médical de sa caisse d'assurance maladie en lui adressant :

  • la prescription médicale, comportant l'accord du médecin ;
  • une attestation sur l'honneur, précisant les renseignements suivants : nom, prénom, adresse, téléphone, n° d'immatriculation, nationalité, lieu du séjour à l'étranger, date de départ, durée et motif du séjour.

Sur avis du service médical, la caisse d'assurance maladie notifiera au patient un accord ou un refus sur cette demande de dérogation exceptionnelle.

Si vous partez dans un pays de l’Union européenne ou de l'Espace économique européen nous vous conseillons de demander votre CEAM (carte européenne d’Assurance maladie) qui permet la prise en charge de vos soins médicaux selon la législation et les formalités en vigueur dans le pays de séjour:

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