Comment bien utiliser les médicaments génériques ?

Les médicaments génériques sont avant tout des médicaments. Ils sont conçus pour soigner mais s’ils sont mal utilisés, ils peuvent être dangereux. Suivez la prescription de votre médecin et les conseils de votre pharmacien. Et surtout, n’hésitez pas à leur poser des questions en cas de doutes.

Une animation pour comprendre qui choisit de prescrire les médicaments génériques.

© Assurance Maladie, ANSM

Pour que votre traitement (avec des médicaments génériques ou des médicaments d’origine) se passe le mieux possible, n’hésitez pas à faire part à votre médecin et votre pharmacien de vos questions, de vos doutes et de vos besoins. Ils sauront vous informer, vous rassurer et en tenir compte dans leur pratique.

Lorsque votre médecin prescrit un médicament, il choisit d’abord la dont le mécanisme d’action lui semble le plus efficace pour traiter la maladie. Cette porte un nom : la dénomination commune internationale (). C’est le nom scientifique du médicament, que l’on retrouve sur l’ordonnance comme sur la boîte des médicaments génériques.

Pourquoi le médecin fait-il maintenant des ordonnances en ?

Depuis janvier 2015, les médecins ont l’obligation de prescrire en . Sur son ordonnance, le médecin peut faire suivre la du nom de marque d’un médicament d’origine ou du nom d’un laboratoire fabricant des médicaments génériques.

En prescrivant en , le médecin permet au pharmacien de choisir, en toute sécurité, un médicament générique qui possède le même principe actif au même dosage.

Vous avez des réticences à changer votre médicament ? Vous craignez une perte d’efficacité ? Vous avez peur que votre enfant n’accepte pas le goût d’un nouveau sirop ? La taille des comprimés ne vous convient pas ? Le mieux est de commencer par en parler avec votre médecin : il pourra répondre à vos questions et vous aider pour un meilleur suivi du traitement.

Le médecin peut-il s’opposer à la substitution de sa prescription par un médicament générique ?

Le médecin, qui connaît son patient et sa pathologie, peut juger que, pour des raisons propres à son patient, la substitution par un médicament générique doit être évitée. Il inscrit alors à la main une mention « non substituable » sur l’ordonnance, en face du médicament concerné. Cette mention doit rester exceptionnelle et doit toujours être justifiée (par exemple, en cas d’allergie connue à un excipient). Cependant, il existe de nombreux cas où une simple information complémentaire suffit. Savez-vous par exemple que votre médecin peut inscrire sur l’ordonnance « vigilance sur la taille des comprimés » ou « éviter goût banane » ? De cette façon, votre pharmacien pourra choisir un médicament générique plus adapté.

Depuis 1999, les pharmaciens sont autorisés à substituer un médicament générique à celui prescrit, à condition que ce médicament fasse partie du même groupe de médicaments génériques (même , même dosage, même forme pharmaceutique) et que le médecin n’ait pas exclu cette possibilité par l’ajout de la mention manuscrite « non substituable » sur l’ordonnance. Le pharmacien doit alors indiquer sur l’ordonnance le nom du médicament qu’il a substitué pour limiter le risque de confusion par le patient.

Le pharmacien est-il obligé de substituer le médicament prescrit par un médicament générique ?

Bien qu’encouragé à délivrer des médicaments génériques, le pharmacien peut choisir de ne pas effectuer la substitution s’il estime que le changement peut influer sur le bon suivi du traitement par le patient. Mais, le plus souvent, la substitution, bien expliquée par le pharmacien, ne pose pas de problème. Comme avec le médecin, il ne faut pas hésiter à poser des questions ou à évoquer une difficulté rencontrée avec le médicament générique (par exemple, un goût que l’on n’aime pas ou une forme de comprimé moins pratique).

Votre pharmacien est le spécialiste des médicaments : il sait répondre aux questions des patients et tenir compte de leurs besoins dans le choix du médicament substitué.

Lors de la substitution, le pharmacien prend en compte la présence d’ dits « à effet notoire » dans le médicament choisi, parce qu’ils peuvent être mal tolérés par des patients sensibles (personnes présentant une allergie ou une intolérance, en particulier).

Les logiciels d’aide à la dispensation dont se servent les pharmaciens leur signalent leur présence. En cas d’allergie ou d’intolérance connue à un excipient, il ne faut pas hésiter à en parler à son pharmacien qui saura choisir un médicament (d’origine ou générique) sans cet excipient.

N’y a-t-il des à effet notoire que dans les médicaments génériques ?

Tous les médicaments (d’origine comme génériques) peuvent contenir des à effet notoire. Dans certains cas, les médicaments génériques sont conçus sans l’ qui est présent dans le médicament d’origine, ce qui présente un intérêt pour les personnes allergiques.

Conscients que tout changement (couleur de la boîte, forme du comprimé, etc.) peut occasionner un risque de confusion chez les personnes âgées, les pharmaciens ont pris un engagement fort : dispenser toute l’année une même marque de médicament générique aux personnes âgées de plus de 75 ans, pour un certain nombre de molécules utilisées dans le traitement de maladies chroniques usuelles. C’est ce que l’on appelle la stabilité de la dispensation. 

Un médicament générique n’a, le plus souvent, pas de nom de marque. Sur la boîte, c’est la dénomination commune internationale (), désignant la substance active du médicament, qui apparaît, suivie du nom du laboratoire et du dosage. Quelques médicaments génériques ne suivent pas cette règle. La mention « Gé » pour « générique » suit alors le nom de marque.

Retrouvez ici les règles de bon usage pour un meilleur suivi de votre traitement.

Repérez bien quel médicament est remplacé par un médicament générique. Demandez à votre pharmacien de l’indiquer sur la boîte, s’il ne l’a pas déjà fait.

S’il vous reste des boîtes de votre traitement habituel, non périmées, terminez votre traitement habituel avant de commencer le médicament générique.

Ne mettez pas dans la même boîte le médicament habituel et le médicament générique. En règle générale, il faut éviter d’entamer plusieurs boîtes à la fois et chaque médicament doit être conservé dans sa boîte avec la notice.

L’usage d’un médicament générique ne modifie pas les horaires et la fréquence des prises. Continuez aussi à suivre les mêmes règles concernant l’alimentation, la prise d’autres médicaments ou la conduite de véhicules.

Si vous prenez ce médicament pour la première fois : lisez la notice avant de commencer le traitement, notamment pour connaître les précautions d’emploi.

Lorsqu’il vous délivre un médicament générique à la place d’un médicament d’origine, le pharmacien indique sur l’ordonnance le nom du médicament générique dispensé. Cela facilite le suivi du traitement, notamment lors du renouvellement. Montrez cette ordonnance à votre médecin, lors de la prochaine consultation, pour lui indiquer le médicament qui vous a été dispensé.

Toute modification d’un traitement peut être source d’erreurs.

Quelques exemples d’erreurs possibles : confondre deux médicaments génériques dont les boîtes se ressemblent, se tromper de comprimé parce que son aspect a changé, continuer à prendre le médicament habituel en même temps que le médicament générique…

Signalez toute erreur à votre médecin ou à votre pharmacien.

Tous les médicaments peuvent entraîner des effets indésirables. Si vous constatez une réaction anormale au traitement, il est important de la signaler rapidement à votre médecin ou à votre pharmacien pour qu’il vous indique la conduite à tenir.

Ceci s’applique aussi à tout effet indésirable qui ne serait pas mentionné dans la notice d’information. Le cas échéant, le pharmacien pourra en informer les autorités de santé.

Vous pouvez également signaler directement un effet indésirable via le la page Déclarer un effet indésirable concernant un médicament sur le site ansm.sante.fr.

En savoir plus sur le bon usage des médicaments sur le site solidarites-sante.gouv.fr.

Certaines situations peuvent faire l’objet d’une attention particulière : 

Si vous êtes allergique ou intolérant à un (par exemple, amidon de blé, lactose, saccharose, sodium…), n’hésitez pas à en faire part à votre pharmacien qui en tiendra compte dans son choix.

Dans certains cas, les médicaments génériques sont conçus sans l' qui est présent dans le médicament d'origine, ce qui présente un intérêt pour les personnes allergiques.

Les médicaments antiépileptiques font partie de ce que l’on appelle les médicaments « à marge thérapeutique étroite ». Ce sont des médicaments pour lesquels les concentrations toxiques sont proches des concentrations efficaces. De ce fait, de faibles variations de doses ou de concentration peuvent entraîner une modification du rapport bénéfices/risques. Dans cette logique, tout changement en cours de traitement doit être réalisé avec précaution.

Le dispositif « Tiers payant contre générique » ne s’applique pas aux médicaments antiépileptiques (lamotrigine, lévétiracétam, topiramate, valproate de sodium et prégabaline). Vous avez donc le choix entre le médicament d’origine et les médicaments génériques. À ce jour, aucune preuve n’a été apportée qu’il existe un risque à substituer ces molécules par des médicaments génériques (information sur le site social-sante.gouv.fr).

La lévothyroxine fait partie de ce que l’on appelle les médicaments « à marge thérapeutique étroite ». Ce sont des médicaments pour lesquels les concentrations toxiques sont proches des concentrations efficaces. De ce fait, de faibles variations de doses ou de concentration peuvent entraîner une modification du rapport bénéfices/risques. Dans cette logique, tout changement en cours de traitement doit être réalisé avec précaution.

Le dispositif « Tiers payant contre générique » ne s’applique pas pour cette hormone thyroïdienne. Vous avez donc le choix entre le médicament d’origine et les médicaments génériques. À ce jour, aucune preuve n’a été apportée qu’il existe un risque à substituer cette par des médicaments génériques.

Si vous prenez plusieurs médicaments, il peut exister un risque de confusion.

Pour éviter cela, il existe quelques conseils simples à appliquer :

  • Repérez bien quel médicament est remplacé par un médicament générique.
  • Demandez à votre pharmacien de l’indiquer sur la boîte, s’il ne l’a pas déjà fait.
  • S’il vous reste des boîtes de votre traitement habituel, non périmées, terminez votre traitement habituel avant de commencer le médicament générique.
  • Ne mettez pas dans la même boîte le médicament habituel et le médicament générique.
  • Si cela vous semble nécessaire, n'hésitez pas à questionner votre médecin ou votre pharmacien sur les indications de chaque produit prescrit.

Les pharmaciens se sont engagés dans le cadre de la convention nationale avec l’Assurance Maladie à assurer la stabilité de la dispensation auprès des personnes âgées de plus de 75 ans sur un certain nombre de médicaments génériques utilisés dans le traitement de maladies chroniques. Concrètement, cela signifie que si vous allez toujours chez le même pharmacien, il prend la précaution de vous délivrer, pour la même , toujours la même marque de médicaments génériques, afin d’éviter les risques de confusion.

En 2015, la stabilité de la dispensation a été assurée pour 93 % des personnes âgées de plus de 75 ans.

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