Reconnaître les signes d’alerte d’une souffrance psychologique chez un jeune

Publié dans : Santé mentale des adolescents et des jeunes adultes

Il importe de distinguer la souffrance psychique des jeunes à la « crise d’adolescence ». Plusieurs comportements ou actes permettent d'alerter sur le malaise d'un jeune. Il est important de savoir les reconnaître pour se faire aider.

Il est important de différencier « crise d'adolescence » et « jeune en souffrance ». L'adolescence est une période de grande vulnérabilité compte tenu des modifications physiques, psychiques et sociales qui s'y opèrent. Ce long processus de transition est parsemé de challenges que le jeune doit affronter pour se construire. Il s'opère, chez la majorité d'entre eux, avec des périodes de crises passagères.

Lorsque des facteurs déstabilisateurs (un deuil, une absence, un traumatisme ou encore un déménagement ou la précarité) viennent perturber cette période, ce moment essentiel de construction peut facilement créer une souffrance morale. Lorsque celle-ci est manifeste, il est important de demander de l'aide.

Or, il est des situations dans lesquelles l'adolescent ou l'adule jeune n'a pas vraiment conscience de sa propre souffrance. Certains signes peuvent aider à sonner l'alarme.

Certains signes permettent d'alerter le jeune ou son l'entourage sur une possible souffrance psychique. Celle-ci se traduit par des interrogations qui sont sources d'angoisse, des comportements, des actes ou des dires.

Quels symptômes doivent alerter ?

L'incapacité à faire face aux tâches de la vie quotidienne

Le jeune ne se sent pas capable de se rendre à l'école, à l'université, sur le lieu où il suit une formation, un stage ou sur son lieu de travail. Cette incapacité peut se traduire par un absentéisme important.

Des difficultés à entrer en contact avec les autres

Ce handicap le pousse à l'isolement, au rejet des réunions de groupe, au refus d'avoir des relations sexuelles.

La répétition des plaintes somatiques

Les adolescents ont souvent du mal à trouver les mots pour exprimer ce qu'ils ressentent, et le corps sert alors de médiateur. Des somatisations tels que des douleurs multiples peuvent interpeler par leur répétition et l'absence d'anomalie physique associée.

Un sommeil perturbé

Chez les jeunes, le processus d'endormissement est plus tardif en raison d'une sécrétion décalée de mélatonine (hormone du sommeil) au niveau du cerveau. Il s'ensuit un coucher plus tardif, y compris les jours de collège et de lycée et un réveil spontanément plus tardif.

Lorsqu'ils sont contraints à se lever tôt, les jeunes ne dorment pas assez par rapport à leurs besoins. Ils tentent de compenser ce manque par un lever plus tardif pendant les week-ends et les vacances, mais ils sont souvent victimes d'épisodes de somnolence dans la journée.

Les insomnies répétées, l'enfermement dans un « sommeil refuge » et tous les troubles du sommeil (cauchemars, etc.) durables peuvent être en relation avec une souffrance psychologique en cette période de la vie souvent perturbée.

La répétition des situations d'échec

L'adolescent souffre de ses échecs, notamment aux examens.

Des actes agressifs fréquents

Contre soi-même

Ils se traduisent par une consommation excessive d'alcool, de cannabis, de médicaments ou autre.

Ils peuvent aussi être des scarifications (griffures vécues comme des actes de soulagement), des attitudes alimentaires restrictives (anorexie) ou excessives (boulimie) ou encore, une conduite automobile ou la pratique d'un sport risquée.

Ils peuvent aussi aboutir à des tentatives de suicide (vécues comme le souhait de partir et de fuir une situation insoutenable).

Contre les autres

Il peut s'agir de vol, agressions, harcèlement, etc.

Une souffrance morale

Elle peut être liée à des traumatismes anciens comme la maltraitance physique ou morale, des agressions physiques ou sexuelles, un harcèlement subi (brimades ou maltraitance à l'école, par téléphone, sur internet, dans le quartier).

Quand s'inquiéter et que faire ?

Si ces manifestations ont un retentissement sur le fonctionnement du jeune, se répètent, s'accumulent et durent plus de six mois, il est capital de chercher de l'aide.

Différencier une adolescence difficile d'une maladie débutante est parfois ardu. Mais devant un adolescent qui semble aller mal, il ne faut pas hésiter à consulter même si c'est « pour rien ». Cette option est préférable à une prise en charge tardive. En effet, une détection précoce des troubles psychiques permet d'éviter toute complication.

Les situations de maltraitance peuvent avoir des conséquences sur le bien-être et la santé mentale d’un adolescent ou d’un jeune adulte. Si vous avez une question sur la maltraitance, deux BD peuvent vous aider :

Ces fiches ont été réalisées par l’association CoActis Santé, avec des images et des mots simples. C’est pourquoi elles sont faciles à lire et à comprendre (FALC). Elles peuvent être adaptées selon votre profil (femme, homme, enfant, malentendant…).

  • Organisation mondiale de la santé (OMS). Santé mentale des adolescents. Site internet : OMS. Genève (Suisse), 2020 [consulté le 19 octobre 2020]
  • Haute autorité de santé (HAS). Manifestations dépressives à l'adolescence : repérage, diagnostic et prise en charge en soins de premier recours - Recommandation de bonne pratique. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2014 [consulté le 19 octobre 2020]
  • Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Schizophrénie. Site internet : Inserm. Paris ; 2020 [consulté le 19 octobre 2020]
  • Lachal J. Santé mentale et adolescence, une période à risque - Réalités familiales. Familles et Santé mentale. 2018;120-121
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