Traitement de la pré-éclampsie

Le traitement de la pré-éclampsie nécessite une hospitalisation de la femme enceinte pour traitement de l'hypertension artérielle gravidique. Une surveillance est mise en place. La date et le mode d'accouchement dépendent de chaque situation et de la gravité de la pré-éclampsie.

Dès que la pré-éclampsie est diagnostiquée, la future maman est hospitalisée pour réaliser le bilan et mettre en route un traitement en urgence. Un suivi plus poussé que celui d’une grossesse sans complications est mis en place.

Celui-ci permet :

  • d’évaluer la gravité de la pré-éclampsie pour la mère. Cette évaluation passe par un examen clinique, la mesure de tension artérielle, un bilan rénal et neurologique, etc. ;
  • de mesurer le retentissement sur le fœtus. Il s’agit d’effectuer un enregistrement du rythme cardiaque fœtal par monitoring, de mesurer la hauteur utérine, de faire une échographie avec  et d’évaluer la taille et le poids de l’enfant ;
  • de décider des mesures à mettre en œuvre. Ces décisions portent sur le traitement médical, la nécessité de déclencher le travail d’accouchement ou encore de procéder à une césarienne.

L’objectif de cette prise en charge est de prolonger la grossesse le plus longtemps possible. L’enfant peut ainsi se développer in utero sans que cela nuise à sa santé, ni à celle de sa mère.

Selon les résultats du suivi médical, l’accouchement peut être déclenché à un terme variable de la grossesse, en fonction des critères de gravité et de la viabilité de l’enfant.

En cas d'aggravation brutale survenant avant la 24e semaine d’, une interruption médicale de grossesse (IMG) peut être proposée.

Un traitement antihypertenseur administré par voie intra-veineuse, puis si possible par voie orale (labétalol, nifédipine, méthyldopa), est prescrit, visant à contrôler au mieux l’hypertension artérielle gravidique.
En milieu hospitalier, il peut être nécessaire, dans certains formes plus graves de pré-éclampsie, d’ajouter :

  • un traitement par corticoïdes injectables. Celui-ci permet d’accélérer la maturation du fœtus en cas de pré-éclampsie avant la 34e semaine d’ ;
  • un traitement de sulfate de magnésium par voie intraveineuse. Il est envisagé en cas de symptômes faisant craindre la survenue d’une éclampsie, ou si un accouchement doit être déclenché précocement avant la 33e semaine d’.

Chez les patientes ayant un antécédent de pré-éclampsie, un traitement préventif par aspirine à faible dose peut être prescrit. Il doit être commencé avant la 20e semaine d’ et se poursuivre jusqu’à la 35e semaine d’.

  • Société Française d’Hypertension Artérielle (SFHTA). HTA et grossesse - Consensus d’experts de la Société Française d’Hypertension Artérielle avec le partenariat du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français. Site internet : SFHTA. Paris ; 2015 [consulté le 20 mars 2025]
  • Lailler G., Olié V., Blacher J. Désordres hypertensifs de la grossesse et risque ultérieur d’hypertension artérielle chronique. Archives des Maladies du Coeur et des Vaisseaux - Pratique. Elsevier Masson. 2022;(307):14-19
  • Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français. Principales complications de la grossesse – Hypertension artérielle (HTA) gravidique. ECN 2018. 3e édition Elsevier Masson
  • Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Pré-éclampsie. Site internet : Inserm. Paris ; 2024 [consulté le 20 mars 2025]
  • Haute autorité de santé (HAS). Suivi et orientation des femmes enceintes en fonction des situations à risque identifiées. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2016 [consulté le  20 mars 2025]
  • Sentilhes L., Schmitz T., Arthuis C.,  Barjat T., Berveiller P.,  Camilleri C., et al.  La pré-éclampsie : recommandations pour la pratique clinique du Collège national des gynécologues obstétriciens français. Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie. Elsevier Masson. 2024;52(1):3-44
     
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