Les infections virales avec transmission de la mère à l’enfant pendant la grossesse
La rubéole
La rubéole est une maladie contagieuse due à un virus qui se transmet par l’air. Une transmission fœtale par l'intermédiaire du est possible lorsqu'une femme enceinte contracte la maladie.
Le risque de rubéole congénitale
En cas de passage transplacentaire du virus pendant les premiers mois de grossesse, le risque de malformations congénitales est très élevé (de 70 % à 100 %) quand la rubéole maternelle survient avant 11 semaines d’ ; il varie de 15 % à 80 % entre la 12e et la 18e semaine d' pour devenir quasi nul après ce délai. Le passage transplacentaire du virus peut être responsable de :
- mort fœtale et fausse couche ;
- rubéole congénitale malformative ou asymptomatique.
La contamination du fœtus peut survenir, même si la rubéole chez la mère passe inaperçue.
La rubéole congénitale peut être la cause d'un retard de croissance, d'atteintes oculaires, d'une surdité, d'une paralysie des membres, de malformations cardiaques et de troubles du développement du cerveau de l'enfant à naître. Elle est d'autant plus grave qu'elle survient tôt dans la grossesse.
La surveillance de la femme enceinte non immunisée contre la rubéole
La femme enceinte fait donc l'objet d'une surveillance médicale particulière. Dès le premier examen de la grossesse, le médecin doit vérifier si sa patiente est immunisée contre la rubéole au moyen d'un bilan sanguin appelé « sérologie ».
Les femmes enceintes non immunisées sont surveillées : un contrôle sanguin programmé avant la 18e semaine d' permet de vérifier l'absence de séroconversion, c'est à dire l'absence de contamination par le virus.
En cas de contact avec une personne suspecte de rubéole, deux sérologies à intervalle de 3 semaines sont effectuées chez la femme enceinte.
En cas de primo-infection rubéolique détectée grâce aux sérologies, la femme enceinte est adressée à un centre spécialisé pour bilan complémentaire (échographie fœtale, amniocentèse avec recherche du virus dans le liquide amniotique) et suivi médical.
Mieux vaut prévoir avant la grossesse : la vaccination contre la rubéole lors de la consultation préconceptionnelle
Si vous souhaitez avoir un enfant et n'avez pas été vaccinée contre la rubéole, il est recommandé de vérifier que vous êtes immunisée, en pratiquant une sérologie.
Si vous n'êtes pas immunisée, vous pouvez être vaccinée avant d’être enceinte. Une grossesse doit être évitée dans les deux mois suivant la vaccination contre la rubéole.
Vaccination après l'accouchement des mères non immunisées contre la rubéole
Un rattrapage vaccinal est proposé à toute femme non immunisée contre la rubéole après son accouchement.
La varicelle
La varicelle, une maladie à éviter pendant la grossesse
Cette maladie contagieuse, due au virus varicelle-zona, est fréquente et sans gravité lorsque l’on est enfant. La varicelle se manifeste par de la fièvre et des boutons caractéristiques (en forme de petites cloques contenant un liquide transparent).
C’est une maladie de l’enfance si bien que le pourcentage de femmes enceintes non immunisées contre la varicelle est faible, inférieur à 5 %.
La varicelle au cours de la grossesse expose à 3 risques :
- à l'approche du terme, une femme enceinte qui contracte la varicelle, a plus de risques de présenter une atteinte pulmonaire virale (pneumopathie varicelleuse) ;
- si la varicelle survient avant 20 semaines d', elle expose le fœtus à un retard de croissance intra-utérin et à des malformations multiples (anomalies cutanées, oculaires, neurologiques, musculosquelettiques, etc.) : c’est la varicelle congénitale ;
- si elle survient dans les jours qui encadrent la naissance, le nouveau-né présente une varicelle néonatale très grave avec éruption cutanée étendue, atteinte pulmonaire et neurologique (méningite). Le risque de varicelle néonatale est moins important si la varicelle survient en fin de grossesse mais à distance de l'accouchement.
Il est donc nécessaire de consulter le plus rapidement possible :
- en cas d’infection pendant les six premiers mois de la grossesse en raison du risque de varicelle congénitale ;
- si l’infection survient dans les jours qui précèdent ou qui suivent l'accouchement en raison du risque de varicelle néonatale.
Nos conseils si vous n'avez pas eu la varicelle avant votre grossesse
Si vous n’êtes pas immunisée, prenez les précautions suivantes :
- évitez tout contact avec une personne ayant la varicelle ;
- si vous avez été en contact avec une personne atteinte de la varicelle (dans un délai inférieur à 96 heures), parlez-en à votre médecin pour qu’il vérifie si vous êtes immunisée. Si vous ne l'êtes pas, un traitement spécifique peut vous être prescrit par spécifiques anti-varicelle ;
- si vous avez la varicelle 5 jours avant l’accouchement jusqu’à deux jours après, un traitement antiviral pour vous et votre nouveau-né est indispensable.
La vaccination, si vous souhaitez avoir un enfant et n’avez jamais eu la varicelle
La vaccination contre la varicelle-zona est réalisée avec un vaccin vivant atténué. Il est contre-indiqué chez la femme enceinte et les personnes immunodéprimées.
Si la varicelle ne s'est pas déclarée antérieurement, la vaccination est recommandée :
- chez les femmes en âge de procréer. Un test de grossesse négatif est nécessaire avant la vaccination et une contraception est nécessaire pendant le mois qui suit la vaccination ;
- à la suite d'une première grossesse, sous couvert d'une contraception efficace.
L'infection à cytomégalovirus
L'infection à cytomégalovirus pendant la grossesse : quels sont les risques pour le bébé ?
L'infection à cytomégalovirus (CMV) est une maladie virale qui peut atteindre le fœtus si elle survient chez une femme enceinte.
Environ 40 % des femmes ne sont pas immunisées contre ce virus en début de grossesse.
L’infection chez la femme enceinte passe le plus souvent inaperçue. Un syndrome pseudo-grippal est présent dans 10 % des cas.
Lorsqu'une femme enceinte est infectée par le virus, le risque de transmission au fœtus est de 30 % à 40 %.
Parmi les nouveaux-nés infectés pendant la grossesse, 90 % d'entre eux n'ont aucun symptôme et 10 % ont des atteintes par le CMV. Le risque de séquelles chez le bébé est d'autant plus important que la primo-infection maternelle survient tôt au cours de la grossesse.
En cas de contamination virale précoce lors de la grossesse, les atteintes fœtales possibles sont :
- essentiellement, des séquelles auditives avec une surdité ;
- des anomalies oculaires (choriorétinite) ;
- un retard de croissance intra-utérin ;
- des séquelles neurologiques (retard psychomoteur, épilepsie, etc.).
Le diagnostic d’infection à CMV pendant la grossesse
Une sérologie virale à la recherche d'une infection récente à CMV est demandée uniquement si des symptômes évocateurs apparaissent :
- Chez le fœtus, il s'agit d'anomalies vues à l'échographie (retard de croissance intra-utérin, taille de la tête insuffisante, anomalies du cerveau, foie augmenté de volume, anomalies placentaires).
- Chez la mère, l'apparition d'un syndrome grippal avec fièvre, fatigue et maux de tête, survenant sans cause évidente, peut amener le médecin ou la sage femme à prescrire une sérologie.
Si l’infection récente est confirmée par conversion sérologique, une surveillance de la grossesse, dans un Centre de diagnostic anténatal, avec échographie mensuelle est mise en place.
Une amniocentèse permettant la recherche du virus dans le liquide amniotique est réalisée en cas d'anomalies à l'échographie.
À la naissance, le bébé est régulièrement suivi.
En cas d’atteinte très sévère du fœtus, une interruption de grossesse thérapeutique peut être proposée par l'équipe médicale.
La prévention de l'infection à CMV pendant la grossesse : des mesures indispensables
Le virus se transmet par contact direct avec les sécrétions : salive, larmes, urine, etc. Les enfants de moins de 3 ans sont, le plus souvent, porteurs du virus dans leurs sécrétions, sans pour autant être malades.
Il n’existe pas de vaccination contre ce virus, ni de dépistage sérologique en début de grossesse. La prévention repose donc sur des gestes indispensables.
Ces mesures de prévention indispensables sont expliquées à toutes les femmes en début de grossesse ou ayant un projet de grossesse.
Il est recommandé aux femmes enceintes et aux conjoints, en contact familial ou professionnel avec des enfants de moins de 3 ans :
- de ne pas sucer leur cuillère ou leur tétine, et de ne pas finir leur repas ;
- de ne pas partager leurs affaires de toilette (gant de toilette, serviette, brosse à dents) ;
- de limiter le contact buccal avec les larmes et/ou la salive (ne pas les embrasser sur la bouche ou sur les yeux par ex) ;
- de se laver soigneusement les mains à l’eau et au savon après chaque change ou contact avec leurs urines (couche, pot, pyjama…),
- de se laver les mains après chaque contact avec leur salive : mouchage, repas, jeu, etc.
Voir la vidéo Prévention du CMV (Cytomégalovirus) : Quelles précautions à prendre pendant la grossesse ? Pr Olivier PICONE
L'herpès génital
La transmission du virus de l’herpès génital à l’enfant a généralement lieu au moment de l’accouchement. Le risque est maximal si la maman fait une primo infection herpétique après la 35e semaine d’. Il est plus faible en cas de récurrence dans les 8 jours avant l’accouchement.
L’herpès néonatal est rare (environ 10 cas par an) mais il est grave car il est responsable de séquelles neurologiques chez l’enfant.
Herpès génital et grossesse : soyez vigilante
Si vous avez déjà eu un herpès génital, prévenez rapidement votre médecin ou votre sage-femme qui va suivre votre grossesse.
Consultez immédiatement :
- si la lésion est douloureuse ou ressentez une irritation des organes génitaux ;
- après un rapport sexuel mettant en contact la bouche avec le sexe, si votre partenaire a un bouton de fièvre.
En cas de poussée d’herpès génital chez vous ou votre partenaire, évitez les relations sexuelles, même protégées par un préservatif.
Le traitement de l'herpès génital pendant la grossesse
Lors de poussées d’herpès génital pendant la grossesse, des prélèvements au niveau des lésions herpétiques sont réalisés pour confirmer la présence du virus. Ils aident à choisir la meilleure stratégie de prise en charge pour éviter la transmission de la mère à l’enfant.
Pour diminuer ce risque, le traitement de l’herpès génital (primo-infection ou récidive) de la femme enceinte repose sur les médicaments antiviraux.
L'accouchement en cas d'herpès génital
L’accouchement est entouré de précautions pour éviter le contact du bébé avec les lésions herpétiques maternelles.
Dans de rares cas, et notamment si des lésions sont visibles pendant le travail, une césarienne est envisagée. L’accouchement par voie basse est cependant recommandé si la poussée d’herpès a débuté plus de 7 jours auparavant, ou si la poche des eaux s’est rompue plus de 6 heures avant la naissance. Au moment du travail (phase précédant l’accouchement), des prélèvements au niveau des lésions suspectes ou au niveau du col de l'utérus sont réalisés pour rechercher le virus.
L'hépatite virale B
La transmission du virus de l'hépatite B (VHB) de la mère à l'enfant se produit exceptionnellement pendant la grossesse mais plutôt au moment de l'accouchement si la mère est porteuse d'une forme chronique.
Ce mode de transmission expose le bébé à une hépatite B néonatale devenant fréquemment chronique. Grâce au dépistage obligatoire du VHB pendant la grossesse qui donne la possibilité de traiter la future mère, cette situation est maintenant exceptionnelle en France.
L'hépatite C
La recherche du virus de l’hépatite C (VHC) est réalisée lorsque la femme enceinte est à risque, notamment si elle fait usage de drogues par voie intraveineuse ou nasale, par exemple.
Le risque de transmission de l'hépatite C de la mère à l'enfant est de 5 % et dépend de la charge virale. Le risque de transmission fœto-maternel est multiplié par 4 lorsque la mère est porteuse du virus de l'immunodéficience humaine (VIH).
Il n'y a pas de transmission du VHC par le lait maternel, le partage de nourriture ou de boissons, la salive, la sueur, la toux, le baiser, le toucher et la toilette.
Le VIH
La transmission du VIH de la mère à l'enfant peut avoir lieu pendant la grossesse, au moment de l'accouchement (surtout par voie basse) et lors de l'allaitement.
Actuellement en France, grâce au suivi et au traitement antiviral des femmes enceintes séropositives, le taux de transmission du VIH de la mère à l'enfant est d'environ 0,3 %.
Le risque de transmission est proche de zéro lorsqu'un traitement antirétroviral a été débuté avant la grossesse et que la charge virale de la mère est inférieure à 50 copies/ml lors de l’accouchement.
Si vous souhaitez avoir un enfant alors que vous êtes porteuse du VIH, il est conseillé d'anticiper votre projet et de demander une consultation préconceptionnelle.
Vous êtes suivie, ainsi que votre partenaire, tout au cours de votre grossesse par une équipe pluridisciplinaire.
Le mode d'accouchement (par voie basse ou par césarienne) est choisi en fonction de votre charge virale.
Si vous souhaitez allaiter, sachez que l'allaitement n'est possible que dans certaines conditions.
Votre nouveau-né bénéficie d'un traitement antiviral dit prophylactique (contre le VIF-1) choisi selon la charge virale de sa mère et de durée adaptée à chaque cas. Ce traitement n'est pas systématique en cas de VIH-2 chez la mère.
Un dépistage du VIH par PCR ARN VIH est effectué chez votre bébé dans les 3 premiers jours de vie, à l'âge de 4 à 6 semaines, puis à l'âge de 3 mois et enfin entre 18 mois et 2 ans.
Votre enfant bénéficie d'un suivi pédiatrique pendant quelques mois.
Pour en savoir plus, consulter l'article VIH, contraception, grossesse et allaitement
La grippe
La grippe survenant pendant la grossesse est souvent plus grave :
- pour la future maman :
- l'atteinte pulmonaire est plus fréquemment sévère et le risque d'hospitalisation est majoré ;
- le risque de fausse couche est plus élevé.
- pour l'enfant : le risque de naissance prématurée est augmenté.
La vaccination contre la grippe est recommandée chez la femme enceinte, quel que soit le terme de sa grossesse : elle protège également la mère et également le bébé après sa naissance et jusqu'à ses 6 mois.
En 2021, selon l'enquête nationale périnatale, le vaccin a été proposé à 58,9 % des femmes et 30,4 % des femmes ont été vaccinées contre la grippe, soit une très forte augmentation par rapport à 2016, où cette dernière proportion ne s’élevait qu’à 7,4 %.
La maladie à virus Zika
Gravité du virus Zika lors de la grossesse
Le virus Zika est transmis à l'homme par l’intermédiaire d’une piqûre de moustique Aedes. Il se transmet également entre les personnes par voie sexuelle.
Depuis 2007, le virus Zika est endémique en Asie et en Afrique. Il a été responsable d’épidémies notamment dans la région Pacifique et sur le continent américain (dont les départements français d’Amérique (Guyane, Guadeloupe, Martinique) et dans les Caraïbes (Saint-Martin) depuis 2014.
Le virus Zika circule dans de nombreux pays notamment en Amérique latine et dans les Antilles. Les symptômes apparaissent 3 à 12 jours après la piqûre de moustique et se manifestent de la manière suivante :
- syndrome grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) ;
- conjonctivite avec douleurs oculaires et yeux rouges ;
- œdème des mains et des pieds ;
- éruption cutanée.
Dans une très grande majorité des cas, la maladie provoque peu de symptômes et guérit en 2 à 7 jours.
Le traitement par paracétamol soulage les symptômes (fièvre, douleurs, etc). Il est important de bien boire pour assurer une bonne hydratation. La prise d'anti-inflammatoires et d'aspirine est contre-indiquée.
Des complications neurologiques sont possibles chez les malades.
Des malformations congénitales touchant essentiellement le système nerveux ont été observées chez des nouveau-nés dont la mère a été contaminée par le virus au cours de la grossesse.
Virus Zyka : conseils aux femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse
Si vous résidez dans les zones où le virus Zika est présent ou si vous devez vous y rendre, voici quelques conseils :
- consultez un médecin pour une information adaptée et un suivi médical renforcé ;
- suivez les recommandations des autorités locales ;
- adoptez les mesures de protection individuelle contre les moustiques ;
- n'ayez pas de relations sexuelles sans protection (préservatif) pendant la durée de votre grossesse ;
- si vous avez des symptômes évocateurs, consultez immédiatement ;
- si vous quittez la zone à risque, signalez à votre médecin votre séjour en zone d'épidémie.
Le Covid-19
Les femmes enceintes au 3e trimestre de grossesse et celles ayant un problème de santé (asthme, diabète de grossesse, hypertension artérielle de grossesse, surpoids ou obésité, asthme lien, etc.) sont considérées comme personnes à risque, présumées de développer une forme sévère de Covid-19.
Les mesures barrières doivent être respectées et renforcées quel que soit le terme de la grossesse.
La prise en charge d’une femme enceinte atteinte de la Covid-19 est plus complexe notamment en raison de l’impact de la grossesse sur l’appareil respiratoire et le système cardiovasculaire de la femme enceinte et en raison du risque de naissance prématurée.
En 2021, période de de Covid-19, des données ont été recueillies sur l’infection par le SARS-CoV-2. Au total, 678 femmes (soit 5,7 % de l’effectif) ont été infectées durant leur grossesse, dont 9,8 % au cours du 1er trimestre, 40,9 % pendant le 2e trimestre et 49,3 % lors du 3e trimestre.
Il est donc important pour une femme enceinte, d’être vaccinée contre :
- la grippe saisonnière, quel que soit le terme de la grossesse ;
- le Covid-19, dès le premier trimestre de grossesse.
Le dépistage de la Covid-19 est renforcé :
- Un dépistage par RT-PCR est systématique dans les 24 à 48 h précédant toutes interventions (césarienne, déclenchement d’accouchement) et hospitalisations programmées.
- Lors d'un accouchement spontané, si la femme a des symptômes de la Covid-19, un test antigénique (entre J1 et J4 après le début des symptômes) ou un test par RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé (entre J5 et J7 après le début des symptômes) lui est proposé. Si le résultat est positif, la femme est orientée vers un secteur de soins adapté à la Covid.
- Lors d'un accouchement spontané, si la femme n'a pas de symptômes évoquant la Covid-19, un test par RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé lui est proposé. Si le résultat est positif, elle est orientée vers un secteur de soins Covid.
En période d'épidémie de Covid-19, votre suivi de grossesse peut être adapté. Pour en savoir plus, consultez la fiche de la Haute Autorité de santé « Grossesse : votre suivi pendant l'épidémie de Covid-19 » (PDF).
L'infection à parvovirus B19 ou mégalérythème épidémique ou cinquième maladie
L'infection à parvovirus ou mégalérythème épidémique ou « cinquième maladie » touche principalement les enfants en âge scolaire, est causée par un virus appelé parvovirus humain B19 qui se transmet par la salive, les postillons et par le sang (transmission materno-fœtale).
Souvent, la contamination par le virus entraine peu de symptômes. Sinon le virus est responsable, après un syndrome pseudogrippal, d’une éruption cutanée marbrée ou constituée de papules rouges en relief sur le corps et une rougeur au niveau des joues. La personne, une fois guérie, est immunisée contre cette maladie.
C’est une maladie bénigne en général, sauf chez certaines personnes plus fragiles, atteintes de certaines formes d’anémie ou immunodéprimées, ainsi que chez les femmes enceintes.
En effet, chez la femme enceinte, l’infection à parvovirus peut être grave pour le déroulement de la grossesse et le fœtus.
Soixante pour cent des femmes sont immunisées contre ce virus avant leur grossesse. Mais si la femme n’est pas immunisée et contracte le parvovirus, des conséquences pour l’enfant sont possibles :
- Au premier trimestre, la primo-infection maternelle à parvovirus B19 provoque des fausses couches spontanées.
- Au deuxième trimestre, elle est responsable d’anémie fœtale grave avec possible défaillance vitale grave du fœtus. Une de sang fœtal permet à la fois le diagnostic et le traitement par transfusion fœtale.
- Au troisième trimestre de grossesse, le risque pour l’enfant est minime.
Le parvovirus B19 n’est pas responsable de malformations fœtales.
Il n'existe pas de vaccin et toute femme enceinte est invitée à appliquer les gestes barrières si elle est en contact avec une personne malade.
- Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales. Prévention des risques fœtaux : infections, médicaments, toxiques, irradiation. UE2 n° 26 - 6e éd. Site internet : Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales. Issy-les-Moulineaux (France) : 2020 [consulté le 15 juillet 2021]
- Haute autorité de santé (HAS). Femmes enceintes : colonisation urinaire et cystite - Recommandation de bonne pratique. Site internet : HAS. Saint-Denis la Plaine (France) ; 2016 [consulté le 15 juillet 2021]
- Québec. Infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) et grossesse. Site internet : Quebec.ca. Québec ; 2018 [consulté le 15 juillet 2021]
- Santé publique France. Recommandations sanitaires pour les voyageurs, 2020 (à l’attention des professionnels de santé) – Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2020 [consulté le 15 juillet 2021]
- Haut Conseil de la santé publique. Avis relatif à la prévention de l'infection à cytomégalovirus chez la femme enceinte et le nouveau-né. Site internet : HCSP. Paris ; 2018 [consulté le 28 mars 2022]
- Santé publique France. Enquête nationale périnatale 2021. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2022 [consulté le 23 janvier 2023]
- Santé publique France. Une épidémie d'infections à parvovirus B19 en phase ascendante en France. Site internet : Santé publique France. Saint-Maurice (France) ; 2024 [consulté le 24 avril 2024]
- Haute Autorité de santé (HAS). Grossesse et VIH : désir d'enfant, soins de la femme enceinte et prévention de la transmission mère-enfant. Site internet : HAS. Saint-Denis La Plaine (France) ; 2024 [consulté le 5 juin 2024]